Entré au panthéon cinématographique pour ses fameux Fantômas, l'inégalable André Hunebelle s'était déjà frotté à la comédie policière le temps d'une trilogie anthologique au tournant des années cinquante. Je veux parler de ce sommet du cinoche du samedi soir imaginé par un Michel Audiard fourbissant ses premières armes. Et quelles armes!, jugez-en aux titres:
Mission à Tanger (bof...),
Méfiez-vous des blondes (déjà plus accrocheur) et
Massacre en dentelles (

).
Des aventures fleurant bon l'exotisme de pacotille, l'érotisme très chaste de jolies pépées court vétues (Martine Carol ou l'égérie argentine blonde oxygénée du cinéma populaire d'alors, Tilda Thamar) et le gangstérisme indolent (M. Dubois dans Méfiez-vous

), traversées comme un somnanbule par le Cary Grant belge, j'ai nommé Raymond Rouleau en reporter séducteur et buveur impénitent, inévitablement flanqué d'un photographe excité et gaffeur répondant au doux sobriquet de P'tit Louis (Lajarrige).
Hunebelle est manifestement un disciple premingerien de la mise en scène invisible (

) et les production values sont plutôt minimalistes et interchangeables (un yacht, une cave de bouge, une salle

de rédaction) mais tout cela participe du charme de la série B à la française.
Et la présence d'un Noël Roquevert plus caractériel que jamais en commissaire qui ne comprend rien à rien ou d'une charmante Anne Vernon en fliquette insolente achèvent de me rendre l'entreprise pluôt sympathique. Modérément mais tout de même. D'autres amateurs? Non? Tant pis, demain
Whisky, Cigarettes et petites pépée avec Annie Cordy
