http://www.dvdclassik.com/Critiques/dvd ... femmes.htmWall of Voodoo Fan a écrit :Se permettete parliamo di Donne / Parlons Femmes (1964), le premier film d'Ettore Scola en tant que réalisateur est disponible en dvd zone 2 français (V.O. et V.F., sous-titres français et anglais). Un film à sketches moins corrosifs que "Les Monstres". Si on écoute (un peu, juste un peu) la V.F., on se rend compte que Vittorio Gassman est doublé par Michel Roux ! Le choc qui rend sourd !Cosmo Vitelli a écrit :En plus des films cités je rajoute Scola Parlons femmes
La Comédie italienne
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Re: La comédie à l'italienne !!
"la carrière d'une femme de chambre" était intéressante aussi à défaut d'être sa meilleure comédie (quel joyeux cabotinage là dedans !! )bogart a écrit :Je commence donc par un des maîtres, je cite :
Dino Risi
La Marche sur Rome (1962)
Le Fanfaron (1962)
Les Monstres (1963)
Rapt à l'italienne (1972)
Parfum de femme (1975)
Les nouveaux monstres (1978)
CHEFS d'OEUVRES ABSOLUS !!! (le second étant encore plus délirant que le 1er) - à quand des éditions Z2 ????? j'ai du mal à comprendre un tel retard...Marco Ferreri
La Grande bouffe (1973)
Touche pas à la femme blanche (1974)
je rajouterai aussi l'extraordinaire "Lit conjugal" avec Marina Vlady et Ugo Tognazzi !! formidable satire sur le mariage et la religion...
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Re: La comédie à l'italienne !!
En lisant ton post, je me suis souvenu du film "Le Mari de la femme à barbe (Marco Ferreri) avec Annie Girardot et Ugo Tognazzi. On retrouve dans ce film toute la verse satirique du réalisateur.christian a écrit :"la carrière d'une femme de chambre" était intéressante aussi à défaut d'être sa meilleure comédie (quel joyeux cabotinage là dedans !! )bogart a écrit :Je commence donc par un des maîtres, je cite :
Dino Risi
La Marche sur Rome (1962)
Le Fanfaron (1962)
Les Monstres (1963)
Rapt à l'italienne (1972)
Parfum de femme (1975)
Les nouveaux monstres (1978)
CHEFS d'OEUVRES ABSOLUS !!! (le second étant encore plus délirant que le 1er) - à quand des éditions Z2 ????? j'ai du mal à comprendre un tel retard...Marco Ferreri
La Grande bouffe (1973)
Touche pas à la femme blanche (1974)
je rajouterai aussi l'extraordinaire "Lit conjugal" avec Marina Vlady et Ugo Tognazzi !! formidable satire sur le mariage et la religion...
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Re: La comédie à l'italienne !!
« Pourquoi fais-tu ce petit cinéma ? »
- question de Michelangelo Antonioni à Dino Risi, en 1961
Neuf ans plus tôt, à Cannes, en 1966, un des plus prodigieux films comiques de l'histoire du cinéma, L'Armée Brancaleone de Monicelli - où le même Vittorio Gassman explose littéralement dans une performance de paillasse étourdissante - était hué unanimement par l'exquis "public" du festival après avoir fracassé des records de fréquentation au box-office italien. La voie était fermée.
Mais permettez que je cède la parole à Fruttero et Lucentini, qui connaissent le sujet bien mieux que moi.
Dans un article, «Années de plomb et années de plumes», paru dans La Stampa et repris dans La Prédominance du crétin, Fruttero et Lucentini rendent hommage à leurs amis Age et Scarpelli qui, à titre de scénaristes du Pigeon (1958), furent parmi les inventeurs de ce nouveau genre comique passé à la postérité sous le nom de comédie à l'italienne.
L'article est écrit pendant le Festival de Venise, en septembre 1981, quand le film Années de plomb de Margarethe Von Trotta remporte le Lion d'Or. Et Fruttero et Lucentini se demandent...
« ...si par exemple, cette année, à Venise, Le Pigeon avait été en compétition, est-ce qu'on lui aurait donné le Lion?
Furio Scarpelli qui, avec Age, écrivit le scénario de ce joyau et qui est assis avec nous sur la plage déserte, élude en souriant nos provocations. L'hypothèse ne peut se présenter. On ne peut refaire Le Pigeon. (*)»
Et plus loin, les auteurs décrivent la genèse du genre, à la fin des années 50 :
« Dans cette ambiance, à la fois jungle et vivier, dans le désordre, dans le tintamarre, dans l'improvisation, dans un creuset d'effronterie et d'irrévérence, dans la spontanéité et le hasard les plus grands, naquit le cinéma comique italien, le plus vaste phénomène de créativité et de génie collectif que notre culture ait produit depuis la commedia dell'arte et l'opéra bouffe.
Personne ne s'en rendit compte, évidemment. Les intellectuels de l'époque, le sourcil froncé, déjà, par l'engagement et le 2 novembre, cherchaient plutôt la truffe «national-populaire» du côté, par exemple, de Luchino Visconti, duc exquis et engagé. Personne ne comprit rien, comme d'habitude. »
Et Furio Scarpelli confie à ses amis :
« Nous-mêmes, nous nous sentions à une distance astronomique du «vrai» cinéma. Des fourmis sur la marche la plus basse de l'escalier de marbre. Nous cuisinions nos farces, nos bouffonneries, nous construisions nos personnages déments, nos folles extrapolations, en pêchant cependant toujours dans ce que nous voyions autour de nous, inconscients, inspirés. Nous riions, nous nous amusions, que pouvait-on demander de plus? C'étaient des années de plumes. Il nous semblait normal que les critiques, les intellectuels, les hérauts des chefs-d'oeuvre nous regardent de haut en bas, ignorent notre travail. »
Et nous arrivons au milieu des années 70. Fruttero et Lucentini reprennent :
« Il y eut un bref réveil, voilà quelques années. Après avoir déposé leurs trompettes, les hérauts regardaient autour d'eux, perplexes. Comment ça? Le cinéma italien ne savait plus rire? Où étaient parties l'ironie, la satire, l'insouciance, la bonne humeur? Tout à coup, ces qualités négligeables devinrent importantes, indispensables. Et alors, en avant la musique ! allons-y avec les rétrospectives et les récupérations ! Il suffit que vingt ou trente ans se soient écoulés pour qu'on daigne lever son chapeau devant un lazzi antique, une facétie tirée d'un champ de fouille. »
Et voilà : la «réhabilitation» [sic!!] de la comédie à l'italienne par «les critiques, les intellectuels, les hérauts des chefs-d'oeuvre» n'est survenue qu'après ce bref réveil : quand le genre était mourant et que sa dimension comique occupait désormais une place plus acceptable, c'est-à-dire plus réduite. Leurs collègues italiens ayant enfin daigné lever leur imprimatur, nos chics amis de Cannes pouvaient désormais faire de même. Ce n'est pas que Parfum de femme soit moins un sommet de la comédie à l'italienne que L'Armée Brancaleone; mais, parce que la trajectoire de ce serial tragicomique se caractérise dans sa phase terminale par une place de plus en plus grande accordée à la dimension tragique alors que le rire s'en va fade out, il était alors plus facile de faire passer ce serial satirique populaire pour du cinéma d'auteur (**), condition sine qua non pour coller à la doxa.
Quelle doxa? Eh bien, comme le notait fort justement le grand comique Vittorio Gassman : « Il y a toujours eu un soupçon vis-à-vis de ce qui est divertissant : attention, danger, ce qui est divertissant appartient à un genre inférieur. C'est une grave erreur, une erreur antique de notre culture officielle. » (Cité par Jean A. Gili, La Comédie italienne, Veyrier, 1983).
Alors, au lieu de dire que la comédie à l'italienne, genre qui atteint son apogée dans la première moitié des années 60, a pu être exportée grâce au Festival de Cannes à partir de 1975, il me semble plus juste de dire que la plus puissante explosion comique du cinéma parlant a vu, pendant quinze années cruciales, son exportation bloquée par le goulôt d'étranglement des festivals - des lieux où l'on n'entendait pas à rire - et pour cette raison reste, pour une large part, méconnue et invisible.
Arca1943
(*) : Depuis que Fruttero et Lucentini ont écrit cet article, deux remakes du Pigeon ont été réalisés : Crackers, une catastrophe signée Louis Malle, qui était bien trop "grand auteur" pour réussir ce genre de film; et Welcome to Collinwood, qui a été, à mon immense plaisir, un échec total. En effet, on ne peut refaire Le Pigeon ! On ne peut que se procurer la très belle édition DVD chez Studio Canal...
(**) : « Il y a les films d'auteur et les films d'équipe. Moi, je fais des films d'équipe. » - Dino Risi (Du livre Dino Risi, maître de la comédie italienne, que je ne retrouve pas dans mon fourbi). Ou bien Ettore Scola, à l'époque où il était encore un spécialiste du genre (qu'il abandonne après Affreux, sales et méchants) : « Pour dénigrer un film, les critiques disent qu'il fait trop de concessions au public. Je ne comprends pas ce langage. Je dis qu'un film doit faire le minimum de concessions aux critiques et le maximum de concessions au public. » (Cité par Tassone, Aldo. Le cinéma italien parle, Edilig, 1982).
- question de Michelangelo Antonioni à Dino Risi, en 1961
...en 1975, c'est-à-dire quinze à vingt ans trop tard. Mais bon sang, qu'est-ce qu'il leur fallait pour que la voie soit enfin ouverte !?! En 1975, le prodigieux serial était déjà dans sa phase crépusculaire - dont Parfum de femme constitue un prenant sommet - et l'industrie du cinéma italien, dont la comédie à l'italienne a constitué longtemps la colonne vertébrale financière, était déjà au bord de la grande crise qui allait la balayer.bogart a écrit :La comédie à l'italienne a mis un certain temps à s'exporter avec succès en France et cela se fit, entre autres, par le festival de Cannes en 75 lors de la présentation du film de Dino Risi "Parfum de femme* " interprété prodigieusement par Vittorio Gassman.
La voie était ouverte et permit à de nombreux réalisateurs italiens de nous faire découvrir leurs films...
Neuf ans plus tôt, à Cannes, en 1966, un des plus prodigieux films comiques de l'histoire du cinéma, L'Armée Brancaleone de Monicelli - où le même Vittorio Gassman explose littéralement dans une performance de paillasse étourdissante - était hué unanimement par l'exquis "public" du festival après avoir fracassé des records de fréquentation au box-office italien. La voie était fermée.
Mais permettez que je cède la parole à Fruttero et Lucentini, qui connaissent le sujet bien mieux que moi.
Dans un article, «Années de plomb et années de plumes», paru dans La Stampa et repris dans La Prédominance du crétin, Fruttero et Lucentini rendent hommage à leurs amis Age et Scarpelli qui, à titre de scénaristes du Pigeon (1958), furent parmi les inventeurs de ce nouveau genre comique passé à la postérité sous le nom de comédie à l'italienne.
L'article est écrit pendant le Festival de Venise, en septembre 1981, quand le film Années de plomb de Margarethe Von Trotta remporte le Lion d'Or. Et Fruttero et Lucentini se demandent...
« ...si par exemple, cette année, à Venise, Le Pigeon avait été en compétition, est-ce qu'on lui aurait donné le Lion?
Furio Scarpelli qui, avec Age, écrivit le scénario de ce joyau et qui est assis avec nous sur la plage déserte, élude en souriant nos provocations. L'hypothèse ne peut se présenter. On ne peut refaire Le Pigeon. (*)»
Et plus loin, les auteurs décrivent la genèse du genre, à la fin des années 50 :
« Dans cette ambiance, à la fois jungle et vivier, dans le désordre, dans le tintamarre, dans l'improvisation, dans un creuset d'effronterie et d'irrévérence, dans la spontanéité et le hasard les plus grands, naquit le cinéma comique italien, le plus vaste phénomène de créativité et de génie collectif que notre culture ait produit depuis la commedia dell'arte et l'opéra bouffe.
Personne ne s'en rendit compte, évidemment. Les intellectuels de l'époque, le sourcil froncé, déjà, par l'engagement et le 2 novembre, cherchaient plutôt la truffe «national-populaire» du côté, par exemple, de Luchino Visconti, duc exquis et engagé. Personne ne comprit rien, comme d'habitude. »
Et Furio Scarpelli confie à ses amis :
« Nous-mêmes, nous nous sentions à une distance astronomique du «vrai» cinéma. Des fourmis sur la marche la plus basse de l'escalier de marbre. Nous cuisinions nos farces, nos bouffonneries, nous construisions nos personnages déments, nos folles extrapolations, en pêchant cependant toujours dans ce que nous voyions autour de nous, inconscients, inspirés. Nous riions, nous nous amusions, que pouvait-on demander de plus? C'étaient des années de plumes. Il nous semblait normal que les critiques, les intellectuels, les hérauts des chefs-d'oeuvre nous regardent de haut en bas, ignorent notre travail. »
Et nous arrivons au milieu des années 70. Fruttero et Lucentini reprennent :
« Il y eut un bref réveil, voilà quelques années. Après avoir déposé leurs trompettes, les hérauts regardaient autour d'eux, perplexes. Comment ça? Le cinéma italien ne savait plus rire? Où étaient parties l'ironie, la satire, l'insouciance, la bonne humeur? Tout à coup, ces qualités négligeables devinrent importantes, indispensables. Et alors, en avant la musique ! allons-y avec les rétrospectives et les récupérations ! Il suffit que vingt ou trente ans se soient écoulés pour qu'on daigne lever son chapeau devant un lazzi antique, une facétie tirée d'un champ de fouille. »
Et voilà : la «réhabilitation» [sic!!] de la comédie à l'italienne par «les critiques, les intellectuels, les hérauts des chefs-d'oeuvre» n'est survenue qu'après ce bref réveil : quand le genre était mourant et que sa dimension comique occupait désormais une place plus acceptable, c'est-à-dire plus réduite. Leurs collègues italiens ayant enfin daigné lever leur imprimatur, nos chics amis de Cannes pouvaient désormais faire de même. Ce n'est pas que Parfum de femme soit moins un sommet de la comédie à l'italienne que L'Armée Brancaleone; mais, parce que la trajectoire de ce serial tragicomique se caractérise dans sa phase terminale par une place de plus en plus grande accordée à la dimension tragique alors que le rire s'en va fade out, il était alors plus facile de faire passer ce serial satirique populaire pour du cinéma d'auteur (**), condition sine qua non pour coller à la doxa.
Quelle doxa? Eh bien, comme le notait fort justement le grand comique Vittorio Gassman : « Il y a toujours eu un soupçon vis-à-vis de ce qui est divertissant : attention, danger, ce qui est divertissant appartient à un genre inférieur. C'est une grave erreur, une erreur antique de notre culture officielle. » (Cité par Jean A. Gili, La Comédie italienne, Veyrier, 1983).
Alors, au lieu de dire que la comédie à l'italienne, genre qui atteint son apogée dans la première moitié des années 60, a pu être exportée grâce au Festival de Cannes à partir de 1975, il me semble plus juste de dire que la plus puissante explosion comique du cinéma parlant a vu, pendant quinze années cruciales, son exportation bloquée par le goulôt d'étranglement des festivals - des lieux où l'on n'entendait pas à rire - et pour cette raison reste, pour une large part, méconnue et invisible.
Arca1943
(*) : Depuis que Fruttero et Lucentini ont écrit cet article, deux remakes du Pigeon ont été réalisés : Crackers, une catastrophe signée Louis Malle, qui était bien trop "grand auteur" pour réussir ce genre de film; et Welcome to Collinwood, qui a été, à mon immense plaisir, un échec total. En effet, on ne peut refaire Le Pigeon ! On ne peut que se procurer la très belle édition DVD chez Studio Canal...
(**) : « Il y a les films d'auteur et les films d'équipe. Moi, je fais des films d'équipe. » - Dino Risi (Du livre Dino Risi, maître de la comédie italienne, que je ne retrouve pas dans mon fourbi). Ou bien Ettore Scola, à l'époque où il était encore un spécialiste du genre (qu'il abandonne après Affreux, sales et méchants) : « Pour dénigrer un film, les critiques disent qu'il fait trop de concessions au public. Je ne comprends pas ce langage. Je dis qu'un film doit faire le minimum de concessions aux critiques et le maximum de concessions au public. » (Cité par Tassone, Aldo. Le cinéma italien parle, Edilig, 1982).
« Les films d'une seule couleur ne sont pas bons. » - Dino Risi, entertainer
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Ouf ! Voici ma liste !
J’ai tout tenté pour la réduire à seulement 50 titres, mais peine perdue… Je me suis permis la fantaisie d’ajouter deux films de réalisateurs français qui ont su jouer le jeu (co-prod oblige). À noter que je me suis scrupuleusement limité à la comédie à l’italienne proprement dite : donc, le cinéma comique italien de « premier souffle » (comme disaient Age et Scarpelli) avec Macario, Totò, Rascel, les frères De Filippo et Sordi «première manière» sera pour une autre fois; de même que les nuovi comici (« nouveaux comiques ») qui surgissent au début des années 80. À noter aussi ce détail cher à mon cœur : un ultime sursaut du genre en 1989-91, après une décennie de médiocrité. Quant à l’ordre chronologique, eh bien… Ces films sont comme le bon vin.
1958-60
I Soliti ignoti / Le Pigeon de Mario Monicelli avec Gassman, Mastroianni, Totò
Audace colpo dei soliti ignoti / Hold-up à la milanaise de Nanni Loy avec Gassman, Manfredi
L’Impiegato / L’Employé de Gianni Puccini avec Manfredi
La Grande guerra / La Grande guerre de Mario Monicelli avec Sordi et Gassman
Il Mattatore / L’Homme aux cent visages de Dino Risi avec Gassman
Il Vigile / Le Vigile de Luigi Zampa avec Sordi
Tutti a casa / La Grande pagaille de Luigi Comencini avec Sordi
1961-62
Una vita difficile / Une Vie difficile de Dino Risi avec Sordi
Il federale / Le Fédéral de Luciano Salce avec Tognazzi
Divorzio all’italiana / Divorce à l’italienne de Pietro Germi avec Mastroianni
Anni ruggenti / Années rugissantes de Luigi Zampa avec Manfredi
Che gioia vivere ! / Quelle joie de vivre ! de René Clément avec Alain Delon
A caballo della tigre / À cheval sur le tigre de Luigi Comencini avec Manfredi
La Marcia su Roma / La Marche sur Rome de Dino Risi avec Gassman et Tognazzi
Mafioso ! / L’Homme de la Mafia d’Alberto Lattuada avec Sordi
La Voglia matta / Elle est terrible de Luciano Salce avec Tognazzi
Il Commissario / Le Commissaire de Luigi Comencini avec Sordi
Il sorpasso / Le Fanfaron de Dino Risi avec Gassman et Trintignant
1963-65
I compagni / Les Camarades de Mario Monicelli avec Mastroianni
I mostri / Les Monstres de Dino Risi avec Gassman et Tognazzi
Sedotta e abandonata / Séduite et abandonnée de Pietro Germi avec Stefania Sandrelli
L’Ape regina / Le Lit conjugal de Marco Ferreri avec Tognazzi
Se Permettete parliamo di donne / Parlons femmes de Ettore Scola avec Gassman
Questa volta parliamo di uomini / Maintenant, parlons des hommes de Lina Wertmüller avec Manfredi
La ragazza del bersagliere / La Fiancée du soldat d’Alessandro Blasetti avec d’excellents inconnus
1966-70
L’Armata Brancaleone / L’Armée Brancaleone de Mario Monicelli avec Gassman
Made in Italy / À l’italienne ! de Nanni Loy
L’Arcidiavolo / Belphegor le magnifique de Ettore Scola avec Gassman
Operazione San Gennaro / Opération San Gennaro de Dino Risi avec Manfredi et Totò
Il medico della mutua / Le Médecin de la mutuelle de Luigi Zampa avec Sordi
Serafino / Serafino ou l’amour aux champs de Pietro Germi avec Adriano Celentano
Drama della gelosia / Drame de la jalousie de Ettore Scola avec Mastroianni, Vitti et Giannini
Brancaleone alle crociate / Brancaleone aux croisades de Mario Monicelli avec Gassman
Contestazione generale / Contestation générale de Luigi Zampa avec Sordi, Manfredi et Gassman
1971-72
Vengo a prendere il caffè da noi / Venez prendre le café chez nous d’Alberto Lattuada avec Tognazzi
Detenuto in attesa di giudizio / Détenu en attente de jugement de Nanni Loy avec Sordi
In nome del popolo italiano / Au nom du peuple italien de Dino Risi avec Gassman et Tognazzi
Per gracia ricevuta / Miracle à l’italienne de et avec Nino Manfredi
La più bella serra della mia vita / La Plus belle soirée de ma vie de Ettore Scola avec Sordi
Lo Scopone scientifico / L’Argent de la vieille de Luigi Comencini avec Sordi
Il merlo mascio / Ma femme est un violon de Pasquale Festa Campanile avec Laura Antonelli
Alfredo, Alfredo de Pietro Germi avec Dustin Hoffman
1973-75
Film d'amore e d'anarchia, ovvero 'stamattina alle 10 in via dei Fiori nella nota casa di tolleranza / Film d’amour et d’anarchie de Lina Wertmüller avec Giannini
Pane e cioccolata / Pain et chocolat de Franco Brusati avec Manfredi
Profumo di donna / Parfum de femme de Dino Risi avec Gassman
C’eravamo tanto amati / Nous nous sommes tant aimés de Ettore Scola avec Manfredi et Gassman
Amici miei / Mes chers amis de Pietro Germi et Mario Monicelli avec Tognazzi et Noiret
1976-80
Brutti, sporchi e cattivi / Affreux, sales et méchants de Ettore Scola avec Manfredi
Un borghese piccolo piccolo / Un Bourgeois tout petit petit de Mario Monicelli avec Sordi
In nome del Papa Re / Au nom du Pape Roi de Luigi Magni avec Manfredi
I nuovi mostri / Les Nouveaux monstres de Monicelli, Risi et Scola avec Gassman, Sordi et Tognazzi
Il Testimonio / Le Témoin de Jean-Pierre Mocky avec Sordi et Noiret
Primo amore / Dernier amour de Dino Risi avec Tognazzi
Il Ladrone / Le Larron de Pasquale Festa Campanile avec Enrico Montesano
L’ingorgo / Le Grand embouteillage de Luigi Comencini avec Sordi
Café express de Nanni Loy avec Manfredi
1989-91
Lo zio indegno / L’Oncle indigne de Franco Brusati avec Gassman et Giannini
Buon Natale, buon anno / Joyeux Noël, bonne année de Luigi Comencini avec Michel Serrault et Virna Lisi
Parenti serpenti / Parents serpents de Mario Monicelli avec d’excellents inconnus
Tolgo il disturbo / Valse d’amour de Dino Risi avec Gassman
Et voilà : c'est déjà tout !
Bien sûr, il me faut tout ça sur DVD pour demain matin au plus tard.
J’ai tout tenté pour la réduire à seulement 50 titres, mais peine perdue… Je me suis permis la fantaisie d’ajouter deux films de réalisateurs français qui ont su jouer le jeu (co-prod oblige). À noter que je me suis scrupuleusement limité à la comédie à l’italienne proprement dite : donc, le cinéma comique italien de « premier souffle » (comme disaient Age et Scarpelli) avec Macario, Totò, Rascel, les frères De Filippo et Sordi «première manière» sera pour une autre fois; de même que les nuovi comici (« nouveaux comiques ») qui surgissent au début des années 80. À noter aussi ce détail cher à mon cœur : un ultime sursaut du genre en 1989-91, après une décennie de médiocrité. Quant à l’ordre chronologique, eh bien… Ces films sont comme le bon vin.
1958-60
I Soliti ignoti / Le Pigeon de Mario Monicelli avec Gassman, Mastroianni, Totò
Audace colpo dei soliti ignoti / Hold-up à la milanaise de Nanni Loy avec Gassman, Manfredi
L’Impiegato / L’Employé de Gianni Puccini avec Manfredi
La Grande guerra / La Grande guerre de Mario Monicelli avec Sordi et Gassman
Il Mattatore / L’Homme aux cent visages de Dino Risi avec Gassman
Il Vigile / Le Vigile de Luigi Zampa avec Sordi
Tutti a casa / La Grande pagaille de Luigi Comencini avec Sordi
1961-62
Una vita difficile / Une Vie difficile de Dino Risi avec Sordi
Il federale / Le Fédéral de Luciano Salce avec Tognazzi
Divorzio all’italiana / Divorce à l’italienne de Pietro Germi avec Mastroianni
Anni ruggenti / Années rugissantes de Luigi Zampa avec Manfredi
Che gioia vivere ! / Quelle joie de vivre ! de René Clément avec Alain Delon
A caballo della tigre / À cheval sur le tigre de Luigi Comencini avec Manfredi
La Marcia su Roma / La Marche sur Rome de Dino Risi avec Gassman et Tognazzi
Mafioso ! / L’Homme de la Mafia d’Alberto Lattuada avec Sordi
La Voglia matta / Elle est terrible de Luciano Salce avec Tognazzi
Il Commissario / Le Commissaire de Luigi Comencini avec Sordi
Il sorpasso / Le Fanfaron de Dino Risi avec Gassman et Trintignant
1963-65
I compagni / Les Camarades de Mario Monicelli avec Mastroianni
I mostri / Les Monstres de Dino Risi avec Gassman et Tognazzi
Sedotta e abandonata / Séduite et abandonnée de Pietro Germi avec Stefania Sandrelli
L’Ape regina / Le Lit conjugal de Marco Ferreri avec Tognazzi
Se Permettete parliamo di donne / Parlons femmes de Ettore Scola avec Gassman
Questa volta parliamo di uomini / Maintenant, parlons des hommes de Lina Wertmüller avec Manfredi
La ragazza del bersagliere / La Fiancée du soldat d’Alessandro Blasetti avec d’excellents inconnus
1966-70
L’Armata Brancaleone / L’Armée Brancaleone de Mario Monicelli avec Gassman
Made in Italy / À l’italienne ! de Nanni Loy
L’Arcidiavolo / Belphegor le magnifique de Ettore Scola avec Gassman
Operazione San Gennaro / Opération San Gennaro de Dino Risi avec Manfredi et Totò
Il medico della mutua / Le Médecin de la mutuelle de Luigi Zampa avec Sordi
Serafino / Serafino ou l’amour aux champs de Pietro Germi avec Adriano Celentano
Drama della gelosia / Drame de la jalousie de Ettore Scola avec Mastroianni, Vitti et Giannini
Brancaleone alle crociate / Brancaleone aux croisades de Mario Monicelli avec Gassman
Contestazione generale / Contestation générale de Luigi Zampa avec Sordi, Manfredi et Gassman
1971-72
Vengo a prendere il caffè da noi / Venez prendre le café chez nous d’Alberto Lattuada avec Tognazzi
Detenuto in attesa di giudizio / Détenu en attente de jugement de Nanni Loy avec Sordi
In nome del popolo italiano / Au nom du peuple italien de Dino Risi avec Gassman et Tognazzi
Per gracia ricevuta / Miracle à l’italienne de et avec Nino Manfredi
La più bella serra della mia vita / La Plus belle soirée de ma vie de Ettore Scola avec Sordi
Lo Scopone scientifico / L’Argent de la vieille de Luigi Comencini avec Sordi
Il merlo mascio / Ma femme est un violon de Pasquale Festa Campanile avec Laura Antonelli
Alfredo, Alfredo de Pietro Germi avec Dustin Hoffman
1973-75
Film d'amore e d'anarchia, ovvero 'stamattina alle 10 in via dei Fiori nella nota casa di tolleranza / Film d’amour et d’anarchie de Lina Wertmüller avec Giannini
Pane e cioccolata / Pain et chocolat de Franco Brusati avec Manfredi
Profumo di donna / Parfum de femme de Dino Risi avec Gassman
C’eravamo tanto amati / Nous nous sommes tant aimés de Ettore Scola avec Manfredi et Gassman
Amici miei / Mes chers amis de Pietro Germi et Mario Monicelli avec Tognazzi et Noiret
1976-80
Brutti, sporchi e cattivi / Affreux, sales et méchants de Ettore Scola avec Manfredi
Un borghese piccolo piccolo / Un Bourgeois tout petit petit de Mario Monicelli avec Sordi
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Il Testimonio / Le Témoin de Jean-Pierre Mocky avec Sordi et Noiret
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1989-91
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Buon Natale, buon anno / Joyeux Noël, bonne année de Luigi Comencini avec Michel Serrault et Virna Lisi
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Et voilà : c'est déjà tout !
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Selon moi, il s'agit de La Famille d'Ettore Scola avec Vittorio Gassman (1986).Lt John Dunbar a écrit :je profite de la présence de spécialistes du cinéma italien pour demander le titre d'un film dont l'histoire se déroule dans un appartement romain pendant 50 ou 60 ans et ou vit, grandis et vieillis une famille italienne ?
vous connaissez ?
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C'est "La famille" de Ettore Scola. Pas mal du tout.
Sinon, ma comédie italienne préférée de tous les temps est un des premiers films de Ferreri, tourné comem son premier "El Pisito" en Espagne et en espagnol. C'est l'extraordinaire "El Cochecito" (la petite voiture). Le film, comme El Pisito existait en VHS dans les Films de ma vie. L'une de mes plus grosses attentes en DVD. Un bijou.
Sinon, ma comédie italienne préférée de tous les temps est un des premiers films de Ferreri, tourné comem son premier "El Pisito" en Espagne et en espagnol. C'est l'extraordinaire "El Cochecito" (la petite voiture). Le film, comme El Pisito existait en VHS dans les Films de ma vie. L'une de mes plus grosses attentes en DVD. Un bijou.
Vous voulez maroufler ? Je suis votre homme...
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- Machino
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Re: La comédie à l'italienne !!
Un enorme MERCI à Arca de la part du seul Italien du forum (à ma connaissance...).Arca1943 a écrit :« Pourquoi fais-tu ce petit cinéma ? »
- question de Michelangelo Antonioni à Dino Risi, en 1961
...en 1975, c'est-à-dire quinze à vingt ans trop tard. Mais bon sang, qu'est-ce qu'il leur fallait pour que la voie soit enfin ouverte !?! En 1975, le prodigieux serial était déjà dans sa phase crépusculaire - dont Parfum de femme constitue un prenant sommet - et l'industrie du cinéma italien, dont la comédie à l'italienne a constitué longtemps la colonne vertébrale financière, était déjà au bord de la grande crise qui allait la balayer.bogart a écrit :La comédie à l'italienne a mis un certain temps à s'exporter avec succès en France et cela se fit, entre autres, par le festival de Cannes en 75 lors de la présentation du film de Dino Risi "Parfum de femme* " interprété prodigieusement par Vittorio Gassman.
La voie était ouverte et permit à de nombreux réalisateurs italiens de nous faire découvrir leurs films...
Neuf ans plus tôt, à Cannes, en 1966, un des plus prodigieux films comiques de l'histoire du cinéma, L'Armée Brancaleone de Monicelli - où le même Vittorio Gassman explose littéralement dans une performance de paillasse étourdissante - était hué unanimement par l'exquis "public" du festival après avoir fracassé des records de fréquentation au box-office italien. La voie était fermée.
Mais permettez que je cède la parole à Fruttero et Lucentini, qui connaissent le sujet bien mieux que moi.
Dans un article, «Années de plomb et années de plumes», paru dans La Stampa et repris dans La Prédominance du crétin, Fruttero et Lucentini rendent hommage à leurs amis Age et Scarpelli qui, à titre de scénaristes du Pigeon (1958), furent parmi les inventeurs de ce nouveau genre comique passé à la postérité sous le nom de comédie à l'italienne.
L'article est écrit pendant le Festival de Venise, en septembre 1981, quand le film Années de plomb de Margarethe Von Trotta remporte le Lion d'Or. Et Fruttero et Lucentini se demandent...
« ...si par exemple, cette année, à Venise, Le Pigeon avait été en compétition, est-ce qu'on lui aurait donné le Lion?
Furio Scarpelli qui, avec Age, écrivit le scénario de ce joyau et qui est assis avec nous sur la plage déserte, élude en souriant nos provocations. L'hypothèse ne peut se présenter. On ne peut refaire Le Pigeon. (*)»
Et plus loin, les auteurs décrivent la genèse du genre, à la fin des années 50 :
« Dans cette ambiance, à la fois jungle et vivier, dans le désordre, dans le tintamarre, dans l'improvisation, dans un creuset d'effronterie et d'irrévérence, dans la spontanéité et le hasard les plus grands, naquit le cinéma comique italien, le plus vaste phénomène de créativité et de génie collectif que notre culture ait produit depuis la commedia dell'arte et l'opéra bouffe.
Personne ne s'en rendit compte, évidemment. Les intellectuels de l'époque, le sourcil froncé, déjà, par l'engagement et le 2 novembre, cherchaient plutôt la truffe «national-populaire» du côté, par exemple, de Luchino Visconti, duc exquis et engagé. Personne ne comprit rien, comme d'habitude. »
Et Furio Scarpelli confie à ses amis :
« Nous-mêmes, nous nous sentions à une distance astronomique du «vrai» cinéma. Des fourmis sur la marche la plus basse de l'escalier de marbre. Nous cuisinions nos farces, nos bouffonneries, nous construisions nos personnages déments, nos folles extrapolations, en pêchant cependant toujours dans ce que nous voyions autour de nous, inconscients, inspirés. Nous riions, nous nous amusions, que pouvait-on demander de plus? C'étaient des années de plumes. Il nous semblait normal que les critiques, les intellectuels, les hérauts des chefs-d'oeuvre nous regardent de haut en bas, ignorent notre travail. »
Et nous arrivons au milieu des années 70. Fruttero et Lucentini reprennent :
« Il y eut un bref réveil, voilà quelques années. Après avoir déposé leurs trompettes, les hérauts regardaient autour d'eux, perplexes. Comment ça? Le cinéma italien ne savait plus rire? Où étaient parties l'ironie, la satire, l'insouciance, la bonne humeur? Tout à coup, ces qualités négligeables devinrent importantes, indispensables. Et alors, en avant la musique ! allons-y avec les rétrospectives et les récupérations ! Il suffit que vingt ou trente ans se soient écoulés pour qu'on daigne lever son chapeau devant un lazzi antique, une facétie tirée d'un champ de fouille. »
Et voilà : la «réhabilitation» [sic!!] de la comédie à l'italienne par «les critiques, les intellectuels, les hérauts des chefs-d'oeuvre» n'est survenue qu'après ce bref réveil : quand le genre était mourant et que sa dimension comique occupait désormais une place plus acceptable, c'est-à-dire plus réduite. Leurs collègues italiens ayant enfin daigné lever leur imprimatur, nos chics amis de Cannes pouvaient désormais faire de même. Ce n'est pas que Parfum de femme soit moins un sommet de la comédie à l'italienne que L'Armée Brancaleone; mais, parce que la trajectoire de ce serial tragicomique se caractérise dans sa phase terminale par une place de plus en plus grande accordée à la dimension tragique alors que le rire s'en va fade out, il était alors plus facile de faire passer ce serial satirique populaire pour du cinéma d'auteur (**), condition sine qua non pour coller à la doxa.
Quelle doxa? Eh bien, comme le notait fort justement le grand comique Vittorio Gassman : « Il y a toujours eu un soupçon vis-à-vis de ce qui est divertissant : attention, danger, ce qui est divertissant appartient à un genre inférieur. C'est une grave erreur, une erreur antique de notre culture officielle. » (Cité par Jean A. Gili, La Comédie italienne, Veyrier, 1983).
Alors, au lieu de dire que la comédie à l'italienne, genre qui atteint son apogée dans la première moitié des années 60, a pu être exportée grâce au Festival de Cannes à partir de 1975, il me semble plus juste de dire que la plus puissante explosion comique du cinéma parlant a vu, pendant quinze années cruciales, son exportation bloquée par le goulôt d'étranglement des festivals - des lieux où l'on n'entendait pas à rire - et pour cette raison reste, pour une large part, méconnue et invisible.
Arca1943
(*) : Depuis que Fruttero et Lucentini ont écrit cet article, deux remakes du Pigeon ont été réalisés : Crackers, une catastrophe signée Louis Malle, qui était bien trop "grand auteur" pour réussir ce genre de film; et Welcome to Collinwood, qui a été, à mon immense plaisir, un échec total. En effet, on ne peut refaire Le Pigeon ! On ne peut que se procurer la très belle édition DVD chez Studio Canal...
(**) : « Il y a les films d'auteur et les films d'équipe. Moi, je fais des films d'équipe. » - Dino Risi (Du livre Dino Risi, maître de la comédie italienne, que je ne retrouve pas dans mon fourbi). Ou bien Ettore Scola, à l'époque où il était encore un spécialiste du genre (qu'il abandonne après Affreux, sales et méchants) : « Pour dénigrer un film, les critiques disent qu'il fait trop de concessions au public. Je ne comprends pas ce langage. Je dis qu'un film doit faire le minimum de concessions aux critiques et le maximum de concessions au public. » (Cité par Tassone, Aldo. Le cinéma italien parle, Edilig, 1982).
Une excellente analyse.
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Re: La comédie à l'italienne !!
Non, non, il y a une Italienne aussiCC Baxter a écrit :Un enorme MERCI à Arca de la part du seul Italien du forum (à ma connaissance...).
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- Belle, si j'étais un homme, sans doute je ferais les choses que vous me dites. Mais les pauvres bêtes qui veulent prouver leur amour ne savent que se coucher par terre et mourir.
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Re: La comédie à l'italienne !!
Eh bien... salut Holly!Holly Golightly a écrit :Non, non, il y a une Italienne aussiCC Baxter a écrit :Un enorme MERCI à Arca de la part du seul Italien du forum (à ma connaissance...).
O meglio, ciao Holly: questa è la prova che non bazzico abbastanza il forum.
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merci pour ta réponse.Arca1943 a écrit :Selon moi, il s'agit de La Famille d'Ettore Scola avec Vittorio Gassman (1986).Lt John Dunbar a écrit :je profite de la présence de spécialistes du cinéma italien pour demander le titre d'un film dont l'histoire se déroule dans un appartement romain pendant 50 ou 60 ans et ou vit, grandis et vieillis une famille italienne ?
vous connaissez ?
J'imprime tout ce post, j'adore le cinéma italien.
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Re: La comédie à l'italienne !!
Justement le festival de Cannes de 75 a rattrapé son erreur de 66 en donnant le grand prix d'interprétation à Vittorio Gassman, ce qui fut un tremplin formidable pour la carrière en salles du film (plus de six cent mille entrées en exclusivité parisienne)Arca1943 a écrit :« Pourquoi fais-tu ce petit cinéma ? »
- question de Michelangelo Antonioni à Dino Risi, en 1961
...en 1975, c'est-à-dire quinze à vingt ans trop tard. Mais bon sang, qu'est-ce qu'il leur fallait pour que la voie soit enfin ouverte !?! En 1975, le prodigieux serial était déjà dans sa phase crépusculaire - dont Parfum de femme constitue un prenant sommet - et l'industrie du cinéma italien, dont la comédie à l'italienne a constitué longtemps la colonne vertébrale financière, était déjà au bord de la grande crise qui allait la balayer.bogart a écrit :La comédie à l'italienne a mis un certain temps à s'exporter avec succès en France et cela se fit, entre autres, par le festival de Cannes en 75 lors de la présentation du film de Dino Risi "Parfum de femme* " interprété prodigieusement par Vittorio Gassman.
La voie était ouverte et permit à de nombreux réalisateurs italiens de nous faire découvrir leurs films...
Neuf ans plus tôt, à Cannes, en 1966, un des plus prodigieux films comiques de l'histoire du cinéma, L'Armée Brancaleone de Monicelli - où le même Vittorio Gassman explose littéralement dans une performance de paillasse étourdissante - était hué unanimement par l'exquis "public" du festival après avoir fracassé des records de fréquentation au box-office italien. La voie était fermée.
Alors, au lieu de dire que la comédie à l'italienne, genre qui atteint son apogée dans la première moitié des années 60, a pu être exportée grâce au Festival de Cannes à partir de 1975, il me semble plus juste de dire que la plus puissante explosion comique du cinéma parlant a vu, pendant quinze années cruciales, son exportation bloquée par le goulôt d'étranglement des festivals - des lieux où l'on n'entendait pas à rire - et pour cette raison reste, pour une large part, méconnue et invisible.
Arca1943
C'est ainsi que d'autres distributeurs se sont intéressés à ce cinéma comique italien dont les plus beaux fleurons ont été tournés à l'aube des années 60.
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