Charles Walters (1911-1982)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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Re: Charles Walters (1911-1982)

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Easy to Love (1953)

Tourné pour une bonne partie en Floride dans les magnifiques Cypress Gardens, Easy to Love est surtout réputé pour le numéro final mis en place par Busby Berkeley, un spectaculaire morceau de bravoure voyant une trentaine de personnes en ski nautiques effectuant des arabesques et figures acrobatiques avec Esther Williams en leur sein ; le clou du film qui a du coûter une somme assez colossale. Encore un coup de génie de ce maître de la "chorégraphie" bigger than life. Pour le reste, c'est du vaudeville assez enlevé grâce surtout au couple Van Johnson et Esther Williams qui relève de la pure Screwball, les deux protagonistes (patron et employée) faisant semblant de se détester tout du long et de provoquer la jalousie de l'autre pour mieux se tomber dans les bras au final. Pas de quoi se relever d'autant plus que les seconds rôles semblent bien fades (Tony Martin entre autre dont j'ai du mal à apprécier la voix). Sinon, chansons sympathiques (dont celle titre écrite par Cole Porter), autres numéros colorés (dont celui excellent avec Esther Williams grimée en clown), exotisme dépaysant pour un très honnête divertissement ; mais bon, de la part de Charles Walters qui venait de tourner coup sur coup deux petites merveilles comme Lili et Dangerous when Wet, on pouvait néanmoins s'attendre à mieux.
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Sybille
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Re: Charles Walters (1911-1982)

Message par Sybille »

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The tender trap / Le tendre piège
Charles Walters (1955) :

Une comédie des années 50 typiquement Mgm : Charles Walters est aux commandes, Frank Sinatra et Debby Reynolds, alors en pleine gloire médiatique, se rencontrent, lui tombe sous le charme, elle pas immédiatement... Il y a vraiment du suspense dans ce film :o , parvenu aux dernière scènes, on se demande bien s'ils vont ou non finir ensemble ! Car complétant le reste de la distribution, se trouve cette actrice abonnée aux seconds rôles un peu ingrats, Celeste Holm, ainsi qu'un illustre inconnu nommé David Wayne. Un méli-mélo sentimental où le spectateur se retrouve à jongler entre les informations qu'on lui livre, celles qu'il croit deviner d'après sa connaissance de ce genre de film, il lui faut aussi tenir compte du respect de la morale d'Hollywood qui prévalait à l'époque, du statut des acteurs, etc. Bref, pas facile tout ça ! :mrgreen: Adapté d'une pièce, le film garde en effet son aspect 'théâtre', ainsi la porte et la sonnette de l'appartement de Sinatra tiennent une place essentielle, mais heureusement le rythme du film n'est pas du tout figé, il est juste monotone. J'ai parfois eu du mal à me concentrer sur la signification des dialogues, j'ai laissé passer une ou deux répliques à force de distraction involontaire. L'humour n'est en vérité pas très drôle, les situations ont vieillies, ne sont plus d'actualité... quoique rétroactivement ça puisse faire son effet, ne serait-ce que pour notre édification, et puis le tout reste bon enfant, le charme des interprètes (assez moyens, je précise) suffit à faire le reste, nous distraire, au moins passablement. Sinatra chante la chanson titre trois fois : en ouverture, déambulant seul sur fond de ciel bleu, accompagné au piano dans le cours de l'histoire (Debby Reynolds interprète alors elle aussi le morceau), puis en conclusion, repris en choeur par tout le monde. "The tender trap", ou un film gentil, traditionnel et inoffensif. 6/10

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Pour l'occasion, je m'essaie à un top Charles Walters :

Ce qui donne :

1/ Parade de printemps
2/ Haute société
3/ Ne mangez pas les marguerites
4/ Summer Stock
5/ Good News
6/ Billy Rose's Jumbo
7/ Le tendre piège
8/ La belle de New York

= Dans l'ensemble, une très jolie filmographie. J'aimerais beaucoup voir quelques uns de ses autres films. :P
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Jeremy Fox
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Re: Charles Walters (1911-1982)

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Ne Mangez pas les marguerites (Please don’t Eat the Daisies)

Réalisation : Charles Walters
Avec Doris Day, David Niven, Janis Paige, Richard Haydn
Scénario : Isobel Lennart
Photographie : Robert J. Bronner (Metrocolor 2.35)
Musique : David Rose
Une production Metro Goldwin Mayer
USA – 112 mn -1960


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Le Professeur d’art dramatique Larry Mackay (David Niven) décide de devenir critique théâtral ; le premier spectacle new yorkais qu’il est invité à aller voir en sa qualité de journaliste est celui de son meilleur ami, Alfred North (Richard Haydn). Son épouse Kate (Doris Day), fortement occupé à surveiller les bêtises de leurs quatre garnements, a bien du mal à se pomponner pour cette soirée de première à Broadway. Pendant ce temps, alors qu’il donne son dernier cours universitaire, Larry est pris à partie par ses élèves qui lui conseillent de ne pas céder aux sirènes de la célébrité et ne pas chercher ni à briller en utilisant bons mots et ironie, ni à être cassant à tout prix. Seulement il est terriblement embêté quant il s’avère que la comédie musicale d’Alfred est véritablement médiocre. Doit-il se montrer courtoisement intransigeant comme le lui suggère son épouse ou doit-il commencer à faire des concessions par pure amitié ? Choisissant de dire la vérité, il se brouille non seulement avec son ami -également parrain de ses 4 garçons- mais reçoit en bonus une gifle retentissante de la principale comédienne du spectacle (Janis Paige) avec qui il n’a pas été tendre. Comme l’avaient pressentis ses étudiants, ces ‘mini-scandales’ font de Larry la nouvelle coqueluche de la critique. Alors que Kate a trouvé une nouvelle maison à rénover à la campagne –le bail de leur appartement se terminant et ayant oubliés de le renouveler- Larry n’est pas très chaud pour déménager aussi loin de’ la vie théâtrale’ surtout depuis son succès grandissant…

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Après rien moins que James Stewart, James Cagney, Richard Widmark, Clark Gable, Rock Hudson ou Jack Lemmon, l’actrice la plus cotée de cette année 1960 -numéro un du box-office, hommes et femmes confondus- tombe cette fois dans les bras de David Niven pour une comédie familiale toute à fait charmante -à défaut d’être géniale- signée Charles Walters ; un réalisateur avec qui Doris Day collaborera à nouveau en 1962 pour le délicieux La Plus Belle Fille du monde (Billy Rose's Jumbo) et qui, au cours de sa carrière presque entièrement effectuée à la MGM, aura eu beaucoup plus d’affinités avec la comédie musicale qu’avec la comédie traditionnelle. Effectivement la plupart des comédies vaudevillesques de Walters valent surtout ce que valent leurs scénarios et leurs comédiens, le réalisateur se reposant avant tout sur eux et ne faisant pas forcément beaucoup d'efforts sur la forme, la plupart s’avérant au final un peu ternes et mal rythmées, que ce soient The Tender Trap avec Frank Sinatra & Debbie Reynolds, Ask Any Girl avec David Niven et Shirley MacLaine, voire même son dernier film, Walk don’t Run, avec Cary Grant & Samantha Eggar. Il n’en va pas de même pour ses comédies musicales, au contraire pour beaucoup mémorables et pour certaines faisant même partie des plus exquises de l’équipe MGM d’Arthur Freed aux côtés de celles de Vincente Minnelli, Stanley Donen ou George Sidney. Citons notamment Easter Parade avec Fred Astaire et Judy Garland, The Belle of New York avec Fred Astaire et Vera-Ellen -à qui Damien Chazelle rendra un bel hommage au travers la plus belle séquence de La La Land, celle dans l’auditorium-, le splendide et touchant Lili avec Leslie Caron et Mel Ferrer -dont on attend toujours qu’il sorte sur support numérique-, Dangerous When Wet, la comédie musicale la plus réussie avec Esther Williams, ou encore le superbe High Society avec l’inoubliable quatuor composé par -excusez du peu- Grace Kelly, Frank Sinatra, Bing Crosby et Louis Armstrong.

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Sans atteindre les sommets de quelques-unes de ces comédies musicales, Ne mangez pas les marguerites compte néanmoins parmi les comédies non musicales les plus séduisantes du cinéaste. Le scénario de Isobel Lennart (Les Pièges de la passion - Love me or Love me de Charles Vidor, l’une des prestations les plus puissantes de Doris Day) est basé sur le livre de Jean Kerr qui narrait son expérience de mère de famille mariée à Walter Kerr, un célèbre critique dramatique du New York Herald Tribune récompensé par le Pullitzer, le couple ayant d'ailleurs collaboré à l’écriture de quelques pièces telles King of Hearts ou The Song of Bernadette. Comme dans Teacher’s Pet (Le Chouchou du professeur) de George Seaton avec le couple constitué par Doris Day et Clark Gable, Ne mangez pas les marguerites a beau être une charmante comédie familiale, son thème principal n’en est pas moins non seulement intéressant mais, pour un film être censé n'être qu’un simple divertissement, assez riche dans ses développements. Si le film de George Seaton faisait se confronter deux conceptions du journalisme d’investigation, celui de Charles Walters évoque le métier de critique théâtral. Avec des questionnements du style : comment ne pas succomber aux sirènes de la célébrité tout en restant foncièrement intègre ? Ou encore comment ne pas tomber dans les travers des préjugés, des bons mots, de l’ironie facile, de l’attaque gratuite, le tout pour se faire mousser et se faire un nom dans le milieu, sachant très bien que l’on se fait bien plus remarquer en étant ‘acerbe’ qu’en étant honnête ? Un paradoxe assez cocasse par le fait que ce soit des conseils qui lui seront proférés -alors qu’il donnait son dernier cours universitaire avant d’entrer dans le journalisme- par ses étudiants qui l’estiment beaucoup en tant que professeur et qui craignent qu’il fasse désormais partie de la meute agressive de certains critiques d’art. A ce propos et même si nous ne nous abaisserons pas à généraliser -loin de là- sur le métier de critique, ces réflexions et certaines notations sont toujours assez justes et autant d’actualité, encore plus depuis que tout un chacun peut énoncer son avis et (ou) déverser sa bile sur la toile.

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Le film débute par un cruel dilemme pour le journaliste en herbe : alors qu’il a décidé de n’écrire que ce qu’il pense, il est obligé de rédiger sa première critique à propos du spectacle de son meilleur ami et parrain de ses quatre enfants. Ayant trouvé la comédie musicale médiocre, pour demeurer droit dans ses bottes et poussé par son épouse qui le souhaite rester probe et qui pense que l’auteur dramatique appréciera plus la franchise que l’indulgence ‘de copinage’, Larry n’hésite pas à pondre un papier très négatif. Si en fin de compte il perd la considération de son ami, il trouve écho au sein de son cercle mondain et journalistique, son succès allant en grandissant, les esclandres provoqués dès son entrée en matière allant lui faire une réputation de critique ‘courageux’ dont on attendra désormais les papiers en guettant -espérant- avec une délectation malsaine les tapages qui devraient s’ensuivre. L’ex-universitaire va-t-il se transformer en mufle avide de bons mots ou rester loyal à son art de prédilection ? La thématique intéressante du film tourne donc principalement autour de ce postulat et des différentes conceptions de la critique artistique à travers quelques discussions entre les deux époux et la caricature gentillette de ce milieu qui se veut mondain. Larry devra remettre en question sa ‘sincère sévérité’ lorsqu’il se trouvera d’une manière assez cocasse confronté à sa propre création qu’il pensait avoir enterrée mais qu’on lui remettra sous les yeux pour le faire réagir. En même temps que cette sympathique réflexion sur le métier de critique, nous est proposée la description assez juste d'une femme au foyer dans le rôle de laquelle Doris Day est absolument parfaite sans jamais céder à la tentation de cabotiner, comme si elle avait fait ça toute sa vie. Il faut l’avoir vu avec à la fois dynamisme et agacement se démener entre ses quatre enfants 'monstrueux' dont le petit dernier est gardé en cage pour qu'il ne casse pas tout ainsi qu’avec un chien qui se jette dans les bras de ses maîtres à tout bout de champ, effrayé par tout ce qui bouge, d’autant plus depuis qu’il est arrivé à la campagne où pullulent les bêtes diverses et variées. C'est bien évidemment au sein de la vie privée de cette famille que se déclinent les situations les plus amusantes de la comédie de Charles Walters.

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La deuxième heure verra aussi la restauration du cottage anglais acheté totalement délabré avec tous les gags et situations comiques qui en découleront, sans néanmoins que ça ne tourne au splastick, le film de Charles Walters faisant naître des sourires mais n'étant jamais hilarant. La femme à la maison avec les enfants, le père tout entier consacré à son travail : on pourrait penser à une vision un peu réactionnaire de la société américaine ; ça le serait que ça ne serait pas non plus gravissime –puisque c’était encore un fait admis à l'époque- sauf qu’alors que sa belle mère pousse Larry à affirmer haut et fort à son épouse son statut de chef de famille, le mari refuse catégoriquement, estimant que les responsabilités doivent être entièrement partagées et que la femme est l’égale de l’homme -tout du moins en ce qui concerne le cocon familial. N’y voyons donc pas le mal là où il ne se cache pas forcément et prenons plaisir à suivre cette joyeuse comédie sinon inoubliable tout du moins extrêmement savoureuse, souvent assez drôle avec aussi quelques séquences qui confirment le talent dramatique des deux comédiens principaux, certaines autres leur don et timing comiques comme lors de ce running gag de l’époux n’arrivant jamais à faire l’amour à sa femme, un enfant ou le chien venant toujours s’immiscer entre eux aux mauvais moments. En revanche nous tacherons d’oublier la séquence musicale avec les enfants -loin d’être la chanson la plus inoubliable du répertoire de Doris Day- alors que nous nous réjouirons au contraire de ces deux Private Jokes que je vous laisse découvrir en rapport à L’Homme qui en savait trop et Confidences sur l’oreiller (Pillow Talk), ainsi que de délectables seconds rôles dont les personnages interprétés par Spring Byington pour sa dernière apparition à l’écran (la belle-mère), Jack Weston dans la peau du chauffeur de taxi ayant des velléités de dramaturge, et surtout Janis Paige en amusante croqueuse d’hommes, l'actrice ayant déjà été partenaire de Doris Day dans les débuts à l'écran de cette dernière, la délicieuse comédie musicale de Michael Curtiz, Romance on the High Seas.

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Une comédie acclamée par la critique américaine de l’époque qui met assez intelligemment en avant le métier de critique d'art, questionnant le fait d'être tenté de se laisser aller à l'ironie et se complaire dans le bon mot plutôt que de juger sincèrement une œuvre -ici le théâtre- avec son cœur. A côté de ça, nous assistons à une comédie familiale plutôt amusante, jamais pesante et assez juste, portée à bout de bras par un couple qui fonctionne parfaitement, une Doris Day rayonnante et un David Niven très classieux. Pour l'anecdote, le film aura tellement de succès qu’il inspirera une série du même titre pour la NBC Network qui s’étalera sur une vingtaine de mois. Frivole mais pas bête pour autant.
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Re: Charles Walters (1911-1982)

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Je tente aussi le classement

J'adore

Lili
Easter Parade
Haute société
Dangerous when Wet


J'aime beaucoup

Billy Rose's Jumbo
La Belle de New York
Good News
Summer Stock

J'aime bien

Please Don't Eat the Daisies
Easy to Love
Walk don't run

Bof

Tendre Piège
The Barkleys of Broadway
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Re: Charles Walters (1911-1982)

Message par Cathy »

Rien ne sert de courir, Walk don't run (1966)

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A Tokyo, au moment des Jeux Olympiques de 1964, un sir anglais arrive pour un voyage d'affaires deux jours trop tôt, et ne trouve pas de chambre. Il finit par trouver une colocation chez une jeune anglaise. Il est bientôt rejoint par un athlète américain. L'anglais ne tarde pas à voir les sentiments qui semblent naître entre les jeunes gens et fait tout pour les réunir.

Charles Walters réalise ici une de ses comédies charmantes dont il a le secret et qui lorgne par moment du côté des screwball, de par les réparties et les situations incongrues, comme la scène du lait, du pantalon et les pérégrinations de Cary Grant dont c'est d'ailleurs ici le dernier film. Il y a aussi ces sous-entendus sexuels très clairs sur le fait que la jeune femme "couche" ou pas même si chaque fois que les raisons sont données, l'appareil à broyer le café fasse du bruit et masquent les paroles échangées entre les deux colocataires. Le casting du film est excellent notamment Cary Grant qui retrouve certes le genre de rôle dans lequel il excelle, mais est plein de charme et de séduction en Cupidon âgé, il y a aussi Samantha Eggar au charme indéniable et Jim Hutton en athlète, célibataire convaincu qui ne va pas le rester. Le film est plein de situations cocasses, drôles. Il permet aussi de découvrir Tokyo et ses petites ruelles où le film a été tourné. Certes, il y a bien quelques incongruités dans l'épreuve finale d'athlétisme, mais peu importe, le film est drôle, charmant, et est une très agréable découverte.
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Re: Charles Walters (1911-1982)

Message par Jeremy Fox »

Tiens, tu m'as donné envie de me faire un petit cycle comédie américaine des 60's ; j'avais trouvé aussi cette comédie charmante quoiqu'un peu essoufflée.
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Re: Charles Walters (1911-1982)

Message par Lord Henry »

Pour l'anedocte, il s'agit un remake de ce titre:

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Re: Charles Walters (1911-1982)

Message par Cathy »

Lord Henry a écrit :Pour l'anedocte, il s'agit un remake de ce titre:

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Je ne savais plus le titre, Francesco m'avait dit que Walk don't run était un remake d'un film dont le casting est plus qu'alléchant, Jean Arthur, Charles Coburn et Joel McCrea trois acteurs que j'aime beaucoup ! C'est sans doute pour cela qu'on sent d'ailleurs la patte "screwball" notamment dans toute la scène de l'appartement. Dommage que ce film soit invisible !
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Re: Charles Walters (1911-1982)

Message par Ann Harding »

Cathy a écrit :
Lord Henry a écrit :Pour l'anedocte, il s'agit un remake de ce titre:

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Je ne savais plus le titre, Francesco m'avait dit que Walk don't run était un remake d'un film dont le casting est plus qu'alléchant, Jean Arthur, Charles Coburn et Joel McCrea trois acteurs que j'aime beaucoup ! C'est sans doute pour cela qu'on sent d'ailleurs la patte "screwball" notamment dans toute la scène de l'appartement. Dommage que ce film soit invisible !
Il est dispo en DVD Zone 1 aux USA.
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Je vais vérifier les ST. :wink:
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Re: Charles Walters (1911-1982)

Message par Ann Harding »

Mauvaise nouvelle: pas de ST. Mais, il y a par contre des 'Closed-Captions' cad un sous-titrage en anglais pour les malentendants qui est parfois accessible avec certains lecteurs. Et aussi avec InterVideo WinDVD sur un ordi. :wink:
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Re: Charles Walters (1911-1982)

Message par Jeremy Fox »

Easter parade (Parade de printemps)

Le jour de Pâques. Don Hewes (Fred Astaire), célèbre danseur, se rend chez sa partenaire et compagne Nadine (Ann Miller). La jeune femme lui apprend qu’elle ne partira pas avec lui pour Chicago où ils devaient se produire en spectacle car elle a signé un contrat pour participer à la prochaine revue des Ziegfeld Folies. Grandement contrarié, Hewes lui déclare que n’importe qui pourra la remplacer et il jette son dévolu sur Hannah (Judy Garland), une danseuse qui se produit dans un cabaret. Tout en constatant qu’elle n’est pas très douée pour la discipline, Don entreprend d’en faire une vedette pour se prouver ainsi qu’à Nadine - qu'il espère rendre jaloux - qu’il est capable de modeler la première venue. Il assure à Hannah que dans un an ce sera elle et non plus Nadine qui suscitera l’admiration de tous lors de la Parade de Printemps, la Easter Parade…

"Plus que jamais l'invitation à la danse est une invitation au rêve. Ou plutôt une invitation à ensorceler la réalité pour vivre autrement. Qu'en soit remercié Charles Walters qui aura été pendant ses longues années à la MGM le plus délicat des enchanteurs, le chorégraphe d'une joie de vivre qui demeure aujourd'hui encore aussi tonique que miraculeuse" concluait Michael Henry Wilson à la fin de son chapitre consacré à Charles Walters dans son livre sur le cinéma hollywoodien, A la porte du paradis. Quel plus bel hommage pouvait être rendu à ce cinéaste cependant rarement porté aux nues en France contrairement à ses pairs de l’équipe d’Arthur Freed, Stanley Donen, George Sidney ou Vincente Minnelli, pour ne citer que les plus doués. Et si effectivement, on aura un peu plus de mal à reconnaitre son style, il n’a pourtant pas à rougir face à ces trois génies du ‘Musical’. Sa filmographie parle pour lui ; citons notamment, produites par Arthur Freed ou non : son revigorant premier essai, Good News, en quelque sorte l’ancêtre de Grease ; le splendide et touchant Lili avec Leslie Caron et Mel Ferrer - dont on attend toujours qu’il sorte sur support numérique ; deux des meilleurs films avec Esther Williams, Easy to Love mais surtout le superbe Dangerous when Wet ; ou encore l’amusant et charmant Haute Société avec l’inoubliable quatuor réunissant - excusez du peu - Grace Kelly, Frank Sinatra, Bing Crosby et Louis Armstrong. Charles Walters nous aura enchanté dans le domaine de la comédie musicale grâce à son professionnalisme, la sobriété de sa mise en scène et son exceptionnelle sensibilité.

La genèse du film est assez passionnante ; ou comment par une succession de malencontreux hasards auront pu être réunis pour la seule et unique fois l’un des plus grands danseurs et l’une des plus grandes chanteuses du cinéma hollywoodien de l’âge d’or ?! Vincente Minnelli, entreprend de tourner Parade de Printemps en reconstituant le couple du Pirate, Judy Garland et Gene Kelly. Mais récemment tombée malade, la santé de Judy Garland est toujours précaire et l'épouse de Minnelli encore fragile psychologiquement. La MGM craint un nouveau tournage problématique et dispendieux, comme ce fut le cas pour Le Pirate (film sublime en passant). Le couple Minelli/Garland traverse une crise sérieuse et Arthur Freed, conseillé par les médecins de l’actrice, demande à Vincente Minnelli de renoncer au projet. Ce dernier écrira dans son autobiographie : "si le fait de tourner ensemble devait engendrer des conflits émotionnels, la solution était simple ! Nous devions tourner séparément, tout en continuant sur le plan privé, à me montrer encourageant, à lui prodiguer toute mon attention." Charles Walters, ex-danseur et chorégraphe à Broadway, est choisi pour assurer la réalisation. Il connaissait bien l’actrice pour avoir réglé les ballets sur le merveilleux Meet me in St Louis de Minnelli. Mais Gene Kelly se fracture la cheville et doit à son tour être remplacé.

La MGM fait alors appel à Fred Astaire qui écrira : "n’ayant pas dansé depuis près de deux ans, exception faite de mes leçons aux professeurs de mes studios, je me rendais compte qu’un énorme travail m’attendait. Brusquement, je me demandais si je serais capable de réaliser ce pour quoi on m’engageait : mes vieilles articulations n’allaient-elles pas s’ankyloser en réponse à un entraînement acharné ? […] Tout se passa bien, et tout fonctionna comme avant, c’est-à-dire sans plus de craquements et de douleurs que d’habitude. Il fallut pas mal de modifications pour adapter le film à ce changement d’interprète. Je me mis au travail avec le chorégraphe, Bob Alton, pour préparer et répéter mes danses, et, au bout de cinq semaines environ, le tournage put commencer. Ma retraite avait pris fin !" Il accepte après avoir apprécié le scénario mais surtout dans la perspective de partager enfin l’affiche avec Judy Garland ; bien lui en a pris d’autant que ce couple de cinéma s’est entendu à merveille ! Arthur Freed témoignera également que si Irving Berlin lui avait cédé les droits de toutes ses chansons c’est qu’il voulait lui aussi absolument faire un film avec Judy. Simultanément Cyd Charisse est victime d’une déchirure d’un tendon et est obligée de céder sa place à Ann Miller. Le tournage fut heureux mais difficile pour cause d’épuisement physique de Judy Garland, et ne faillit pas se terminer. Easter Parade remporta à sa sortie tel succès tel que la MGM voulut enchainer tout de suite un autre film, Entrons dans la danse (The Barkles of Broadway), avec la même équipe. Mais après trois semaines de répétition, Judy Garland fût incapable de continuer à tourner et dut renoncer au rôle, ce qui permettra de reformer une dernière fois le couple Fred Astaire/Ginger Rogers pour un résultat cependant bien moins satisfaisant que Easter Parade.

Tournant autour d'un sujet à la ‘Pygmalion’, comme plus tard le célébrissime My Fair Lady de George Cukor, Easter Parade décrit le remodelage d’une petite danseuse de cabaret en une vedette, le mentor étant un célèbre danseur s’étant lancé le défi de faire une star de la première venue, par jalousie et vengeance envers sa précédente partenaire qui l’avait lâché brusquement pour satisfaire ses propres ambitions. Mais l'homme échoue dans ses tentatives tant qu'il exige d'Hannah qu’elle soit la copie conforme de Nadine ou tente d’en faire une danseuse exotique. Il ne parviendra à ses fins que lorsqu'il lui permettra de rester elle-même et comprendra qu'il faut se servir de sa propre personnalité, sa douceur et sa simplicité étant très éloignée de la sophistication des Girls des spectacles Ziegfeld. D’ailleurs lorsqu’elle s'essaiera à cette artificialité et ce maniérisme, ce sera un fiasco complet : Charles Walters et son scénariste se sont amusés pour leur démonstration à parodier la célèbre 'Cheek to Cheek' dans Top Hat lors de la séquence au cours de laquelle Hannah, vêtue d’une robe à plumes volantes, est complètement décontenancée par son costume qui semble se déliter à chaque pas de danse. A côté de ça, en discret filigrane, nous avons droit à une romance assez touchante, Peter Lawford s’avérant assez émouvant en amoureux transi dont la passion n’est pas partagée par celle qu’il aime. Le scénario ne manque par ailleurs pas d’humour même si on se serait passé de la seule faute de goût du film, le sketch de Jules Munshin mimant en maître d’hôtel sa technique pour préparer une salade.

Easter Parade, bien moins célèbre – tout du moins en France - que certains incontestables chefs d’œuvres du genre (de Chantons sous la pluie à Un Américain à Paris en passant par Kiss me Kate pour ne citer que les films les plus célèbres des ‘quatre mousquetaires’ de la MGM), s'avère pourtant être une des très grandes comédies musicales hollywoodiennes. La mise en scène de Charles Walters est plus discrète que chez les immenses cinéastes notifiés ci-dessus mais au final ses films se hissent presque au même niveau. Ici, c'est un véritable régal pour les yeux à travers un patchwork de costumes rutilants, de couleurs chatoyantes, de merveilleux décors, ainsi que pour les oreilles grâce à un très copieux Medley ‘Irving Berlinien’ composé de dix-sept morceaux dont pas moins de huit inédits, tous quasiment aussi délicieux les uns que les autres et notamment le merveilleux 'It only happens when I dance with you' ou les charmants ‘I Want to Go Back to Michigan’ ainsi que ‘A Fella with an Umbrella’. Mais c'est avant tout une réjouissante mosaïque de talents et de virtuosité octroyée par Ann Miller (son dernier duo avec Fred Astaire dans une somptueuse robe blanche et rouge ou son étonnant numéro de claquettes dans ‘Shakin' the Blues Away’), Fred Astaire (son époustouflant numéro de claquettes/batterie dans ‘Drum Crazy’ au sein d'un magasin de jouets ou la possibilité de le voir danser au ralenti dans 'Steppin' Out with my Baby', mélange vertigineux de grâce et de haute technicité) et surtout Judy Garland qui minaude comme jamais au point de nous enchanter par sa fantaisie (le fameux ‘A couple of Swells’ où elle et Fred Astaire sont grimés en clochard) et parfois nous émouvoir profondément. Au cours de deux séquences, elle prouve toute l'étendue de sa palette dramatique : celle au restaurant avec un affable Peter Lawford quand elle lui avoue, désolé, de ne pas être amoureuse de lui ; puis cette autre où, non maquillée, elle comprend que finalement son amour est partagé par son partenaire de scène. A ces instants, elle est vraiment touchante comme rarement elle l'aura été ; du moins tout autant que dans par exemple Meet me in St Louis ou A Star is Born.

Le pitch conçu autour des chansons de Irving Berlin et se déroulant dans le milieu des revues musicales du début du 20ème siècle est d'une grande banalité mais quelle importance puisque le scénario est très bien écrit ! Et cela n'empêche pas le film d'être divin, contenant une quinzaine de numéros inoubliables et le talent d'artistes hors pair et totalement complémentaires dont Charles Walters se sert pour décliner le maximum de possibilités de danses et de chants à sa disposition, filmant le tout avec sobriété, enthousiasme et une sensibilité tout autant artistique et qu'émotionnelle. Pour finir, citons à nouveau Michael Henry Wilson : "Chez Walters le ballet ne tend pas à s'intégrer à la vie quotidienne comme dans les films de Donen ou Minnelli mais au contraire à le faire basculer dans un spectacle permanent et sans limites." Easter Parade en est l’une des plus belles preuves ; les spectateurs américains ne s’y sont d’ailleurs pas trompés, en faisant l’une des comédies musicales les plus rentables de la Metro-Goldwin-Mayer. Un monument d’exquise légèreté qui en fait un remède radical en cas de blues !
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Re: Charles Walters (1911-1982)

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Pour commencer l'année dans la bonne humeur, une comédie musicale signée Charles Walter, Billy Rose's Jumbo.

Meilleurs vœux à tous ! :D
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Re: Charles Walters (1911-1982)

Message par Jeremy Fox »

Traversons la Manche qui fait partie du coffret Esther Williams vol.1
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Re: Charles Walters (1911-1982)

Message par Jeremy Fox »

Avec Easy to Love, nous en avons terminé avec le décorticage des films qui composent les deux coffrets TCM/Warner consacrés à Esther Williams.
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Boubakar
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Re: Charles Walters (1911-1982)

Message par Boubakar »

Jeremy Fox a écrit : 25 nov. 08, 15:54Qui aurait vu The Unsinkable Molly Brown car j'hésite à acheter ce dernier ?
Je remonte ce topic pour savoir si tu as vu le film depuis ? Je viens de le découvrir ia le blu-ray Warner Archive, et j'ai trouvé ça très moyen.
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