phylute a écrit :Down by Law est mon coup de coeur de Jarmush. (...) Depuis ce sublime travelling du début, "I Scream for an Ice cream", et tant d'autres choses restent gravées à jamais.
Exactement mon cher ! Mon meilleur Jarmush et l'un de mes films fétiches, surprenant dès le début et constammant jouissif par son audace tranquille et ce génial trio d'acteurs (n'oublions pas John Lurie !).
Il trainaît sur mon HDD depuis que je l'avais dl après ma vision du génial Coffee and Cigarettes. Si les 10 premières minutes que j'avais vu, un peu fatigué il y a un bail, ne m'avais pas emballé sur le coup, c'est parce qu'il suffisait d'attendre 5-10 minutes de plus pour qu'enfin on s'impregne totalement de cette ambiance et de ce style. J'ai eu les mêmes sensations que devant Cofee... c'est à dire l'impression d'avoir à faire à un film brillant, drôle, merveilleusement écrit et joué. Les personnages, comme les acteurs, se complètent totalement, c'est drôlissime (majestueux Begnini) et parfois magnifiquement tendre (la scène de danse). Très très beau film.
Je vais continuer mon cycle Jarmush du coup
- Errm. Do you want to put another meeting in?
- Any point?
- May as well. Errm. And then when nothing comes in, just phone you up and cancel it.
Il trainaît sur mon HDD depuis que je l'avais dl après ma vision du génial Coffee and Cigarettes. Si les 10 premières minutes que j'avais vu, un peu fatigué il y a un bail, ne m'avais pas emballé sur le coup, c'est parce qu'il suffisait d'attendre 5-10 minutes de plus pour qu'enfin on s'impregne totalement de cette ambiance et de ce style. J'ai eu les mêmes sensations que devant Cofee... c'est à dire l'impression d'avoir à faire à un film brillant, drôle, merveilleusement écrit et joué. Les personnages, comme les acteurs, se complètent totalement, c'est drôlissime (majestueux Begnini) et parfois magnifiquement tendre (la scène de danse). Très très beau film.
Je vais continuer mon cycle Jarmush du coup
J'aime beaucoup Stranger than paradise et Permanent vacation, je suis plus dubitatif devant des films comme Night on earth et Dead man, mais j'ai adoré Ghost Dog. Le projet Coffe and cigarettes ne pas emballé je ne suis donc pas allé le voir.
Clear Eyes, Full Hearts Can't Lose !
« S’il est vrai que l’art commercial risque toujours de finir prostituée, il n’est pas moins vrai que l’art non commercial risque toujours de finir vieille fille ».
Erwin Panofsky
Rockatansky a écrit :
J'aime beaucoup Stranger than paradise et Permanent vacation, je suis plus dubitatif devant des films comme Night on earth et Dead man, mais j'ai adoré Ghost Dog. Le projet Coffe and cigarettes ne pas emballé je ne suis donc pas allé le voir.
Pour Coffee and Cigarettes je suis crois que je dois être un des seuls à avoir été conquis à 100%. Une pure merveille dont j'attend le DVD avec énormément d'impatience.
J'ai lancé Stranger Than Paradise Tu n'as pas vu Mystery Train ? (Dead Man essayé 2 fois en vf, endormis les 2 fois )
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Rockatansky a écrit :
J'aime beaucoup Stranger than paradise et Permanent vacation, je suis plus dubitatif devant des films comme Night on earth et Dead man, mais j'ai adoré Ghost Dog. Le projet Coffe and cigarettes ne pas emballé je ne suis donc pas allé le voir.
Pour Coffee and Cigarettes je suis crois que je dois être un des seuls à avoir été conquis à 100%. Une pure merveille dont j'attend le DVD avec énormément d'impatience.
J'ai lancé Stranger Than Paradise Tu n'as pas vu Mystery Train ? (Dead Man essayé 2 fois en vf, endormis les 2 fois )
Non je n'ai vu que des morceaux de Mystery Train, ça avait l'air assez fascinant.
Clear Eyes, Full Hearts Can't Lose !
« S’il est vrai que l’art commercial risque toujours de finir prostituée, il n’est pas moins vrai que l’art non commercial risque toujours de finir vieille fille ».
Erwin Panofsky
Un film à sketch basé sur une même idée la même idée : quelques part dans le monde, la nuit, un chauffeur de taxi prend un ou des passagers.
J'ai beaucoup aimé, si ça reste un peu inégal (forcément) c'est souvent drôle et tout à fait brillant. Mon sketch préferé : New York. Hilarant par ses 2 personnages à la bonne humeur communicative. Très joli premier sketch, même si j'ai eu un peu de mal avec Winona au début. Le sketch à Paris est assez étrange, j'ai trouvé l'écriture très moyenne et j'ai parfois un peu de mal avec Dalle, mais je l'ai quand même apprecié.
Par contre un poil déçu par le sketch avec Begnini où ce dernier est absolument surexité. La finalité est franchement pas terrible, heureusement que la confession est un grand moment !
Le rythme un peu entaché par le dernier sketch, celui à Helsinki a du mal à prendre son envole mais s'avère lui aussi réussi et amusant.
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Un film à sketch basé sur une même idée la même idée : quelques part dans le monde, la nuit, un chauffeur de taxi prend un ou des passagers.
J'ai beaucoup aimé, si ça reste un peu inégal (forcément) c'est souvent drôle et tout à fait brillant. Mon sketch préferé : New York. Hilarant par ses 2 personnages à la bonne humeur communicative. Très joli premier sketch, même si j'ai eu un peu de mal avec Winona au début. Le sketch à Paris est assez étrange, j'ai trouvé l'écriture très moyenne et j'ai parfois un peu de mal avec Dalle, mais je l'ai quand même apprecié.
Par contre un poil déçu par le sketch avec Begnini où ce dernier est absolument surexité. La finalité est franchement pas terrible, heureusement que la confession est un grand moment !
Le rythme un peu entaché par le dernier sketch, celui à Helsinki a du mal à prendre son envole mais s'avère lui aussi réussi et amusant.
C'est ce dernier fragment qui me plaît le plus. En tout cas une jolie déambulation que nous offre Jarmush tout au long de ce film (sauf le passage parisien qui ne me plaît pas du tout..)
Les films sont à notre civilisation ce que les rêves sont à nos vies individuelles : ils en expriment le mystère et aident à définir la nature de ce que nous sommes et de ce que nous devenons. (Frank Pierson)
Broken Flowers : On avait laissé Bill Murray perplexe, flegmatique, décalé et mélancolique sur le lit d'une chambre d'hôtel anonyme de Tokyo (Lost in Translation), on le retrouve quasiment tel quel, cette fois-ci avachi dans son canapé à regarder des films noir et blanc, le regard toujours dans le vide, en quête d'un sens à son existence. Seul, toujours désespérément seul... Une lettre rose bonbon glissée sous sa porte viendra tout remettre en cause et le lancera bon gré mal gré sur la trace de ses amours de jeunesse, de son passé, et donc de son présent...
Amis Classikiens, ne manquez pas le dernier Jarmusch à sa sortie en Septembre. Tout d'abord parce que Bill Murray y est génial (pléonasme), comme souvent sans même ouvrir la bouche, juste par un sourcil relevé ou un mouvement de lèvre qui en dit plus que tous les mots. Ensuite parce que vous naviguerez entre les eaux de la comédie (dialogues désopilants), mais aussi de l'émotion, constamment à l'affut de l'humour, de la poésie et de la nostalgie. Outre les acteurs, tous excellents, la mise en scène de Jarmusch est d'une grande maîtrise, entre road-movie et légèreté, drôlerie et mélancolie. A noter également une très belle bande-son.
Du coup, la fin m'est apparue très frustrante. D'ordinaire, les fins ouvertes ne me gênent guère, mais ici j'attendais autre chose. C'est ma seule déception. Je ne sais pas ce qu'en pense Bob, de cette fin, mais je serais curieux d'avoir son avis (sans spoiler, of course).
A ne pas manquer, en tout cas.
C'est le seul topic que j'aie trouvé succeptible d'accueillir cette news (déjà presque périmée)
Permanent vacation est édité en DVD Z2 avec la revue Repérages de septembre (spécial Jarmusch)
PERMANENT VACATION
de Jim Jarmusch (États-Unis / 1980 / 75 mn)
DVD 5 Zone 2 PAL Couleur
Tous publics Format 4:3 Durée : 75 mn
À New York, deux jours et demi de la vie d’Aloysious Parker, dit “Allie”, un jeune homme d’une vingtaine d’années, à peine sorti de l’adolescence. Livré à lui-même par l’absence du père et l’internement de sa mère en institution psychiatrique, Allie délaisse sa petite amie, erre à travers les rues de Manhattan et croise différents personnages singuliers, cherchant sans se l’avouer un sens à sa vie.
Jazzy, insolite et poétique, la toute première réalisation de Jim Jarmusch, encore étudiant, annonce la teneur de son œuvre à venir et évoque le cinéma de l’errance d’un Wim Wenders, dont il croisera bientôt la route, et l’univers de Jack Kerouac.
Suppléments
Rencontre avec Jim Jarmusch :
autour de Permanent Vacation (10 mn)
Bande-annonce Broken Flowers
Filmographies : Jim Jarmusch, John Lurie
Jarmusch filme son personnage principal comme ses pigeons Electrons libres dévoués corps et âme à son maître, Ghost dog pour les pigeons, et Louie pour Ghost dog. Ils évoluent dans l’immensité du monde, du cadre, sans jamais se perdre, ni leur point de vue, ni leurs objectifs. Leur liberté de mouvements est sans mesure, mais toujours confiné dans le sens de la dévotion. Le portrait est magnifique, précis, possédant une forme de candeur imparable. Ghost dog est un être impassible qui a fait de la voie du samouraï sa doctrine de conduite.
Samouraï des temps modernes, qui a su assimiler les codes en les adaptant à notre monde, notre quotidien, l’univers mafieux. Tueur à gage dévoué corps et âme à son maître, il exécute ses volontés, chaque mission est une étape de plus dans l’acheminement de sa pensée, sa philosophie. Chaque acte, geste ou situation trouve son propre écho et justification dans la voie du samouraï. Il devient ce bloc monolithique, impassible et serein empli de sagesse, mais que l’on ne peut toutefois parfaitement comprendre. Jarmusch filme au rythme de son personnage, en prenant son temps, en imposant un rythme calme, serein. Vaguement contemplatif, tout en étant particulièrement précis, il suit également le tempo de la musique. Ghost dog trouve un exutoire dans le hip-hop, courant musical patchwork qui assimile plusieurs styles, et les assemble autour d’une boucle, d’un rythme. Elle justifie la démarche du personnage, et impose la cadence du métrage.
Le réalisateur esquisse le portrait de son personnage avec soin, s’attachant au détail, à ces gestes insignifiants mais qui construisent sa psychologie, à ces moments de calme qui l’accompagne, à son entourage restreint, à ses situations de routine. On le voit confectionner ses armes, nourrir ses pigeons, méditer, une illustration banale d’un personnage hors norme, qui ne répond à aucune de nos attentes, dont on semble incapable de comprendre toutes ses motivations. Le film est construit sous forme de tableau, chacun illustrant une philosophie de la voie du samouraï. Le spectateur se retrouve alors piégé dans cette construction, et dans l’histoire qui défile inlassablement. Le rythme volontairement lent s’impose naturellement, même quand l’action opère, le cinéaste conserve la grâce du personnage.
Ghost dog est un film de personnages, d’abnégation, de dévotion. Un métrage dont l’action est réduit à sa plus simple expression. La galerie de protagonistes est vague, figures mafieuses diverses, iconoclastes, presque caricatural. L’organisme apparaît comme une mauvaise blague, incapable de se satisfaire de ses propres décisions, remettant en cause ses propres actes. Impressionnant de ridicule, qui rend les différents mafieux tout aussi pathétique que monstrueux. Jarmusch dépeint des gens qui ne semblent pas habiter le monde qu’ils occupent. A l’image de Raymond, le vendeur de glace haïtien, s’exprimant dans une langue que personne ne comprend, et ne comprenant pas lui-même l’anglais. La relation qu’il entretient avec Ghost dog est magnifique de poésie subite. Métaphore de la communication, les deux hommes expriment la même chose et pourtant ne se comprennent pas. Le rapport se passe de mots, seul les intentions, l’attention compte. A l’inverse des mafieux qui usent et abusent de dialogue, sans jamais parvenir à se saisir.
Dégageant une sérénité impressionnante, plongeant le spectateur dans un doucereux spleen, le métrage de Jarmusch est une réussite à tout point de vue. Parfaitement maîtrisé, habité par des acteurs acquis à sa cause, le film possède une force d’évocation. Film initiateur d’une philosophie, d’un mode de vie et de conduite, il n’oublie pas d’interroger sur la pertinence de la dévotion quand celle-ci se délivre de toutes formes de raison. Mais chaque naissance entraîne une mort, pour que le flambeau puisse passer, et l’élève de devenir Maître le temps d’un souffle. A nous de méditer à présent…
Evocation intéressante d'une philosphie japonaise de l'ancien temps. Avec ce personnage complètement habité par son mode de vie, et avec ces parenthèses textuelles spirituelles, Jarmusch instaure un rythme nonchalent qui lui convient bien (ces travellings des rues par exemple) sans oublier d'inclure beaucoup d'humour.
Je suis quand même resté un petit peu sur le bas côté, la culture asiatique n'étant pas trop ma tasse de thé ( ), je n'ai, par exemple, pas saisi les allusions à Rashomon - n'ayant pas vu le film.
Bien interprété par Whitaker (mais ce n'est pas une surprise), ce ne sera pas parmi mes Jarmusch préférés (j'accroche plus MISTERY TRAIN, ou BROKEN FLOWERS dans une moindre mesure)
Nestor Almendros a écrit :GHOST DOG de Jim Jarmusch
[...]je n'ai, par exemple, pas saisi les allusions à Rashomon - n'ayant pas vu le film.[...]
Comme c'est bien précisé dans le film ( Ghost Dog et Pearline ne font que parler littérature, jamais cinéma, et Ghost Dog lui prête des bouquins ), Rashômon est d'abord un livre, un recueuil de nouvelles.
[...]But being this a .44 magnum, the most powerful handgun in the world, and would blow your head clean off, you have to ask yourself one question : "Do I feel lucky ?". Well, do you, punk ?
Nestor Almendros a écrit :GHOST DOG de Jim Jarmusch
Evocation intéressante d'une philosphie japonaise de l'ancien temps. Avec ce personnage complètement habité par son mode de vie, et avec ces parenthèses textuelles spirituelles, Jarmusch instaure un rythme nonchalent qui lui convient bien (ces travellings des rues par exemple) sans oublier d'inclure beaucoup d'humour.
Je suis quand même resté un petit peu sur le bas côté, la culture asiatique n'étant pas trop ma tasse de thé ( ), je n'ai, par exemple, pas saisi les allusions à Rashomon - n'ayant pas vu le film.
Bien interprété par Whitaker (mais ce n'est pas une surprise), ce ne sera pas parmi mes Jarmusch préférés (j'accroche plus MISTERY TRAIN, ou BROKEN FLOWERS dans une moindre mesure)
Bien que l'ayant vu, je n'ai pas souvenir d'allusions à Rashomon (ha oui, d'accord, merci m'sieur Callahan, mais ça ne nuit pas vraiment à la vision du film, de ne pas avoir lu Rashomon)...
Je garde en revanche un excellent souvenir de sa relation d'amitié avec Isaach de Bankolé, et de la façon dont leur rapport transcende la barrière de la langue. Je trouve ce thème admirablement traité
A cela s'ajoute l'humour, le rythme étonnant scandé par une musique urbaine qui colle magnifiquement au personnage, à l'intersection de deux philosophies issues d'univers culturels très différents.
J'aime beaucoup de film, pour ma part.
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
Nestor Almendros a écrit :je n'ai, par exemple, pas saisi les allusions à Rashomon - n'ayant pas vu le film.
Il y en a principalement deux : d'abord un plan sur le recueil de nouvelles japonaises dont Rashomon est l'adaptation (d'une des nouvelles du moins) et surtout, si ma mémoire est bonne, deux flashbacks (décrivant la scène où Whitaker est "sauvé" par Gazzara) qui ne se déroulent pas de la même façon selon la personne qui se remémore la scène (soit Whitaker et Gazzara), ce qui illustre le principe même sur la base duquel Rashomon est construit.
Ghost Dog et Pearline ont une discussion sur le livre Rashômon, ce recueuil de nouvelles, la petite fille lui donne son avis comme à chaque fois, précise qu'elle a particulièrement aimé la nouvelle "où c'est la même histoire, mais chacun des personnages la raconte à sa manière" ( si je me souviens bien, cette nouvelle s'apelle Dans la forêt de bambous ).
[...]But being this a .44 magnum, the most powerful handgun in the world, and would blow your head clean off, you have to ask yourself one question : "Do I feel lucky ?". Well, do you, punk ?