Je confond sans arrête Pakula et Lumet.cinephage a écrit :Bon, on remplace All the President's Men (de Pakula, en fait)
Sidney Lumet (1924-2011)
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J'aurais tendance à mettre ça sur sa façon de tourner, qui privilégie le jeu des comédiens sur toute chose, ce qui tend à limiter les répétitions techniques d'une part, pour ne pas épuiser ce jeu, et, d'autre part, à leur laisser une véritable marge de manoeuvre jusque dans leurs déplacements pendant les prises. Ces deux éléments font d'une prise un tour de force pour le perchman, qui suit de son mieux les comédiens, mais ne peut qu'estimer les limites du cadre...White Snake a écrit : Je serais de cet avis s'il s'agissait d'une bande vidéo que l'on nous avait projetée. Seulement, les "marques de cigarette" soulignaient bien une projection classique.
Cela n'enlève rien au fait que ses films soient absolument bluffant et qu'il dirige à merveille ses acteurs. Il a juste un (ou des) preneur(s) son très récalcitrant.![]()
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Pour "Un après-midi de chien", l'édition zone 1 propose 2 versions:
face A, le film en 1.33 4:3
face B, le film en 1.85 16:9e
la version 1.33 est un open mate du second et non une version passée au pan and scan.
Cela expliquerait les nombreux passages de micros dans ses films. Cependant, de mémoire, on ne voit pas de micros dans la version open matte de "Un après-midi de chien".
face A, le film en 1.33 4:3
face B, le film en 1.85 16:9e
la version 1.33 est un open mate du second et non une version passée au pan and scan.
Cela expliquerait les nombreux passages de micros dans ses films. Cependant, de mémoire, on ne voit pas de micros dans la version open matte de "Un après-midi de chien".
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Je pensais que c'était peut-être du au fait que ces tournages devaient se faire dans la précipitation, mais ton explication est bien plus logique. Peut-être serait-il bon de poser la question dimanche, mais je ne voudrais pas qu'il prenne ceci pour une critique.cinephage a écrit :J'aurais tendance à mettre ça sur sa façon de tourner, qui privilégie le jeu des comédiens sur toute chose, ce qui tend à limiter les répétitions techniques d'une part, pour ne pas épuiser ce jeu, et, d'autre part, à leur laisser une véritable marge de manoeuvre jusque dans leurs déplacements pendant les prises. Ces deux éléments font d'une prise un tour de force pour le perchman, qui suit de son mieux les comédiens, mais ne peut qu'estimer les limites du cadre...White Snake a écrit : Je serais de cet avis s'il s'agissait d'une bande vidéo que l'on nous avait projetée. Seulement, les "marques de cigarette" soulignaient bien une projection classique.
Cela n'enlève rien au fait que ses films soient absolument bluffant et qu'il dirige à merveille ses acteurs. Il a juste un (ou des) preneur(s) son très récalcitrant.![]()

Sinon, hier soir, j'ai pu voir Le verdict. Film admirable où pour une fois le procès importe moins que ce qu'il génère sur ces acteurs et symbolise ("symbole", le mot est d'ailleurs employé dans le plaidoyer final de Newman) quant à l'idée d'égalité des chances.
Ou comment en dépit du pouvoir, des manœuvres les plus basses, du mensonge, la justice finit parfois pas l'emporter. Ce qui ajoute à la portée de l'oeuvre de Lumet dont parfois le scepticisme s'avère parfois trop insistant. On remarque aussi la subtilité du réalisateur dans de nombreuses ellipses qui évitent tout le côté sensationnel au profit de l'intelligence du propos (et dire qu'il réalisera par la suite Jugez moi coupable plaisant mais tellement vain).
La scène culte : Le plan final sur le téléphone qui sonne et Newman qui ne répond... tout est dit.





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Un petit compte-rendu de la master class d'hier ?
Je n'ai pas pu rentrer faute de place, mais j'ai réussi à croiser Lumet, accueilli par Rauger, Toubiana et Costa-Gavras. Je m'attendais à voir un croûlant de 83 ans mais Lumet donne l'impression d'en avoir facilement 20 de moins, super souriant, en jeans et casquette ! Respect.
Je n'ai pas pu rentrer faute de place, mais j'ai réussi à croiser Lumet, accueilli par Rauger, Toubiana et Costa-Gavras. Je m'attendais à voir un croûlant de 83 ans mais Lumet donne l'impression d'en avoir facilement 20 de moins, super souriant, en jeans et casquette ! Respect.
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Raté pour ma part, je craignais la foule... Et puis, paradoxalement, je trouve souvent les discours des cinéastes sur leurs oeuvresMax Schreck a écrit :Un petit compte-rendu de la master class d'hier ?
Je n'ai pas pu rentrer faute de place, mais j'ai réussi à croiser Lumet, accueilli par Rauger, Toubiana et Costa-Gavras. Je m'attendais à voir un croûlant de 83 ans mais Lumet donne l'impression d'en avoir facilement 20 de moins, super souriant, en jeans et casquette ! Respect.
Mais j'y serai ce soir pour de modestes films (de bonne réputation, cela dit : Daniel, et Q & A)...

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Très sympathique en effet, ce Sidney Lumet. La plupart des questions étaient classiques (rapport à NY, confrontation d'un homme seul vis-à-vis de la justice, etc.)... rien de très pertinent.Max Schreck a écrit :Un petit compte-rendu de la master class d'hier ?
Je n'ai pas pu rentrer faute de place, mais j'ai réussi à croiser Lumet, accueilli par Rauger, Toubiana et Costa-Gavras. Je m'attendais à voir un croûlant de 83 ans mais Lumet donne l'impression d'en avoir facilement 20 de moins, super souriant, en jeans et casquette ! Respect.
Néanmoins, le cinéaste est revenu sur le fait qu'il laissait peu la place à l'improvisation et préféré tout réglé lors des répétions, qu'il considère Brando et Hofman parmi les meilleurs acteurs avec lesquels il ait travaillé (mais on s'en doutait)...
A noter une formidable question d'un des deux intervenants sur son rapport au père. Hélas, désamorcée par Lumet lui-même qui pensait n'avoir concentré ses efforts qu'une fois sur la figure du père...
CE QUI EST FAUX... les pères de 12 hommes en colère, dans A bout de course, dans Daniel, Dans l'ombre de Manathan, Equus, Le prince de NY, contre-enquête, et même son dernier film, en attestent. La plupart de ses personnages sont mus par le désir de combler ou comprendre leur père.
Autrement son dernier film est très énergique et plutôt réussi, mais on est loin d'une grande oeuvre. Le film est surtout plombé par un montage navrant cherchant à jouer sur la déconstruction narrative si chère à Hollywood depuis quelques années.





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Petite precision, la question etait : quel acteur considerez vous le plus naturellement doué , et quel autre serait le plus cérébral ? d'où respectivement Brando et Hoffman .Néanmoins, le cinéaste est revenu sur le fait qu'il laissait peu la place à l'improvisation et préféré tout réglé lors des répétions, qu'il considère Brando et Hofman parmi les meilleurs acteurs avec lesquels il ait travaillé (mais on s'en doutait)...
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Tout à fait alors que toute la salle murmurait (espérait ?) "Al Pacino" comme réponsepiano a écrit :Petite precision, la question etait : quel acteur considerez vous le plus naturellement doué , et quel autre serait le plus cérébral ? d'où respectivement Brando et Hoffman .Néanmoins, le cinéaste est revenu sur le fait qu'il laissait peu la place à l'improvisation et préféré tout réglé lors des répétions, qu'il considère Brando et Hofman parmi les meilleurs acteurs avec lesquels il ait travaillé (mais on s'en doutait)...

Mais bon, vu qu'après il a aussi encensé Fonda comme l'acteur de la vérité... je trouvais la question un peu vaine, non ? qu'il les considèrent parmi les meilleurs. Lequel est le plus ceci ou cela... c'est tellement aléatoire et subjectif.





- cinephage
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ed a écrit :et là tu l'as pas trouvé ?cinephage a écrit :Raté pour ma part, je craignais la foule... Et puis, paradoxalement, je trouve souvent les discours des cinéastes sur leurs oeuvres

Pris en plein délit d'auto-effacement, la faute à une erreur de manip, je vais donc conclure ce sur quoi j'avais décidé de revenir, pour éviter le hors-sujet..
Pour en avoir croisé certains, je trouve que bien souvent, les discours des cinéastes sur leur oeuvre sont 'biaisés'. Ils masquent certains éléments essentiels (comme, apparemment, Lumet ici qui nie s'interesser aux relations père-fils, alors qu'il est impossible qu'il aie autant traité ce sujet sans un minimum s'interroger sur ce qu'il en dit), parlent "dans un relatif calcul" (ne pas se brouiller avec un-tel, ou le contraire, souligner tel élément, masquer tel autre) et ne sont pas les meilleurs analystes de leur travail, par manque de recul (ça a été évoqué dans un autre topic). On voit dans les commentaires audio les limites de cet exercice, certes intéressant, mais pas le plus intéressant (je préfère mille fois le discours des exégètes passionnés).
Bref. Pour revenir au sujet, vu hier soir Contre-enquête, formidable polar qui entrelace politique, mafia et police avec une splendide efficacité. Loin d'un effet de suspense, on est plutôt exposé à un systême dont les failles sont nombreuses, peut-être malgré tout le moins pire de tous (un enseignement dont le héros fait les frais, puisque cela implique le deuil de certaines illusions).
Et Daniel, drame humain bouleversant, dont aucun compte-rendu ne saurait rendre la puissance. Le film pourrait former un dyptique avec A bout de course, dont il offrirait le versant dramatique. Disons juste que je l'ai vu en tant que parent, et que le film pose sérieusement la question (parmi d'autres) des conséquences des actes/prises de positions/engagements des parents sur la vie de leurs enfants.
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Et si les réalisateurs parlaient très précisément de leur cinéma, en analysant eux-même les différents thèmes de leurs films, on les prendrait pour de "sales prétentieux" !cinephage a écrit :ed a écrit :et là tu l'as pas trouvé ?![]()
Pris en plein délit d'auto-effacement, la faute à une erreur de manip, je vais donc conclure ce sur quoi j'avais décidé de revenir, pour éviter le hors-sujet..
Pour en avoir croisé certains, je trouve que bien souvent, les discours des cinéastes sur leur oeuvre sont 'biaisés'. Ils masquent certains éléments essentiels (comme, apparemment, Lumet ici qui nie s'interesser aux relations père-fils, alors qu'il est impossible qu'il aie autant traité ce sujet sans un minimum s'interroger sur ce qu'il en dit), parlent "dans un relatif calcul" (ne pas se brouiller avec un-tel, ou le contraire, souligner tel élément, masquer tel autre) et ne sont pas les meilleurs analystes de leur travail, par manque de recul (ça a été évoqué dans un autre topic). On voit dans les commentaires audio les limites de cet exercice, certes intéressant, mais pas le plus intéressant (je préfère mille fois le discours des exégètes passionnés).

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Encore une raison de plus pour eux de faire attention à ce qu'ils disent de leur oeuvre... Un fan qui dit "ce plan est génial", c'est entousiasmant. Que le réalisateur, content de lui-même, dise la même chose, et il parait effectivement prétentieux (sauf s'il parle à son cadreur, chef opérateur ou à son monteur)...Watkinssien a écrit : Et si les réalisateurs parlaient très précisément de leur cinéma, en analysant eux-même les différents thèmes de leurs films, on les prendrait pour de "sales prétentieux" !
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J'ai découvert deux Lumet cet été : le superbe Serpico, dont j'ai trouvé formidable le mélange de réalisme bureaucratique et d'éclairs lyrique disant l'abîme séparant l'idéalisme de Pacino et la vie réelle, et Un après-midi de chien, qui m'a un peu moins plu malgré ses qualités d'agencement, de découpage et d'interprétation (il faut dire que je n'ai jamais été grand amateur de huis-clos).
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Il est fort possible que tu apprécies également, dans ce cas, le verdict, Network, ainsi que Le prince de New York, trois films qui jouent aussi sur ce décalage (Contre-enquête également, mais le film joue aussi la carte du thriller)...Strum a écrit :J'ai découvert deux Lumet cet été : le superbe Serpico, dont j'ai trouvé formidable le mélange de réalisme bureaucratique et d'éclairs lyrique disant l'abîme séparant l'idéalisme de Pacino et la vie réelle
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