Notez les films naphta : Avril 2012

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Kevin95
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Re: Notez les films naphta : Avril 2012

Message par Kevin95 »

Profondo Rosso a écrit :Il est génial ce Edwards en tout cas, non mais les ménagères qui viennent dresser leur linges entre le feu des balles à blanc quoi :mrgreen:
La scène des balles à blanc (peut être la meilleure du film) m'a fait hurler de rire, rien que de repenser au moment où le soldat italien dit à Coburn "non mais vous êtes mort je vous ai tiré dessus" me fait marrer. :mrgreen:
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Re: Notez les films naphta : Avril 2012

Message par Federico »

Profondo Rosso a écrit :
Kevin95 a écrit : Au fond, What Did You Do in the War, Daddy ? est sans doute le précurseur de films comme Kelly's Heroes ou le plus ironique MASH, sorties tout les deux quatre ans après le film de Blake Edwards.
Ah mais carrément ! Sauf que le Blake Edwards sort en pleine période de gros films de guerre premier degré (Quand les aigles attaquent, Les Canons de Navarrone ou dans une moindre mesure Les Douze Salopards déjà un poil plus poil à gratter et joue des deux facettes) et se fait laminer quand le Hutton et le Altman seront encensés car sorti à un moment plus propice à ce ton moqueur et virulent.
Contre-exemple : le décapant Catch 22 de Mike Nichols, sorti la même année que M.A.S.H., sera boudé par le public et descendu par la critique. :wink:
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Re: Notez les films naphta : Avril 2012

Message par Profondo Rosso »

Federico a écrit :
Profondo Rosso a écrit : Ah mais carrément ! Sauf que le Blake Edwards sort en pleine période de gros films de guerre premier degré (Quand les aigles attaquent, Les Canons de Navarrone ou dans une moindre mesure Les Douze Salopards déjà un poil plus poil à gratter et joue des deux facettes) et se fait laminer quand le Hutton et le Altman seront encensés car sorti à un moment plus propice à ce ton moqueur et virulent.
Contre-exemple : le décapant Catch 22 de Mike Nichols, sorti la même année que M.A.S.H., sera boudé par le public et descendu par la critique. :wink:

Tout à fait même si là je pense que c'est plus à cause de la forme que du fond. MASH ou De l'or pour les braves c'est grinçant mais super fun, potache et divertissant à suivre alors que Catch 22 malgré le côté délirant c'est quand même bien plus oppressant et cauchemardesque. On passe pas un "bon" moment dans le sens divertissant du terme quoi surtout dans la dernière partie :mrgreen:
Kevin95 a écrit :
Profondo Rosso a écrit :Il est génial ce Edwards en tout cas, non mais les ménagères qui viennent dresser leur linges entre le feu des balles à blanc quoi :mrgreen:
La scène des balles à blanc (peut être la meilleure du film) m'a fait hurler de rire, rien que de repenser au moment où le soldat italien dit à Coburn "non mais vous êtes mort je vous ai tiré dessus" me fait marrer. :mrgreen:
Il y a même des gags plus discrets tout aussi géniaux comme les arrière planavec les portraits alternés de Roosevelt puis d'Hitler placés par les villageois selon la nationalité de l’envahisseur du jour dans l'hôtel. Celui là je ne l'ai vu qu'à la seconde vision grandiose :mrgreen:
Dernière modification par Profondo Rosso le 16 avr. 12, 08:22, modifié 1 fois.
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Re: Notez les films naphta : Avril 2012

Message par Best »

feb a écrit :Et quitte à rester dans les Capra, et à découvrir d'autres films qui se démarquent de ceux avec Cooper/Stewart/Jean Arthur, je recommande The Bitter Tea of General Yen, Lost Horizon et Platinum Blonde :wink:
Il y a On murmure dans la ville de Joseph L. Mankiewicz qui compte parmi les plus beaux films qui soient et dont la vision me fait à chaque fois penser à du Capra. On y retrouve nombre des qualités de ce dernier, et le bonheur est équivalent.
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Kevin95
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Re: Notez les films naphta : Avril 2012

Message par Kevin95 »

Profondo Rosso a écrit :Il y a même des gags plus discrets tout aussi géniaux comme les arrière planavec les portraits alternés de Roosevelt puis d'Hitler placés par les villageois selon la nationalité de l’envahisseur du jour dans l'hôtel. Celui là je ne l'ai vu qu'à la seconde vision grandiose :mrgreen:
Ah oui très discrets, je ne les ai même pas vu ! :oops:
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Re: Notez les films naphta : Avril 2012

Message par popcyril »

J'ai mis du temps à le visionner, mais j'ai fini par me (re)faire le Guépard, en HD.
J'avais vu ce film il y a longtemps et en avait gardé un bon souvenir. J'étais dans d'un peu moins bonnes dispositions après une tentative de "Senso", pendant laquelle je me suis salement ennuyé.

Rien de tel ici: le br est de toute beauté, vraiment superbe, et le film est à l'avenant. Pas d'ennui du tout, y compris pendant cette fameuse scène de bal. Lancaster compose un personnage très attachant, largué mais non sans lucidité et noblesse.
La Sicile est incroyablement belle, écrasée sous la chaleur et la poussière.

Une redécouverte.
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Re: Notez les films naphta : Avril 2012

Message par Kevin95 »

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Alien (Ridley Scott) Image

Ça y est, c'est enfin arrivé. J'ai enfin pu profiter, ressentir et comprendre toute la force de ce film.
Chaque cinéphile à son lot de films ratés, de films célébrés par à peu près tout le monde mais qui chez vous ne marche qu'à moitié. Ayant découvert le film de Scott très jeune (trop jeune ?) en pleine période où mon culte personnel tournait autours de la saga de Georges Lucas, je ne comprenais pas cette enthousiasme devant un film que je trouvais d'un ennuie mortel. Plus tard je l'ai revu mais toujours rien, à peine un film agréable, abritant quelques bonnes idées mais éloigné du chef d’œuvre tant acclamé (à ce titre, je préférais de très loin l'opus dépressif de David Fincher). Et hier, histoire de me mettre à jour avant la sortie en salles de Prometheus, j'ai redécouvert le film et comme je l'ai précisé précédemment, je suis rentré de plein pied dans ce film qui date (tout de même) de 1979.
Ce qui m'a surprit, c'est que cette lenteur qui faisait défaut au film étant môme, est LA principale qualité d'Alien vu avec mes yeux d'aujourd'hui. Cette lenteur installe une atmosphère, une tension et inquiétude palpable tandis que le mystérieux passager ne pointe le bout de son nez qu’après une demi heure de film et qu'il ne se mets à attaquer que très tard dans ce même film. L’intérêt ne réside d’ailleurs pas dans la créature mais dans le vaisseau, dans cette vie à bord, dans les rapports humains comme dans cette hiérarchisation quasi sociale entre un pouvoir (avec à la tête Mother) et des classes plus prolétaires (les deux ouvriers obnubilés par l'argent). Loin de moi l'idée de faire une lecture Marxiste du film (j'en serai incapable) mais force de constater que ce rapport de classe existe et qu'il est au cœur de la premier partie du film (avant deuxième partie liée à la survie). L'autre aspect d'Alien le plus surprenant (enfin à mes yeux) est d'une part la production design (mais ça ce n'est pas nouveau, tout le monde ou presque applaudit devant le visuel du film) d'autre part la mise en scène de Ridley Scott, élément déterminant dans la tension du film qui par ses mouvements incessant, d'abord fluides puis saccadés, se posent comme un subjectif de la créature, comme un œil témoin et gênant (car en trop) qui colle aux basques des personnages comme la bestiole colle au visage de John Hurt. Si j'ai longtemps été sévère avec le cinéma de Scott, impossible pour moi de ne pas reconnaitre un réel talent, du moins pour ce film-ci (comme pour le film précédant et suivant Alien).
Dès lors, Alien doucement mais surement entre dans mon panthéon de la SF en attendant la révision des autres opus de la saga (en m’arrêtant de mon plein gré avant le ratage orchestré par un certain réalisateur frenchy).
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Re: Notez les films naphta : Avril 2012

Message par hellrick »

LE TUEUR DE BOSTON

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Quoique le titre original et le film n’y fasse jamais explicitement référence, LE TUEUR DE BOSTON s’inspire, bien évidemment, d’une des affaires criminelles les plus célèbres des Etats-Unis, celle de l’Etrangleur de Boston, un violeur et tueur en série qui sévit entre 1962 et 1964. Cette suite de crimes inspira, en 1968, l’excellent L’ETRANGLEUR DE BOSTON de Richard Fleisher où Henry Fonda faisait face à un inquiétant Tony Curtis. La qualité de ce long-métrage éclipsa longtemps cette première version, beaucoup moins prestigieuse, tournée en 1964, que le dvd permet aujourd’hui de redécouvrir avec intérêt.
Leo Kroll, un jeune homme débonnaire et grassouillet, en apparence inoffensif, travaille dans un laboratoire et s’occupe de sa mère alitée internée dans un hôpital. Son unique distraction consiste à gagner de petites poupées dans un luna-park où il tente régulièrement de séduire une jeune demoiselle. Mais Leo Kroll est également un tueur en série fétichiste qui a déjà massacré plusieurs infirmières. La police s’avère impuissante à l’arrêter en dépit des efforts d’une équipe composée de détective et de psychologues…Cependant, les poupées laissées sur les lieux du crime pourraient bien conduire les forces de l’ordre sur la piste de l’assassin.
Bel exemple de la réactivité des cinéastes d’exploitation, LE TUEUR DE BOSTON est réalisé avant que le présumé meurtrier ne soit arrêté. Toutefois, pour éviter les accusations de voyeurisme, le titre envisagé (« The Boston Strangler ») est abandonné au profit du plus anodin « The Strangler » et les mentions à la véritable histoire sont éludées. Le scénario se permet par conséquent de broder avec la réalité et évite les détails les plus choquants comme les viols perpétrés par le véritable serial killer à l’aide d’objets divers ou même post-mortem. Le criminel, ici baptisé Leo Kroll, est un homme sexuellement frustré vivant sous l’emprise d’une mère castratrice qui l’empêche de voler de ses propres ailes et n’hésite pas à le dévaloriser à la moindre occasion. Une caractérisation peu conforme avec le véritable Etrangleur, Albert DeSalvo, un maniaque sexuel sûr de lui, condamné une première fois pour des dizaines de viols mais libéré pour bonne conduite après seulement onze mois de prison (bravo la justice !). Surnommé le Mesureur avant son incarcération, il se lance, à peine libéré, dans une nouvelle série de viols qui lui valent, cette fois, le surnom de l’Homme en Vert. Arrêté, DeSalvo confesse l’assassinat de treize femmes d’âge divers alors que les policiers pensaient qu’il existait plusieurs tueurs. Suite à un accord passé par son avocat, DeSalvo ne sera jamais jugé pour les crimes de l’Etrangleur mais condamné à la perpétuité pour ses centaines de viols. Il est finalement assassiné dans des circonstances floues par ses codétenus en 1971. Même si certains en doutent, l’expert français des tueurs en série Stéphane Bourgoin affirme, dans les bonus dvd du TUEUR DE BOSTON, avoir une quasi-certitude (à 99%) sur la culpabilité de DeSalvo. Quoiqu’il en soit et même éloigné de la réalité, le long-métrage constitue une vision intéressante de cette sinistre affaire. S’il ne possède ni le panache, ni le budget de la version ultérieure signée Fleisher, LE TUEUR DE BOSTON n’en demeure pas moins un film honnête et bien interprété, en particulier par Victor Buono. Ce-dernier, décédé d’une crise cardiaque en 1982 (à seulement 43 ans), est un acteur solide qui tourna pour Robert Aldrich (dans QU’EST IL ARRIVE A BABY JANE – pour lequel il fut nominé à l’Oscar - et CHUT CHUT CHERE CHARLOTTE), apparu à plusieurs reprises dans la série sixties « Batman » et incarna le Diable en personne dans le sympathique LE COULOIR DE LA MORT. Sa prestation intense s’avère un atout de choix pour LE TUEUR DE BOSTON : son embonpoint, son visage poupin, perpétuellement couvert de transpiration, et son regard à la fois innocent et cruel en font un serial killer idéal. L’acteur est en outre adroitement mis en valeur par un cinéaste très à l’aise avec son budget restreint même si certains décors souffrent d’une évidente pauvreté. Quelques belles idées de mise en scène, comme ce premier plan qui découvre une future victime de l’étrangleur, reflétée dans son œil, rehaussent l’intérêt du métrage et excusent les passages plus faibles, en particuliers la partie consacrée à l’enquête policière, assez quelconque (pour ne pas dire laborieuse) et émaillée des considérations très banales d’un psychiatre soi-disant expert sur le sujet.
Le climax final, très prévisible, ménage cependant un suspense efficace et la courte durée du film (environ 85 minutes) lui assure un rythme soutenu qui évite au spectateur tout ennui.
Une agréable surprise et une plaisante série B.

(en dvd zone 2 chez Artus) :wink:
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Re: Notez les films naphta : Avril 2012

Message par bruce randylan »

A Mosca Cieca (Romano Scavolini - 1966)

Découvert ça à la cinémathèque dans le cadre d'un cycle sur le nouvelle vague italienne (l'an dernier :mrgreen: ). Et bien, le moins qu'on puisse dire c'est qu'on en effet nage en pleine nouvelle vague dans ce qu'elle a de plus arty, expérimentale pour ne pas dire autiste.
Je n'aurais pas eut le résumé de la cinémathèque, je n'aurais strictement rien compris à ce drame où un homme trouve un pistolet et de se demande sur qui il va tirer.
Le résultat final insaisissable est une sorte de délire non narratif absolu où les pensées troublées du héros sont symbolisées par un montage "scratch" totalement éclaté qui reproduise jusqu'à 5-6 fois le même geste (avec parfois quelque nuances ou placé dans un autre décor), des scènes qui se répètent (la aussi avec des variations) d'où une absence totale de repère quel qu'il soit.
Bref, on ne comprend rien à la chose, on s'agace de l'hermétisme de la chose, on peste contre la mise en scène très amateur (16 mm la plupart du temps complètement floue et mal cadré) et puis au bout d'un moment, on se prend juste à regarder les images comme on regarderait un suite de photos indépendantes. A quelque moments on s'amuse des idées du réalisateur, on admet la radicalité du propos et l'originalité de la démarche et pour peu on trouverait même certain moments poétiques.

Bon, ca reste un film très difficile d'accès que je conseillerai à peu de personne. En fait, je sais pas à qui je peux conseiller ce truc, à part au féru d'étrangeté et de rareté. Christophe Gans qui était dans la salle s'est barré au bout de 20 minutes, soit le tiers du film. Oui, A Mosca Cieca a heureusement le bon gout de ne durer qu'une heure.


Man Proof (Richard Thorpe - 1938)
Vu dans le cadre du cycle Myrna Loy sur TCM
Après les découvertes des W.S Van Dyke, cette comédie apparait bien poussive : pas de rythme, acteurs sans saveurs, mise en scène inexistante (ou presque), scénario convenu et prévisible.
Bref sans grand intérêt. Faut dire que Richard Thorpe m'a habitué à ce niveau de médiocrité y compris dans ses titres les plus réputés (en précisant que j'en ai pas vu des tonnes non plus)
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Re: Notez les films naphta : Avril 2012

Message par ed »

Profondo Rosso a écrit :
Kevin95 a écrit : Au fond, What Did You Do in the War, Daddy ? est sans doute le précurseur de films comme Kelly's Heroes ou le plus ironique MASH, sorties tout les deux quatre ans après le film de Blake Edwards.
Ah mais carrément ! Sauf que le Blake Edwards sort en pleine période de gros films de guerre premier degré (Quand les aigles attaquent, Les Canons de Navarrone ou dans une moindre mesure Les Douze Salopards déjà un poil plus poil à gratter et joue des deux facettes) et se fait laminer quand le Hutton et le Altman seront encensés car sorti à un moment plus propice à ce ton moqueur et virulent. Il est génial ce Edwards en tout cas, non mais les ménagères qui viennent dresser leur linges entre le feu des balles à blanc quoi :mrgreen:
Juste avant le Edwards, il y avait eu dans ce registre un peu plus "sarcastique" (en tout cas moins premier degré) des tentatives d'Hiller (Les Jeux de l'amour et de la guerre) ou de Jewison (Les Russes arrivent, les Russes arrivent ) ; j'en parle un tout petit peu ici : http://www.dvdclassik.com/critique/qu-a ... pa-edwards
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Re: Notez les films naphta : Avril 2012

Message par Lord Henry »

Le film d'Arthur Hiller est excellent.
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Re: Notez les films naphta : Avril 2012

Message par bruce randylan »

les faubourgs de la ville (Carlo Lizzani et Massimo Mida - 1953)

Un avocat arrogant et prétentieux doit défendre un pauvre accusé d'un meurtre.

Un drame assez décevant dont le discours sur les différences sociales a pris un méchant coup de vieux. Sans être manichéenne, l'écriture est embourbée dans des stéréotypes et des clichés sans finesse avec des personnages sans saveur et une psychologie qui tient plus de la note d'intention qu'autre chose. Le tout est en plus noyé dans des sous-intrigues inutiles avec moult seconds rôles et histoires d'amour ronflantes par ailleurs mal aidées par des acteurs médiocres.
Quelque moments aurait pu sortir du lot (notamment dans ce qui tourne autour des préjugés et de la mauvaise foi du jeune avocat avant qu'il n'ouvre les yeux sur les conditions des classes moins aisées) mais au lieu de se centrer sur les points forts de l'histoire ou de sa critique sociale les réalisateurs donne l'impression de taper à côté de sa cible quasiment à tous les coups.
C'est un peu bête du coup et on se désintéresse assez rapidement du drame ou du destin des protagonistes.
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Re: Notez les films naphta : Avril 2012

Message par Profondo Rosso »

Qui a tué Vicky Lynn? de H. Bruce Humberstone (1941)

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Frankie Christopher (Victor Mature) est soupçonné d'avoir assassiné Vicky Lynn (Carole Landis). L'inspecteur Ed Cornell (Laird Cregar) est convaincu que Christopher est coupable.

Sorti la même année que Le Faucon Maltais, I Wake Up Screaming (aussi connu sous son premier titre Hot Spot) sans en égaler la qualité se pose tout autant comme un jalon fondateur du film noir. C'est tout d'abord par sa construction que le film impose les codes du genre une introduction diablement efficace. Des coupures de journaux nous apprennent l'assassinat du mannequin Vicky Lynn (Carole Landis) et nous voilà aussitôt plonger dans la pénombre sinistre d'une salle d'interrogatoire où est cuisiné le principal suspect Frankie Christopher (Victor Mature). Le récit en flashback de celui-ci résume parfaitement les évènements qui ont précédés : Découvreur de Vicky Linn alors qu'elle n'est qu'une modeste serveuse et dont il lance la carrière, Christopher est abandonné par sa protégée partie tenter l'aventure à Hollywood. Parallèlement, un lien semble se nouer avec Jill (Betty Grable), la soeur Vicky elle aussi soumise à l'interrogatoire au même moment. Humberstone par des panoramiques fluides fait ainsi passer le récit d'une salle d'interrogatoire à l'autre, le spectateur ayant les deux points de vue à travers une narration très bien menée.

Passé cette mise en place parfaite le rythme est nettement plus laborieux, entre les allers et retours de Victor Mature au commissariat et sa romance naissante avec Betty Grable. Ce qui maintient l'attention, c'est la formidable ambiance délétère et inquiétante que maintient H. Bruce Humberstone. Si ce n'est les flashbacks plus lumineux, la photo d'Edward Cronjager nous plonge dans une obscurité menaçante où l'on se sent constamment oppressé (les scènes d'interrogatoire où hormis l'accusé on ne distingue aucun visage) et observé, notamment avec le très intimidant Inspecteur Cornell joué par Laird Cregar. L'acteur lui prête sa carrure imposante auquel Humberstone ajoute une dimension quasi surnaturelle dans sa manière de surgir des ténèbres (formidable moment où on le découvre dans la chambre de Mature qu'il observe dans son sommeil), d'apparaître de manière toujours inattendue, son phrasé lent et glacial accentuant la menace. Le script est très prévisible et même si l'innocence de Mature n'est jamais totalement admise, le capital sympathie de l'acteur (malgré une prestation formidablement vicieuse cette même année dans Shanghai Gesture) nous convainc notamment grâce aux séquences romantiques avec Betty Grable. Malgré cet aspect attendu, la pirouette finale est réellement surprenante (et justifie la caractérisation de Laird Cregar) et apporte une dimension fantasmatique et obsessionnelle plutôt marquante. Pas parfait mais truffé d'idées novatrices qui feront école, bon film. 4/6 le dvd zone 2 français est digne d'une vhs par contre...
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Re: Notez les films naphta : Avril 2012

Message par AtCloseRange »

Abattoir 5 (George Roy Hill - 1972)
Drôle de film dans lequel j'ai mis beaucoup de temps à entrer. J'ai cru ressentir à nouveau le syndrôme Je t'Aime, Je t'Aime qui m'avait bien gonflé. Ici, une fois que j'ai accepté qu'il ne fallait pas chercher à comprendre le film littéralement et qu'il fonctionnait davantage sur des rimes visuelles et quelques thématiques (la transmission, la paternité, un lien un peu tiré par les cheveux entre la 2ème guerre mondiale et le Vietnam), j'ai fini par entrer dans le jeu de ce puzzle mental.
Pour une fois, je pense que la lecture du livre de Kurt Vonnegut apporterait sans doute pas mal de clés supplémentaires à la compréhension du film.
Dans la carrière pour le moins éclectique de George Roy Hill, je le rapprocherais un peu du Monde Selon Garp avec lequel il partage quelques thématiques.

A noter qu'on y retrouve un peu comme un cheveu sur la soupe une scène de "poursuite" automobile avec nombreux carambolages comme on en voyait beaucoup à l'époque (on en voit une aussi saugrenue dans Brewster McCloud). Un peu comme si c'était un passage obligé...

Par ailleurs, je me demande si Aronofsky n'avait pas ce film en tête lorsqu'il a fait The Fountain. On y retrouve un même type base spatiale sous verre et les mêmes micro-mouvements temporels.
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Re: Notez les films naphta : Avril 2012

Message par hellrick »

AtCloseRange a écrit :Abattoir 5 (George Roy Hill - 1972)
Pour une fois, je pense que la lecture du livre de Kurt Vonnegut apporterait sans doute pas mal de clés supplémentaires à la compréhension du film.
Comme à chaque fois que ce film est évoqué je ne peux que te conseiller le roman de Vonnegut, qui est un TRES GROS CLASSIQUE de la science-fiction :wink:
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