Les vedettes féminines des films musicaux

[Miss Nobody]

[julien]

[img]Ken Russell lui confie le rôle principal de l’adaptation cinématographique du Boy friend (1971), opérette jadis jouée par Julie Andrews en 1953, et achetée par la MGM qui comptait en faire un film avec Debbie Reynolds avant d’abandonner le projet pendant de longues années. La transposition au cinéma se double d’un hommage à Busby Berkeley et aux films musicaux du début des années 30. Ce n’est pas une vraie réussite, néanmoins, le film n’est pas désagréable (sais tu Julien, s’il est ressorti en DVD, car je l’ai en VHS achetée en GB dans les années 90 ?).

Merci pour cette Biographie Music Man

THE BOY FRIEND n'est toujours pas sortit en dvd par contre il passe de temps à autre sur la chaîne TCM. C'est là que je l'ai vu. C'est vrai que le film est plutôt passable et que la musique n'est pas fameuse mais je reste toujours impressionné par les recherches artistiques de Ken Russell qui n'a pas son pareil pour jouer avec l'esthétique des images et la flamboyance des décors... et cela effectivement au détriment de l'histoire... Certains passages du film sont néanmoins vraiment somptueux.

[julien]

Excellent

[Music Man]

Je me suis pas mal intéressé à cette période du cinéma franquiste avec ses enfants stars (surtout Joselito en fait).

Les quelques films que j'ai vu avec Josélito ne m'ont pas du tout plu (trop larmoyant, mal joués). Pourtant, je sais qu'il a connu un immense succès en France et d'ailleurs, beaucoup de ses films ont été réédités en DVD (mais je suppose sans aucune restauration ni souci d'améliorer la qualité de l'image et du son).
Quels sont les meilleurs films de Josélito à ton avis, qui pourraient me faire changer d'opinion?

[julien]

Moi je connais celui-ci qui est plus ou moins supportable :



Je crois que c'est le premier film de la série.

Le seul problème, c'est lorsque le gamin se met à chanter.

De toute manière la plupart des films de cette époque ont été réalisé sous l'emprise du Régime de Franco qui était extrêmement conservateur. Ca ne pouvait donc pas donner lieu à des films artistiquement ambitieux.

[Max Schreck]

Je me suis pas mal intéressé à cette période du cinéma franquiste avec ses enfants stars (surtout Joselito en fait).

Les quelques films que j'ai vu avec Josélito ne m'ont pas du tout plu (trop larmoyant, mal joués). Pourtant, je sais qu'il a connu un immense succès en France et d'ailleurs, beaucoup de ses films ont été réédités en DVD (mais je suppose sans aucune restauration ni souci d'améliorer la qualité de l'image et du son).
Quels sont les meilleurs films de Josélito à ton avis, qui pourraient me faire changer d'opinion?

En fait, c'est bien à titre de document que ses films m'intéressent. Mais si je me suis bien documenté sur lui, je n'en ai vu pour l'instant qu'un seul Saeta del ruiseñor (L'Enfant à la voix d'or), son second film. Ce sont pour la plupart des mélos édifiants, tellement niais et plein de bons sentiments que ça en devient parfois drôle (mais je dis ça sans méchanceté, le personnage et son destin me touchent).

[julien]

Svetlana Toma



Je profite de cet excellent topic pour évoquer la comédienne russe, Svetlana Toma née en 1947 et qui s'illustra dans quelques films musicaux. Elle interpréte le rôle principal de la jeune et fière Rada, dans le beau film du réalisateur Emile Lotianou, Les Tsiganes montent au ciel (1975)

Le film, tourné dans les Carpates et produit par MosFilm, mélange le drame romantique, le chant, la musique et la danse dans un lyrisme envoûtant et joyeusement coloré. Une scéne qui revient en particulier est celle où les tsiganes font tournoyer leurs foulard dans une sorte de ballet d'une rare sensualité.

En plus de son rôle de comédienne, Svetlana dû pour les besoins du film maitriser plusieurs disciplines comme le chant, la danse, la nage ainsi que l'équitation...


Malgré les apparences, (et fort heureusement d'ailleurs!) le film n'a rien a voir avec un vidéoclip des Gypsy King.

Pour la bande son, le compositeur Yevgeni Doga a réunit à la fois la chanson folklorique, la musique d'auteur et le grand orchestre symphonique du Bolchoï en mêlant magnifiquement les timbres de voix tsiganes au choeur académique.

L'année d'aprés, Svetlana s'est également illustrée dans la comédie musicale Sluchai na festivale réalisé par Roland Vieru puis dans Ya khochu pet en 1979 de Valeriu Jereghi mais dans des rôles plus discrets.
En 1980, elle joue dans le téléfilm Blagochestivaya Marta de Yan Frid; une comédie aux allures de film musical dont la musique est signée par le compositeur Gennadi Gladkov. Ensuite, en 1983 elle tourne dans le drame musical Gmadlobt Ratili de Giorgi Kalatozishvili et l'année d'aprés dans Kak stat znamenitym de Ion Skutelnik.

Autant dire de suite que je n'ai pas pu voir ces films qui sont assez difficiles à trouver...

Et je n'arrive pas non plus à trouver plus d'information au sujet de la comédienne si ce n'est le fait qu'elle soit végétarienne ! On peut néanmoins visionner une interview de Svetlana sur le dvd, Les Tsiganes montent au ciel où elle explique en détail son travail sur le film.

[Sailor G.Kelly]

Sexy.....

[Music Man]

la comédienne russe, Svetlana Toma née en 1947 et qui s'illustra dans quelques films musicaux. Elle interpréte le rôle principal de la jeune et fière Rada, dans le beau film du réalisateur Emile Lotianou, Les Tsiganes montent au ciel (1975)

Merci Julien pour cette évocation. Je connais fort peu les films des pays de l'est et les informations que tu m'as fourni sur Svetlana Toma m'ont été précieuses. Et cela a permis de parler d'un autre style de cinéma musical que je ne demande qu'à découvrir.


Svetlana Toma, reine des gitanes

[Music Man]

Ah ! qu’elle était mignonne Ruby Keeler dans les classiques de la Warner Bros chorégraphiés par Busby Berkeley dans les années 30. Ses grands yeux naïfs, sa voix particulière compensaient des talents de danseuse plutôt limités.

Née en 1909, dans une famille très pauvre, Ruby est obligée de travailler très tôt pour aider sa famille et son père, un livreur de pains de glace, en mauvaise santé. Elle opte pour la danse et la revue, non par goût mais parce qu’il s’agit du métier le plus lucratif pour une toute jeune fille de 13 ans sans diplômes. La toute jeune danseuse se produit dans plusieurs revues et plusieurs cabarets différents dans la même journée afin d’obtenir le maximum d’argent. Elle dans aussi dans le speakeasie de l’excentrique et énergique Texas Guinan, qui la prend sous sa protection. C’est l’époque de la prohibition, et le moins qu’on puisse dire, c’est que le cabaret de Miss Guinan (qui sera plus tard incarnée à l’écran par Betty Hutton) n’est pas bien fréquenté. Quand on voit les photos de l’époque avec la robuste Texas, entourée de « ses filles » légère et court vêtues, et d’une toute jeune Ruby tendrement serrée contre son épaule, on est surpris par ce milieu interlope qui tranche avec la douceur angélique du visage de la danseuse. Pourtant cette dernière déclarera plus tard qu’elle ignorait tout des activités illicites du cabaret et qu’elle ne savait même pas ce qu’était un gangster. Cependant, elle flirte bien avec Johnny Irish, un gangster, propriétaire d’un bon nombre de clubs de New York. Grâce à son soutien, Ruby n’a aucun mal à obtenir engagement sur engagement.

En 1926, par l’intermédiaire de Florenz Ziegfeld qui veut l’engager pour ses folies, Ruby rencontre le grand chanteur Al Jolson, extrêmement populaire. Ce dernier est fou d’elle. En 1928, alors même qu’il a tourné dans le premier film parlant de l’histoire du cinéma, et que sa popularité est au zénith, il épouse Miss Keeler pour le meilleur et le pire. Egoïste, vaniteux, jaloux, c’est un homme violent et despotique qui va beaucoup faire souffrir Ruby .Parmi ses lubies, son refus absolu d’avoir un enfant biologique : il préfère recourir à une adoption !. Testée par la Warner pour un film aux cotés de son mari, Ruby fait finalement ses débuts à l’écran dans l’ultra célèbre 42ème rue de Lloyd Bacon, dont on n’oubliera pas les chorégraphies de Busby Berkeley et notamment, l’apparition de Ruby Keeler dansant les claquettes sur un taxi : un numéro d’anthologie. Bien évidemment, c’est l’ingéniosité du chorégraphe et ses idées incroyables qui donnent toute la valeur au show. Ruby séduit par son charme et sa naïveté. Elle chante plutôt mal. Pour danser les claquettes, elle semble lourde et malhabile. En fait, il s’agit peut être d’un problème d’appréciation. Ruby Keeler était une vraie tap danceuse venue de la scène : elle privilégiait la production de rythme et de musique avec les fers de ses chaussures à la grâce de la danse.
Comme suite à l’immense succès du film, Ruby enchaîne les films musicaux toujours chorégraphiés par l’extravagant et génial Busby Berkeley, et toujours aux cotés de Dick Powell.

On se souviendra longtemps de l’escouade de nageuses réalisant une fontaine humaine dans Prologues (1933), des femmes tenant des violons lumineux dans Chercheuses d’or (1933) et du numéro ‘I only have eyes for you’ de Dames où des centaines de girls déguisées en Ruby Keeler finissent pas composer un puzzle avec le visage de la vedette. Vraiment charmant !
Evidemment, Ruby finit par jouer un film avec son mari le décevant « Entrons dans la danse »1935. Toujours plus arrogant et jaloux de son épouse en passe de devenir autant voire plus célèbre que lui, Al Jolson mène la vie dure à la pauvre danseuse.

Les autres films qu’elle tourne dans la seconde moitié des années 30 ne sont plus supervisés par Berkeley et dès lors moins connus. Elle a pourtant un joli et long numéro dansé à la fin de Coleen (1936) et danse sur une machine à écrire géante dans « Bon pour le service » (1937).
Suite aux problèmes rencontrés par Al Jolson à la Warner, Ruby quitte le studio. On la retrouve dans une comédie sentimentale non musicale« Tendresse »1938, dans un rôle refusé par Katharine Hepburn.
Son divorce avec Al Jolson met fin à sa carrière. Après un dernier rôle peu sympathique d’une femme cynique et arriviste dans un petit musical de série B, Ruby quitte les studios de cinéma, se remarie et va mener une discrète et très heureuse vie de famille (elle aura 5 enfants). On ne reparle d’elle que lors de la réalisation en 1945 de la biographie filmée d’Al Jolson : Ruby refuse alors catégoriquement que son nom et son personnage apparaissent dans le film. Elle aura gain de cause (au tout début des années 30, avant même qu’elle ne débute à l’écran, sa liaison avec un gangster et son mariage avec une star de la chanson avaient inspiré le scénario d’un film, sans que son nom soit cité).

Nul ne pouvait imaginer en 1971, que l’artiste des années 30 allait faire un sensationnel come-back à Broadway. Désireuse de tenter à nouveau sa chance sur les planches, elle accepte de jouer dans une reprise de l’opérette No no Nanette (dont personne n’a oublié la chanson tea for two) : c’est le triomphe. Ce retour en fanfare va donner lieu à un vrai revival du musical des années 30 et au retour sur scène de ses grandes gloires.
Hélas, la malchance ne permettra pas à Ruby de réitérer cet exploit ou de tenter un come back au cinéma. En 1974, elle est victime d’une rupture d’anévrisme, dont elle restera partiellement paralysée. Diminuée et fatiguée, elle fera pourtant encore quelques apparitions à des premières pour soutenir ses vielles copines Patsy Kelly, Mary Martin, Alice Faye ou Debbie Reynolds. Ruby Keeler est décédée en 1993. Il y a 2 ou 3 ans, j’ai vu que ses héritiers vendaient sur ebay la plupart de ses effets personnels. Des fans des comédies musicales d’avant guerre ont du mettre leur main au porte-monnaie.


Ruby dans son numéro le plus connu

[Cathy]

Merci Music Man !

J'ai une tendresse spéciale pour Ruby Keeler et son joli minois. J'ignorais qu'elle fut la femme d'Al Jolson ! Merci encore !

Je t'ai envoyé un MP

Edit : Avec l'accord de Music Man, j'ai mis en ligne quatre portraits sur mon site. La danse et la comédie musicale sont tellement liées. Ainsi nous pourrons consulter aisément tous ces portraits. BRavo encore Music Man

La rubrique sur Danser

[Music Man]

Merci Music Man !

Edit : Avec l'accord de Music Man, j'ai mis en ligne quatre portraits sur mon site. La danse et la comédie musicale sont tellement liées. Ainsi nous pourrons consulter aisément tous ces portraits. BRavo encore Music Man

La rubrique sur Danser

Merci Cathy! Je suis vraiment content que mes portraits d'artistes de films musicaux t'aient plu et extrêmement touché que tu ais eu la gentillesse d'en faire figurer quelques uns sur ton site. Sur un fond noir et avec les filmographies et quelques photos que tu as ajoutées et habilement placées, "ça en jette" comme on disait il y a quelques années!
Merci encore et bravo pour ton site sur la danse en France. Je connais des amateurs éclairés des ballets de l'opéra de Paris qui vont aller y faire un tour...

[Music Man]

Excellent

Voila une photo qui plait...ou qui laisse perplexe.
Dans la même catégorie, une photo de la jolie Betty Grable (cette photo a été prise en 1943, le même jour que son ultra-célèbre photo de pin-up où elle regarde par dessus son épaule (qui a accompagné les soldats pendant la seconde guère mondiale)

[julien]

Je me demande comment fait Music Man pour trouver toutes ces photos rarissimes!!! je suis très jaloux.

[Sailor G.Kelly]

Tres interessante biographie sur Ruby Keeler. Ca fait longtemps que je veux voir 42eme rue et je crois que ca ne va plus tarder
Et je ne savais pas que Al Jolson etait un c...

Pour le site de Cathy, belle initiative