Tu veux dire en premier ?Jack Uzi a écrit :Je tends la joue gauche ou la droite ?Requiem a écrit : Tu veux une baffe ? Je ne fais jamais de remarques bêtes... enfin... presque...
Miller's Crossing (Joel et Ethan Coen - 1990)
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un film qui se bonifie à chaque nouvelle vision, révélant la richesse de sa construction, les subtilités de ses interprètes, le soin apporté à la photo et au décor. Du très grand art. Un Coen qui emballe tout de suite (ce qui est moins le cas, pour ma part, concernant leurs... 3-4 derniers films) !Philip Marlowe a écrit :Miller's Crossing
Croisement entre La clé de verre et La moisson rouge, 2 grands romans de Hammett, orchestré par les Coen brothers. Et ben, j'ai beau trouver ça assez froid, je ne peux que reconnaitre que c'est brillant.
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Je dois avouer être assez étonné de lire que Miller's Crossing est froid... Je comprend qu'on peut trouver presque tout les personnages antipatique, mais l'aspect caricatural, l'humour noir et les dialogues omniprésents évitent, selon moi, que le film tombe dans le glacial. Enfin bon j'ai du mal à être objectif, je ne trouve aucun Coen vraiment froid (si ce n'est Blood Simple mais c'est complétement volontaire)Philip Marlowe a écrit :Miller's Crossing
Croisement entre La clé de verre et La moisson rouge, 2 grands romans de Hammett, orchestré par les Coen brothers. Et ben, j'ai beau trouver ça assez froid, je ne peux que reconnaitre que c'est brillant.
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un modèle d'écriture que ces dialogues, qui semblent faire mouche à chaque réplique, sublime hommage (je n'ai pas dit "pastiche") au film noir à la Hawks/Huston ?Johnny Doe a écrit :Je dois avouer être assez étonné de lire que Miller's Crossing est froid... Je comprend qu'on peut trouver presque tout les personnages antipatique, mais l'aspect caricatural, l'humour noir et les dialogues omniprésents évitent, selon moi, que le film tombe dans le glacial. Enfin bon j'ai du mal à être objectif, je ne trouve aucun Coen vraiment froid (si ce n'est Blood Simple mais c'est complétement volontaire)Philip Marlowe a écrit :Miller's Crossing
Croisement entre La clé de verre et La moisson rouge, 2 grands romans de Hammett, orchestré par les Coen brothers. Et ben, j'ai beau trouver ça assez froid, je ne peux que reconnaitre que c'est brillant.
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Je vois pas le rapportJohnny Doe a écrit :Je dois avouer être assez étonné de lire que Miller's Crossing est froid... Je comprend qu'on peut trouver presque tout les personnages antipatique, mais l'aspect caricatural, l'humour noir et les dialogues omniprésents évitent, selon moi, que le film tombe dans le glacial. Enfin bon j'ai du mal à être objectif, je ne trouve aucun Coen vraiment froid (si ce n'est Blood Simple mais c'est complétement volontaire)Philip Marlowe a écrit :Miller's Crossing
Croisement entre La clé de verre et La moisson rouge, 2 grands romans de Hammett, orchestré par les Coen brothers. Et ben, j'ai beau trouver ça assez froid, je ne peux que reconnaitre que c'est brillant.
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Ben j'ai du mal, personnellement, à trouvé un film second degrès, dans presque chaque ligne de dialogue et dans presque chaque situation, froid.Philip Marlowe a écrit : Je vois pas le rapport
Voilà le rapport.
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Nul.Philip Marlowe a écrit : Justement le 2nd degré me donne souvent une impression de froideur
"If you want to keep my mouth shut it's gonna cost you some dough. I figure a thousand bucks must be reasonnable, so I want two thousand."
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Ben quoi, quand je parle de froideur je parle de manque d'émotion autre qu'intellectuelle ou esthétique. Enfin, ce n'est pas tellement un défaut puisque c'est un choix, mais du coup je trouve le film un peu froid, ce qui ne m'empêche pas de l'apprécier à défaut de l'aimer sans réserveJohnny Doe a écrit :Ben rien, t'es nul c'est toutPhilip Marlowe a écrit : Et alors?
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Manque de quelles émotions ? Quel genre ?Philip Marlowe a écrit : Ben quoi, quand je parle de froideur je parle de manque d'émotion autre qu'intellectuelle ou esthétique. Enfin, ce n'est pas tellement un défaut puisque c'est un choix, mais du coup je trouve le film un peu froid, ce qui ne m'empêche pas de l'apprécier à défaut de l'aimer sans réserve
Parce que le chapeau qui s'envole sur du Burwell, le final, les scènes dans la forêt, toutes les scènes montrant la faiblaisse de Byrne et son affection pour les autres, les grandes scènes de folies brutes du film, Polito ravagé,... tout ça pour moi c'est de l'émotion : de l'humour, de la poésie, de l'effoi, de la tendresse, de la pitié, de la compassion, un sentiment de malaise,... Voilà Et en général, dans pas mal de leur film, le seul fait pour les Coen de réaliser un film m'émeut
Enfin moi je dis ça parce que j'aime profondément ce film noir et qu'il me touche justement beaucoup (comme presque tout les Coen)
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Miller’s crossing de Joel Coen
Les frères Coen possèdent leur propre univers. Leurs personnages s’illustrent dans le monde du film noir, des trench-coats et des chapeaux trempés, de la mitraillette Chicago, des bars enfumés et de la femme fatale, poison et douceur pour l’homme. Bien que les deux compères n’exploitent pas à tour de film cet univers, ils y reviennent régulièrement et exploitent ce cadre avec une rare maîtrise. Miller’s crossing est plus ou moins leur troisième incartade dans ce monde enfumé, il y place tous les éléments qui construisent leur cinéma et que l’on retrouvera par la suite dans des films comme the barber ou dans une autre mesure Fargo. Mais les frangins sont suffisamment espiègles pour ne pas se piéger dans un univers trop codifié et référentiel. Au contraire, le film noir est un cadre, une motivation à dresser une intrigue et des personnages, mais aucunement une fin en soit. Il se désolidarise du contexte en insufflant un penchant prononcé pour l’absurde et le grotesque. Ils parviennent ainsi à un franc détournement sans avoir à revendiquer une nature parodique.
Le métrage s’ouvre sur une conversation entre deux mafieux, sous les regards de leurs hommes de confiance respectifs. Cette longue et bavarde (ce n’est pas péjoratif dans le cas présent) introduit déjà la marche du film et cerne les personnages. Dans Miller’s crossing, ceux qui parlent le plus ne sont pas forcément les plus érudits. C’est une vérité qui se révèlera de nombreuses fois au cours du métrage et qui deviendra presque parole d’évangile. L’échange installe tranquillement l’intrigue, les enjeux, tissent les rapports entre les personnages ainsi que leurs implications mafieuses au sein de la ville. Le film se construit ainsi, au fil des dialogues plus que des situations. Le métrage est alors très écrit, mais la plume des frère Coen est savoureuse et jamais superflue. Ils possèdent un réel talent pour ciseler des dialogues aux petits oignons, partant parfois dans tous les sens mais se concluant exactement là où ils devaient se conclure. On retrouve une telle passion bavarde chez Tarantino, qui possède lui aussi cette capacité à broder de l’important autour de l’insignifiant.
On suit l’admirable prestation d’un Gabriel Byrne dans le rôle d’un homme que la guigne et son intelligence futée le force à suivre des péripéties dont il parvient plus ou moins à se sortir. Les Coen affichent un certain sadisme envers leur personnage principal. Ils repoussent juste ce qu’il faut, les limites du réalisme pour entrer dans des confins extraordinaires sans le film ne devienne improbable. Ainsi, l’humour teinté d’absurdité dynamite le bon déroulement et transforme le métrage en une farce grave. Parce qu’une belle sortie peut aussi cacher un mort, le film n’implique que la farce sauve tout, bien au contraire. On reste quoi qu’il arrive dans le genre du film noir, où un couteau planté dans le dos est monnaie courante et où la manipulation est un sport olympique.
Le film affiche toutefois certains coups de mou dans sa narration, notamment autour de la relation qui unit Verna et Reagan. Leur relation, bien que nécessaire narrativement parlant, est mal exploitée par les frangins et donne l’impression d’être un boulet que le film doit se traîner. Mis à part ce léger, mais contraignant, grief, le film se suit sans déplaisir. La toile tissée par les Coen se referme petit à petit et force le respect. D’un point de vue complexe qui multipliait les personnages, on ressort avec une lisibilité générale parfaite. Chacun évolue dans un microcosme mafieux, et les plans se mettent en place pour une finalité remarquable. Associé à un filmage sobre mais très juste, tantôt lyrique (les passages dans la forêt), tout en étant capable d’une précision sans faille dans les scènes d’action (la première est remarquable de maîtrise) achève de parfaire l’édifice ainsi bâti.
Les frères Coen établisse leur univers cohérent où la mort et l’humour décalé avance main dans la main pour produire des intrigues savoureuses, laissant place à de francs éclats de rire. Miller’s crossing n’est pas aussi fluide et abouti que peut l’être Fargo, mais il contente d’aspects positifs le spectateur.
Les frères Coen possèdent leur propre univers. Leurs personnages s’illustrent dans le monde du film noir, des trench-coats et des chapeaux trempés, de la mitraillette Chicago, des bars enfumés et de la femme fatale, poison et douceur pour l’homme. Bien que les deux compères n’exploitent pas à tour de film cet univers, ils y reviennent régulièrement et exploitent ce cadre avec une rare maîtrise. Miller’s crossing est plus ou moins leur troisième incartade dans ce monde enfumé, il y place tous les éléments qui construisent leur cinéma et que l’on retrouvera par la suite dans des films comme the barber ou dans une autre mesure Fargo. Mais les frangins sont suffisamment espiègles pour ne pas se piéger dans un univers trop codifié et référentiel. Au contraire, le film noir est un cadre, une motivation à dresser une intrigue et des personnages, mais aucunement une fin en soit. Il se désolidarise du contexte en insufflant un penchant prononcé pour l’absurde et le grotesque. Ils parviennent ainsi à un franc détournement sans avoir à revendiquer une nature parodique.
Le métrage s’ouvre sur une conversation entre deux mafieux, sous les regards de leurs hommes de confiance respectifs. Cette longue et bavarde (ce n’est pas péjoratif dans le cas présent) introduit déjà la marche du film et cerne les personnages. Dans Miller’s crossing, ceux qui parlent le plus ne sont pas forcément les plus érudits. C’est une vérité qui se révèlera de nombreuses fois au cours du métrage et qui deviendra presque parole d’évangile. L’échange installe tranquillement l’intrigue, les enjeux, tissent les rapports entre les personnages ainsi que leurs implications mafieuses au sein de la ville. Le film se construit ainsi, au fil des dialogues plus que des situations. Le métrage est alors très écrit, mais la plume des frère Coen est savoureuse et jamais superflue. Ils possèdent un réel talent pour ciseler des dialogues aux petits oignons, partant parfois dans tous les sens mais se concluant exactement là où ils devaient se conclure. On retrouve une telle passion bavarde chez Tarantino, qui possède lui aussi cette capacité à broder de l’important autour de l’insignifiant.
On suit l’admirable prestation d’un Gabriel Byrne dans le rôle d’un homme que la guigne et son intelligence futée le force à suivre des péripéties dont il parvient plus ou moins à se sortir. Les Coen affichent un certain sadisme envers leur personnage principal. Ils repoussent juste ce qu’il faut, les limites du réalisme pour entrer dans des confins extraordinaires sans le film ne devienne improbable. Ainsi, l’humour teinté d’absurdité dynamite le bon déroulement et transforme le métrage en une farce grave. Parce qu’une belle sortie peut aussi cacher un mort, le film n’implique que la farce sauve tout, bien au contraire. On reste quoi qu’il arrive dans le genre du film noir, où un couteau planté dans le dos est monnaie courante et où la manipulation est un sport olympique.
Le film affiche toutefois certains coups de mou dans sa narration, notamment autour de la relation qui unit Verna et Reagan. Leur relation, bien que nécessaire narrativement parlant, est mal exploitée par les frangins et donne l’impression d’être un boulet que le film doit se traîner. Mis à part ce léger, mais contraignant, grief, le film se suit sans déplaisir. La toile tissée par les Coen se referme petit à petit et force le respect. D’un point de vue complexe qui multipliait les personnages, on ressort avec une lisibilité générale parfaite. Chacun évolue dans un microcosme mafieux, et les plans se mettent en place pour une finalité remarquable. Associé à un filmage sobre mais très juste, tantôt lyrique (les passages dans la forêt), tout en étant capable d’une précision sans faille dans les scènes d’action (la première est remarquable de maîtrise) achève de parfaire l’édifice ainsi bâti.
Les frères Coen établisse leur univers cohérent où la mort et l’humour décalé avance main dans la main pour produire des intrigues savoureuses, laissant place à de francs éclats de rire. Miller’s crossing n’est pas aussi fluide et abouti que peut l’être Fargo, mais il contente d’aspects positifs le spectateur.
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