Dans beaucoup de films, l'enfance resprésente l'innocence, une innocence perdue. Au coeur des histoires les plus atroces, il arrive souvent qu'on retrouve un enfant perdu, sans repères dans le monde cruel des adultes. Les exemples affluent et nous valent parfois des scènes superbes (je pense à la Dolce Vita sur le moment).
En revanche, chez bon nombre de cinéastes, la figure de l'enfant est autrement plus cynique mais peut-être aussi plus proche de la réalité, souvent trouble.
Prenez Kubrick avec ses lolitas, le petit Danny ou sa tireuse d'élite, ou Peckinpah avec les jeux cruels de Pat Garret et Billy The Kid ou de La Horde Sauvage. Ces deux cinéastes, pour ne citer qu'eux, jouent admirablement de notre réaction première, pour la déformer et nous montrer à quel point, derrière le visage le plus doux du monde, se cache déjà l'horreur la plus profonde. L'insouciance ressemble moins alors à une liberté frivole qu'à la naissance d'une liberté morale. L'enfant veut désespérement être adulte, quitte à adopter ses formes les pernicieuses et les plus perverses; ou plutôt, en éveillant ces sentiments qui le taraudent.
Voyez-vous d'autres enfants de cinéma répondant à cette logique ?
Un enfant, ça trompe énormément.
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