Marie-Antoinette (Sofia Coppola - 2006)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

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S'ils n'ont plus de pain, qu'ils mangent de la brioche...6
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Vic Vega
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Message par Vic Vega »

Ce n'est pas avec Marie Antoinette que je vais me mettre à considérer Sofia Coppola comme une figure de première importance du cinéma contemporain. Au contraire, le film est une immense déception. Des sujets potentiels, le film en regorge mais il n'arrive à en mener à bien, à vraiment en traiter aucun. Le Lost in Translation en costumes (ado mélancolo dans un environnement étranger luxueux), l'aristocratie frenchy comme une jeunesse dorée branchouille sur fond de new wave, les rapports entre Du Barry et la cour, Marie Antoinette face à la grande histoire, chaque chose aurait pu donner un film potentiellement intéréssant. Qui plus est, le film s'attarde trop sur les difficultés de la "reine" à amener son "roi" à la fornication pour des passages d'un intéret nul. En partant dans tous les sens, le film ne va nulle part. Et si l'on retrouve par moments le sens atmosphérique de la cinéaste, la réalisation semble souvent bridée par les clichés visuels (zooms lents, plans/tableaux...) du film de costumes. Le film m'a paru plus monté comme une suite de scènes mises bout à bout qu'un tout cohérent. Et Jason Schwartzman est fade.
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Angrom
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Message par Angrom »

Robert 'Butch' Haynes a écrit :
Angrom a écrit :Mais là où The Virgin Suicides ou Broken Flowers
Lost In Translation :idea: :wink:
oups , écrit trop vite, moi :oops:
- You know, just simple lines intertwining, you know, very much like - I'm really influenced by Mozart and Bach, and it's sort of in between those, really. It's like a Mach piece, really. It's sort of...
- What do you call this?
- Well, this piece is called "Lick My Love Pump".
Ilsa
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Message par Ilsa »

vu hier...

la vie de Marie Antoinette quel ennui, quel vide...le film est réussi finalement... digne reflet d'une absolue vacuité....
passé le plaisir réel, des sompteux décors, costumes etc..on attend vainement, qu'il se passe qq chose..

on dirait une pub pour des macarons.. ou autres friandises... :lol:
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tewoz
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Message par tewoz »

Ilsa a écrit : on dirait une pub pour des macarons..
C'est bon les macarons...

Bon, normalement j'y vais aujourd'hui. :D
Vous venez de lire un message de tewoz, ca vous a pas rendu plus intelligent, mais ca aurait pu...
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Ouf Je Respire
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Message par Ouf Je Respire »

Alle, j'y vais avec ma Oufette chérie dans 5min. Bonne vieille VF, je pense pasque ça me dérange plus que ça.

A + :D
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« Toutes choses sont dites déjà ; mais comme personne n’écoute, il faut toujours recommencer. » André Gide
Robert 'Butch' Haynes
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Message par Robert 'Butch' Haynes »

tewoz a écrit :
Ilsa a écrit : on dirait une pub pour des macarons..
C'est bon les macarons...

Bon, normalement j'y vais aujourd'hui. :D
N'y vas pas pour manger l'écran non plus :o !
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Zelda Zonk
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Message par Zelda Zonk »

A la sortie de Virgin Suicides, son premier film, Sofia Coppola annonçait déjà la couleur : « Ce que je préfère, c'est créer une atmosphère. A mes yeux, l'intrigue est secondaire. » Six ans et deux films plus tard, on peut dire que la cinéaste a suivi à la lettre ce précepte, son dernier opus, Marie-Antoinette, constituant d'une certaine façon le dernier volet d'un triptyque qu'on pourrait intituler « Vertiges, rêveries et désillusions adolescentes ».

Il est des films qui, de par leur nature évanescente, rendent difficile toute analyse rationnelle. Des œuvres ténues, fragiles, aériennes, où flottent des effluves subtiles et insaisissables. Celui qui effleure ces sensations fugaces en ressort alors tantôt étourdi, troublé ou fasciné, tantôt frustré, indifférent ou agacé par tant de désinvolture et de frivolité. Marie-Antoinette fait incontestablement partie de ces œuvres là.

On peut rester sur la touche, à l'orée du château, et observer distraitement les vicissitudes de la Cour, comme on feuillette poliment un beau livre d'images, sans jamais sentir affleurer l'émotion. On peut fustiger les libertés prises avec l'Histoire (avec un grand "H") ou l'absence de ligne directrice et d'enjeu dramatique dans l'histoire (avec un petit "h"), grief déjà entendu il y a 2 ans à propos des déambulations nocturnes "made in Tokyo". On peut aussi plonger dans Versailles et se laisser happer par son atmosphère envoûtante, partager le spleen d'une princesse prisonnière d'une maison de poupées, où les couleurs pastels, les froufrous, le champagne et les orgies de pâtisseries ne sont que les expédients d'une vie codifiée et déjà toute tracée. On peut parcourir avec elle les allées désertes du château, la suivre dans les jardins du Petit Trianon ou l'accompagner à ces fêtes empreintes à la fois de frivolité, de mélancolie et de vacuité. Seule, encore seule, toujours seule...

Ce qu'on ressent alors appartient à l'indicible, au mystère, à l'ivresse, et peut difficilement être partagé avec des mots. Que Sofia Coppola parvienne à restituer cette essence délicate tient du miracle.

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odelay
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Message par odelay »

Quelqu'un a vu les converses dans le film?

Je n'y ai pas fait attention (elles ont du apparaitre quand je commençais à bailler), mais il faut dire je ne savais pas avant de voir le film qu'elle avait placé cet anachronisme.
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Zelda Zonk
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Message par Zelda Zonk »

Le Blog de Aurélien Ferenczy

Lost in Cannes

Donc, finalement Marie-Antoinette. Et pour l'équipe une journée à rebondissements, quelque chose comme l'irruption de l'irrationnel sur la Croisette. Récapitulons. Au départ il y a un emballement médiatique sans précédent : le projet suscitait la curiosité (souvenez-vous que Télérama avait été le seul journal français autorisé à suivre l'an passé le tournage royal); le film terminé mérite, à nos yeux, les louanges qu'il a reçues.

Mais, tout de même : que Marie-Antoinette parvienne à réconcilier les critiques des magazines de tous bords, faisant le grand écart entre Première et Les Cahiers du Cinéma, entre Studio et Positif, sans oublier les news, cela reste un motif d'étonnement.L'unanimité a paru suspecte, et la sanction est tombée à la projection de presse du matin : des sifflets, immédiatement relayés par les journalistes américains présents à Cannes - la France est le premier territoire où sort le film, et les médias professionnels hollywoodiens sont toujours prêts à dézinguer un projet qui ne cadre pas tout à fait avec le formatage habituel.

Le film peut ne pas plaire, parce qu'il est trompeur. C'est moins un portrait de reine de France qu'une nouvelle étude de la psyché juvénile (après Virgin Suicides et Lost in translation), moins une reconstitution historique qu'une autofiction costumée. L'Histoire est en arrière-fond, l'analyse psychologique ne peut prétendre à l'exactitude, mais ce qui fait le talent de la cinéaste est bien là : une façon de dépeindre le désarroi et la solitude qu'accroit, au lieu de les combattre, l'ivresse de la frivolité érigée en règle de vie; le désir et l'impossibilité de rester "en adolescence", en contact avec le monde, mais avec l'impunité d'un statut à part; et pourquoi pas - passerelle avec d'aujourd'hui -, l'acte de dépenser comme unique preuve de sa propre existence...

Ce qui est arrivé à Cannes est une réponse vacharde des medias au "buzz" qu'ils ont eux-même créé. Par un curieux phénomène de transvasement, il arrive à Sofia Coppola et à son film ce qui arrive à la reine (la guillotine en moins) : trop de haine suit trop d'amour ou trop d'intérêt. Certains ont choisi de ne plus pardonner à la cinéaste d'être la fille de son père et l'amie des stylistes. D'autres (ou les mêmes) tomberont dans le panneau du "politiquement correct" : le luxe et la futilité "rapportent" moins que la misère du monde (cf Babel).

A Versailles comme à Cannes, tout finit par une fête. Après les applaudissements du soir, l'assurance que le film serait un succès en France (près de 30.000 entrées Paris premier jour), une plage luxueusement relookée (plus Camp du drap d'or que Petit Trianon, mais bon) accueillait les stars (Kirsten Dunst pas la dernière sur le dance floor) et, un peu plus tard, les autres. Huitres et écrevisses à gogo, fontaine de chocolat chaud, feu d'artifice flamboyant, une nuit de Cannes comme on les aime (et que nous envient les sans-culottes qui n'y sont pas, prompts à vouloir abolir tous les privilèges). En fin de soirée, une mélancolie subtile étreignait les fêtards sensibles. La Coppola's touch, mais hors-écran.
The Three Stooges
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Message par The Three Stooges »

odelay a écrit :Quelqu'un a vu les converses dans le film?

Je n'y ai pas fait attention
Tu t'es bien fait Niké !


qupi !
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mannhunter
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Message par mannhunter »

Mais, tout de même : que Marie-Antoinette parvienne à réconcilier les critiques des magazines de tous bords, faisant le grand écart entre Première et Les Cahiers du Cinéma, entre Studio et Positif
en même temps,un seul rédacteur avait vu le film dans "les cahiers" et "Télérama" qui a publié une critique positive avait été invité sur le tournage (ça rappelle un peu l'"affaire" Studio/"Basic Instinct 2")
Le film peut ne pas plaire, parce qu'il est trompeur. C'est moins un portrait de reine de France qu'une nouvelle étude de la psyché juvénile (après Virgin Suicides et Lost in translation), moins une reconstitution historique qu'une autofiction costumée. L'Histoire est en arrière-fond, l'analyse psychologique ne peut prétendre à l'exactitude
et c'est vrai,et on le savait depuis le début :wink: ,mais on peut aussi trouver que la réalisatrice tourne en rond dans ses "obssessions" et que l'"analyse psychologique" reste quand même bien à la surface (que ce soit pour le personnage de Marie-Antoinette comme pour les nombreux seconds rôles sacrifiés...) :wink:
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Spongebob
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Message par Spongebob »

Ouf le tautologue a écrit :Alle, j'y vais avec ma Oufette chérie dans 5min. Bonne vieille VF, je pense pasque ça me dérange plus que ça.

A + :D
Ca ne devrait pas être génant vu le peu de dialogues que contient le film.

C'est certainement le plus beau film que j'ai vu cette année mais aussi peut-être le plus creux. C'est trés bien filmé, les décors et les costumes sont splendides et la lumière divine mais on s'ennuit quand-même un peu. Ca manque de consistance et les petites intrigues sont loin d'être captivantes (va-t-elle réussir sa petite affaire avec Louis ?). Comme dit plus haut le seul moment de grâce qui m'a transporté c'est la séquence au petit Trianon, mais j'aurais bien du mal à dire pourquoi. La BO est sympa mais qu'apporte-t-elle au final ? Pas grand chose. Je trouve l'enthousiasme des critiques un peu exagéré sur ce coup (moyenne de 3/4 sur Allocine).
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Message par Holly Golightly »

Joe Wilson a écrit :Pour finir, une gaffe à mon avis résume le film: le duc d'Angoulême est présenté comme le fils de la comtesse de Provence. Sachant que les intermèdes factuels et explications historiques sont réduits à la portion congrue, une telle gaffe n'en est que plus ridicule et dénote le manque de sérieux du projet, qui n'assume justement pas sa prétendue audace et ressemble à une étude psychologique de bazar.

Désolé d'être acerbe mais je suis tout de même déçu par tant de laisser-aller. :?
Tu trouves ça vraiment important ? Le fait que le duc d'Angoulême ait été en réalité le fils du comte d'Artois, et non pas du comte de Provence, n'a, à mon avis, aucune importance dans le film. Et quel manque de sérieux ? C'est tout à fait assumé, ce mélange entre une certaine réalité historique, une vraie fidélité biographique, et une fantaisie, une libre interprétation. Du coup, ce petit détail, cette petite erreur n'est que moyennement fâcheuse. Parce sinon, on n'arrête plus. Les deux scènes tournées à l'Opéra-Garnier sont foncièrement anachroniques, tout de même, tout comme Madame Vigée-Lebrun peignant en plein air. J'ai tiqué un peu, et puis j'ai vite dépassé ça, ce n'est pas ce qui compte dans le film.
- Seriez-vous lâche. Je connais vos griffes puissantes. Accrochez-les dans la vie. Défendez-vous! Effrayez la mort.
- Belle, si j'étais un homme, sans doute je ferais les choses que vous me dites. Mais les pauvres bêtes qui veulent prouver leur amour ne savent que se coucher par terre et mourir.
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Message par Holly Golightly »

Vic Vega a écrit :Et Jason Schwartzman est fade.
Si Louis XVI a certainement été un personnage plus intéressant que ce que l'on pense aujourd'hui, si il a sûrement été un roi bien plus préoccupé par le bien-être de ses sujets que l'on veut bien le penser, en revanche, il y a toujours eu une certaine unanimité, tant des chroniqueurs, des contemporains, des historiens, pour assurer que le jeune Louis, et plus tard le roi Louis XVI, était bien loin d'être une personne vibrante, passionnante et passionnée, flamboyante et intrépide. Schwartzman est fade, parce que Louis, qui était encore un tout jeune ado lorsqu'il épousa Marie-Antoinette, était tiède et fade. Par la suite, je trouve qu'il n'est pas si fade, et même, qu'il apporte beaucoup de dignité et d'humanité à ce roi si mal-aimé.
- Seriez-vous lâche. Je connais vos griffes puissantes. Accrochez-les dans la vie. Défendez-vous! Effrayez la mort.
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Boubakar
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Message par Boubakar »

Ouf le tautologue a écrit :Alle, j'y vais avec ma Oufette chérie dans 5min. Bonne vieille VF, je pense pasque ça me dérange plus que ça.

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