V for Vendetta (James McTeigue - 2005)
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Un film intéressant dans sa première partie, grosso modo pendant 1 heure durant laquelle il développe ses thématiques dont la principale est celle de la construction de la peur et l'effet qu'elle produit sur la population. L'autre grande thématique étant celle de la contamination de cette meme population par un gouvernement qui l'a utilisé à des fins despotiques.
Plus intéressant encore le fait de retrouver John Hurt vingt ans après 1984 le film dans lequel il était oppressé, ici dans le role de l'oppresseur avec tous les clichés qui vont avec : poigne de fer, visage ultra tendu, nervosité surlignée, pouvoir indéfectible sur ses bras droits etc. L'acteur se prete à l'exercice en frolant parfois le grotesque, mais la dictature et ses réprésentations visuelles l'ont souvent été (en regardant des images d' archives des dictateurs du XXème siècle on retrouve une théatralité exagérée dans le mouvement corporel et le phrasé, Hitler ayant été le plus incroyable à ce niveau là). C'est valable durant son dernier discours, où dans son role de Chancelier il exhorte ses concitoyens à lui faire confiance. Dans pareille situation, ça en dévient un pléonasme, pourquoi insister là dessus si ce n'est que par la crainte obsessionnelle de perdre de son emprise ?
La façon dont le film montre un pouvoir en place dévitalisant l'espace urbain (une grande place et c'est tout, le reste semble invisible et surtout les gens semblent tous terrés chez eux) est assez bien vue, meme si là encore le fait de dénoncer par une oeuvre de fiction un pouvoir totalitaire ne peut faire oublier que celui revé par V l'est tout autant alors que son idéal est fondé sur le seul espoir d'un autre Londres . Une forme de dictacture étatique qui serait remplacée par un ordre venu d'un peuple opprimé, mais quid de l'action des dirigeants à nouveau en place en l'absence de V
Pas trop mal, surtout pour Portman, la lettre lue dans la prison est une très belle séquence. Un étrange moment de poésie lesbienne dans un ensemble finalement assez convenu.
5/10
Plus intéressant encore le fait de retrouver John Hurt vingt ans après 1984 le film dans lequel il était oppressé, ici dans le role de l'oppresseur avec tous les clichés qui vont avec : poigne de fer, visage ultra tendu, nervosité surlignée, pouvoir indéfectible sur ses bras droits etc. L'acteur se prete à l'exercice en frolant parfois le grotesque, mais la dictature et ses réprésentations visuelles l'ont souvent été (en regardant des images d' archives des dictateurs du XXème siècle on retrouve une théatralité exagérée dans le mouvement corporel et le phrasé, Hitler ayant été le plus incroyable à ce niveau là). C'est valable durant son dernier discours, où dans son role de Chancelier il exhorte ses concitoyens à lui faire confiance. Dans pareille situation, ça en dévient un pléonasme, pourquoi insister là dessus si ce n'est que par la crainte obsessionnelle de perdre de son emprise ?
La façon dont le film montre un pouvoir en place dévitalisant l'espace urbain (une grande place et c'est tout, le reste semble invisible et surtout les gens semblent tous terrés chez eux) est assez bien vue, meme si là encore le fait de dénoncer par une oeuvre de fiction un pouvoir totalitaire ne peut faire oublier que celui revé par V l'est tout autant alors que son idéal est fondé sur le seul espoir d'un autre Londres . Une forme de dictacture étatique qui serait remplacée par un ordre venu d'un peuple opprimé, mais quid de l'action des dirigeants à nouveau en place en l'absence de V
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Pas trop mal, surtout pour Portman, la lettre lue dans la prison est une très belle séquence. Un étrange moment de poésie lesbienne dans un ensemble finalement assez convenu.
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Dernière modification par ed le 24 mars 08, 18:18, modifié 1 fois.
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Re: V for Vendetta
je viens de découvrir le film que j'ai bcp apprecié.
Y a t il un moyen de se procurer le Monte Cristo de Rowland V. Lee (apparemment il n'existe pas en Dvd); serait il dans le domaine public?
(il est peut être evoqué dans le topic mais je n'ai pas le courage de faire les 12 pages ...)
Y a t il un moyen de se procurer le Monte Cristo de Rowland V. Lee (apparemment il n'existe pas en Dvd); serait il dans le domaine public?
(il est peut être evoqué dans le topic mais je n'ai pas le courage de faire les 12 pages ...)
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Re: V for Vendetta
Enfin vu, cette adaptation de Moore !
Eh bien, j'ai été rellement emballé par ce spectacle hautement jouissif et révolté.
McTeigue signe avec une efficacité indéniable un film de super-héros anarchiste, en amenant une cohérence dans les propos de fond tout en soignant avec solidité le visuel de son film.
Eh bien, j'ai été rellement emballé par ce spectacle hautement jouissif et révolté.
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Re: V for Vendetta
+1Watkinssien a écrit :Eh bien, j'ai été rellement emballé par ce spectacle hautement jouissif et révolté.
McTeigue signe avec une efficacité indéniable un film de super-héros anarchiste, en amenant une cohérence dans les propos de fond tout en soignant avec solidité le visuel de son film.
je n'aurais pas dit mieux!
je ne saisis pas ton propos ... si le film se voulait des plus politiquement correct; il n'aurait pas frolé le thème de la collusion gouvernementale qui est un sujet particulièrement sensible ...irreversible a écrit :Le film se veut beaucoup plus consensuel et politiquement correct et surtout ose un parallèle plus que déplacé avec l'Amérique d'aujourd'hui (il fallait oser sous entendre que les attentats du 11 septembre étaient peut-être le fait du gouvernement américain lui-même ! Vive Thierry Messan et le culte de la théorie du complot).
d'ailleurs je n'ai pas l'impression que ce parralèle - comme tu le dis - avec l'Amérique d'aujourd'hui soit particulièrement appuyé; on le ressent tout simplement car la marche du monde actuel s'y prete ... de même pour le "noyautage" des médias; on a l'impression d'une fable de la fontaine ... personne n'est cité explicitement mais les personnes concernées se reconnaissent!
Dernière modification par hansolo le 17 avr. 08, 20:02, modifié 1 fois.
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Re: V for Vendetta
Je n'ai jamais lu la BD en entier, mais ça se sent que le film a le poids de l'adaptation sur ses épaules avec de nombreux passages survolés en mini-montages peu convaincants. James McTeigue a le mérite d'éviter souvent l'épate gogo mais sa mise en scène est réellement limitée dans ce contexte foisonnant, aussi bien dans les idées que dans les références, transformant en banale série B ce qui aurait pu être simplement énorme. Au moins sur From Hell, les frères Hugues s'affranchissaient un peu de leur adaptation impossible via des idées de mise en scène inventives et une réelle ambiance. Par ailleurs le final me semble coller un peu trop à une valorisation de l'espoir un chouille naive par rapport à une dimension politique plus dure des évènements... Je ne doute pas que la BD doit-être plus subversive, en tout ça ça m'a donné envie de la finir. Natalie Portman (qui s'était fait une année maso en 2006, entre ça et le Forman)et Hugo Weaving sont bons et j'aime vraiment beaucoup le personnage de V: ça aide à faire passer le reste plus inégal niveau interprétation avec un John Hurt qui en fait des caisses et un Stephen Réa endormis.
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Re: V for Vendetta
Manifestement, James McTeigue s'est vite retrouvé dépassé par le poids de son sujet...malgré le potentiel et le charisme de V. et l'investissement d'Hugo Weaving, le film échoue systématiquement à porter une réflexion politique. Au contraire, du premier sauvetage de Nathalie Portman au désincarné défilé final, on reste dans une structure conventionnelle, basique, où les thèmes du fascisme et de l'anarchisme sont survolés jusqu'à l'excès et la caricature.
L'échec le plus marqué vient sans doute des personnages de Sutler et Creedy...le pouvoir en place est ici décrit de manière tellement grotesque et ridicule qu'à aucun moment on ne ressent un quelconque danger, une oppression. On bascule finalement dans un second degré permanent qui désamorce toute ambition de mise en scène.
La vengeance est linéaire, inoffensive et n'est que rarement soutenue par une quelconque ambiguité. La pauvreté du visuel, incapable de créer les conditions d'une tension ou d'un vertige, achève de décrédibiliser cette adaptation.
Seul le personnage de V., dans quelques séquences, montre autre chose...une incertitude, une angoisse, une incohérence. Mais la subtilité est toujours rapidement désamorcée, à l'image de la relation avec Evey (Nathalie Portman, comme souvent anonyme et absente) qui, par son déroulement, n'évite que rarement une dimension mièvre, complètement hors de propos.
Au final, V for Vendetta fait l'effet d'un film se regardant certes sans ennui, mais dont la tonalité prévisible et anodine ne provoque qu'une relative indifférence.
L'échec le plus marqué vient sans doute des personnages de Sutler et Creedy...le pouvoir en place est ici décrit de manière tellement grotesque et ridicule qu'à aucun moment on ne ressent un quelconque danger, une oppression. On bascule finalement dans un second degré permanent qui désamorce toute ambition de mise en scène.
La vengeance est linéaire, inoffensive et n'est que rarement soutenue par une quelconque ambiguité. La pauvreté du visuel, incapable de créer les conditions d'une tension ou d'un vertige, achève de décrédibiliser cette adaptation.
Seul le personnage de V., dans quelques séquences, montre autre chose...une incertitude, une angoisse, une incohérence. Mais la subtilité est toujours rapidement désamorcée, à l'image de la relation avec Evey (Nathalie Portman, comme souvent anonyme et absente) qui, par son déroulement, n'évite que rarement une dimension mièvre, complètement hors de propos.
Au final, V for Vendetta fait l'effet d'un film se regardant certes sans ennui, mais dont la tonalité prévisible et anodine ne provoque qu'une relative indifférence.

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Re: V for Vendetta
Vu samedi mais j'avais pas recopié mon avis encore ici donc...
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V pour Vendetta (McTeigue - 2005).

J'adore Alan Moore et V pour Vendetta avec The killing Joke et Watchmen font partie de mes oeuvres préférées du monsieur.
Autant dire que j'avais clairement peur d'être déçu comme j'avais pu l'être de From Hell et La ligue des gentlemen extraordinaires.
Et en fait curieusement, j'ai plutôt bien apprécié. Les Wachowski Bros' ont assez bien retranscrit l'essence du roman graphique de Moore même si évidemment pas mal de choses passent à la trappe. Notamment l'ironie et la subversion de Moore, plutôt assagie ici.
). Mais bon, retranscrire une oeuvre des plus denses est toujours casse-gueule et il faut savoir accepter de perdre des choses et d'en trouver d'autres (John Hurt qui jouait un opprimé dans 1984, qui joue ici le chancelier suprême, bien trouvé !) d'un média à un autre. Et c'est quand même malgré quelques réserves (edit : Demi-lune les donne plus bas au passage), une bonne adaptation.
3,5/6.
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V pour Vendetta (McTeigue - 2005).

J'adore Alan Moore et V pour Vendetta avec The killing Joke et Watchmen font partie de mes oeuvres préférées du monsieur.
Autant dire que j'avais clairement peur d'être déçu comme j'avais pu l'être de From Hell et La ligue des gentlemen extraordinaires.
Et en fait curieusement, j'ai plutôt bien apprécié. Les Wachowski Bros' ont assez bien retranscrit l'essence du roman graphique de Moore même si évidemment pas mal de choses passent à la trappe. Notamment l'ironie et la subversion de Moore, plutôt assagie ici.
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Dernière modification par Anorya le 22 mars 11, 13:19, modifié 1 fois.

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Re: V for Vendetta
Ca fait du bien de voir un long métrage de cette trempe, quand on sait que le cinéma Hollywoodien est moribond depuis quelques années voire une bonne décennie...
A l'époque j'attendais pas grand chose de ce film. Et après la séance, je fus émerveillé.
Reste que la mise en scène est un peu trop sage à mon goût, mais pour ce qui est du reste, c'est du tout bon.
V est un personnage très charismatique et avec la voix d'Hugo Weaving, ça le fait encore plus !
Un de mes nombreux coups de coeur de l'année 2006 !
A l'époque j'attendais pas grand chose de ce film. Et après la séance, je fus émerveillé.
Reste que la mise en scène est un peu trop sage à mon goût, mais pour ce qui est du reste, c'est du tout bon.
V est un personnage très charismatique et avec la voix d'Hugo Weaving, ça le fait encore plus !
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- Demi-Lune
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Re: V for Vendetta
Je n'ai pas beaucoup aimé. Deux facteurs (VF et image recadrée entrecoupée de pubs) sont à prendre en compte dans ce constat, mais pas exclusivement, car le film, au-delà de ces facteurs, me paraît fragile et faible dans ce qu'il propose. Je ne connais pas la BD originelle - V pour Vendetta a au moins ceci d'appréciable qu'il donne vraiment envie de partir à sa découverte -, mais en tant qu'œuvre de cinéma, le film de James McTeigue se regarde certes sans grand déplaisir, mais échoue totalement à donner le moindre souffle dramatique, la moindre ampleur (pourtant, me semble-t-il, attendue au vu du postulat) à cette histoire qui révèle d'excellentes idées, mais qui ne paraissent cependant pas exploitées convenablement par le cinéaste ou les adaptateurs. La mise en scène est parfaitement anecdotique, fonctionnelle, d'un flagrant manque d'inventivité ; quelques scories visuelles héritées du style matrixien des Wachowski ponctuent épisodiquement, avec un résultat hélas ridicule, une mise en images impersonnelle qui, le temps d'un flash-back (l'histoire de Valeria), se vautre d'ailleurs dans un grotesque sitcomesque à côté de la plaque. Natalie Portman est toujours aussi merveilleusement belle, mais n'a que peu à jouer. Hugo Weaving campe effectivement un personnage furieusement charismatique dans son énigme vivante, son verbiage de poète et ses manières paradoxales, entre raffinement et bouillonnement nihiliste. Mais de la même manière qu'il est un corps sans visage, V pour Vendetta est presque un film sans film. Il veut raconter une histoire dure, d'une portée politique percutante, mais ne parvient pratiquement jamais à s'en donner les moyens, sauf le temps du finale. Pour un film se posant violemment contre les dictatures et appelant à la révolution générale, la violence physique est timorée, la violence mentale n'est pas prégnante. Comme l'indiquait Joe Wilson, V pour Vendetta ne dégage aucune oppression, aucun malaise. C'est particulièrement visible lors de la séquence d'emprisonnement de Natalie Portman, qui se voulait être un moment viscéral. On suit les choses tranquillement, en savourant éventuellement le ton exceptionnellement politisé de ce blockbuster, mais en ne se sentant jamais bousculé, dans un sens comme dans l'autre, par les idées politiques énoncées par les deux camps. Quant à la violence politique (le discours anarchiste porté par le film), elle est présente mais desservie par un simplisme scénaristique, à gros renforts de tirades sur la vérité, sur la justice, et de personnages caricaturaux. Sans consistance, Sutler et Creedy, figures repoussoir du fascisme dénoncé mais finalement méchants d'opérette chaque fois présentés de façon dédramatisante, sont illustratifs de cette relative vacuité générale. Je dis "relative" car il faut reconnaître que le fond de l'œuvre dénote une remarquable volonté de proposer un divertissement politique. J'ai relu les interventions précédentes, dont certaines pointaient, avec insatisfaction, les - vraisemblables - échos entretenus avec l'administration Bush, au prix d'un détournement des intentions de Moore ; mais je dois dire que, en définitive, V pour Vendetta, quelles que soient ses visées au moment de sa sortie, est presque intemporel de par ses thèmes. Bref, pour moi tout ceci est globalement désincarné, et très moyen.
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Re: V for Vendetta
Tu recites très bien des frustrations que je n'avais pas cité, me basant exclusivement alors sur le comics (*).
(*) j'ai donc fait un mini-edit pour te citer !
Rétrospectivement c'est à la lecture du comics que je me plais à apprécier un peu le film, je m'en rends compte (ma chronique justement enchaînait en spoiler de nombreux points manquants) et je constate avec étonnement réjoui que tu livres en spoiler une idée qui est déjà dans le comics de base et qui n'a, encore plus étonnant, pas été massacrée lors du film ("le mystère V"). Bien sûr qu'il y a frustration mais là encore le film ne tente jamais de donner corps à celle-ci, ce que le comics parvient admirablement bien : Ainsi, tout le chapitre 9 de l'acte III, "La veillée" (pages 240 à 247 de l'édition intégrale chez Delcourt) revient sur V et comment doit agir Evey. Là où le film se plante c'est en ayant voulu donner un corps concret à V (cf, les scories Wachowskiennes que tu rappelles) alors que dans le comics, il devient depuis le début une idée abstraite et le restera en tant que tel. Là où le comics va très loin (comme toujours chez Moore. Je me marre en voyant la version cinéma de From Hell où les cinéastes n'ont pas eu le courage de mettre en scène les visions démentielles de folie de l'assassin tel qu'on les ressent violemment dans le comics, c'est dire), c'est d'arriver par le biais du personnage d'Evey à nous faire accepter ça. La narration est un tel modèle (3 actes avec 10 chapitres à chaque fois + 2 conclusions en post-scriptum qui n'ajoutent rien au récit si ce n'est faire jubiler le lecteur aux anges), l'histoire est si dense et complexe qu' évidemment le film ne peut tenir un tel postulat. C'est un peu le problème d'un film à grand spectacle essayant d'adapter une oeuvre qui n'accepte peu de compromis, on finit généralement par se retrouver avec un produit expurgé de beaucoup de choses. L'aspect politique du film en lui-même, on est à milles lieues en dessous de l'intelligence d'un Marker (Le fond de l'air est rouge, fresque de près de 3,4h que je n'ai pas encore eu le courage de voir en entier) ou d'un Watkins, c'est dire.
Par contre je serais sans doute moins sévère que toi mais sans doute pour l'unique raison qu'en tant que fan de l'oeuvre de Moore, j'ai été surpris de me retrouver devant quelque chose qui n'était pas une trahison totale du comics. Même si on ne retrouve qu'une partie de la substance (le personnage de V, de menus détails comme la fillette à lunettes, la relation entre Evey et V...), il y a quelque chose de conservé en regard de tout ce qui a été adapté de Moore. On a pas par exemple un changement radical de la nature d'un personnage ni même un ajout inutile pour rallier une partie du public (je fais référence à Mina Harker, Tom Sawyer et Dorian Grey dans La ligue des gentlemen extraordinaire. La première opère d'un contresens total par rapport au comics, je me souviens avoir écarquillé de gros yeux en pensant "mais qu'est-ce que c'est que ce truc ???". Le second n'apparaît pas dans le comics --de même que le troisième-- et n'a été rajouté que pour que le public américain puisse avoir un élément de sa propre histoire mythologique a identifier). On a pas non plus la fin entièrement modifiée (Watchmen... perd une grande partie de la force du comics pour moi d'un coup), ni même les détails propice à la narration ou à la psychologie du personnage qui s'enfuient littéralement aux oubliettes (From Hell). Mais ça reste une maigre consolation et je conseille évidemment de lire à tout prix les oeuvres de Moore (en bon fan-boy je dirais).
Par contre je serais sans doute moins sévère que toi mais sans doute pour l'unique raison qu'en tant que fan de l'oeuvre de Moore, j'ai été surpris de me retrouver devant quelque chose qui n'était pas une trahison totale du comics. Même si on ne retrouve qu'une partie de la substance (le personnage de V, de menus détails comme la fillette à lunettes, la relation entre Evey et V...), il y a quelque chose de conservé en regard de tout ce qui a été adapté de Moore. On a pas par exemple un changement radical de la nature d'un personnage ni même un ajout inutile pour rallier une partie du public (je fais référence à Mina Harker, Tom Sawyer et Dorian Grey dans La ligue des gentlemen extraordinaire. La première opère d'un contresens total par rapport au comics, je me souviens avoir écarquillé de gros yeux en pensant "mais qu'est-ce que c'est que ce truc ???". Le second n'apparaît pas dans le comics --de même que le troisième-- et n'a été rajouté que pour que le public américain puisse avoir un élément de sa propre histoire mythologique a identifier). On a pas non plus la fin entièrement modifiée (Watchmen... perd une grande partie de la force du comics pour moi d'un coup), ni même les détails propice à la narration ou à la psychologie du personnage qui s'enfuient littéralement aux oubliettes (From Hell). Mais ça reste une maigre consolation et je conseille évidemment de lire à tout prix les oeuvres de Moore (en bon fan-boy je dirais).

(*) j'ai donc fait un mini-edit pour te citer !

- Demi-Lune
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Re: V for Vendetta
Je ne me souviens plus vraiment quelle démarcation caractérisait le film Watchmen de la BD (à moins qu'il ne s'agisse du fait que c'est une boule électromagnétique ou je ne sais quoi et non un monstre qui foute la pagaille à la fin), mais je dois avouer que quand j'avais lu la BD, la fin m'avait déjà un peu déçue, ne semblait pas tout à fait à la hauteur... Watchmen de Snyder est une photocopie animée de l'œuvre de Moore et est blindé de tics de mise en scène atroces (ralentis, choix musicaux, photo dégueulasse, etc), mais c'est un film que j'aime bien, car il respecte globalement le matériau d'origine (logique) et n'édulcore pas la violence graphique de la BD, ce qui est rare pour un tel film de studio. C'est un film qui a de la burne, quoi. Un vrai OVNI dans cet Hollywood des années 2000.Anorya a écrit :On a pas non plus la fin entièrement modifiée (Watchmen... perd une grande partie de la force du comics pour moi d'un coup)
Mais, si j'ai bien compris ton commentaire, la BD V pour Vendetta ne fait pas la connexion entre l'histoire des lesbiennes et V ? Ça me donne envie de découvrir l'œuvre originale, tout ça... et puis From Hell aussi (là encore, film que j'aime bien malgré ses défauts, notamment pour son ambiance apocalyptique, mais qui n'est pas l'œuvre définitive sur l'Éventreur - je me suis passionné pour le sujet il y a des années).
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Re: V for Vendetta (James McTeigue - 2006)
En fait, sans rentrer dans les détails
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Re: V for Vendetta (James McTeigue - 2006)
J'ai beaucoup aimé ce film quand je l'ai vu, n'ayant jamais lu le comic (bon en fait, je n'ai jamais lu de comics tout court, aucun), je ne peux pas voir les divergeances. Faudrais que je revois d'ailleurs, ca fait deja 5 ans que je l'ai vu.

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Re: V for Vendetta (James McTeigue - 2006)
Un film que j'avais beaucoup aimé à la première vision (en salle) et que j'ai redécouvert en dvd pour l'adorer encore bien davantage...Un de mes films préférés des années 2000 et un excellent thriller de sf...j'adore sans réserve 
