Les Cahiers du Cinéma

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

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Ouf Je Respire
Charles Foster Kane
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Message par Ouf Je Respire »

HarryTuttle a écrit : Ma petite phrase voulais juste dire que le succès populaire n'implique pas la valeur artistique au cinéma.
Le succès critique non plus.

Cette éminente intervention amène une autre profonde réflexion: qu'est ce que la valeur artistique d'un film? Quels critères? Qui est en droit de les dicter? Est-on en droit de donner une objectivité à ces critères sans se placer au dessus du goût des autres?

A mon sens, il y a trois composantes à ne jamais oublier si l'on souhaite donner un critère de valeur pour un film:
1) En aucun cas le succès populaire ou succès critique ne permet de déterminer une valeur, ni quantitative, ni qualitative.
2) un bon critique de cinéma ne peut être critique de cinéma; il ne peut être qu'historien (lien objectif entre contexte et oeuvre) ou spectateur (dès qu'il commence à interpréter, il entre dans l'affect ou le raisonnement propre à son fonctionnement, il réagit donc comme un élément du "peuple"). C'est la même chose pour tout art.
3) Le cinéma n'est pas une science exacte.

Ce qui fait que pour donner une valeur à un film, il faut toujours avoir en tête le fait que le film n'a justement aucune valeur! La notion de valeur met le flux d'intérêt dans le sens "film vers spectateur", que ce dernier soit spectateur critique ou populaire, alors qu'à mon sens le flux d'intérêt "spectateur vers film" amène une notion plus dynamique et qui me convient beaucoup mieux: on tire d'un film ce qu'on y met. Et là, l'artiste a tout pouvoir: c'est le spectateur qui se plie à sa vision.

Tout ça pour dire: "Personne ne peut définir réellement la valeur d'un film: on aime ou on n'aime pas. Point".
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Ouf Je Respire
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Message par Ouf Je Respire »

Ouf je respire la soie a écrit :
HarryTuttle a écrit : Ma petite phrase voulais juste dire que le succès populaire n'implique pas la valeur artistique au cinéma.
Le succès critique non plus.

Cette éminente intervention amène une autre profonde réflexion: qu'est ce que la valeur artistique d'un film? Quels critères? Qui est en droit de les dicter? Est-on en droit de donner une objectivité à ces critères sans se placer au dessus du goût des autres?

A mon sens, il y a trois composantes à ne jamais oublier si l'on souhaite donner un critère de valeur pour un film:
1) En aucun cas le succès populaire ou succès critique ne permet de déterminer une valeur, ni quantitative, ni qualitative.
2) un bon critique de cinéma ne peut être critique de cinéma; il ne peut être qu'historien (lien objectif entre contexte et oeuvre) ou spectateur (dès qu'il commence à interpréter, il entre dans l'affect ou le raisonnement propre à son fonctionnement, il réagit donc comme un élément du "peuple"). C'est la même chose pour tout art.
3) Le cinéma n'est pas une science exacte.

Ce qui fait que pour donner une valeur à un film, il faut toujours avoir en tête le fait que le film n'a justement aucune valeur! La notion de valeur met le flux d'intérêt dans le sens "film vers spectateur", que ce dernier soit spectateur critique ou populaire, alors qu'à mon sens le flux d'intérêt "spectateur vers film" amène une notion plus dynamique et qui me convient beaucoup mieux: on tire d'un film ce qu'on y met. Et là, l'artiste a tout pouvoir: c'est le spectateur qui se plie à sa vision.

Tout ça pour dire: "Personne ne peut définir réellement la valeur d'un film: on aime ou on n'aime pas. Point".
Mais l'inverse marche aussi! :idea:
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paul_mtl
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Message par paul_mtl »

Peter Venkman a écrit :
paul_mtl a écrit :[Je suis d'accord c'est pas tres rigoureux de critiquer un film sans l'avoir vu a part un extrait, les commentaires d'autres amateurs et le precedent film.
Disons que deux posts plus haut, tu affirmais haut et fort qu'il fallait se faire une opinion par soi-même...
J'ai jamais dit qu'il fallait
mais que Je me fiais davantage a mon goût qu'a celui de mon voisin.
Maintenant une journée ne fait que 24h et on a pas necessairement
le temps et ni l'envie de tout voir d'ou l'interet aussi des critiques cinema
pour filtrer un peu.

J'avais vu la tendance récente de ce réalisateur avec ces derniers films
+ un extrait et des commentaires décus de gens qui sont plutôt fan.
A partir de la, j'ai fait mon évaluation qui serait effectivement plus fiable
si je vois le film en entier.
Quand le réalisateur et le scenario m'inspire, je peux le voir même
si les commentaires ne sont pas élogieux surtout pour une comedie
ou l'humour est tres subjectif.
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Jack Griffin
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Message par Jack Griffin »

tu pourrais arrêter de faire des retours à la ligne paul?
Bob Harris

Message par Bob Harris »

Jack Griffin a écrit :tu pourrais arrêter de faire des retours à la ligne paul?
C'est pas de sa faute si son ordinateur a un système québécois.
paul_mtl
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Message par paul_mtl »

Jack Griffin a écrit :tu pourrais arrêter de faire des retours à la ligne paul?
:lol:
Ok mais pour les accents j'ai un clavier americain alors merci d'avance pour votre tolerance.
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Jack Griffin
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Message par Jack Griffin »

Je ne connais pas le système quebecquois...Mea culpa
JamesCicero
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Message par JamesCicero »

S'il fallait apprécier une revue de critiques de cinéma par le nombre de critiques passés ensuite à la réalisation de films, alors nul doute que Les Cahiers l'emporteraient de très loin à ma connaissance sur toute autre revue de cinéma existante ou ayant existé (aucune comparaison en ce sens avec Positif en tout cas).

Sans être le moins du monde un aficionado de ladite revue, et même si j'ai un petit faible pour la plume d'esthète d'André Bazin, dont je partage par ailleurs très médiocrement les goûts cinématographiques en général, je pense que cette réussite plutôt extraordinaire de critiques devenus des artistes à part entière peut s'expliquer en partie par la haute conception qu'ils se faisaient de la notion d'AUTEUR au cinéma, ce qui n'allait guère de soi en leur temps.

Cette notion d'auteur, qui à ma connaissance devient de moins en moins compréhensible de nos jours (incompréhension qui n'est hélas pas propre au cinéma, mais à l'art en général) jusqu'à avoir tout à fait perdu de sa légitimité, de sa force de conviction, fut en tout cas illustrée de la meilleure des façons par nos critiques d'alors qui se faisaient "une certaine idée du cinéma". Si à l'époque des pères fondateurs de la revue, ceux qu'on a appelé les Jeunes Turcs, très férus de cinéma américain (pour l'essentiel) ont insisté sur la mise en scène par rapport au scénario-roi ou à toute autre activité cinématographique annexe - cependant plus que nécessaire pour la réalisation finale du produit film - c'est qu'ils ont vu de préférence dans le metteur en scène et en lui seul le vrai créateur du film et non pas seulement un élément associé parmi d'autres, comme le seraient par exemple le chef opérateur, le cameraman, le scénariste et même les ... incontournables acteurs du film. Il y a du chef d'orchestre symphonique dans cette conception si particulière et si aristocratique de ce qu'est un auteur de cinéma, mais un chef d'orchestre qui écrirait lui-même évidemment sa propre partition musicale. On comprend pourquoi - au grand dam d'André Bazin lui-même - que Hitchcock fut pour nos jeunes artistes (à l'époque) "la grammaire vivante du cinéma" pour reprendre un mot de JL Godard à propos de ce cinéaste, qui dans les années 50 passait encore pour un bon artisan, sans plus.
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Message par paul_mtl »

JamesCicero a écrit :S'il fallait apprécier une revue de critiques de cinéma par le nombre de critiques passés ensuite à la réalisation de films, alors nul doute que Les Cahiers l'emporteraient de très loin à ma connaissance sur toute autre revue de cinéma existante ou ayant existé (aucune comparaison en ce sens avec Positif en tout cas).
Peux tu nous citer la liste pour apprecier la qualité aussi et pas uniquement la quantité ?

Ca me rappelle un argument équivalent pour les Grandes Ecoles d'ingenieurs en France.
1. Elles selectionnent plus les eleves candidats du fait de leur prestige (justifié ou non)
2. un reseau d'anciens eleves se crée et s'il est large ca devient tres utile pour leur carriere.

Tout ca vu de l'exterieur car j'ai fait l'université (Paris 6) :wink:
HarryTuttle
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Message par HarryTuttle »

Critiques contributeurs des Cahiers devenus cinéastes:

(Robert Bresson, Jean Cocteau, Alexandre Astruc) inspirateurs à l'origine des Cahiers publiés dans Objectif 49.

Grand réalisateurs:

Eric Rohmer
Jacques Rivette
Jean-Luc Godard
Claude Chabrol
François Truffaut
Chris Marker
André Téchiné
Léos Carax
Olivier Assayas
Pascal Bonitzer
Jean Douchet
Jean-Louis Comolli
Luc Moullet

et aussi (moins productifs)

Christophe Honoré
Thierry Jousse
Serge Le Peron
Danièle Dubroux
Marc Chevrie
Jacques Doniol-Valcroze
Michel Chion
Yan Lardeau
Alain Philippon
Nicolas Saada
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Message par HarryTuttle »

Ouf j'offre mon corps a écrit :"Personne ne peut définir réellement la valeur d'un film: on aime ou on n'aime pas. Point".
Elle est jolie la critique! "T'aimes? Non, et toi t'aimes? Bof... on est d'accord" Ca paie bien comme boulot ça? lol

Tu pars du principe que "l'évaluation du travail d'artiste est impossible"... c'est un débat purement abstrait. Si on donne notre avis sur les films, on part du principe que la critique peut exister! Le problème n'est pas de s'interroger sur la pertinence de juger les films... (sinon on en parle plus du tout) Reste à savoir comment avoir un jugement valable sur le cinéma.
C'est ça la vraie question.
Maintenant que les critiques ne soient pas d'accords et qu'ils défendent un cinéma différent c'est tout à fait normal et enrichie la débat critique pour les lecteurs.
Tout comme les réalisateurs suivent des chemins différents pour faire du cinéma pas commes les autres. Certains croient au réalisme, d'autres à l'expressionisme, d'autres encore à l'abstraction... alors c'est évident que la critique se divise.
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Message par paul_mtl »

HarryTuttle a écrit :Critiques contributeurs des Cahiers devenus cinéastes:

Grand réalisateurs:

Eric Rohmer
Jacques Rivette
Jean-Luc Godard
Claude Chabrol
François Truffaut
5 Grand réalisateurs de film de fiction c'est effectivement tres bien.

Sinon Claude Chabrol a réalisé son 1er film en 1958 et
il collabore depuis 1986 aux Cahiers du cinéma.
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Message par Arca1943 »

JamesCicero a écrit :Si à l'époque des pères fondateurs de la revue, ceux qu'on a appelé les Jeunes Turcs, très férus de cinéma américain (pour l'essentiel) ont insisté sur la mise en scène par rapport au scénario-roi ou à toute autre activité cinématographique annexe - cependant plus que nécessaire pour la réalisation finale du produit film - c'est qu'ils ont vu de préférence dans le metteur en scène et en lui seul le vrai créateur du film et non pas seulement un élément associé parmi d'autres, comme le seraient par exemple le chef opérateur, le cameraman, le scénariste et même les ... incontournables acteurs du film. Il y a du chef d'orchestre symphonique dans cette conception si particulière et si aristocratique de ce qu'est un auteur de cinéma, mais un chef d'orchestre qui écrirait lui-même évidemment sa propre partition musicale.
J'y vois pour ma part une transposition au cinéma du rôle de Grand Écrivain, qui reste le "modèle" suprême de l'artiste pour cette génération marquée par le primat du littéraire.
« Les films d'une seule couleur ne sont pas bons. » - Dino Risi, entertainer
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Message par Ouf Je Respire »

HarryTuttle a écrit :
Ouf j'offre mon corps a écrit :"Personne ne peut définir réellement la valeur d'un film: on aime ou on n'aime pas. Point".
Elle est jolie la critique! "T'aimes? Non, et toi t'aimes? Bof... on est d'accord" Ca paie bien comme boulot ça? lol

Tu pars du principe que "l'évaluation du travail d'artiste est impossible"... c'est un débat purement abstrait. Si on donne notre avis sur les films, on part du principe que la critique peut exister! Le problème n'est pas de s'interroger sur la pertinence de juger les films... (sinon on en parle plus du tout) Reste à savoir comment avoir un jugement valable sur le cinéma.
C'est ça la vraie question.
Maintenant que les critiques ne soient pas d'accords et qu'ils défendent un cinéma différent c'est tout à fait normal et enrichie la débat critique pour les lecteurs.
Tout comme les réalisateurs suivent des chemins différents pour faire du cinéma pas commes les autres. Certains croient au réalisme, d'autres à l'expressionisme, d'autres encore à l'abstraction... alors c'est évident que la critique se divise.
Harry Tuttle, je suis pipeaulogue. :wink:
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Message par HarryTuttle »

paul_mtl a écrit :Sinon Claude Chabrol a réalisé son 1er film en 1958 et
il collabore depuis 1986 aux Cahiers du cinéma.
"il participe à l'aventure des Cahiers du cinéma de 1952 à 1957"
Il fait partie du groupe de fondation ;)

Tu ne retiens que 5 grands cinéastes de la liste????

Mais bon le but c'était de dire que ces critiques était capable de faire le travail qu'il critiquaient. En faire une carrière admirable ça c'est le talent, ça n'a rien à voir avec leur passé de critique.

J'aimerais plus souvent voir les critiques s'essayer à FAIRE du cinéma quand on les entends crier si fort sur des films laborieux. Ca rend humble d'être soumis à la critique à son tour ;)
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