Notez les films naphtalinés (février 2005)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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noar13
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Message par noar13 »

Sergius Karamzin a écrit :Parce que personne ne cite le film comme faisant partie de la collection alors que c'en est la pièce maîtresse. Parfois j'ai l'impression de venir interrompre des discussions sur un cinéma bis en y collant un classique.
ouvre les yeux ;) je demande un avis dessus
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Sergius Karamzin
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Message par Sergius Karamzin »

Je n'ai par encore revu le dvd. Pour le film, c'est le plus personnel de Clouzot, très distinct du reste de sa filmographie. Un film très troublant sur la domination sexuelle, plus mentale que physique. Et un terrain d'expérimentations visuelles en référence directe à l'art cinétique des 60's. Avec une sorte de trip final assez proche de celui de 2001, et les deux films sortent la même année.
Pour moi autant une claque visuelle qu'un film dérangeant et qui provoque des troubles durables (je le dis, je me suis senti plusieurs fois en empathie totale avec l'héroïne soumise, alors que dans la vie cela ne m'effleure jamais et ce n'est pas mon truc).
Vous voulez maroufler ? Je suis votre homme...
bruce randylan
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Message par bruce randylan »

Sergius Karamzin a écrit :Je n'ai par encore revu le dvd. Pour le film, c'est le plus personnel de Clouzot, très distinct du reste de sa filmographie. Un film très troublant sur la domination sexuelle, plus mentale que physique. Et un terrain d'expérimentations visuelles en référence directe à l'art cinétique des 60's. Avec une sorte de trip final assez proche de celui de 2001, et les deux films sortent la même année.
Pour moi autant une claque visuelle qu'un film dérangeant et qui provoque des troubles durables (je le dis, je me suis senti plusieurs fois en empathie totale avec l'héroïne soumise, alors que dans la vie cela ne m'effleure jamais et ce n'est pas mon truc).
Déjà que j'avais envie de l'acheter....

The circle mariage de Ernst Lubitsch ( titre autrement mieux que celui français et misogygne : les comédiennes )
Trois hommes, deux femmes et beaucoup de possibilités.
Lubitsch orchestre avec génie ( Montage, direction d'acteur, rythme, humanité et émotion sans sensibilité exacerbée ) ces chassé-croisés et quiproquos ne negligeant jamais l'humanité derrière l'humour ( ou l'inverse : une légéreté derrière la douleur ) en resserrant son intrigue sur ses 5 personnages principaux tout plus juste les un que les autres, avec une préférence pour le mari cocu et pour le collègue du Franz.
Ces 85 minutes ( et non 143 comme l'indique la jaquette du DVD Arte ) se savourent d'autant que Lubtisch ne force jamais le trait, ni ne tombe dans la farce théatre de boulevard comme on pouvait s'y attendre.
La fin qui me paraissait un peu facile au début me semble avec du recul comme une provocation dans sa volonté de refuser les condamnations morale.

Et tout ça sans oublier la naissance de la Lubtsch Touch ( science du détail, synecdoque, ellipse... ) pour un film séminal donc.




La malédiction des pharaons de Terence Fisher
Le film a quand même pris un certain coup de vieux. La faute revient surtout à un scénario qui ne propose pas grand chose de vraiment original d'autant qu'il choisit la facilité avec des réactions assez absurdes et incrompréhensibles des personnages. La mise en scène aussi a l'air de patiner un peu dans les ( trop nombreuses ) scènes d'expositions mais qui fournit quelques séquences assez soignées visuellement ( même si ma copie VHS devait manquer de couleurs ).
Comme souvent, on se rattrape avec les acteurs où même sous son maquillage, le Christopher L. a un regard fascinant. Et puis la joute verbale entre Cushing et l'egyptien a une politesse exquise des plus réussis.
A voir avec un brin de nostagie pour apprécier la chose.
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
Gentleman Jim
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Message par Gentleman Jim »

bruce randylan a écrit :
The circle mariage de Ernst Lubitsch ( titre autrement mieux que celui français et misogygne : les comédiennes )
Trois hommes, deux femmes et beaucoup de possibilités.
Lubitsch orchestre avec génie ( Montage, direction d'acteur, rythme, humanité et émotion sans sensibilité exacerbée ) ces chassé-croisés et quiproquos ne negligeant jamais l'humanité derrière l'humour ( ou l'inverse : une légéreté derrière la douleur ) en resserrant son intrigue sur ses 5 personnages principaux tout plus juste les un que les autres, avec une préférence pour le mari cocu et pour le collègue du Franz.
Ces 85 minutes ( et non 143 comme l'indique la jaquette du DVD Arte ) se savourent d'autant que Lubtisch ne force jamais le trait, ni ne tombe dans la farce théatre de boulevard comme on pouvait s'y attendre.
La fin qui me paraissait un peu facile au début me semble avec du recul comme une provocation dans sa volonté de refuser les condamnations morale.

Et tout ça sans oublier la naissance de la Lubtsch Touch ( science du détail, synecdoque, ellipse... ) pour un film séminal donc.
Un exemple de la Lubitsch Touch dans ce film, c'est le formidable geste de l'amant médecin qui tenant la main de la jeune fille par amour, et surpris par son mari, retourne la situation en lui prenant le pouls.
Johnny Doe
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Message par Johnny Doe »

L'Inconnu du Nord-Express

D'abord un peu déçu de constater que je connaissais déjà un peu l'intrigue (alors que j'immaginais y entrer vierge d'idée), la faute à Balance maman hors du train de De Vito :lol:, j'ai quand même pris beaucoup de plaisir à suivre l'intrigue. C'est Hitch donc l'intrigue est bien écrite et efficace (Patricia Highsmith pour le roman de base et Raymond Chandler à l'adaptation, y a pire), le noir et blanc très beau et la mise en scène séduisante et parfois impressionnante. A l'image de la première séquence des pieds, superbe introduction, du meurtre de Miriam (hallucinant !), de certains plans, du combat final, de certaines scènes mise en parallèles avec un talent inouïe pour le suspense (match de Tennis + briquet au fond d'un égout :lol:). Le casting est sympa, on retrouve le sympathique Fairley Granger de Rope qui remplis bien sa fonction. Mais il y a surtout Robert Walker en salaud énigmatique un brin pervers. Si son évolution est parfois un peu lourde (à l'image du trauma) il est le plus souvent parfait, offrant de sacrés bonnes scènes (tout le début, la discussion sur le meurtre pendant la réception). Bref un très bon moment de ciné.
- Errm. Do you want to put another meeting in?
- Any point?
- May as well. Errm. And then when nothing comes in, just phone you up and cancel it.
Alex Blackwell
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Message par Alex Blackwell »

Ouais, l'Inconnu du nord express c'est 8)
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Night of the hunter forever


Caramba, encore raté.
bruce randylan
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Message par bruce randylan »

Gentleman Jim a écrit : Un exemple de la Lubitsch Touch dans ce film, c'est le formidable geste de l'amant médecin qui tenant la main de la jeune fille par amour, et surpris par son mari, retourne la situation en lui prenant le pouls.
Merci, j'ai les vu les Bonus DVD :wink:
Mais je préfère le gros plans des tasses repoussées ( aussi dans les bonus )
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bruce randylan
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Message par bruce randylan »

Parce qu'on ne peut pas voir tout les jours des films comme Une tragédie américaine

La Chasse au Gang de André de Toth ( mon 1er )
Excellent polar fauché qui comme souvent utilise l'économie comme inspiration formel.
Approche documentaire, éclairage brutal ( des blanc écrasant ou des nuits étouffantes ), , secheresse de la mise en scène, script solide ( malgré un conclusion pas assez pessimiste à mon gout ), psychologies ambigus ( Sterling Hayden est plus terrifiant que les criminels ) servi par des acteurs ( et des gueules ) accordé à l'ensemble.
Bref une ambiance tendue comme un arc Otique.

Encore mieux
Le roi de coeur de Phillipe De Broca.
Il y a comme ça des films dont on attend rien et qui nous donnent tout.
A commencer par le coeur. Celui là a tapé dans le mille avec une générosité qui m'a mis a nu comme si ce film n'avait été fait que pour moi.
l'histoire, une des plus belles paraboles qui m'ai été donné de voir ( et qui a du taper la rétine de Miyazaki ) offre une telle richesse qu'il est impossible d'en faire le tour en une vision. Ce genre de film qui nous donne toujours plus à comprendre ( sur soi, sur le monde ) selon son état d'esprit.
En tout cas, comment ne pas être boulversé par ce poème mélancolique qui démontre que l'aliennation et l'abnégation sont bien les derniers rempart contre la folie humaine et que l'absurde est le dernier rempart contre la betise.
Un roi de coeur qui accompagnera le mien à chaque que je chercherai l'évasion au travers d'une fenêtre.
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Message par Alcatel »

bruce randylan a écrit :Bref une ambiance tendue comme un arc Otique.
:roll:

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Message par kim »

bruce randylan a écrit :Parce qu'on ne peut pas voir tout les jours des films comme Une tragédie américaine


Encore mieux
Le roi de coeur de Phillipe De Broca.
Il y a comme ça des films dont on attend rien et qui nous donnent tout.
A commencer par le coeur. Celui là a tapé dans le mille avec une générosité qui m'a mis a nu comme si ce film n'avait été fait que pour moi.
l'histoire, une des plus belles paraboles qui m'ai été donné de voir ( et qui a du taper la rétine de Miyazaki ) offre une telle richesse qu'il est impossible d'en faire le tour en une vision. Ce genre de film qui nous donne toujours plus à comprendre ( sur soi, sur le monde ) selon son état d'esprit.
En tout cas, comment ne pas être boulversé par ce poème mélancolique qui démontre que l'aliennation et l'abnégation sont bien les derniers rempart contre la folie humaine et que l'absurde est le dernier rempart contre la betise.
Un roi de coeur qui accompagnera le mien à chaque que je chercherai l'évasion au travers d'une fenêtre.

Après une telle plaidoirie, tu m'a sérieusement donné envie de découvrir ce fameux "roi de coeur"! :)
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Message par vic »

Rockatansky a écrit : je n'ai vu que Les décimales du futur, qui possède un coté Avengers trés sympa.
Aha, c'est noté, il faut que j'aille voir ça de plus près... :D
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Gros coup de coeur

For me and my Gal de Busby Berkeley

Si je m'attendais à ça ! Je pensais me retrouver devant une gentille comédie musicale avec intrigue minimaliste à quiproquos. C'est en fait à la fois un très bel et touchant hommage au music-hall et un mélodrame de guerre qui pourtant débute avec une vitalité débordante. Rarement Judy Garland aura été si belle et si enjouée. Pour sa première apparition à l'écran, on peut dire que Gene Kelly possède immédiatement une forte présence et son entrain est communicatif.

Et puis, après quelques numéros musicaux tous plus réussis les uns que les autres (dont la chanson-titre), le film passe en douceur à la comédie romantique puis au drame de guerre (ici la première guerre mondiale) avec les proches enrôlés, les morts et l'aide psychologique aux soldats par l'intermédiaire du théâtre des armées. C'est évidemment un film de propagande tourné en 1942 pour redonner espoir aux soldats US et aux civils.

Sur tous les plans le film fonctionne à merveille grâce à la perfection des équipes techniques MGM (musique, photo, décors...), à l'immense talent que je découvre (après Take me out to the Ballgame) de Busby Berkeley à la mise en scène (Quelle vigueur...) mais surtout grâce à trois acteurs formidables : Gene Kelly, l'excellent George Murphy (je l'ai rarement vu aussi bon) et évidemment Judy Garland qui nous fait verser notre larme à plusieurs reprises. On a du mal à imaginer qu'elle n'était pas amoureuse de Gene Kelly dans la réalité tellement leur couple est convaincant.

De nombreuses séquences émouvantes au possible (de tristesse ou de joie) comme le départ du frère à la guerre, la découverte de l'amour respectif que se portent nos deux 'héros' et le final euphorisant.

Magnifique ! (Hormis la chanson de Martha Eggerth et les 3 minutes guerrières un peu toc)

Et encore une superbe découverte dans ce coffret Judy Garland par ce très beau DVD Warner

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Fatalitas
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Message par Fatalitas »

allechante ta critique, Jeremy :)
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Fatalitas a écrit :allechante ta critique, Jeremy :)
Je reconnais que ça pourra paraître à certains un poil larmoyant et conventionnel, mais moi je suis client quand ce sont des gens de talent qui sont devant et derrière la caméra.

Un point négatif quand même, la séquence guerrière et SPOILER le geste héroïque et réparateur de Gene Kelly FIN qui fait vraiment toc mais ça ne dure que 3 minutes.
Alcatel
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Message par Alcatel »

Voyage en Italie de Roberto Rosselini...

Chef d'oeuvre du réalisme romantique. :D
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