C'est une question que je me pose car la pellicule dérive avec le temps. Comment utilise-t-on une copie d'époque? On va bientôt rencontrer Hiventy, ce sera l'occasion d'avoir des réponses.
Les Blu-ray Kino Lorber
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Re: Les Blu-ray Kino Lorber
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Re: Les Blu-ray Kino Lorber
Ça dépend des copies, mais certaines deviennent roses avec le temps.Nestor Almendros a écrit : ↑25 avr. 21, 13:14C'est une question que je me pose car la pellicule dérive avec le temps. Comment utilise-t-on une copie d'époque? On va bientôt rencontrer Hiventy, ce sera l'occasion d'avoir des réponses.
Sans compter que même dans une copie neuve d'exploitation, on pouvait avoir des différences flagrantes d'une bobine à l'autre.
Les copies IB Technicolor (un procédé de tirage particulier) sont réputées pour conserver leurs couleurs intactes même après plusieurs décennies.
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Re: Les Blu-ray Kino Lorber
Pour le Leone, ils se sont clairement inspirés du safety de la cinémathèque de Bologne, donc le ciel tire sur le cyan, les carnations vers le jaune et les basses lumières vers le vert. C'est effectivement comme ça sur la copie 35mm et ces couleurs étaient obtenues chimiquement sans utilisation de LUT ( forcément ça n'existait pas à l'époque).


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Re: Les Blu-ray Kino Lorber
Lorsque cela arrive, ça ne passe pas inaperçu et c'est uniforme sur toute l'image.Boba Fett 69 a écrit : ↑25 avr. 21, 13:20 Ça dépend des copies, mais certaines deviennent roses avec le temps.
Comme içi:

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Re: Les Blu-ray Kino Lorber
En parlant de Sergio Leone... petit HS...
Est ce que quelqu'un sait si cette ressortie (chez un autre éditeur) :

... utilise le même master que cette sortie d'origine ? :

Est ce que quelqu'un sait si cette ressortie (chez un autre éditeur) :

... utilise le même master que cette sortie d'origine ? :

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Re: Les Blu-ray Kino Lorber
Une vieille copie 35 va juste donner des indications. Par exemple si j'ai ça devant moi je vois bien que c'est pas froid et bleuté. Et cela dépend du film. Pour celui là on sait que JAMAIS on aura la bonne couleur et que même si demain c'est le cas des gens diront le contraire. Ca dépend aussi de la réputation du film en faitGeoffrey Firmin a écrit : ↑25 avr. 21, 13:30 Pour le Leone, ils se sont clairement inspirés du safety de la cinémathèque de Bologne, donc le ciel tire sur le cyan, les carnations vers le jaune et les basses lumières vers le vert. C'est effectivement comme ça sur la copie 35mm et ces couleurs étaient obtenues chimiquement sans utilisation de LUT ( forcément ça n'existait pas à l'époque).
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Re: Les Blu-ray Kino Lorber
Chouette!Nestor Almendros a écrit : ↑25 avr. 21, 13:14C'est une question que je me pose car la pellicule dérive avec le temps. Comment utilise-t-on une copie d'époque? On va bientôt rencontrer Hiventy, ce sera l'occasion d'avoir des réponses.
Concernant Giu la Testa, c'est d'autant plus cocasse que la restauration Ritrovata 4k est justement pas jaune mais "neutre"

http://www.dvdbeaver.com/film/DVDReview ... lu-ray.htm
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Re: Les Blu-ray Kino Lorber
Tu confonds : la restauration Ritrovata 2009 (2K et non 4K) est justement celle présentée en dernier dans les comparatifs de Beaver, et portant de façon perceptible la signature du laboratoire. C'est l'autre master qui est moins jaune.Akrocine a écrit : ↑25 avr. 21, 16:19Concernant Giu la Testa, c'est d'autant plus cocasse que la restauration Ritrovata 4k est justement pas jaune mais "neutre"![]()
http://www.dvdbeaver.com/film/DVDReview ... lu-ray.htm

Avec la même référence, la même copie, les mêmes recherches, Ritrovata étalonneraient différemment Le bon la brute et le truand aujourd'hui qu'en 2014, dixit Davide Pozzi lui-même. D'où la question de la représentativité à la copie de référence de l'étalonnage 2014 et l'ampleur des différences possibles malgré une même référence.Geoffrey Firmin a écrit : ↑25 avr. 21, 13:30Pour le Leone, ils se sont clairement inspirés du safety de la cinémathèque de Bologne, donc le ciel tire sur le cyan, les carnations vers le jaune et les basses lumières vers le vert. C'est effectivement comme ça sur la copie 35mm et ces couleurs étaient obtenues chimiquement sans utilisation de LUT ( forcément ça n'existait pas à l'époque).
Cela fait plusieurs années maintenant, il me semble, que l'inquiétude n'est clairement plus de ne pas retrouver le magenta-push d'il y a 20 ans, mais que ces nouvelles signatures colorimétriques soient en fait une sorte de nouveau magenta-push d'aujourd'hui. Personne n'a envie de se retourner dans 15 ans et se dire que mince, on a réussi à y retourner pour un second tour après le magenta push des années 90s. D'ailleurs, une bonne partie des corrections de couleurs apportées récemment par certains éditeurs aux étalonnages Ritrovata (ou Eclair, dans le cas au moins de La planète sauvage) ne sont pas liées à une idée différente de ce à quoi le film devrait ressembler, mais simplement à l'élimination de la signature du laboratoire concerné. Ce qui n'est ni le même raisonnement, ni le même but.
C'est la représentativité (ou la négligeabilité) des signatures colorimétriques spécifiques de certains labos aux sources qui est questionnée, indépendamment des vieux étalonnages rosés et sur-contrastés d'il y a 20 ans. Ce n'est pas parce que ces anciens étalonnages n'étaient pas corrects que les nouveaux n'introduisent pas de nouveaux écarts, différents, mais des écarts quand même. Et il n'y a pas besoin de les quantifier pour statuer sur leur réalité, encore moins quand le labo reconnait explicitement apposer une touche qui lui est propre (et donc, par extension, qu'un autre labo aurait donné un résultat ostensiblement différent à partir du même matos et pour un même film).
Il ne s'agit pas non plus de questionner le travail de recherche ou le professionnalisme de ces labos, mais l'implication esthétique derrière le fait que donner un même film à étalonner à, disons, Ritrovata, Eclair, VDM et Hiventy (4 labos européens dont 3 français, donc pas d'aspect France vs reste de l'Europe vs USA ici) génèrerait sans aucun doute 4 étalonnages nettement disparates mais spécifiquement reconnaissables. Est-ce normal que ces films finissent par former un corpus à l'esthétique plus facilement attribuable à un laboratoire de restauration et ses étalonneurs qu'à une époque, un chef op', un continent, des conditions de tournage ou d'éclairage ? Est-ce pour autant qu'on va juger l'un plus ou moins pro que l'autre ?
Je prends souvent l'exemple de Sonate d'automne de Bergman : j'ai découvert un film visuellement étonnamment lumineux et chaud via le 1er Blu-ray Criterion, ce qui m'avait beaucoup surpris vu le ton du film, et voilà que dans le coffret Bergman, il est plus sombre et froid, en raccord tonal avec son contenu. Il voulait quoi, Bergman ? Un clash entre la forme et le fond ou au contraire un raccord ? Je ne le saurai sans doute jamais, et je trouve cela surprenant. Il y a certainement une logique justement ces 2 étalonnages très différents, mais à l'origine, il y a pourtant un seul film et un seul jeu d'intentions d'origine. J'aimerais juste savoir lequel.
Et on parle là des films couleurs parce que c'est plus facilement perceptible, mais les étalonnages N&B de Ritrovata sont eux aussi régulièrement typés (et là aussi, Davide m'a confirmé que oui, ils ont leur façon de faire et que oui, ça peut se reconnaître à l'écran).
Quoiqu'il en soit, j'ai bien évidemment hâte de lire le résultat de cette rencontre avec Hiventy, qui comblera peut-être les informations manquantes dans ces questionnements.
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Re: Les Blu-ray Kino Lorber
Mais, du coup, toi, Nestor, tu trouves que c'est normal un ciel bleu turquoise pour ce film? Ça ne t'interpelle pas et tu restes sans avis comme un suisse sur la question?Nestor Almendros a écrit : ↑25 avr. 21, 13:11 Jusqu'à preuve du contraire, L'immagine ritrovata (ou les confrères européens, puisque les USA ne sont pas dans la même "éthique") utilise des références en 35mm. Les choix jaunes du Bon, la brute et le truand ne sont pas tombés du chapeau.
(Pour Memories of Murder, n'ayons pas peur des mots, on a clairement affaire à du révisionnisme artistique façon Wong Kar Wai.)
Les restaurations de Ritrovata me donnent souvent l'impression d'avoir une signature: de la pisse comme pour marquer leur territoire, quoi!
Je suis d'accord avec tenia, Kino a pris le temps de mieux faire les choses, d'être dans un juste milieu évident, pour le Leone.
Après, on peut ne pas vouloir risquer de se tromper en prenant systématiquement le parti des gens qui bossent dans les cinémathèques mais, bon, pointure ou pas, ils ne sont pas infaillibles. Les étalonneurs se doivent toujours assistance dans l'adversité? À te lire, on dirait que tu es du métier!

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Re: Les Blu-ray Kino Lorber
Je dis juste que ce sont des professionnels et qui s'ils étaient si mauvais ils n'auraient pas obtenu tous ces films à restaurer, voire racheté Eclair en France.
Signature de laboratoire, je ne sais pas, je ne dirais peut-être pas cela comme ça. En même temps, l'étalonnage est la dernière étape de la restauration chez l'Immagine Ritrovata, justement parce que c'est la phase la plus subjective. Il n'y a pas de résultat 100% indiscutable. Et encore une fois, c'est facile de critiquer une capture sur un site internet : je n'ai pas vu le Leone mais je pense que je ne trouverais pas aussi choquant que vous le résultat si je regardais le film entier (comme je ne trouve pas choquantes les restaurations Eclair pendant le visionnage).
La photo jaune ne me paraît pas forcément aberrante sachant que la phase d'étalonnage de l'époque n'était pas aussi maléable qu'aujourd'hui (où on peut littéralement tout refaire). On a l'impression que c'était nickel à l'époque alors que pas du tout, ils pouvaient faire parfois des erreur car les process pouvaient être compliqués. Ca me rappelle un peu l'anecdote des yeux bleus de Louis de Funès que sa femme voulait absolument voir ressortir à l'image et qui ennuyaient je pense pas mal l'équipe technique, justement parce qu'ils devaient bricoler une parade au tournage car l'étalonnage ne permettait pas d'obtenir absolument ce qu'elle voulait.
Je pense qu'on se fait une fausse idée du matériel d'origine, avec des certitudes, alors qu'on n'était pas là pour le voir. Et parce que les américains ont revisité leurs étalonnages depuis les transferts TV, depuis 50 ans. On est habitués et c'est dur d'accepter un retour en arrière.
Et quand Pozzi dit qu'il referait son étalonnage différemment aujourd'hui, soit. Mais ne vous leurrez pas, je parie que les différences seraient "minimes", ou en tout cas pas dans un revirement total comme le disque Kino. L'immagine Ritrovata n'a pas changé son fusil d'épaule et vendu son âme.
Encore une fois, il y a deux camps irréconciliables, et on ne sera pas d'accord : soit on fait un étalonnage typé pellicule, avec ses défauts (teintes, contrastes clairs) soit on corrige ces défauts pour revisiter l'oeuvre et la moderniser (pour un résultat pas forcément nul pour autant).
Je m'arrête là, pas envie de débattre encore et encore, et de passer mon temps à convaincre des convaincus de l'autre bord
Signature de laboratoire, je ne sais pas, je ne dirais peut-être pas cela comme ça. En même temps, l'étalonnage est la dernière étape de la restauration chez l'Immagine Ritrovata, justement parce que c'est la phase la plus subjective. Il n'y a pas de résultat 100% indiscutable. Et encore une fois, c'est facile de critiquer une capture sur un site internet : je n'ai pas vu le Leone mais je pense que je ne trouverais pas aussi choquant que vous le résultat si je regardais le film entier (comme je ne trouve pas choquantes les restaurations Eclair pendant le visionnage).
La photo jaune ne me paraît pas forcément aberrante sachant que la phase d'étalonnage de l'époque n'était pas aussi maléable qu'aujourd'hui (où on peut littéralement tout refaire). On a l'impression que c'était nickel à l'époque alors que pas du tout, ils pouvaient faire parfois des erreur car les process pouvaient être compliqués. Ca me rappelle un peu l'anecdote des yeux bleus de Louis de Funès que sa femme voulait absolument voir ressortir à l'image et qui ennuyaient je pense pas mal l'équipe technique, justement parce qu'ils devaient bricoler une parade au tournage car l'étalonnage ne permettait pas d'obtenir absolument ce qu'elle voulait.
Je pense qu'on se fait une fausse idée du matériel d'origine, avec des certitudes, alors qu'on n'était pas là pour le voir. Et parce que les américains ont revisité leurs étalonnages depuis les transferts TV, depuis 50 ans. On est habitués et c'est dur d'accepter un retour en arrière.
Et quand Pozzi dit qu'il referait son étalonnage différemment aujourd'hui, soit. Mais ne vous leurrez pas, je parie que les différences seraient "minimes", ou en tout cas pas dans un revirement total comme le disque Kino. L'immagine Ritrovata n'a pas changé son fusil d'épaule et vendu son âme.
Encore une fois, il y a deux camps irréconciliables, et on ne sera pas d'accord : soit on fait un étalonnage typé pellicule, avec ses défauts (teintes, contrastes clairs) soit on corrige ces défauts pour revisiter l'oeuvre et la moderniser (pour un résultat pas forcément nul pour autant).
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Re: Les Blu-ray Kino Lorber
pour voir à quoi ressembler un étalonnage dans les années 70 et surtout ses limites, j'adore cette video sur "Les innocents aux mains sales" de Chabrol
https://www.ina.fr/video/CPC7505335602/ ... video.html
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Re: Les Blu-ray Kino Lorber
Ta réponse est on ne peut plus claire. D'accord ou pas, je ne te relancerai plus et respecterai ta volonté d'être laissé tranquille à ce sujet. Merci d'avoir développer tes arguments une dernière fois.
Quoiqu'il en soit, j'ai hâte de recevoir l'UHD de "The Good, the Bad and the Ugly.
Et je suis curieux d'avoir un retour technique de Geoffrey Firmin sur ce disque...
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Re: Les Blu-ray Kino Lorber
Elle est vieille certes, mais elle n'en est pas moins représentative de ce que les gens pouvaient voir en salle à cette époque. Aujourd'hui on a un peu trop tendance à fantasmer une esthétique du film qui n'a probablement jamais existée (en dehors du Technicolor tri-chrome).
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Re: Les Blu-ray Kino Lorber
Je l'ai commandé et wow me l'a expédié, de toutes façons je ne considère pas les différentes propositions d'étalonnage comme des problèmes techniques à partir du moment où cela reste dans le domaine du plausible. C'est à dire une image avec du grain, une définition sans artifice et une colorimétrie qui corresponde à peu près à son époque. C'est tout ce que je demande et à mon sens les propositions d'étalonnage d'Eclair et Ritrovata restent largement dans les clous.Mosin-Nagant a écrit : ↑25 avr. 21, 19:46 Quoiqu'il en soit, j'ai hâte de recevoir l'UHD de "The Good, the Bad and the Ugly.
Et je suis curieux d'avoir un retour technique de Geoffrey Firmin sur ce disque...
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Re: Les Blu-ray Kino Lorber
Passionnant !Jerome a écrit : ↑25 avr. 21, 19:43 pour voir à quoi ressembler un étalonnage dans les années 70 et surtout ses limites, j'adore cette video sur "Les innocents aux mains sales" de Chabrol
https://www.ina.fr/video/CPC7505335602/ ... video.html