vivian a écrit :...un film terriblement d'actualité contrairement à ce qu'écrit Gaston.
Je ne crois pas avoir écrit "plus d'actualité" nulle part, bien au contraire, je voulais juste dire que ce film me semble aujourd'hui relativement neutre et sage quant à la forme (à quelques gros plans d'enfants en pleurs près), dans une époque ou les actus TV ou les films de Moore ou autres sont bien plus excessifs ou crus. Pontecorvo aurait pu sans peine et sans travestir la réalité aller bien plus loin dans le réalisme...
Pour le fond, le film est intemporel et sera toujours d'actualité tant qu'il y aura des hommes qui luttent hélas pour une cause que chacun estime juste, pour rester politiquement correct
Clear Eyes, Full Hearts Can't Lose !
« S’il est vrai que l’art commercial risque toujours de finir prostituée, il n’est pas moins vrai que l’art non commercial risque toujours de finir vieille fille ».
Erwin Panofsky
Pour les retardataires la rediff est à 0h15
Mon magnéto est prét
Clear Eyes, Full Hearts Can't Lose !
« S’il est vrai que l’art commercial risque toujours de finir prostituée, il n’est pas moins vrai que l’art non commercial risque toujours de finir vieille fille ».
Erwin Panofsky
Sans prendre parti, le réalisateur montre le début d'une sale guerre, attentats, exécutions, tortures et, donc l'issue sera l'indépendance de L'Algérie.
Il est triste de constater que de nos jours, les hommes luttent encore pour leur indépendance...
même ma petite soeur l'a regardé en entier !
Rien que ça prouve que ce film courageux, humble, poignant et sincère mérite emplement sa haute réputation
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
Beaucoup aimé. Très bien interprété, avec un superbe score, une mise en scène donnant un vrai souffle épique à son récit mais aussi certains passages donnant une impression de plongée documentaire dans l'Algérie de son temps. J'ai par contre été agaçé par l'usage de musique dramatique lors de scènes d'attentat qui n'avaient pas besoin de ce surcroit de pathos pour etre ressenties dans toute leur horreur. Et il y a certes bien plus manichéen, bien moins subtil qu'un tel film mais je ne le qualifierai pas d'objectif. Certes, chaque camp est montré avec ses motivations et n'est pas idéalisé. Mais le film donne aux terroristes un droit aux dilemmes humanistes (doit-on ou non tuer un enfant?) auquel leurs adversaires n'ont pas droit. Et sa structure narrative donne le sentiment de présenter le terrorisme contre des innocents comme un moyen de déclencher un soulèvement populaire, de faire progresser une cause indépendantiste. Bien sur, ce type de position était défendue par beaucoup d'intellectuels de gauche à l'époque. Mais ce type d'ambiguité du film a plus de mal à passer désormais. En tout cas, hors les scènes d'attentats, le film n'est pas manipulateur ce qui permet de garder son regard critique en fin de projection, de ne pas faire obstacle à la réflexion sur des thémes brulants d'actualité.
Découvert récemment et franchement j'ai bien aimé, l'aspect n&b reforce le côté docu et c'est très bien joué. En plus ça m'a appris beaucoup de choses sur la guerre d'Algérie.
hier j'ai pris une grosse claque avec ce film qui va resté longtemps gravé dans ma mémoire.
beau texte de tom peeping
vivian a écrit : d'ailleurs on ne peut s'empecher de penser au conflit israelo-palestinien en voyant le film. non ?
c'et evident ce qui rend le film d'autant d'actualité
d'ailleurs je sais plus si c'est le producteur qui dit ça dans les bonus qu'il faut faire attention car le film peut être "instrumentalisé"
je suis un peu partagé par rapport à la musique qui est splendide en elle même mais est ce que ça n'entre pas en contradiction avec le coté realiste du film. Par rapport à Vic vega j'ai vu tous les bonus et le réalisateur (attends l'interview du realisateur est sans son -bug- ouf il y a des sous titres) note qu'il a utilisé la même musique après l'attentat contre des algeriens et celle des français. Une manière de bien faire comprendre quelque soit le coté ça reste des humains.
2 autres choses m'ont frappés: le vieux type qui déambule dans la rue et qui est accusé par tous d'être un terroriste (paranoia de la guerre) et le commentaire d'un militaire "on s'est bien entendu ensemble pendant 130 ans je vois pas pourquoi ça ne continuerait pas"
Avec la Bataille d'Alger, Gillo Pontecorvo réussissait l'impossible. Livrer un compte-rendu d'une objectivité rare sur des faits réels encore sujets à controverse et problématiques pour de nombreux dirigeants français. Car tout le génie du réalisateur est d'avoir opté pour une approche quasi-documentaire (je dis bien quasi car il y a tout de même un travail cinématographique non négligeable, jusque dans la musique qui accompagne et souligne certaines séquences) et en traitant chaque partie sans émettre de jugement.
Car Pontecorvo a compris que les terroristes des uns sont les résistants des autres et que chaque camp mérite une représentation morale similaire. Il n'y a ici ni héros, ni monstre. Mais des hommes qui s'acquittent de tâches, parfois nobles, mais bien souvent monstrueuses. Des attentats dans des lieux paisibles, des mises à morts préférées à la honte de l'arrestation, des attaques lâches ou dans des rapports de force inégaux. La succession d'événements dramatiques est, sur la durée, terrifiante, nauséeuse.
Mais Pontecorvo maintient le cap et ne tombe jamais dans le piège du manichéisme ou de la victimisation facile. Il fait appelle à toute l'intelligence du spectateur pour que ce dernier se pose lui-même en juge moral d'une histoire dont les cicatrices ne sont toujours pas toutes refermées. On en vient alors à se poser la question de l'utilité de ces différents actes (terroristes, de torture et autres) qui ont finalement menés à ce point d'orgue que fût l'indépendance de l'Algérie en 1962. Un questionnement qui reste d'actualité, puisque, sur un sujet différent, le Zero Dark Thirty de Kathryn Bigelow se pose des interrogations plus ou moins similaires.
La Bataille d'Alger, s'il est déjà un grand film sur le seul plan cinématographique, de par sa réalisation exemplaire, son montage et son travail de reconstitution, est aussi un film nécessaire, pour les questions toujours actuelles et problématiques qu'il pose. On peut donc décemment parler de film indispensable, car dépassant le seul cadre du 7ème art.
"I said no food. I didn't say there was nothing to eat."