Re: Killers of the flower moon (Martin Scorsese - 2023)
Publié : 22 oct. 23, 13:20
par Alexandre Angel
Watkinssien a écrit : ↑22 oct. 23, 13:07
Pas de souci non plus de mon côté.
Dès les premières notes de Robertson, niveau sonore c'était un peu l'extase. Au passage:
Ouh là, j'avais les frissons! Une des plus belles entames de la filmo.
Comme ça claque!
En VO, les nuances sonores et musicales ressortent idéalement. J'ai trouvé un tantinet trop fort, même si je jubilais personnellement, cette séquence de course de voitures au début accompagnée d'une mélopée country folk hululante.
Re: Killers of the flower moon (Martin Scorsese - 2023)
Coxwell a écrit : ↑22 oct. 23, 12:48
Dommage que les plans NB tournés en 1:33 ne soient pas en plein format par ailleurs.
Surprenant de ta part!
Je précise : puisque l’écran est en 1:43, dommage que les images filmées en 1.33 soient rognées verticalement pour sortir du 2:40 comme le reste des scènes. J’aurais aimé bénéficier du switch de format entre les scènes Nb et le reste filmé en 2: 40. (l’écran le permet).
Re: Killers of the flower moon (Martin Scorsese - 2023)
Watkinssien a écrit : ↑22 oct. 23, 13:07
Pas de souci non plus de mon côté.
Dès les premières notes de Robertson, niveau sonore c'était un peu l'extase. Au passage:
Ouh là, j'avais les frissons! Une des plus belles entames de la filmo.
Un des points forts du film pour moi est effectivement la partition de Robbie Robertson, avec ce thème à la fois glaçant et entrainant qui parcourt tout le film. Cela dit, je suis content que le morceau mis en exergue soit un one off, car sur la durée d'un film, sa qualité anachronique m'aurait sans doute agacé - comme cela avait pu être le cas de Public Enemies à l'époque, un film cousin sur bien des points (immixtion de la politique fédérale dans les affaires locales, poids des industries et administrations, décentralisation des services, naissance du FBI...), et également réminiscent de ce que j'aimais le moins dans la partition de Shore pour Gangs of New York. La bande annonce misait à fond sur ce côté moderne, et je suis soulagé qu'elle soit trompeuse.
Tout comme je suis soulagé que la photographie ne soit pas cet aplat grisâtre infâme que cette même bande annonce laissait envisager. La photo de Prieto est beaucoup plus subtile et colorée que cela. Non, techniquement (et cela inclut le merveilleux production design de Jack Fisk), le film est un sans faute.
Re: Killers of the flower moon (Martin Scorsese - 2023)
Publié : 22 oct. 23, 15:18
par Alexandre Angel
El Dadal a écrit : ↑22 oct. 23, 14:47
.. la partition de Robbie Robertson, avec ce thème à la fois glaçant et entrainant qui parcourt tout le film.
Assez proche, je trouve, de la trame lancinante qui parcourt une grande partie de The Irishman où on entend de l'harmonica et même un bandonéon : trame que l'on devait également à Robbie Robertson.
Re: Killers of the flower moon (Martin Scorsese - 2023)
Publié : 22 oct. 23, 15:34
par Zelda Zonk
Pour ceux qui ont écouté Le masque et la plume ce matin, ont-ils spoilé le film d'une quelconque façon ou peut-on écouter le Replay sans risque ?
Merci.
Re: Killers of the flower moon (Martin Scorsese - 2023)
Publié : 22 oct. 23, 15:51
par Alexandre Angel
Ah c'est le matin maintenant ?
Re: Killers of the flower moon (Martin Scorsese - 2023)
Publié : 22 oct. 23, 15:58
par Barry Egan
J'en sors.
Un peu un best of de Scorsese, le moment "signe-là" avec De Niro dans sa voiture, le doigt pointé pointé aussi par Alexandre en page précédente, la spiritualité à la mode "Kundun" et l'histoire d'amour aux relents de "Phantom Thread" (par un de ses disciples). C'est bien tourné, bien interprété, mais il manque comme un quelque chose. Les personnages ne me semblent pas assez incarnés et l'accent est plutôt porté sur les thématiques, sur ce que ces personnages sont censés dire de l'histoire racontée par le réalisateur plus que sur ces personnages eux-mêmes. Faut dire que les raisons de s'attacher sont minimes :
Robert de Niro est une crapule dès qu'on le voit, Di Caprio un benêt et Lily Gladstone un martyre (qui ne meurt pas à l'écran).
Pour toute la recherche, l'esthétique, les chansons (à leur époque, personne n'avait pensé à placer du Henry Thomas, du Blind Willie Johnson et du Emmett Miller en se disant que ça ferait cool - et bien entendu, Jack White est au générique), c'est de l'excellent travail. La dernière scène avec ces bruitages, ces musiciens, ces comédies est vraiment réussie - une autre façon de dire "the world's a stage" - alors qu'avant ça c'était un procès sans réellement de suspense. Mais pour moi ça manque d'un chouïa de cœur (c'est le quelque chose, peut-être).
Sinon, au niveau du propos en lui-même, il y a une scène marquante dans une loge maçonnique qui semble vouloir en dire beaucoup et puis au final cet angle-là n'est plus abordé (ou en sourdine dans la dernière scène, quand il s'agit d'évoquer les destins contrastés des personnages principaux). Dommage ?
Re: Killers of the flower moon (Martin Scorsese - 2023)
Publié : 22 oct. 23, 16:31
par Alexandre Angel
Barry Egan a écrit : ↑22 oct. 23, 15:58
le doigt pointé pointé aussi par Alexandre en page précédente
Watkinssien
Zelda Zonk a écrit : ↑22 oct. 23, 15:34
Pour ceux qui ont écouté Le masque et la plume ce matin, ont-ils spoilé le film d'une quelconque façon ou peut-on écouter le Replay sans risque ?
Merci.
Il y a une petite mêlée pour savoir si une certaine révélation en est une ou pas : à toi de voir..
A part ça, Jean-Marc Lalanne trouve que le film est une purge.
Ne jamais accorder la moindre confiance à quelqu'un qui a chié sur L'Homme qui voulut être roi, de John Huston (pas à sa sortie, je vous rassure ).
Re: Killers of the flower moon (Martin Scorsese - 2023)
Désolé, confusion à cause des avatars en noir et blanc.
C'est un honneur pour moi, pas sûr que ce soit le cas pour Alexandre!
Re: Killers of the flower moon (Martin Scorsese - 2023)
Publié : 22 oct. 23, 17:25
par Barry Egan
Falstaff, toujours aussi bonhomme...
Re: Killers of the flower moon (Martin Scorsese - 2023)
Publié : 22 oct. 23, 19:37
par anne-claire
8/10
Une fresque comme le cinéma n'en fait plus, dès l'introduction du film qui enchaîne sur des scènes d'exposition brillantes, on est happé par l'histoire, on se retrouve transporté sur la terre des Osages et l'on se laisse emporter par un souffle romanesque pas si fréquent chez Scorsese. L'histoire d'amour entre Ernest et sa femme Mollie est sans doute la plus émouvante que le cinéaste nous ait contée. La dernière partie avec l'enquête du FBI et le procès m'a semblé plus convenue. A laisser décanter et à revoir.
Généralement assez allergique à Leonardo Di Caprio, je le trouve ici remarquable, particulièrement lorsqu'il est face à Lily Gladstone.
Re: Killers of the flower moon (Martin Scorsese - 2023)
Zelda Zonk a écrit : ↑22 oct. 23, 15:34
Pour ceux qui ont écouté Le masque et la plume ce matin, ont-ils spoilé le film d'une quelconque façon ou peut-on écouter le Replay sans risque ?
Merci.
Il y a une petite mêlée pour savoir si une certaine révélation en est une ou pas : à toi de voir..
A part ça, Jean-Marc Lalanne trouve que le film est une purge.
Ne jamais accorder la moindre confiance à quelqu'un qui a chié sur L'Homme qui voulut être roi, de John Huston (pas à sa sortie, je vous rassure ).
Ok, merci, je vais faire l'impasse sur cette émission, en attendant de voir le film. Je préfère en lire/entendre le moins possible d'ici là.
Re: Killers of the flower moon (Martin Scorsese - 2023)
Publié : 22 oct. 23, 20:02
par Watkinssien
anne-claire a écrit : ↑22 oct. 23, 19:37
L'histoire d'amour entre Ernest et sa femme Mollie est sans doute la plus émouvante que le cinéaste nous ait contée. [...] le procès m'a semblé plus convenue. A laisser décanter et à revoir.
Ce que j'ai trouvé remarquable dans cette partie procès (pas aussi longue que prévue et tant mieux) c'est :
le fait que l'histoire d'amour, à la fois malsaine et sincère, dégoûtante et parfois pure, se concentre sur le long gros plan sur le personnage de DiCaprio. La mise en scène oublie un temps les plans de réaction ou les contre champs pour se concentrer sur toute l'ambiguïté de ce personnage qui révèle et symbolise toute l'âme du film: la bêtise de l'être humain, la soif du capitalisme, la pourriture, l'absence de loyauté, la forme de déni qui se télescopent avec un amour ressenti, sincère, maladroit, en totale inadéquation par des formes supérieures qui dictent constamment Burkhart. Bref un immense et déplorable gâchis.
Re: Killers of the flower moon (Martin Scorsese - 2023)
anne-claire a écrit : ↑22 oct. 23, 19:37
L'histoire d'amour entre Ernest et sa femme Mollie est sans doute la plus émouvante que le cinéaste nous ait contée. [...] le procès m'a semblé plus convenue. A laisser décanter et à revoir.
Ce que j'ai trouvé remarquable dans cette partie procès (pas aussi longue que prévue et tant mieux) c'est :
le fait que l'histoire d'amour, à la fois malsaine et sincère, dégoûtante et parfois pure, se concentre sur le long gros plan sur le personnage de DiCaprio. La mise en scène oublie un temps les plans de réaction ou les contre champs pour se concentrer sur toute l'ambiguïté de ce personnage qui révèle et symbolise toute l'âme du film: la bêtise de l'être humain, la soif du capitalisme, la pourriture, l'absence de loyauté, la forme de déni qui se télescopent avec un amour ressenti, sincère, maladroit, en totale inadéquation par des formes supérieures qui dictent constamment Burkhart. Bref un immense et déplorable gâchis.
D'ailleurs un point fondamental c'est que même si l'oncle le sonde avant quand il lui demande trivialement s''il aime les femmes, jamais il ne lui dit directement de séduire une osage pour son argent. Ernest et Mollie ont un premier rapprochement et une romance sincère plutôt touchante, ce n'est qu'après le mariage que toute la mécanique machiavélique se met en place.