J'en reviens il a quelque jours d'avec mon très cher ami Gounou, le temps d'un peu de gestation, quelques mots :
Oeuvre brillante à mes yeux. 5 / 6 pour le sondage. Surement un 6 / 6 pour son dernier volet, si l'on prend la triologie sur la jeune femme adolescente dans son entier.
Marie Antoinette, Reine hors de son temps. Cocoonée de tout côté. Prise entre responsabilité monarchique et insouscience permanente. Là est tout le jeu du film. Comment le personnage de la reine disparait sous les traits d'une jeune fille qui ne pense qu'à faire la fête. Le talent de Coppola est d'arriver en seulement qq minutes à faire disparaitre tout aspect souverain. Comment faire ? Entrer dans l'intimité. Faire du Kubrick. S'affranchir des barrières conventionnelle en nous exposant un corps de jeune fille nue. Evidement une fois cette barrière tombée, l'attachement au personnage est instantanné. Fille ? Amante ? Dégout ? Identification ? Tant de sentiment qui sont différents suivant le spectateur. Mais qui permette de faire table rase de tout le reste, et construire un personnage en décalage.
En décallage evidement c'est là toute la texture du film. A l'image de cette musique, de tous ces personnages qui sont tellement dans l'air de notre temps, à l'image des couleurs limite pop. De tout ce que Marie Antoinette Créé autour d'elle.
Car il s'agit bien de cela. Son regard malin dès le premier plan. Regardez. Venez voir. L'invitation de Marie Antoinette à voir son univers, bien evidement on le comprend très vite, celui de l'adolescence. Tout ce qui l'environne est à sa couleur. Elle tisse petit à petit son jeu, ses envies, son côté chipie. Qui a des teintes de Virgin Suicides... Il fallait que je le case. Mais cet univers projeté sur les murs ca me rappelle un certain WkW... Hitckock ? Welles ?... Amusant alors de se constater comme son personnage est perdu dans les couloirs ( du temps ? ) lorsqu'elle est rappellée à la réalité de Reine.... Vous savez ? Quand elle court d'un pas maladroit vers on ne sait pas quoi.... Un flou dominant... Voir aussi la fin seule dans son chateau ou encore l'excellent dernier plan !
Le temps dans le film... Comme il est brillament gérée... au travers de ces courses qui chapitrent le film oui.... Au travers de l'utilisation des Jump Cut. Discret mais répartis dans tout le film. Mais aussi au travers de ces magnifiques tableaux vivants. Tout le film joue sur la confrontation Moderne / Classique. Alors que nous évoluons dans un univers fictionnel, univers que la petite Marie Antoinette frivole se complet à vivre, elle est soudainement ramenée à ses devoirs de Reine par un tableau vivant. Je trouve ca d'une intelligence rare. Peinture témoignage d'un temps figé, à la manière d'une photographie. J'adore... Voir aussi la séquence musicale d'accrochage et décrochage des tableaux, où la mort du troisième enfant est suggéré. On retourne progressivement vers l'histoire...
Le film en son entier est clairement éliptique, mais avec une telle maitrise. Bravo.
Un petit mot aussi sur le montage brillant de la séquence de petite soirée entre jeunes sous la tente. Ou chacun doit trouver qu'il est sur son front. Les questions sont juxtaposés. On retrouve les questionnements premier d'adolescence et ceux de tous les films de Coppola, ceux de l'idéntité.
Bravo encore pour cette oeuvre résolument moderne. La maitrise en est parfaite. Je suis conquis, et il était temps, ca faisait longtemps que je ne m'étais pas autant régalé devant un film au cinéma... Depuis Three Times surement... ( hum les intérieurs exterieur.... y a de ça )
N'hésitez pas à pointer ce que vous avez vu pour que l'on puisse faire avancer la reflexion ! Merci à vous
A bientôt
Ous