Page 88 sur 93

Re: Woody Allen

Publié : 6 juin 23, 15:15
par Alexandre Angel
Supfiction a écrit : 6 juin 23, 15:10 Je dirai plutôt un truc du genre Scoop ou Crisis in six scenes.
Scoop non. C'était franchement une comédie. Coup de Chance, si j'ai bien compris, donnera dans le dramatique.

Re: Woody Allen

Publié : 6 juin 23, 16:17
par Flol
Demi-Lune a écrit : 5 juin 23, 20:07
AtCloseRange a écrit : 5 juin 23, 19:58 RIP Woody
Je me remets en boucle certains passages depuis tout à l'heure. Notamment le "Fanny ?! Fanny Moreau ?!" tellement naturel.
Alors c'est marrant, parce que mon passage préféré, c'est celui qui va de la 31ème à 38ème seconde. Ça m'a l'air magnifiquement joué et dialogué, tout ça.
Sans parler de la photo pas du tout jaune pisse.

Re: Woody Allen

Publié : 6 juin 23, 16:24
par Mosin-Nagant
Moi, ce que je préfère dans cette bande-annonce, c'est la musique : un hommage discret à Very Bad Blagues...


Re: Woody Allen

Publié : 6 juin 23, 16:43
par Alexandre Angel
Mosin-Nagant a écrit : 6 juin 23, 16:24 Moi, ce que je préfère dans cette bande-annonce, c'est la musique : un hommage discret à Very Bad Blagues...
C'est vrai qu'elle est épouvantable : le petit tain... dain dain dain conclusif :lol:

Re: Woody Allen

Publié : 6 juin 23, 16:46
par cinéfile
murphy a écrit : 6 juin 23, 12:43 Il y a quand même quelque chose que j'aimerai qu'on m'explique.

Comment fait un metteur en scène pour diriger ses acteurs si il ne parle pas la langue dans laquelle ils jouent (je m'étais posé la même question avec J-P Limousin et son film japonais Toyo Ees) ?

A moins que Woody Allen ait obtenu son DILF, comment peut il juger de leur jeu si il ne comprend pas ce qu'ils disent ? Ou alors, ils ont tourné en anglais et ont doublé ensuite le film en français ? Mais comme vous dites que lla VF est la Vo, ça voudrait dire que pour le marché anglo-saxon, le film serait redoublé en anglais à partir de la VF elle même doublé des scènes de tournage en anglais ? Arf, tout ça me semble bien compliqué.

Je réfléchis trop et j'ai maintenant mal à la tête. Je vais avaler une boite de doliprane et d'efferalgan pour me requinquer.

m.
Supfiction a écrit : 6 juin 23, 13:30 Depuis le temps qu’il vient en France, à mon avis il doit comprendre suffisamment.
Sans doute davantage que Truffaut ne comprenait l'anglais lorsqu'il a tourné Fahrenheit 451, idem pour Asghar Farhadi vis-à-vis du français et de l'espagnol sur Le Passé et Todos lo Saben, ou plus loin de nous dans le temps quand certains metteurs en scène dirigeaient plusieurs versions multiples d'une même histoire au début du parlant. Sans parler de la grande époque des coproductions européennes où les équipes étaient de véritables tours de Babel, et où beaucoup d'informations étaient sûrement "perdues", même si une langue véhiculaire arrivait à s'imposer.

On peut considérer que cela ne donne pas que des grands films, mais le principe a été suffisamment éprouvé dans l'histoire du cinéma pour que les dispositions techniques et humaines (interventions d'adaptateurs et de consultants jusque sur les plateaux) soient prises tout au long de la production d'un film.

Ne serait-ce qu'au niveau de l'adaptation du script (et pour rester chez W. Allen), il y a fort à parier que les versions de travail écrites par Woody en Anglais US pour Match Point, Le Rêve de Cassandre ont dû passer entre les mains d'un consultant pour donner une forme plus british aux dialogues. Nulle question de dépossession de l’œuvre à mon humble avis, simplement une règle inhérente - à divers degrés en fonction des cas - de la fabrication d'un film. Qui plus est dans le cas du new-yorkais dont on sait qu'il n'intervient que très peu dans la direction visuelle de ses films par exemple, ou comme il a été dit plus haut dont la méthode de direction des acteurs est moins strict que chez d'autres. On touche en ici les limites de la politique des auteurs dans notre imaginaire de cinéphiles.

Pour en revenir à Coup de Chance, il serait intéressant de faire l'expérience (peu évidente en pratique) de montrer la BA à quelqu'un sans lui dire qu'il s'agit d'un WA... car je crois que l'information préalable de se dire qu'on va voir la BA du nouveau WA tourné intégralement en français influence pas mal notre jugement sur le naturel des acteurs, des situations etc. En essayant de faire abstraction de ça, je ne vois pas une grande différence avec un certain tout-venant du cinéma français dans le registre de la "petite comédie de mœurs charmante et à l'irréalité assumée". Avec ce que cela peut laisser augurer de qualités et de défauts, de savoir-faire et de tics.

Dans l'absolu, à cause ou grâce à l'étrangeté du projet ramené à sa place dans la filmo de Woody, le film me tente bien davantage qu'un Rifkin's Festival ou même un Wonder Wheel !

Re: Woody Allen

Publié : 6 juin 23, 17:09
par Alexandre Angel
Flol a écrit : 6 juin 23, 16:17 Sans parler de la photo pas du tout jaune pisse.
Bon, c'est toujours Vittorio Storaro à la barre..
mais on est tous d'accord pour dire que la BA ne donne pas d'érection

Re: Woody Allen

Publié : 6 juin 23, 17:13
par Supfiction
cinéfile a écrit : 6 juin 23, 16:46
Dans l'absolu, à cause ou grâce à l'étrangeté du projet ramené à sa place dans la filmo de Woody, le film me tente bien davantage qu'un Rifkin's Festival ou même un Wonder Wheel !
Oui. Mieux vaut prendre le risque de se planter qu’une énième redite de ce qu’il a fait cent fois mieux avant. Je trouve la démarche particulière courageuse vu son âge.

Re: Woody Allen

Publié : 6 juin 23, 18:16
par odelay
Les films français des grands metteurs en scène US c’est rare et pas franchement folichon. J’ai Les voleurs de la nuit de Fuller en mémoire avec Lanoux et Jeannot. D’autres exemples?

Re: Woody Allen

Publié : 6 juin 23, 18:51
par Alexandre Angel
odelay a écrit : 6 juin 23, 18:16 Les films français des grands metteurs en scène US c’est rare et pas franchement folichon. J’ai Les voleurs de la nuit de Fuller en mémoire avec Lanoux et Jeannot. D’autres exemples?
Monsieur Klein, grand film.
Du rififi chez les hommes, grand film.
Là, je cale mais je vais réfléchir.

Re: Woody Allen

Publié : 6 juin 23, 19:03
par Watkinssien
Alexandre Angel a écrit : 6 juin 23, 18:51
odelay a écrit : 6 juin 23, 18:16 Les films français des grands metteurs en scène US c’est rare et pas franchement folichon. J’ai Les voleurs de la nuit de Fuller en mémoire avec Lanoux et Jeannot. D’autres exemples?
Monsieur Klein, grand film.
Du rififi chez les hommes, grand film.
Là, je cale mais je vais réfléchir.
Il y a La Truite toujours de Losey.

Re: Woody Allen

Publié : 6 juin 23, 19:15
par odelay
La truite a été vraiment mal reçue à sa sortie. Isabelle Huppert avait dit dans une interview qu’elle n’avait pas hésité à faire la Truite alors que elle avait réfléchi un moment pour accepter Coup de foudre, et au final elle disait que le Losey ce n’était pas terrible alors que le Kurys était un grand film qu’elle aurait regretté d’avoir refusé.
Pour Monsieur Klein, chef d’oeuvre en effet. Par contre les Route du sud avec Montand et Miou Miou là aussi le film a une mauvaise réputation.

Re: Woody Allen

Publié : 6 juin 23, 19:17
par Alexandre Angel
Watkinssien a écrit : 6 juin 23, 19:03 Il y a La Truite toujours de Losey.
Oui, et Les Routes du Sud mais pour reprendre la terminologie d'odelay, j'ai pas le souvenir que tout cela était folichon, contrairement à Monsieur Klein.

Moins prestigieux, il y a aussi la jolie contribution de John Berry au polar français avec Eddie Constantine, en plus d'un assez impressionnant film relatant une mutinerie d'esclaves : Tamango.

Re: Woody Allen

Publié : 6 juin 23, 21:29
par mannhunter
odelay a écrit : 6 juin 23, 18:16 Les films français des grands metteurs en scène US c’est rare et pas franchement folichon. J’ai Les voleurs de la nuit de Fuller en mémoire avec Lanoux et Jeannot. D’autres exemples?
Réalisateurs étrangers (et pas seulement américains) qui sont venus se perdre en France:
Verhoeven avec "Elle" et "Benedetta",, De Palma avec "Femme fatale", Neil Jordan avec "l"homme de la riviera" , Samuel Fuller avec "Sans espoir de retour", "la vérité sur Charlie" de Jonathan Demme et il doit y en avoir d'autres. Je vois ça comme une sorte de malédiction ces projets français..

Re: Woody Allen

Publié : 6 juin 23, 22:03
par Ender
mannhunter a écrit : 6 juin 23, 21:29
odelay a écrit : 6 juin 23, 18:16 Les films français des grands metteurs en scène US c’est rare et pas franchement folichon. J’ai Les voleurs de la nuit de Fuller en mémoire avec Lanoux et Jeannot. D’autres exemples?
Réalisateurs étrangers (et pas seulement américains) qui sont venus se perdre en France:
Verhoeven avec "Elle" et "Benedetta",, De Palma avec "Femme fatale", Neil Jordan avec "l"homme de la riviera" , Samuel Fuller avec "Sans espoir de retour", "la vérité sur Charlie" de Jonathan Demme et il doit y en avoir d'autres. Je vois ça comme une sorte de malédiction ces projets français, comme une mauvaise grippe qui paralyse ces réalisateurs pourtant doués..
Pas mal de cinéastes asiatiques cotés en festivals sont venus faire leur film français - Hou Hsiao-hsien, Kiarostami, Kore-eda, Aoyama, Kurosawa Kiyoshi... - pour des résultats pas tous fameux. La malédiction, c'est peut-être le surmoi auteuriste qui prend le pas, ou la tendance à se conformer à une certaine... "tendance du cinéma français".
Plus loin en arrière, il y a le financement de Terayama et Ôshima par Dauman... et donc au moins un grand chef-d'œuvre, L'Empire des sens, qui est certes un film japonais, comploté en France pour dynamiter le cinéma nippon. Mais Max mon amour un peu plus tard, tourné lui en France, c'est très bien aussi ! Et n'empêche, dans mon souvenir, Femme fatale de De Palma également !

Re: Woody Allen

Publié : 6 juin 23, 22:15
par Alexandre Angel
Et puis il n'y a pas de malédiction pour le Polanski du Locataire, de La Vénus à la fourrure ou de J'accuse ni pour Iosseliani à partir des Favoris de la lune. Et encore moins pour un certain Luis Buñuel dont les films français écrits en collaboration avec Jean-Claude Carrière sont géniaux.
Et pour répondre à mannhunter, Elle et Benedetta n'ont pas été spécialement perçus comme des naufrages ou des errements par la critique, dans son ensemble.
N'oublions pas Max Ophüls, qui a réalisé parmi les plus beaux films du cinéma français.

Max mon amour, c'est spécial mais c'est pas mal, oui.