La Mer au loin, Saïd Hamich : 9/10.
Un magnifique film sur l'exil doublé d'une fresque générationnelle (très) émouvante.
La Pampa, Antoine Chevrollier : 8/10.
Après Chien de la casse, Vingt Dieux (et bien d'autres encore...), ce film confirme l'engouement actuel pour le "cinéma de nos territoires" et son excellente santé. Écriture, mise en scène, casting, tout est là. On aurait peut-être aimé 20 minutes de plus pour rendre moins abrupte la rupture au milieu du film, et surtout ses répercutions, la vraisemblance étant sacrifiée au profit d'une efficacité un peu artificielle.
L'Attachement, Carine Tardieu : 7/10.
Un film dans l'air du temps, jouant avec nos attentes stéréotypés de ce genre de récit. Le casting a l'originalité d'être composé par les acteurs parmi les plus survoltés du paysage français (Pio Marmaï, Vimala Pons, Valeria Bruni-Tedeschi, Raphaël Quenard) pour un jeu toujours en retenue. Des contre-emplois plaisants servis par une direction et une écriture impeccables. Seule la mise en scène demeure trop en retrait, sans aspérité. Anecdote : j'ai dû m'y reprendre à trois fois pour réussir à voir ce film, toutes les séances affichant complètes !
Vincent Lindon - Coeur sanglant, Thierry Demaizière x Alban Teurlai : 7/10.
Une mise à nu qui ne nous épargne rien des tourments de ce très grand acteur. Un documentaire aussi dérangeant que touchant.
Un parfait inconnu, James Mangold : 6/10.
Une reconstitution de luxe mais sans mordant, et dont les enjeux paraissent finalement assez vains.
W. Tops "Il faut que le coeur se brise, ou se bronze."
Légèrement en berne au tout début (faute de véritable contextualisation, je me suis senti un peu parachuté dans le récit), mon intérêt s'est accru tout au long de la 1ère partie avant malheureusement de se déliter une fois l'entracte passé. Finalement assez programmatique, le (bien trop) long-métrage de Brady Corbet s'essouffle en effet à partir de là et m'a presque donné l'impression, comme le chantier entrepris par le personnage incarné par Adrien Brody, de plus ou moins s'enliser, consacrant du temps à des choses à mon sens non essentielles (au hasard, les séances de "je te branle/tu me branles" de László et Erzsébet) tandis que les ellipses, elles, se multipliaient (je pense notamment au personnage plutôt opaque de Zsófia, qu'on découvre au détour d'un dîner soudainement enceinte et flanqué d'un compagnon désireux de l'emmener s'installer en Israël, ou encore au sort réservé à la toute fin à Lee Van Buren et l'épilogue quelque peu déconcertant qui s'ensuit).
De plus, à l'image du bloc de béton froid & massif érigé par Tóth, The Brutalist peine réellement à susciter de l'émotion et, comme ça a été évoqué par certains forumeurs, veut clairement en imposer un peu trop. Ça se ressent visuellement mais aussi au niveau de la bande-son que j'ai trouvé souvent écrasante. La singularité du design des crédits d'ouverture et de fermeture semble d'ailleurs là pour bien signifier au spectateur qu'il se trouve devant un film à nul autre pareil. Reste que si l'ambition affichée par Corbet n'est pas encore pleinement maîtrisée (on est loin d'atteindre la maestria d'un Paul Thomas Anderson dont le nom revient dans de nombreuses critiques), il est difficile tout de même de ne pas saluer le geste éminemment cinématographique, surtout en ces temps de production de contenus sitôt vus, sitôt oubliés, et encore moins les performances d'acteur du duo antagoniste Brody/Pierce qui génèrent l'essentiel des étincelles éparses produites pendant ces 3H35.
TheGentlemanBat a écrit : ↑24 févr. 25, 19:42
"je te branle/tu me branles"
par la barbicheeett-e
Justement, j'étais parti sur cette lancée mais je n'ai pas trouvé de substitut adéquat à barbichette (j'avais la suite en plus : le 1er de nous 2 qui jouira sera à la fête ou un truc avec pouet-pouet ).