El Dadal a écrit : ↑12 janv. 24, 12:39Exemple bateau,
Le parrain fut un succès planétaire, rendu possible par la présence de toutes les strates sociales en salles. Ce succès serait aujourd'hui impossible, justement parce que la compartimentalisation est à l'œuvre, dès la mise en route d'un projet, et qu'elle se retrouve encore plus en dehors des salles.
Il me semble que cette année vient précisément prouver le contraire avec Oppenheimer. On pourrait légitimement considérer aussi que "toutes les strates sociales" se sont retrouvées en salles pour Avatar 2 (et potentiellement Top Gun 2), et il y a sûrement d'autres cas trouvables sur les années précédentes encore (The Martian en 2015 ? Dawn of the Planet of the Apes et American Sniper en 2014 ? Les Indestructibles 2 ?).
El Dadal a écrit : ↑12 janv. 24, 12:39Quant au point sur le nivellement par le bas, à ce moment de l'entretien, il me semble que Thoret l'évoquait au sujet de l'appareil critique actuel, et c'était donc aussi mon cas. Le "tout se vaut", le petit avis péremptoire, mais sous d'autres formes et diktats promotionnels que par le passé, c'est ça qui était en jeu.
Dans ce contexte, effectivement. Il y a surtout, je trouve, une surexploitation mercantile d'avis pétés de gens tenant au final de personnes lambdas paraissant souvent plus ravies par l'avant-première proposée (et/ou les goodies qui vont avec) que par le film en question mais c'est pas grave, elles seront "corporate". Je pense que c'est un des gros travers d'il y a quelques années, où la démocratisation d'internet est venue avec la démocratisation des avis qu'on pouvait y laisser, et Amazon, Allociné, IMDB et cie ont donné l'impression que même Michel245785 pouvait avoir un avis intéressant à publier et à lire (alors que non).
En parallèle, on trouve des Kevin Smith qui explique à chaque nouveau Marvel qu'ils ont encore plus pleuré devant Avengers 8 que devant le 7 que devant le 6 qu'à l'enterrement de leur grand mère, ce qui n'aide pas grand monde à la longue.
Reste que là encore : de toute manière, qui lit encore des critiques de nos jours, et à partir de quel moment, si changement il y a eu, on en est arrivés là ?
Parce que sinon, ces passionnés ne font de toute façon que parler à d'autres passionnés, donc ça ne change rien, cela ne touchera toujours pas plus le grand public, c'est du vase close.
Nestor Almendros a écrit : ↑12 janv. 24, 12:38Donc non, comme l'a dit Sybille, si on ne montre pas, cela s'oublie. C'est déjà le cas avec les films en n&b américains des années 40-50, par exemple, qui se vendent moins qu'avant.
J'ai tendance à penser en terme d'échelle : moins qu'avant, très probablement, mais quel écart entre un film US en N&B des 40s-50s de nos jours face au blockbuster du moment, vs la même comparaison y a, disons, 15 ans ?
Addis-Abeba a écrit : ↑12 janv. 24, 12:17Non beaucoup plus de gens s'en foutent de La prisonnière du désert que d'Avengers 8, mais oui ca n'a rien d'illogique.
Ce que je veux dire par là, c'est qu'Avengers 8 ou La prisonnière du désert, ce sera regardé un soir car ça passe à la télé et hop, une semaine plus tard, le souvenir en sera réduit à une expression simple.
Addis-Abeba a écrit : ↑12 janv. 24, 12:17Après la différence se fait peut-être plus sur le fait que l'on s'intéressait d'avantage à ce qu'il y avait avant nous, que cette nouvelle génération.
Non, déjà avant, le grand public était méga majoritaire, les passionnés minoritaires.
J'ai 36 ans, et je suis plus passionné que tout mon entourage, générations précédentes incluses. C'est juste une question de centres d'intérêt, pas de générations.
Et par ailleurs, pendant qu'on s'intéresse et qu'on regarde ces films là, on ne s'intéresse pas et ne regarde pas d'autres films que les autres personnes peuvent regarder. A nouveau, on a tous nos trous dans la raquette.