J'en sors.
Un peu un best of de Scorsese, le moment "signe-là" avec De Niro dans sa voiture, le doigt pointé pointé aussi par Alexandre en page précédente, la spiritualité à la mode "Kundun" et l'histoire d'amour aux relents de "Phantom Thread" (par un de ses disciples). C'est bien tourné, bien interprété, mais il manque comme un quelque chose. Les personnages ne me semblent pas assez incarnés et l'accent est plutôt porté sur les thématiques, sur ce que ces personnages sont censés dire de l'histoire racontée par le réalisateur plus que sur ces personnages eux-mêmes. Faut dire que les raisons de s'attacher sont minimes :
- Spoiler (cliquez pour afficher)
- Robert de Niro est une crapule dès qu'on le voit, Di Caprio un benêt et Lily Gladstone un martyre (qui ne meurt pas à l'écran).
Pour toute la recherche, l'esthétique, les chansons (à leur époque, personne n'avait pensé à placer du Henry Thomas, du Blind Willie Johnson et du Emmett Miller en se disant que ça ferait cool - et bien entendu, Jack White est au générique), c'est de l'excellent travail. La dernière scène avec ces bruitages, ces musiciens, ces comédies est vraiment réussie - une autre façon de dire "the world's a stage" - alors qu'avant ça c'était un procès sans réellement de suspense. Mais pour moi ça manque d'un chouïa de cœur (c'est le quelque chose, peut-être).
Sinon, au niveau du propos en lui-même, il y a une scène marquante dans une loge maçonnique qui semble vouloir en dire beaucoup et puis au final cet angle-là n'est plus abordé (ou en sourdine dans la dernière scène, quand il s'agit d'évoquer les destins contrastés des personnages principaux). Dommage ?