The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

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Alexandre Angel
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)

Message par Alexandre Angel »

Demi-Lune a écrit : 23 févr. 23, 11:37 Il y a un papier dans les Cahiers de ce mois-ci qui file effectivement la comparaison avec les problématiques cinématographiques et personnelles de De Palma
Papier qui m'a beaucoup intéressé de même que celui (juste avant) sur les "troisièmes rôles".
Pour en revenir à De Palma, plus que pour le bal, j'ai pensé très fort à Carrie au bal du Diable pour le côté bigot de la girlfriend et son fétichisme sulpicien vaguement inquiétant (même si la scène en question est plutôt marrante).
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Demi-Lune
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)

Message par Demi-Lune »

Alexandre Angel a écrit : 23 févr. 23, 11:48 Pour en revenir à De Palma, plus que pour le bal, j'ai pensé très fort à Carrie au bal du Diable pour le côté bigot de la girlfriend et son fétichisme sulpicien vaguement inquiétant.
Carrie que Spielberg avait récompensé du Grand Prix à Avoriaz, lorsqu'il avait été président du jury.
mannhunter
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)

Message par mannhunter »

Alexandre Angel a écrit : 23 févr. 23, 11:48le côté bigot de la girlfriend et son fétichisme sulpicien vaguement inquiétant (même si la scène en question est plutôt marrante).
Une des rares scènes que je trouve un peu surprenantes dans le film, mais ça ne dure pas..dommage.
tenia a écrit : 15 déc. 22, 14:57Traitement totalement opposé malgré un arrière-fond identique (autobio pré-ado/ado dans les USA passées aux relents antisémites), sauf que là où Gray reste à distance et dit "je ne donne aucune leçon car les USA n'ont tiré aucune leçon", Spielberg joue à fond la carte de la success story à l'Américaine et surfe sur les violons tout du long.
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)

Message par Jeremy Fox »

mannhunter a écrit : 23 févr. 23, 11:55
tenia a écrit : 15 déc. 22, 14:57 surfe sur les violons tout du long.
même ressenti
Des violons à la Yehudi Menuhin, j'en rependrais bien tous les jours.
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)

Message par Coxwell »

mannhunter a écrit : 23 févr. 23, 11:55
Alexandre Angel a écrit : 23 févr. 23, 11:48le côté bigot de la girlfriend et son fétichisme sulpicien vaguement inquiétant (même si la scène en question est plutôt marrante).
Une des rares scènes que je trouve un peu surprenantes dans le film, mais ça ne dure pas..dommage.
tenia a écrit : 15 déc. 22, 14:57Traitement totalement opposé malgré un arrière-fond identique (autobio pré-ado/ado dans les USA passées aux relents antisémites), sauf que là où Gray reste à distance et dit "je ne donne aucune leçon car les USA n'ont tiré aucune leçon", Spielberg joue à fond la carte de la success story à l'Américaine et surfe sur les violons tout du long.
même ressenti
Je trouve au contraire le film de Spielberg plus adroit dans la mesure où il ne tente pas une énième relecture des années 1970-1980 à travers le spectre contemporain actuel. Je le trouve justement plus distant sur l'enjeu supposé de la "politique". Spielberg parle beaucoup plus de lui que de l'environnement. L'inverse chez Gray. C'est d'ailleurs le reproche que je fais à Gray, une tentative assez artificielle dans la façon de surligner - de façon naturaliste - les travers supposés de l'Amérique de Reagan dans une lecture téléologique de l'anti-néo-libéralisme progressiste actuel (méchante éducation d'antan, méchantes discriminations, etc.). Il y a un considérable manque de subtilité dans le dernier Gray qu'on avait pas dans ses premières oeuvres, qui me semblent beaucoup plus intéressantes.
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)

Message par Flol »

Violons tout le long, sirupeux, sucré, success-story...non vraiment, je crois qu'on n'a pas vu le même film (attention G.T.O. ! le "on" ici est utilisé en tant que pronom de la troisième personne du singulier).
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Alexandre Angel
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)

Message par Alexandre Angel »

Quelque chose (d'autre que l'évocation du passé) lie The Fabelmans au dernier Tarantino. Sauras-tu le trouver ? Le gagnant sera félicité.
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)

Message par El Dadal »

Alexandre Angel a écrit : 23 févr. 23, 12:38 Quelque chose (d'autre que l'évocation du passé) lie The Fabelmans au dernier Tarantino. Sauras-tu le trouver ? Le gagnant sera félicité.
Flol me l'a souligné en pleine séance, il est fort le bougre.
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Alexandre Angel
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)

Message par Alexandre Angel »

A parce que vous sortez ensemble ?
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AtCloseRange
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)

Message par AtCloseRange »

Il livetweete les films à ses fans.
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2023)

Message par G.T.O »

Ender a écrit : 23 févr. 23, 11:14
Jeremy Fox a écrit : 23 févr. 23, 10:28 D'ailleurs cette scène de découverte de
Spoiler (cliquez pour afficher)
'cet amour interdit'
lors du montage de son film de vacances est pour moi la plus belle et émouvante du film de Spielberg qui n'en manque pourtant pas.
Un des plus beaux films de Spielberg pour moi aussi et pareil, c'est la séquence qui persiste le plus puissamment au lendemain de la séance (avec celle de la projection à la fin et ce qu'elle révèle de rapports compliqués entre l'entertainer Spielberg et la fabrication d'images et d'un public... et qui mériterait aussi développements).
Spoiler (cliquez pour afficher)
Séquence donc où l'adolescent Sam, au montage du home movie dédié à sa mère, découvre sur les photogrammes l'amour secret entre elle et "uncle Bennie", inscrit dans des regards et des gestes dérobés à l'attention des autres protagonistes de ces scènes du quotidien, mais qui ne trompent pas l'objectif de la caméra ni l'analyse photographique.
En bons spectateurs on avait déjà compris ce qui se tramait, on avait la médiation des caméras du film Fabelmans pour observer les rapports entre la famille et cet "oncle" adoptif, tandis que, collés à la vie, ses rites et ses dénis, les personnages ne voient pas ce qu'ils ont sous le nez.
Pour un Spielberg maitre du spectacle réglé, il y a là un retour impressionnant au côté pile du cinéma, côté Lumière, la caméra enregistreuse et découvreuse du réel, et à ce leitmotiv de Marker dans Le Fond de l'air est rouge : on ne sait jamais ce qu'on filme. Les home movies eux-mêmes évoquent un Spielberg apprenti-cinéaste en Mekas qui s'ignore, obsevant de "brief glimpses of beauty" via super 8. Évidemment Sam expurge le film projeté à sa famille des "glimpses of truth" et les met littéralement au placard. L'invitation du cinéaste à venir y voir et permettre le retour du refoulé de tout son cinéma est décisive, ça ne se réduit pas à l'anecdote et aux démêlés avec un trauma puéril comme GTO le reproche au film en page 1, c'est Spielberg "année zéro" qui s'incline devant la puissance première du cinéma, conjurée à coup d'aliens et dinosaures : le tête-à-tête entre l'œil de la caméra et le réel ; et tout comme la séquence climax, un regard mature sur ces rapports puérils qui ont nourri son cinéma. Et ça ne tient même pas de la confession, mais de la tranquille lucidité de vieux classique.
Les suites de la séquence de montage ne vont pas sans quelques pesanteurs, j'ai pu regretter pendant la séance que ce secret devienne de façon un peu appuyée un des "sujets" de l'histoire plutôt que laisser le choc d'une découverte proprement cinématographique infuser. Mais peu importe, au conjurateur Spielberg il fallait au moins ce retour sur soi pour oser un film qui soit son propre documentaire, mais alors qui devient le documentaire de toute ses films, des plus sadiques aux plus pompiers via la projection du film de promo.
Mais il n y’a retour du refoulé que si il y’a refoulement, or, là on se tient sur un chemin qui est, précisément, dépourvu de sentiments ambivalents, négatifs, inavouables, ou comme El Dadal le dit, en pleine expiation. Pas de vengeance ni de dilemme (savoir prétendument secret que Sammy s’empresse de montrer en secret à maman). Tout y est lisible, rien de caché, écrit à même la pellicule, car ce désir de la mère pour autrui, cet amour secret pour l’oncle est visible. Pas de zone d’ombre précisément, où la question de celui qui regarde, de Sammy à Steven, position du réalisateur, est interrogé, notamment de ce désir interdit, œdipien, pour la mère. On se trouve en région largement déminée, faisant appel à l’imagination, et au cinéma révèle quelques vérités, mais surtout exalte.
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)

Message par Watkinssien »

Alexandre Angel a écrit : 23 févr. 23, 12:38 Quelque chose (d'autre que l'évocation du passé) lie The Fabelmans au dernier Tarantino. Sauras-tu le trouver ? Le gagnant sera félicité.

Oui, la petite Julia Butters.
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)

Message par Alexandre Angel »

Watkinssien a écrit : 23 févr. 23, 13:22
Alexandre Angel a écrit : 23 févr. 23, 12:38 Quelque chose (d'autre que l'évocation du passé) lie The Fabelmans au dernier Tarantino. Sauras-tu le trouver ? Le gagnant sera félicité.

Oui, la petite Julia Butters.
Watkinssien, je te félicite.
Petite Julia Butters qui a bien grandie.
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)

Message par mannhunter »

Coxwell a écrit : 23 févr. 23, 12:08Spielberg parle beaucoup plus de lui
reste à savoir quelle est la part fantasmée, de relecture éventuelle via les Fabelmans, et ce qui est véridique sur l'évocation de sa jeunesse..après je n'ai pas vraiment suivi les entretiens donnés par Spielberg à la sortie du film mais il me semble qu'il a donné un début de réponse en parlant d'un film "semi" autobiographique?
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Jeremy Fox
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Re: The Fabelmans (Steven Spielberg - 2022)

Message par Jeremy Fox »

mannhunter a écrit : 23 févr. 23, 13:42
Coxwell a écrit : 23 févr. 23, 12:08Spielberg parle beaucoup plus de lui
reste à savoir quelle est la part fantasmée, de relecture éventuelle via les Fabelmans, et ce qui est véridique sur l'évocation de sa jeunesse
Ce qui ne changerait rien quant aux qualités du film. Ce n'est pas notre problème. Ce n'est pas un documentaire.
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