Attendre un "achievement", un accomplissement, ou un acte productiviste du Dude, c'est passer totalement à côté du personnage, il me semble.
L'oisiveté est la mère de toutes les vertus
Je crois qu'en fait, le Dude est honnête avec sa nature profonde, parce que c'est une nature tranquille, presque oisive, que ça lui va bien, et qu'il n'a pas envie de faire semblant d'essayer d'être plus que ça : plus drôle, plus fou, plus puissant, plus riche. Il s'en fout, il veut juste être tranquillou, jouer au bowling avec ses potes et picoler de temps en temps. Je ne sais pas si c'est tant un branleur que quelqu'un qui veut juste sa la couler douce et qu'on le laisse tranquille. En face de lui, tant de gens cherchant à s'élever un peu artificiellement et superficiellement et qui, ce faisant, se créé tout un tas d'emmerdes et de dégâts collatéraux dont à peu près tout le monde se passerait bien, pour une course à l'échalote qui se termine avec très peu de bénéfices.
En ce sens, le Dude, c'est l'anti-course au profit, le mec qui estime plus productif de rester pépouze dans son canap' un verre à la main que de brasser autant de vent pour si peu de résultat.
Cependant, je ne te rejoins pas sur un point : ma sympathie n'a jamais été pour Walter, qui est un espèce de pitbull pas méchant mais toujours prêt à mordre à la moindre excitation, une cocotte minute prête à exploser sans raison et qui ferait franchement vraiment flipper si ce n'était pas ici jouer comme un ressort comique décalé. Au 1er degré, c'est un fou furieux qui semble pas excessivement prudent de la détente et probablement avec un petit PTSD refoulé.
J'ai plus de sympathie, à la rigueur, pour Donny,
Je suis bien phase sur le personnage de Dude dont, comme je disais, la devise est Vivre et laisser vivre. Il tente de pratiquer une vie philosophique edoniste et épicurienne, comme aurait dit Michel Onfray.
Mon questionnement porte plus sur le pourquoi du film, du positionnement des frères Coen, du sujet de la guerre en sous texte, de ce prologue/conclusion dont je ne saisis pas bien la finalité.
On pourrait par exemple le mettre en vis à vis d'une culture littéraire classique US qui de Mark Twain à Tom Wolfe ( pour parler de ce que je connais, mais on pourrais y mettre Harry Crew) jete un regard caustique, humaniste et hilarant sur l'état de la société US.
Le film est constamment brillant, un des meilleurs des Coen incontestablement et j'ai du mal à me faire à son apparente absence de profondeur.
Il faut probablement que j'arrête de projeter sur le film une grille de lecture qui ne lui correspond pas ou aille lire les interviews des auteurs à l'époque pour chercher des réponses.
En tous cas, tout cela m'a donnée envie de revoir The Barber...
The Eye Of Doom a écrit :et j'ai du mal à me faire à son apparente absence de profondeur.
C'est pourtant un commentaire très riche sur une culture américaine qui, où que l'on regarde, paraît entretenir un lien avec des guerres, une politique étrangère belliciste (et aussi un regard assez fin sur ce qu'il est advenu de sa contre-culture).
"Personne ici ne prend MJ ou GTO par exemple pour des spectateurs de blockbusters moyennement cultivés." Strum
Bad news concernant un de mes acteurs américains préférés. C'est bien simple, je l'adore, dans tous ses rôles.
Je crois que la première fois que je l'ai découvert, c'était dans Susie et les Bakers Boys, et j'avais tout de suite été emballé.
Encore récemment, je l'ai vu dans Comancheria où il est formidable.
Souhaitons-lui un traitement rapide et efficace.
Revu ce week-end après l'avoir découvert et apprécié en salles à sa sortie en 1998. Curieusement, je n'avais jamais éprouvé l'envie de le revoir malgré ses qualités évidentes, notamment sa mise en scène brillante et son casting assez génial. J'ai redécouvert quelques scènes qui étaient sorties de ma mémoire en 25 ans et il me semble évident que l'ensemble est une réussite majeure de la filmographie des frères Coen (même si je leur préfère leur veine plus dramatique), et sans conteste possible leur plus grande comédie.
Dans la foulée, j'en ai profité pour découvrir le spin-off The Jesus rolls réalisé par John Turturro et centré sur son personnage de Jesus Quintana. Je ne connaissais rien de l'histoire et j'ai donc été assez surpris de découvrir que c'était également un remake du film de Bertrand Blier Les Valseuses (hasard du calendrier, j'ai découvert le film avec Dewaere et Depardieu il y a 10 jours, ce qui m'a permis pendant le film de jouer aux jeu des 7 erreurs), avec Audrey Tautou dans le rôle de Miou-Miou et Susan Sarandon dans celui de Jeanne Moreau (ainsi qu'une pléiade de guests : Christopher Walken, Tim Blake Nelson, Jon Hamm, Sônia Braga, les Gipsy Kings, etc.). Ce n'est évidemment pas au niveau de The Big Lebowski mais cela reste assez plaisant à suivre.