
Le président des Etats-Unis vient de choisir son nouveau secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères: Robert Leffingwell. Avant d'être entériné par le Sénat, ce choix doit être examiné en commission d'enquête. Les ennemis de Leffingwell en profitent pour le discréditer. Un témoin inconnu vient révéler que le futur secrétaire d'Etat a autrefois appartenu à une cellule communiste.
Pike Bishop a écrit : ↑19 juin 03, 15:15"Tempête à Washington" est effectivement un modèle du genre. Comment le bien politique et collectif doit parfois ne pas être trop regardant sur les moyens qui justifient sa fin. Magistral et bouleversant. Une superbe étude d'un milieu, sans démagogie ni complaisance. C'est rare dans les films "politiques" américains ...
phylute a écrit : ↑10 mai 04, 09:24Une passionnante plongée dans les arcanes de la politique américaine. Intrigues multiples, domination, chantage... Otto Preminger s'attache à montrer que la démocratie peut surmonter les instincts de pouvoir inhérents à tout homme politique. Le réalisateur s'attache entre autre à questionner les rapports de ses protagonistes à leurs passé et à leurs convictions. Servi par des acteurs admirables (Charles Laughton en tête) le réalisateur scrute les visages et les mouvements, met à nu les doutes et les fêlures. Superbe.
Jeremy Fox a écrit : ↑10 mai 04, 09:24Et une nouvelle fois d'accord avec toi : d'autant plus passionnant que le sujet de départ aurait pu donner lieu à un pensum très ennuyeux. Mon Preminger préféré tout simplement
Eusebio Cafarelli a écrit : ↑11 juil. 04, 22:10Le film est excellent, grands acteurs (Charles Laughton en particulier, mais il faudrait citer W. Pidgeon, H. Fonda, D. Murray, B. Meredith et les appartitions radieuses de Gene Tierney![]()
), grande mise en scène qui fait d' un sujet purement politique (la nomination d'un secrétaire d'État) d'intrigues de couloirs et de coups bas, un suspens et un drame passionnants, ainsi qu'une remarquable leçon d'éducation civique, tout en maniant une soixantaine de personnages sans qu'on s'y perde jamais.
10/10
Nestor Almendros a écrit : ↑25 mai 05, 00:13Après un premier quart d'heure bavard et brumeux (beaucoup de noms propres entre autres...) arrive la première séance de la commission (ceux qui ont vu comprendront) et là tout s'éclaire: la base de l'intrigue est posée. Elle est claire, et le film se suit ensuite sans aucun temps mort. Passionnante aventure au coeur de la politique, avec ses coups bas, ses trahisons, ses passions.
Je ne l'avais pas revu depuis le cinéma de minuit en 95-96 mais j'en gardais un bon souvenir. Ca se confirme! Après la déception de PREMIERE VICTOIRE il y a quelques semaines je suis soulagé, Otto est grand. On remarquera au passage les nombreux mouvements de caméra dans le Sénat, notamment le dernier plan séquence (je parle de celui-ci car je n'ai pas noté tous les autres)
Bruce Randylan a écrit : ↑25 mai 05, 00:21 Admirer la rigueur et l’efficacité de la mise en scène d’un Preminger est pour moi toujours un plaisir.
Autant qu’avec celui là, j’étais comblé. Cinémascope, Noir et blanc, caméra perpétuellement en mouvement, ballet incessant entre les joutes verbales des acteurs ( une soixantaine de rôle !! ) tous en grande forme ( Mais comment Laughton fait-il pour être toujours aussi terrifiant ? ). Ca a beau parlé pendant 140 minutes ( politique en plus ), passionnant du début à la fin même si il fait un certain temps pour rentrer dans les rouages de la machine américaine.
Dommage en revanche qu’on s’égare pendant un quart du film sur le passé sexuelle de l’« incorruptible » d’autant qu’on frise parfois le ridicule ( la lecture de la fameuse lettre est vraiment drôle ) d’autant qu’on voit ça venir avec 12 longueurs d’avances ( soit à peu prés 80 longueurs pour ceux qui seraient rester en ancien nouveau francs).
Dom666 a écrit : ↑18 avr. 07, 14:18Advise and Consent est un film ovni dans l'histoire du cinéma américain, dans le sens où peu ont, comme lui, réussi à décrire des milieux fermés comme celui de la maison blanche et de ses intrigues, à hauteur d'homme, sans se cacher derrière des principes de raison d'état, sans propagande ou anti-propagande, avec une grande finesse dans la description des personnages, dont on notera qu'aucun n'est unilatéral, contrairement à... hum, pas de politique.
Bref, un film superbe, servi par des acteurs tous plus extraordinaires les uns que les autres, Charles Laughton et le magnifique Henri Fonda en tête, dans une intrigue passionnante, qui n'a d'égale que la façon dont sont traitées les sous-intrigues qui lui sont concomitantes (j'en suis à la lettre C dans le dico). Ainsi, Henri Fonda parait au coeur de l'intrigue et, après avoir fait son numéro, s'en trouve déconnecté, pour se voir préférer une autre sous-intrigue, toute aussi passionnante.
Il en résulte quelque chose d'extrêmement excitant pour les neurones, de formateur (qui n'a pas appris des choses sur le fonctionnement des instances américaines ?), de très subtil, et en même temps d'une forte puissance dramatique, parfois violente, sans pourtant qu'à aucun moment Preminger ne force cette réputation de scandale qui lui colle. Aujourd'hui, la plupart des réalisateurs qui se seraient attaqués à une telle tâche auraient probablement été soit des soldats bien appliqués à la solde de la pensée dominante, soit des trublions qu'on regarde amusé sans les prendre au sérieux, des champions du film choc-marketing pour faire parler d'eux, ou des faiseurs qui gommeraient tout l'intérêt pour ne froisser personne...
Preminger ne faisait partie d'aucune de ces catégories, et c'est pourquoi sa réincarnation serait bienvenue aujourd'hui.
Alligator a écrit : ↑31 oct. 07, 19:14Quelques plans formidablement cadrés par Preminger, de belles trouvailles photographiques et puis ici et là quelques morceaux de bravoure du côté des comédiens, je pense immanquablement à ce fieffé coquin de Laughton (son dernier rôle, rip).
Voilà à peu près tout. Le film peut se révéler un chouette outil pédagogique pour les étudiants ambitionnant sciences-po, pour connaître les arcanes du pouvoir politique américain après guerre.
Le portrait moral ou social est beaucoup plus emmerdant.
Malheureusement je ne partage pas votre enthousiasme. Difficile de rentrer vraiment dans ce film pour qui ne s'intéresse pas à ces questions politiques intérieures.
Tikay a écrit : ↑21 févr. 09, 17:12 Tempête à Washington (Advise and consent), 1962, Otto preminger
Le président des USA a désigné un secrétaire d'état (Henry Fonda) dont la candidature est soumise au Sénat, on assiste à la lutte entre ceux qui soutiennent ce candidat et ses opposants.
Preminger nous dévoile les soubassements de la politique (américaine), les secrets de la réussite et de la déchéance. Les manipulations et les logiques de pression ont abattus les idées et on attaque les hommes en jouant sur la peur du scandale, la peur liée à certains mots comme "communisme" et "homosexualité". La trace du Macchartysme est clairement présente.
Il y a une pléiade d'acteurs formidablement "castés" (Charles Laughton, Walter Pidgeon, Don Murray, Franchot Tone...).
Le monde politique est mal en point, Preminger se porte bien.
16.5/20
Kurtz a écrit : ↑21 févr. 09, 17:12Un bon film politique, même si dépassé depuis par de nombreux autres films du même genre, bien plus efficaces (JFK...). Le modèle reste néanmoins très intéressant. l'histoire est celle d'une enquête sur le passé gauchiste d'un futur secrétaire d'état. Preminger montre bien les tares de la démocratie américaines: la peur d'un ennemi de l'intérieur, le puritanisme...Le propos du film reste très actuel. L'intrigue est assez intéressante et épouse successivement assez de points du vue (il n'y a pas vraiment de personnage principal) pour que l'on accroche pendant deux heures vingt malgré quelques longueurs. Les acteurs, Henry Fonda et surtout Charles Laughton en tête sont excellents et il y a quelques beaux plans-séquences, notamment au Congrès. Décidément, j'aime bien Preminger.
4,5/6
Sybille a écrit : ↑15 oct. 09, 23:47Dans le milieu de la politique américaine, les intrigues de coulisses qui se trament inévitablement au cours de l'élection du prochain secrétaire d'Etat résument les personnalités, les ambitions personnelles, les attentes et les résignations de tout un groupe d'hommes comptant parmi les plus importants et les plus influents du pays.
Otto Preminger, avec un souci affiché de réalisme et de sérieux, s'attache ainsi à dépeindre cette société corrompue par le pouvoir et la mesquinerie, tout en nous montrant avec une ironie certaine la face lisse, bien-pensante, d'un classicisme moral en apparence parfait, de ces mêmes hommes et femmes toujours vêtus avec raffinement et qui sirotent des cocktails dans les jardins et les salons des plus élégantes demeures de la côte Est américaine. Bénéficiant d'une très belle photographie en noir et blanc, le réalisateur peut également compter sur le professionnalisme de ses nombreux acteurs, aux rôles tous plutôt courts, mais disposant chacun d'une importance spécifique. L'intrigue qui se noue peu à peu autour de la vie de l'homme chargé de la commission d'enquête n'est pas des plus palpitantes (c'est pourtant autour d'elle que tourne la majorité du récit), en plus d'être moralement douteuse quant au fait qu'elle puisse être d'un impact négatif quelconque sur la carrière de l'homme en question, et a fortiori sur celle du personnage incarné par Henry Fonda (tout en comprenant le "scandale" possible, je ne trouve cette explication ni très pertinente ni même très efficace). Cela n'a néanmoins pas grande importance quant au fait d'apprécier ce film intelligent, pas ennuyeux pour un sou malgré l'austérité de son sujet et de sa mise en scène. Indéniablement très réussi. 8/10