Budd Boetticher (1916-2001)
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Re: Budd Boetticher (1916-2001)

The Killer Is Loose (1956)
Je n'avais jamais vraiment remarqué Wendell Corey avant ce film. Super noir de Boetticher qui m'a diverti et tendu jusqu'à la dernière minute. Comme d'habitude, rythme sec, épure au possible, ça taille dans le gras et on va à l'essentiel, tout de suite. Si on part de ce postulat, le manque de développement des personnages ne me dérange même pas, car la progression et la psychologie du personnage de Poole fait tout le film. Boetticher entremêle le trouble et le tiraillement dans un rôle extrêmement bien écrit, entre empathie et détestation chez un antagoniste qui n'en est pas vraiment un au final. Le reste n'est pas vraiment essentiel. Les décors naturels sont aussi superbes dans ce très beau noir et blanc. Vraiment beaucoup aimé.
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Re: Budd Boetticher (1916-2001)
Le tueur s'est évadé de Budd Boetticher (1956)
Connu pour sa série de westerns avec Randolph Scott, Budd Boetticher a réalisé ce petit film qui tient plutôt bien la route. Je retiens (comme souvent dans le film noir) une entrée en matière très rapide avec le hold-up d'une banque ; le guichetier (Wendell Corey) est dans le coup. La police tue malencontreusement sa femme, elle qui maintenait (à peu près) l'équilibre de l'employé de banque. Emprisonné, il s'évade et a une obsession : retrouver le policier responsable de la mort de sa femme (Joseph Cotten) et tuer la sienne (Rhonda Fleming).
Ce film noir se déroule souvent la journée et illustre pas mal de scènes de vie domestique, évoquant une noirceur désespérée au grand jour ; Wendell Corey interprète un homme ordinaire psychologiquement rabaissé qui bascule dans la violence extrême. Le suspense fonctionne à plein lors de la traque du tueur dans les rues d'une banlieue pavillonnaire anonyme. La simplicité du scénario donne la part belle à la psychologie du tueur et à l'intrusion de l'horreur dans la vie quotidienne. Le stratagème de Joseph Cotten pour exfiltrer sa femme de leur maison est symptomatique : que dire à sa femme pur qu'elle se sente en sécurité, et qu'elle ressente que son mari est là pour elle, alors même que le policier doit risquer sa vie chaque jour. Pas mal du tout.
Connu pour sa série de westerns avec Randolph Scott, Budd Boetticher a réalisé ce petit film qui tient plutôt bien la route. Je retiens (comme souvent dans le film noir) une entrée en matière très rapide avec le hold-up d'une banque ; le guichetier (Wendell Corey) est dans le coup. La police tue malencontreusement sa femme, elle qui maintenait (à peu près) l'équilibre de l'employé de banque. Emprisonné, il s'évade et a une obsession : retrouver le policier responsable de la mort de sa femme (Joseph Cotten) et tuer la sienne (Rhonda Fleming).
Ce film noir se déroule souvent la journée et illustre pas mal de scènes de vie domestique, évoquant une noirceur désespérée au grand jour ; Wendell Corey interprète un homme ordinaire psychologiquement rabaissé qui bascule dans la violence extrême. Le suspense fonctionne à plein lors de la traque du tueur dans les rues d'une banlieue pavillonnaire anonyme. La simplicité du scénario donne la part belle à la psychologie du tueur et à l'intrusion de l'horreur dans la vie quotidienne. Le stratagème de Joseph Cotten pour exfiltrer sa femme de leur maison est symptomatique : que dire à sa femme pur qu'elle se sente en sécurité, et qu'elle ressente que son mari est là pour elle, alors même que le policier doit risquer sa vie chaque jour. Pas mal du tout.
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Re: Budd Boetticher (1916-2001)
Rassuré de lire les avis sur Seminole. J'étais limite paniqué à l'idée de me demander si je pouvais finir le film.Jeremy Fox a écrit : ↑3 nov. 10, 16:27Voilà. Magnifique filmo westernienne dont Seminole est le seul faux pas.Rick Blaine a écrit :surtout quand on le compare aux chef d'œuvres avec Randolph Scott, à l'excellent A Feu et à Sang, au Déserteur de Fort Alamo ou au Traitre du Texas , que j'aime beaucoup.
Surprenant qu'un sujet qui semble avoir autant touché Boetticher finisse avec ce résultat.
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Re: Budd Boetticher (1916-2001)
Absolument pas d'accord sur Seminole qui est une bande d'aventures très solide, bariolée, avec des looks et des costumes plus soignés que d'ordinaire (en plus de présenter des équivalences avec Les Aventures du Capitaine Wyatt, de Raoul Walsh, ce qui est un grand compliment).
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Re: Budd Boetticher (1916-2001)
Néanmoins un chef d'oeuvre comparé à Révolte au Mexique.innaperfekt_ a écrit : ↑17 févr. 24, 17:37Rassuré de lire les avis sur Seminole. J'étais limite paniqué à l'idée de me demander si je pouvais finir le film.Jeremy Fox a écrit : ↑3 nov. 10, 16:27
Voilà. Magnifique filmo westernienne dont Seminole est le seul faux pas.
Surprenant qu'un sujet qui semble avoir autant touché Boetticher finisse avec ce résultat.
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Re: Budd Boetticher (1916-2001)
En même temps je lui réserve une deuxième chance si jamais un jour on peut le voir dans de bonnes conditions. Ce qui n'était pas le cas avec le DVD.
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Re: Budd Boetticher (1916-2001)
Même avec une copie sublime, ça m'étonnerait qu'il y ait quelque chose à sauver de ce film, un des pires westerns de l'histoire, paradoxalement signé par l'un des plus grands cinéastes du genre.
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Re: Budd Boetticher (1916-2001)
Arrête un peu..Tu es obligé d'exagérer comme ça? Un des pires westerns de l'histoire....Rick Blaine a écrit : ↑17 févr. 24, 19:41 Même avec une copie sublime, ça m'étonnerait qu'il y ait quelque chose à sauver de ce film, un des pires westerns de l'histoire, paradoxalement signé par l'un des plus grands cinéastes du genre.
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Re: Budd Boetticher (1916-2001)
Ah oui j'ai trouvé. Ça fait un bon bout de temps que je l'ai vu mais j'en garde un souvenir terrible, pourtant j'aurais voulu aimer un film de Boetticher.
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Re: Budd Boetticher (1916-2001)
Vous parlez bien du meme film tous les deux ? 

Dernière modification par Jack Carter le 18 févr. 24, 11:11, modifié 2 fois.

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Re: Budd Boetticher (1916-2001)
Oui, on s’y perd facilement. Mais Alexandre parle de Révolte au Mexique, j’en suis sûr.
Pratique Classik pour se rappeler ce qu’on avait pensé des films quand on a la mémoire défaillante :
Pratique Classik pour se rappeler ce qu’on avait pensé des films quand on a la mémoire défaillante :
Supfiction a écrit : ↑13 déc. 14, 14:57
En revanche, j'ai enchainé peu après avec Révolte au Mexique et aujourd'hui Le traitre du Texas et ce n'est pas du tout la même tisane. Le premier est très mauvais au point que j'ai eu du mal à le finir. Quant au second, s'il se laisse regarder, il est me semble t-il plutôt réalisé sans finesse, pourvu d'une musique envahissante et disgracieuse, et mal joué (décidément j'ai du mal avec Rock Hudson dans les westerns, il est tellement meilleur dans la comédie, quant à Julie Adams, heureusement qu'elle a eu la chance de jouer dans Les affameurs et Le déserteur de Fort Alamo pour relever ma considération à son égard..).
A ce stade, c'est comme si il y avait deux Boetticher, tant le niveau de ces films diffère. A confirmer, mais j'ai l'impression que ce réalisateur ne maîtrisait son sujet qu'avec des scénarios épurés, comme ce fut le cas avec les films de Randolph Scott.
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Re: Budd Boetticher (1916-2001)
C'est ça: le point de repère étant l'évocation de la seule copie que l'on connaisse, qui est celle du Sidonis qui est plus foirée que dégueulasse (je peux argumenterSupfiction a écrit : ↑18 févr. 24, 10:14 Oui, on s’y perd facilement. Mais Alexandre parle de Révolte au Mexique, j’en suis sûr.

Alors que , de manière remarquable, la copie Universal du dvd de Seminole est nettement plus agréable et pimpante que celle de Sidonis, que j'ai connue avant.
Donc, concernant Seminole (L'Expédition du Fort King, en français), il faut négliger Sidonis et privilégier le dvd Universal (à moins que l'on tienne absolument aux bonus de Brion, mais pas Tavernier).
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Re: Budd Boetticher (1916-2001)
Le tueur s’est évadé
Un policier tue par accident la femme d’un pauvre gars complice d’un braquage. Ce dernier vas vouloir se venger.
Tres bonne surprise que ce noir de Boetticher. On commence par une scène classique de braquage que l’on pense avoir vue 100%. Je ne sais pas pourquoi mais les plans d’ouverture sur ce boulevard sans interet, sans fin m’ont frappé. L’essence meme du « grand nul part » si typique de la ville américaine. J’y ai retrouvé l’ambiance et les images d’un sejour recent à El paso.
Le film part d’un programme simple: la vengeance d’un condamné contre un flic. Mais ici, tout devient rapidement singulier. Le flic commet une dramatique bavure. Le malfrat est un pauvre bougre moqué par tout le monde. Le personnage moteur n’est pas forcément celui que l’on croit.
Les decors sont d’insignifiant pavillons devenus inquiétants.
J’ai pensé au superbe « Drive on a crooked road » de Quine pour ce parti pris de prendre un personnage rabaissé.
Tres forte interprétation de Wendell Corey qui distille une sacrée tension dans tout le film. Rhonda Flemming est tres bien aussi dans une vision idéalisée de la femme au foyer.
Etonnante fin, ou chaque mouvement anodin devient suspect, sorte d’analyse clinique de la vie pavillonnaire américaine.
Un film assez visionnaire en fait…
Un policier tue par accident la femme d’un pauvre gars complice d’un braquage. Ce dernier vas vouloir se venger.
Tres bonne surprise que ce noir de Boetticher. On commence par une scène classique de braquage que l’on pense avoir vue 100%. Je ne sais pas pourquoi mais les plans d’ouverture sur ce boulevard sans interet, sans fin m’ont frappé. L’essence meme du « grand nul part » si typique de la ville américaine. J’y ai retrouvé l’ambiance et les images d’un sejour recent à El paso.
Le film part d’un programme simple: la vengeance d’un condamné contre un flic. Mais ici, tout devient rapidement singulier. Le flic commet une dramatique bavure. Le malfrat est un pauvre bougre moqué par tout le monde. Le personnage moteur n’est pas forcément celui que l’on croit.
Les decors sont d’insignifiant pavillons devenus inquiétants.
J’ai pensé au superbe « Drive on a crooked road » de Quine pour ce parti pris de prendre un personnage rabaissé.
Tres forte interprétation de Wendell Corey qui distille une sacrée tension dans tout le film. Rhonda Flemming est tres bien aussi dans une vision idéalisée de la femme au foyer.
Etonnante fin, ou chaque mouvement anodin devient suspect, sorte d’analyse clinique de la vie pavillonnaire américaine.
Un film assez visionnaire en fait…