Shining (Stanley Kubrick - 1980)
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Mon pti Cinetudes, depuis que je t'ai vu en chemise et que je sais que tu aimes la verte, tu es beaucoup moins crédibleCinetudes a écrit :Un film immense qui réfléchit sur de nombreuses notions liées à la peur, la folie mais est également un grand film sur la création et dans ce cas précis l'impossibilité de créer.
Formellement l'un des films les plus incroyables du 7 éme art, par contre j'avoue que si ce film me procure d'immenses frissons j'aurai du mal à parler de peur véritable.
Je le vois plutôt comme une reflexion sur le genre du film d'horreur, repoussant l'argument fantastique au maximum dans sa narration. Mais c'est aussi est surtout le plus grand "film-cerveau" qui soit.
Cette épuration complête du scénario destinée à se retrouver uniquement avec les bases d'un film d'horreur lui permet un travail unique qui aurait pu s'avérer profondément emmerdant réalisé par un autre que lui.
Donc je comprends parfaitement ceux qui en restent à la porte car il faut aimer ce genre de traitement distancié qui permet une reflexion poussée mais également aussi une implication émotionnelle du spectateur mais d'une façon différente (serais je tenté de dire Kubrickienne ?).
Assurément un film immense qui à traumatisé plus d'un de ses spectateurs et qui ne fonctionne aussi bien que grace au talent de son créateur et doit au final trés peu au livre de King, les deux hommes ayant une façon de fonctionner et des centre d'intérêts totalement différents.
Stefan






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La terreur distillée par le film vient en grande partie de l'interprétation de Nicholson, mais aussi et surtout du cadrage de Kubrick qui multiplie les plans mettant en évidence sa lente transformation physique et mentale ( au début bien rasé et propre sur lui et petit à petit négligé, portant une barbe de trois jours puis évoluant vers un quasi mutisme sur la fin qui fait de lui une sorte de monstre). Un plan en particulier résume la maestria du réalisateur : celui en contre-plongée montrant Jack Torrance tentant d'ouvrir la porte de l'intérieur alors que sa ferme l'a enfermée de l'extérieur dans un abri à nourriture.
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dans le making of du film on apprend que ce plan a été improvisé sur le plateau. Je me demande même si ce n'est pas une idée de NicholsonJordan White a écrit : Un plan en particulier résume la maestria du réalisateur : celui en contre-plongée montrant Jack Torrance tentant d'ouvrir la porte de l'intérieur alors que sa ferme l'a enfermée de l'extérieur dans un abri à nourriture.
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Le résultat d'une discussion entre les deux. Mais c'est exact, c'est une idée de Nicholson.Tuck pendleton a écrit : dans le making of du film on apprend que ce plan a été improvisé sur le plateau. Je me demande même si ce n'est pas une idée de Nicholson
Shining fait partie de mes films préférés.
Pour faire court, c'est sa pureté et sa perfection (presque clinique en effet) qui me fascinent. A tel point que l'histoire proprement dite devient accessoire, au profit du traitement formel qui en est fait. C'est proprement hallucinant.
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Mu, ce film me fait plus ou moins le même effet que toi et tu l'a exprimé de belle façon.
La première fois que j'ai pu découvrir ce film sur grand écran (chez moi sur mon projecteur), un malaise incoryable s'est emparé de moi à cause (ou grace) à la mise en scène de Kubrick.
Dés la scène d'introduction, lorsque la caméra quitte la route c'est une sensation étrange qui fait que j'avais presqeu envie de me lever pour la suivre qui s'est emparé de moi.
Toutes les grandes scènes du film auront des effets autres mais similaires en intensité du fait même du génie de Kubrick qui composaot ses images de façon unique.
Le film est pensé en 1.33:1 et je n'en ai jamais eu autant le sensation dans un autre film et moi qui n'aimait pas trop ce format sur des films récents, j'ai complêtement révisé mon jugement et ne me fie maintenant qu'au talent du metteur en scène, capable ou non d'utiliser au maximum les possibilités de son cadre qu'il soit carré opu rectangulaire.
Stefan
La première fois que j'ai pu découvrir ce film sur grand écran (chez moi sur mon projecteur), un malaise incoryable s'est emparé de moi à cause (ou grace) à la mise en scène de Kubrick.
Dés la scène d'introduction, lorsque la caméra quitte la route c'est une sensation étrange qui fait que j'avais presqeu envie de me lever pour la suivre qui s'est emparé de moi.
Toutes les grandes scènes du film auront des effets autres mais similaires en intensité du fait même du génie de Kubrick qui composaot ses images de façon unique.
Le film est pensé en 1.33:1 et je n'en ai jamais eu autant le sensation dans un autre film et moi qui n'aimait pas trop ce format sur des films récents, j'ai complêtement révisé mon jugement et ne me fie maintenant qu'au talent du metteur en scène, capable ou non d'utiliser au maximum les possibilités de son cadre qu'il soit carré opu rectangulaire.
Stefan
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Je parlerais d'un autre personnellement (il a peut-être été mentionné précdemment): celui de la hâche. le mouvement latéral de la caméra est inouï, il est d'une rapidité folle et pourtant Kubrick arrive à recadrer à l'identique à chaque fois.Jordan White a écrit :Un plan en particulier résume la maestria du réalisateur : celui en contre-plongée montrant Jack Torrance tentant d'ouvrir la porte de l'intérieur alors que sa ferme l'a enfermée de l'extérieur dans un abri à nourriture.
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ce n'est pas proprement parler un plan virtuose, mais s'il y a bien un plan qui m'a marqué et qui a commencé à faire naître l'inquiétude en moi, c'est ce lent zoom avant sur le visage de Nicholson, peu après qu'il ait joué avec une balle (ce qui est d'ailleurs lourd de sens il me semble), à moins que ce ne soit juste après la scène du labyrintheLeopold Saroyan a écrit :Je parlerais d'un autre personnellement (il a peut-être été mentionné précdemment): celui de la hâche. le mouvement latéral de la caméra est inouï, il est d'une rapidité folle et pourtant Kubrick arrive à recadrer à l'identique à chaque fois.Jordan White a écrit :Un plan en particulier résume la maestria du réalisateur : celui en contre-plongée montrant Jack Torrance tentant d'ouvrir la porte de l'intérieur alors que sa ferme l'a enfermée de l'extérieur dans un abri à nourriture.

La musique y est pour beaucoup dans l'efficacité du film, dès le premier plan d'hélicoptère: il y a un coté "marche funèbre" qui donne le ton d'emblée
enfin, un dernier détail qui m'a toujours intrigué (je dois être le seul)

on ne voit pas la chambre de danny. on sait qu'elle est en face de celle de ses parents, mais le plan donnant cette information la situe à l'extrémité du cadre, si bien qu'elle occupe une toute petite place à l'image. du coup, on a l'impression que danny évolue déja dans un espace hors de sa famille, ce qui le préserve de la folie de ses deux parents, mais souligne son isolement. Car pour moi shining parle aussi de la solitude d'un enfant
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Utilisé par Berlioz dans sa Symphonie Fantastique... (Cinquième mouvement dit Songe d'une nuit de Sabbat)Xavier a écrit :C'est le Dies Irae grégorien!Solaris a écrit : La musique y est pour beaucoup dans l'efficacité du film, dès le premier plan d'hélicoptère: il y a un coté "marche funèbre" qui donne le ton d'emblée

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Roy, je voulais parler de cette façon qu'avait Bava dans des films comme Le Corps ou le Fouet ou Operation Peur de faire fonctionner sa création en vase clos, mêlant surnaturel et folie, créant presque de nouvelles rêgles de fonctionnement à l'intérieur de ces espaces mentaux.Roy Neary a écrit :Tu pourrais préciser ce point. Car Bava et Kubrick me semblent des cinéastes complètement antinomyques (si ce n'est dans leur souci du cadrage).Cinetudes a écrit :comme peuvent l'être les plus grandes réussites de Bava que Kubrick à visiblement pas mal regardé avant de tourner Shining.
Le Corps et le Fouet est en quelque sorte la visualisation des envies et des peurs de son héroine Nevenka (et Christopher Lee est un fantome comme Nicholson en poussant le bouchon loin) et dans Operation Peur la petite fille à visiblement servie de modèles au deux soeurs qui lui ressemblent comme deux gouttes d'eau (elle lance également une balle et rend les gens fou de terreur).
Je ne relie pas les deux cinéastes sur tous les plans trés loin de la mais je dis simplement que par sa capacité a expérimenter de façon assez extréme au sein de films commerciaux et dans un genre précis, fait de Bava un cinéaste qui à a mon gout ouvert beaucoup de possibilités.
Sa science de l'image est totalement différente mais trés maitrisée et sublime également (plus poétique que Kubrick) mais ses utilisations d'images répétées (l'homme qui finit par se rattraper lui même dans un même plan), de son tre stylisés utilisés de façon complexe (les coups de fouet qu'entend Nevenka se promenant dans les couloirs du chateau ds Le Corps) en font un véritable cineaste novateur au sein même d'un système commercial.
De même les lieux respectifs ou se déroulent les deux films sont assimilables à l'hotel Hoverlook, deux univers mentaux ou les protagonistes sont coincés et déambulent en en découvrant les rêgles au fur et à mesure.
Bien sur, la profondeur, les iententions et l'idéologie de ces deux grands cinéastes sont éloignés mais le nombre de concordances que l'on peut établir entre les oeuvres fantastiques majeure de Bava (je n'ai pas parlé de Lisa et le Diable mais ça fonctionne également parfaitement) et Shining sont suffisamment parlantes à mes yeux pour que l'on puisse rapprocher ces oeuvres.
Je prépare de toute façon un texte la dessus ou je mettrai de façon plus précise ces fameux points en évidence.
Stefan