Link Jones a écrit :
La charge des tuniques bleues d'Anthony Mann
Un très beau western à la gloire des défenseurs des contrées sauvages, résistant à l'avancée de la (dite) "civilisation", enfin celle des plus forts; un thème toujours d'actualité quand on regarde par ex. la situation en Amazonie. Victor Mature donne beaucoup de charme à ce trappeur, avec son côté très jovial et un peu fou. Mon acteur de l'année !
Je n'ai pas tant eu l'impression qu'il s'agissait d'une ode à ces hommes "natures". Il y a confrontation entre la civilisation et cette forme d'appartenance animale à la nature mais
le but de Mature, qu'il atteint et c'est la dessus que se clot le film, c'est bien de quitter son status d'animal pour devenir un être civilisé. L'accomplissemtn de ce désir est bien le but "heureux" du film.
Je retiendrai aussi cette formidable "dramaturgie" autour du suicide, sabre à la main, de cet officier qui a le sentiment d'avoir raté sa vie. Passionant.
bogart a écrit :Sergio Léone n'avait pas encore trouvé ses marques
Outre le budget, Leone était handicapé car ses références, ses débuts à la mise en scène et le coté remake-non avoué de Yojimbo du film (certaines idées du film de Kurosawa sont carrément copié/collé).
Toutefois, je trouve au film un coté western de série B culte, qui fait, que je ne me lasse jamais de revoir le film (loin du style opéra italien de ses westerns postérieurs).
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
Link Jones a écrit :
La charge des tuniques bleues d'Anthony Mann
Un très beau western à la gloire des défenseurs des contrées sauvages, résistant à l'avancée de la (dite) "civilisation", enfin celle des plus forts; un thème toujours d'actualité quand on regarde par ex. la situation en Amazonie. Victor Mature donne beaucoup de charme à ce trappeur, avec son côté très jovial et un peu fou. Mon acteur de l'année !
Je n'ai pas tant eu l'impression qu'il s'agissait d'une ode à ces hommes "natures". Il y a confrontation entre la civilisation et cette forme d'appartenance animale à la nature mais
le but de Mature, qu'il atteint et c'est la dessus que se clot le film, c'est bien de quitter son status d'animal pour devenir un être civilisé. L'accomplissemtn de ce désir est bien le but "heureux" du film.
But atteint mais qui ne devais certainement pas être le but du scénariste et du réalisateur tellement la fin semble plaquée comme si les producteurs n'avaient pas su comment finir cette histoire autrement. C'est le seul point faible du film je trouve mais c'est à coup sûr une fin imposée
C'est vrai, que la fin parait étrange, tant elle intervient dans le film assez brutalement. On passe d'une bataille sanglante (et la fin du colonel), au sacre de Mature et de sa liaison "officielle" avec Bancroft.
Un réel point faible, dans une vraie réussite de la part de Mann !
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
Et bien hier soir c'était Le vent dans la plaine de Huston. Superbe, j'ai été surpris par l'émotion dégagée du film, en particulier les scènes entre Lancaster et Hepburn.
C'est vrai, que la fin parait étrange, tant elle intervient dans le film assez brutalement. On passe d'une bataille sanglante (et la fin du colonel), au sacre de Mature et de sa liaison "officielle" avec Bancroft.
Un réel point faible, dans une vraie réussite de la part de Mann !
Des quotes pleins de vide
Je suis d'accord sur le coté un peu incongru de cette fin mais j'ai tout de même que le reste du métrage tire dans le sens de cette civilisation nécessaire et positive du héros.
Sa "sauvagerie" l'empeche de conquérir la femme, et au dela de prendre femme tout simplement il le dit à un moment "plus tard je veux devenir civilisé me marier et avoir des enfants". Son copain (Gus ?) qui lui n'aspire pas à cette civilisation est plus présenté comme étant d'un autre temps. Je n'aime pas trop cette idée non plus mais la fin si brutale soit elle ne me semble pas complètement déconnectée du reste du film.
blaisdell a écrit :POUR UNE POIGNEE DE DOLLAR. Sergio Leone.
Je viens de revoir ce film et je dois avouer que je lui garde une certaine tendresse.
Avec trois-francs-six sous et des acteurs pas très chers, y compris les futurs mythes Clint et Volonte, des décors réduits, Leone transcende tout par son style époustouflant.
On peut reprocher au film ce côté très simple mais je lui trouve quelque chose de bressonien.On peut voir aussi d'ôù Leone est parti pour atteindre les grandes épopées du BON, LA BRUTE ET LE TRUAND, etc.
Et puis quel flair inoui chez Leone à dénicher des inconnus qui feront d'immenses carrières: Eastwood, Volonte, Morricone, Van Cleef plus tard....
Et quel génie pour inventer le western spaghetti qui a fini par dépasser le maître: il est drôle de constater que l'on diffuse ce film par exemple ce film mais pas RIO BRAVO et consorts...
Et puis en voyant le beau master recadré hélàs, (quelle bande de ), je me suis dit qu'il serait temps que "l'arlèsienne" vienne: un dvd français de ce film.
A moins que je ne craque pour le dvd anglais !
par contre, la séquence de mitraillage du début du film pèche énormément par le manque de moyens => on ne voit absolument pas les coups des balles dans le sable ou les corps des chevaux et des hommes => on perd énormément en crédibilité! (y a qu'à comparer avec la horde sauvage) => heureusement, la suite ne fait plus appel à la mitrailleuse, et le manque d'effets spéciaux n'est plus dramatique.
Melmoth a écrit :
Je n'ai pas tant eu l'impression qu'il s'agissait d'une ode à ces hommes "natures". Il y a confrontation entre la civilisation et cette forme d'appartenance animale à la nature mais
le but de Mature, qu'il atteint et c'est la dessus que se clot le film, c'est bien de quitter son status d'animal pour devenir un être civilisé. L'accomplissemtn de ce désir est bien le but "heureux" du film.
But atteint mais qui ne devais certainement pas être le but du scénariste et du réalisateur tellement la fin semble plaquée comme si les producteurs n'avaient pas su comment finir cette histoire autrement. C'est le seul point faible du film je trouve mais c'est à coup sûr une fin imposée
Certes, Victor Mature est attiré par le fort, enfin surtout les à-côtés pour un bon vivant comme lui (nourriture et whisky), après s'être fait delesté par les indiens. Mais je ne crois pas qu'il approuve ce que fait l'armée, bien au contraire, il devient éclaireur par necessité ...
Sa vie de "sauvage" lui convenait quand il vivait en harmonie avec les indiens, ou en respect mutuel. Mais l'hostilité soudaine des indiens face à l'arrivée de l'armée qui pille leur ressources naturelles (arbres pour construire le fort, etc ... ), ne laisse plus le choix à Mature et à ses 2 compères, qui décident de trouver protection, nourriture et des armes au fort. Quant à la fin, elle m'a bien supris et la mise en scène accentue d'ailleurs cet effet de suprise, avec ce clin d'oeil final de Mature, que l'on voit d'abord de dos mais sans le reconnaître, au dernier moment il se retourne vers nous, en ayant l'air de nous dire : "ah je vous ai bien eu ! "
Victor Mature m'a fait bien rire en tout cas
mais cette conclusion est en effet assez ambigüe
Il est trés clair que cette fin fait tache tant elle ne parait pas en rapport avec ce qu'Anthony Mann nous raconte dans le film pendant les deux heures précédentes ! Je m'étonne que personne n'ai trouvé d'article ou d'interveiw racontant le pourquoi du comment...
Après tous les avis positifs lus sur Les deux cavaliers ici même, j'ai voulu quand même retenter le coup ce soir et j'avoue ne pas avoir tenu jusqu'au bout tellement j'ai trouvé une fois encore le film lourd et l'esthétique 'cheap'. Décidément, ce Ford n'est pas fait pour moi alors que dans sa fin de carrière, j'apprécie toujours autant Les Cavaliers, Les Cheyennes, Frontière chinoise et surtout Liberty Valance.
Moi, c'est au film Les Cheyennes auquel je souhaite redonner une chance, je ne l'ai vu qu'une fois il y a quelques années et j'avais trouvé le temps long, mais long... je serais quand même curieux de le revoir maintenant, un prochain achat en prévision.
L'étranger... a écrit :Il est trés clair que cette fin fait tache tant elle ne parait pas en rapport avec ce qu'Anthony Mann nous raconte dans le film pendant les deux heures précédentes ! Je m'étonne que personne n'ai trouvé d'article ou d'interveiw racontant le pourquoi du comment...
Philip Yordan (scénariste) interrogé par Tavernier en 1962
A mon avis, c'était un des plus beaux sujets de western que l'histoire de ce trappeur qui ne voit la civilisation qu'à travers l'uniforme, qui s'imagine que la civilisation c'est la femme et l'uniforme alors qu'il n'est fait ni pour l'une ni pour l'autre. Il devait mourir, d'ailleurs à la fin, mais la Columbia imposa les derniers plans qui constituent un happy end stupide.
Jeremy Fox a écrit :A mon avis, c'était un des plus beaux sujets de western que l'histoire de ce trappeur qui ne voit la civilisation qu'à travers l'uniforme, qui s'imagine que la civilisation c'est la femme et l'uniforme alors qu'il n'est fait ni pour l'une ni pour l'autre. Il devait mourir, d'ailleurs à la fin, mais la Columbia imposa les derniers plans qui constituent un happy end stupide.
in Amis Américains (Institut Lumière / Actes Sud)
Excellent , c'est bien ce que je pensais, ce film aurait pu (du?) être une oeuvre phare du genre avec cette fin... merci Jeremy !
Link Jones a écrit :
Certes, Victor Mature est attiré par le fort, enfin surtout les à-côtés pour un bon vivant comme lui (nourriture et whisky), après s'être fait delesté par les indiens. Mais je ne crois pas qu'il approuve ce que fait l'armée, bien au contraire, il devient éclaireur par necessité ...
Il a une véritable fascination pour la cavalerie et particulièrement ce bel uniforme bleu. Le fort est hors du térritoire des indiens (délimité par la rivière) et ils pourraient reprendre leur route en toute sécurité. C'est d'ailleurs ce que voudraient Gus et l'indien (qui est lui, surtout intéressé par le whisky). C'est bien Mature qui décide que c'est interessant de rester, il n'y a aucune necessité qu'ils le fassent. Quand ils vont au fort c'est pour se faire "rembourser" de ce que les indiens leur ont pris, pas pour chercher refuge, au contraire, le fort est une cible.
ce clin d'oeil final de Mature, que l'on voit d'abord de dos mais sans le reconnaître, au dernier moment il se retourne vers nous, en ayant l'air de nous dire : "ah je vous ai bien eu ! "