Avis forcément controversé, mais je suis néanmoins d'accord pour dire qu'il contient au moins l'une des plus belles scènes de la carrière de Raimi (la naissance du Sandman, évidemment). Et je ne vois pas de problèmes à ce que Raimi ait enchainé sur d'hénaurmes projets, il a su évoluer sans perdre son âme. Dario Argento ne peut pas en dire autant...nobody smith a écrit :D'ailleurs, je dois être l'un des rares au monde à considérer le troisième opus comme l'un des tous meilleurs films de Raimi.
Sam Raimi
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Re: Sam Raimi
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Re: Sam Raimi
Mais a-t-'il vraiment une âme?...pas sûr quand on sait qu'il a soutenu Bush à l'époque.Shin Cyberlapinou a écrit :Et je ne vois pas de problèmes à ce que Raimi ait enchainé sur d'hénaurmes projets, il a su évoluer sans perdre son âme.
C'est quelqu'un que j'apprécie assez en tant que réalisateur, surtout ses premiers films, la suite de sa carrière me parait plus formatée pour/par les studios, j'ai du mal en fait à considérer son cinéma comme éminemment personnel, à l'inverse par exemple du cinéaste que tu viens de citer.
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Re: Sam Raimi
So what????mannhunter a écrit :Mais a-t-'il vraiment une âme?...pas sûr quand on sait qu'il a soutenu Bush à l'époque.Shin Cyberlapinou a écrit :Et je ne vois pas de problèmes à ce que Raimi ait enchainé sur d'hénaurmes projets, il a su évoluer sans perdre son âme.
Je suis ultra fan d'Evil dead mais je comprends bien qu'il ait eu envie de faire autre chose à un moment...Il a fait son western (Mort ou vif), ses Spiderman (dont il est fan), quel est le problème...A part son film sur le base ball que je n'ai jamais vu parce que le base ball je m'en tape je trouve qu'il a une sacrément belle carrière et j'aime chacun de ses filmsmannhunter a écrit : C'est quelqu'un que j'apprécie assez en tant que réalisateur, surtout ses premiers films, la suite de sa carrière me parait plus formatée pour/par les studios, j'ai du mal en fait à considérer son cinéma comme éminemment personnel, à l'inverse par exemple du cinéaste que tu viens de citer.
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Re: Sam Raimi
Spiderman 3, c'est presque exclusivement à mes yeux une collection des plus grands moments de mise en scène dont a su faire preuve Raimi. A chaque scène, j'ai pratiquement l'impression de voir quelque chose d'aussi fort que le climax d'un film "normal". En même temps, je reconnais que j'ai un rapport très particulier avec ce film. J'étais partie le voir avec un sentiment carrément haineux en me disant que ça allait être une merde (impression alimentée par toutes les rumeurs plus ou moins fondées entourant la production) et je me retrouvais dès le départ sur le cul par toute la virtuosité étalée. Du coup, ma haine a muté en une sorte de fascination pratiquement maladive. J'en suis carrément arrivé à aimer les défauts évidents de l'écriture. Les facilités et le cumul des intrigues donnent je trouve un aspect feuilletonesque complètement réjouissant. je sais je sais, je suis complètement irrécupérable làShin Cyberlapinou a écrit :Avis forcément controversé, mais je suis néanmoins d'accord pour dire qu'il contient au moins l'une des plus belles scènes de la carrière de Raimi (la naissance du Sandman, évidemment). Et je ne vois pas de problèmes à ce que Raimi ait enchainé sur d'hénaurmes projets, il a su évoluer sans perdre son âme. Dario Argento ne peut pas en dire autant...nobody smith a écrit :D'ailleurs, je dois être l'un des rares au monde à considérer le troisième opus comme l'un des tous meilleurs films de Raimi.
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Re: Sam Raimi
Je le trouve très bon Spiderman 3, je ne comprends pas très bien ce que ceux qui aiment les deux premiers films lui reprochent, à part de prendre de grosses libertés avec le comics (mais bon ça c'est comme pour les précédents)...
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Re: Sam Raimi
Oui l'horreur c'est pas son truc à la base, il préfère la comédie, le splapstick...hellrick a écrit :Je suis ultra fan d'Evil dead mais je comprends bien qu'il ait eu envie de faire autre chose à un moment...
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Re: Sam Raimi
Je ne connais pas le comics de base, donc je peux t'assurer qu'il y a bien d'autres choses à reprocher à ce 3ème opus (un scénario moisi, déjà).hellrick a écrit :Je le trouve très bon Spiderman 3, je ne comprends pas très bien ce que ceux qui aiment les deux premiers films lui reprochent, à part de prendre de grosses libertés avec le comics (mais bon ça c'est comme pour les précédents)...
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Re: Sam Raimi
En revoyant les 3 en enfilade, les défauts de ce 3ème opus sont beaucoup moins flagrants en fait. Les deux premiers restent devant (surtout le 1er) mais l'écart n'est pas aussi dramatique qu'on l'a cru à l'époque...
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Re: Sam Raimi
Si.
Revu les épisodes 2 et 3 plus ou moins à la suite il y a moins de 6 mois, le gap entre les deux films est net. L'écriture du 3ème semble bâclée, part dans tous les sens et rend Peter Parker assez ridicule dans ses pleurnicheries d'adolescent.
En contrepartie le personnage du Sandman est très fort et il y a plusieurs séquences d'action très impressionnante.
Revu les épisodes 2 et 3 plus ou moins à la suite il y a moins de 6 mois, le gap entre les deux films est net. L'écriture du 3ème semble bâclée, part dans tous les sens et rend Peter Parker assez ridicule dans ses pleurnicheries d'adolescent.
En contrepartie le personnage du Sandman est très fort et il y a plusieurs séquences d'action très impressionnante.
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Re: Sam Raimi
Ben écoute, je m'étais acheté le coffret de la trilogie en Bluray récemment, et je me les étais regardés les 3 à la suite dans la même soirée...et les défauts du dernier m'avaient encore plus sauté à la gueule. Une véritable agression caractérisée.DannyBiker a écrit :En revoyant les 3 en enfilade, les défauts de ce 3ème opus sont beaucoup moins flagrants en fait. Les deux premiers restent devant (surtout le 1er) mais l'écart n'est pas aussi dramatique qu'on l'a cru à l'époque...
Gros problèmes de rythmes, script nawak qui surmultiplie pour rien les personnages et les sous-sous-sous intrigues sans intérêt, humour embarrassant pas drôle (Tobey Maguire qui devient subitement un bad-guy parce qu'il se met du gel dans les cheveux et une veste en cuir) ; tandis que les 2 premiers sont des modèles d'écriture, de découpage, de....enfin de tout, quoi.
Ils ont des défauts (le Bouffon Vert est vraiment trop "bouffon" en plastoc), mais j'y prends un sacré panard à chaque fois (surtout devant le 2, qui contient 2 des séquences d'action les plus ébouriffantes de ces 10 dernières années).
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Re: Sam Raimi
J'entends vos arguments mais c'est sans doute aussi lié au fait que ces défauts sont finalement aussi présents dans le 1er et 2ème, sauf que dans ceux-là la sauce prend. Disons que si la fracture qualitative est nette, il n'y a pas vraiment de gouffre à mes yeux. Après, j'ai toujours trouvé le 2ème surévalué (vraiment fun mais pas franchement exceptionnel) et le 1er sous-évalué à cause du bouffon vert...
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Re: Sam Raimi
Faut pas pousser non plus. Comme tu le dis, tout ce qui tourne autour du Bouffon Vert est singulièrement raté dans le 1. Bizarrement, Raimi réussit la vie privée dans le 1 et rate le méchant alors que c'est plutôt l'inverse dans le 2 (les scènes avec tante May, pitié).Ratatouille a écrit :tandis que les 2 premiers sont des modèles d'écriture, de découpage, de....enfin de tout, quoi.
C'est bien pour ça d'ailleurs que je ne trouve pas le reboot si raté. Un peu inutile sans doute mais pas si indigne des Raimi (notamment du 3).
Meilleur topic de l'univers
https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 13&t=39694
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Re: Sam Raimi
Revu hier Mort ou Vif ou plutot The Quick and the Dead, beau titre!
Que Sam Raimi est réussi à faire quelque chose de ce concept à la c… (le concours de duels) est un exploit.
J’ai beaucoup aimé (et de facon surprenante mon epouse peut enclainte a ce type de spectacle, aussi).
On redoute le pire au debut en raison du coté pour le moins caricatural et outré de l’affaire, mais peu à peu on s’intéresse a ces personnages. Le film quitte le coté parodie pour plus de tensions.
Raimi montre une fois de plus ses qualités de directeur d’acteur et tire le meilleur de ses acteurs et de son actrice. Il faut en dire deux mots ici. Elle est superbe. Le plus curieux c’est qu’avec son chapeau elle a à presque 38 ans un surprenant visage juvenile. Au charme fou.
Mais de Di caprio, à Gene Hackman en passantvpar Russel Crowe, et les seconds roles, tout le monde assure.
Le film assume ses lourdes références sans honte ni photo copie opportuniste. Le meilleur exemple est bien sur la pendaison issue d’Il etait une fois dans l’ouest. Flash back compris mais Raimi reserve une surprise qui d’un coup oblige à reconsidérer tout ce que l’on vient de voir.
Il demeure bien une ou deux affreteries Samraimiesque dont le film aurait pu se passer, mais elles n’arrivent pas à effacer les nombreuses qualités du film.
Original, respectueux du genre, intelligent, un film que je conseille sans reserve.
Que Sam Raimi est réussi à faire quelque chose de ce concept à la c… (le concours de duels) est un exploit.
J’ai beaucoup aimé (et de facon surprenante mon epouse peut enclainte a ce type de spectacle, aussi).
On redoute le pire au debut en raison du coté pour le moins caricatural et outré de l’affaire, mais peu à peu on s’intéresse a ces personnages. Le film quitte le coté parodie pour plus de tensions.
Raimi montre une fois de plus ses qualités de directeur d’acteur et tire le meilleur de ses acteurs et de son actrice. Il faut en dire deux mots ici. Elle est superbe. Le plus curieux c’est qu’avec son chapeau elle a à presque 38 ans un surprenant visage juvenile. Au charme fou.
Mais de Di caprio, à Gene Hackman en passantvpar Russel Crowe, et les seconds roles, tout le monde assure.
Le film assume ses lourdes références sans honte ni photo copie opportuniste. Le meilleur exemple est bien sur la pendaison issue d’Il etait une fois dans l’ouest. Flash back compris mais Raimi reserve une surprise qui d’un coup oblige à reconsidérer tout ce que l’on vient de voir.
Il demeure bien une ou deux affreteries Samraimiesque dont le film aurait pu se passer, mais elles n’arrivent pas à effacer les nombreuses qualités du film.
Original, respectueux du genre, intelligent, un film que je conseille sans reserve.
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Re: Sam Raimi
Evil dead
Avec trois bouts de ficelle, une imagination délirante et un brio technique désamorçant les risques de l’amateurisme, Raimi témoigne d’un vrai désir de cinéma. Il accouche d’une sarabande horrifique à la croisée de la bouffonnerie potache et de l’épouvante, qui assimile le corps humain à un simple morceau de chair gigotant n’ayant de cesse d’être réduit littéralement en purée. Entre un arbre violeur (!), des possédés peinturlurés et des effusions gore aux outrances décomplexées, ce joyeux festival de pantins gluants suit une logique de surenchère complète, affiche un dédain quasi dadaïste du réalisme, compense la pauvreté de ses moyens par une débauche d’effets visuels et sonores, de plans acrobatico-impossibles, de trucages à la fois bâclés et élaborés, tous agglomérés par la même énergie sauvage. 4/6
Mort sur le gril
Un héros timide et racho, une jolie fille paumée, un gigolo mondain, une curieuse par qui tout arrive, deux dératiseurs débiles et sadiques devenus tueurs professionnels, et bien sûr le crime parfait. Une histoire de fous donc, racontée dans un cartoon macabre en prise de vue réelles, un valdinguant bordel (co-écrit par les frères Coen) qui ne soucie de rien et surtout pas du bon goût, un canevas pour le moins original qui pourrait flanquer une peur bleue mais que le cinéaste brode des couleurs vives de l’humour. Pour définir ce délirant cocktail parodique, il faudrait essayer d’imaginer la rencontre des univers de Mickey Rooney et d’Humphrey Bogart, de l’inspecteur Clouseau et de Sir Alfred. À condition d’en accepter les lourdeurs et le caractère brouillon, la farce s’avère assez fraîche et amusante. 4/6
Evil dead 2
Au bout de cinq minutes, la copine du héros est déjà passée par les cases possession, lévitation, démembrement et confiture. Le pauvre Ash commence tout juste à dérouiller, et encaissera d’ici la fin plus de turpitudes physiques que John McClane n’en a jamais endurées durant toute sa carrière. La fureur formelle du cinéaste est à la hauteur, faisant de son gourbi macabre un oasis grouillant de maléfices, de visions horrifiques, de créatures pustuleuses et de gags sanguinolents, affirmant une créativité dans l’escalade du chaos qui force le respect. La peur y est stimulée avec le concours de l’humour et de la malice, le déferlement des images tient autant du burlesque que de la poésie plastique, et l’on sort de cette foire baroque, qui possède les vertus planantes d’un tour de grand-huit, aussi repu que ravi. 5/6
Darkman
Du baroque et de la boulimie dans la réalisation, beaucoup d’invention dans l’univers qu’il met en place, une partition lyrique signée Danny Elfman : autant de qualités faisant de cette déclinaison singulière du super-héros une réussite mineure mais particulièrement savoureuse. À travers un hommage rétro au Fantôme de l’Opéra et à L’Homme au Masque de cire, c’est toute une tradition du cinéma fantastique des années 40-50 que ressuscite Sam Raimi, mais en l’assaisonnant à sa sauce : des références aux comics et à la BD, des trouvailles délirantes, un rythme frénétique, une bonne louchée d’humour noir. Bourré d’imagination et d’ironie, et en même très respectueux du genre qu’il sert, le cinéaste accumule séquences spectaculaires et idées inédite en un festival débridé et techniquement virtuose. 5/6
Un plan simple
Raimi a le goût du burlesque saignant et des situations tendues jusqu’au point de rupture. S’il renonce ici aux baroquismes de sa mise en scène et délaisse provisoirement le fantastique, il ne cède pas un pouce de sa maîtrise. Ce polar d’une rigoureuse sobriété, écrit et filmé au cordeau, ancre son intrigue dans un quotidien hivernal et morose et agence une mécanique implacable qui voit s’enliser les protagonistes (ni crapules ni héros, juste des gens ordinaires) au fil d’une spirale fonctionnant comme un nœud coulant. Cupidité, paranoïa, culpabilité… : le sujet n’est pas neuf, mais cette variation autour du dilemme moral et de l’argent qui rend fou conjugue avec force l’humain, le dérisoire et le pathétique, dans un climat blanc et noir qui fait la part belle à l’ironie et génère une vénéneuse acidité. 5/6
Spider-man
L’adolescent est en proie au doute, en pleine mutation, confronté à la double figure du père et du meilleur ami, ainsi qu’à l’inquiétude que lui inspire l’âge adulte. C’est tout cela qu’évoque le cinéaste à travers l’aventure extraordinaire de son Peter Parker/Spiderman. L’originalité de l’entreprise tient à ce que le protagoniste ne tranche pas entre l’une ou l’autre de ses destinées (lover ou sauver), au point d’inventer la figure plausible d’un super-héros sentimental, d’un amoureux maladroit et sensible qui se glisse tel quel dans le costume du justicier volant. Un peu sitcom, un peu comédie romantique, un peu blockbuster spectaculaire, le film, qui doit beaucoup à la personnalité fragile de son acteur, rassure sur la capacité du cinéma américain à se renouveler tout en exploitant des formules éprouvées. 4/6
Spider-man 2
Raimi approfondit les pistes inaugurées dans le premier volet et renchérit à tous les niveaux : la métaphore initiatique et identitaire, l’ampleur du spectacle, la densité de l’intrigue, ses enjeux et dynamiques. En plus de devoir affronter un redoutable méchant métallico-arachnéen, Parker est mis à l’épreuve d’un dilemme corsé qui le voit s’opposer à son meilleur ami, jongler avec ses tourments amoureux, assumer difficilement sa nature – quand bien même celle-ci est démythifiée par les habitants qui le reconnaissent comme un des leurs et le sauvent dans la plus belle scène du film. Reste que je ne me sens pas d’atomes crochus avec cet univers – et puis la Mary Jane, qui fréquente le beau monde en belle robe élégante et joue Oscar Wilde off-Broadway, je lui collerais bien deux-trois claques (oui, c’est gratuit). 4/6
Spider-man 3
Le troisième épisode d’une franchise à succès est souvent un cap difficile à passer : la preuve avec cette aventure à bout de souffle qui tente de suppléer son manque patent de fraîcheur par la surenchère symptomatique des grosses productions hollywoodiennes. La construction laborieuse, à base d’allers-retours entre Spidey et ses ennemis, les ennemis entre eux, Peter Parker et ses belles, achève de rendre assez fastidieux le filé d’un récit par ailleurs cousu de poncifs et de psychologie sommaire. Le cinéaste enchaîne mécaniquement séquences explosives et plages d’humour un peu balourd, égrène verbeusement sa pensée sur la difficulté d’être un héros (avec chapitre côté obscur à la clé, tandis que ses créatures vacillent au bord de l’abîme moral), et manque à peu près tout ce qu’il entreprend. 2/6
Jusqu’en enfer
Peut-être conscient de s’être fait écraser par les contraintes du précédent film, l’ex-artisan fauché devenu roi du box-office effectue un savoureux retour aux sources et renoue avec son inspiration première : le film d’épouvante pour rire, qui fait du bruit et rue dans les brancards. Évidemment il est entre temps passé par la case blockbuster, et y a sans doute perdu une partie de son âme : pas vraiment de spontanéité ici, mais un instinct de jeu et un goût du gore délirant qui fouettent le sang, injectés dans une grosse seringue de fun à vapeur. La série B assume pleinement sa nature, enchaîne les séquences de terreur tel un train-fantôme endiablé et s’enrichit, à travers l’idée du pacte faustien en milieu bancaire, d’un discours malicieux sur la cupidité américaine au lendemain de la crise économique. 5/6
Mon top :
1. Un plan simple (1998)
2. Darkman (1990)
3. Evil dead 2 (1987)
4. Jusqu’en enfer (2009)
5. Spider-man 2 (2004)
Est-ce une erreur ou un lieu commun de le comparer à un Peter Jackson ? On y perçoit en tout cas le même goût pour le cinéma de genre, le même enthousiasme adolescent, la même faculté à concilier énergie et second degré... et les mêmes limites : il n’est certes pas ce que j'appellerais un grand réalisateur, mais il a réussi quelques (très) bons films.
Avec trois bouts de ficelle, une imagination délirante et un brio technique désamorçant les risques de l’amateurisme, Raimi témoigne d’un vrai désir de cinéma. Il accouche d’une sarabande horrifique à la croisée de la bouffonnerie potache et de l’épouvante, qui assimile le corps humain à un simple morceau de chair gigotant n’ayant de cesse d’être réduit littéralement en purée. Entre un arbre violeur (!), des possédés peinturlurés et des effusions gore aux outrances décomplexées, ce joyeux festival de pantins gluants suit une logique de surenchère complète, affiche un dédain quasi dadaïste du réalisme, compense la pauvreté de ses moyens par une débauche d’effets visuels et sonores, de plans acrobatico-impossibles, de trucages à la fois bâclés et élaborés, tous agglomérés par la même énergie sauvage. 4/6
Mort sur le gril
Un héros timide et racho, une jolie fille paumée, un gigolo mondain, une curieuse par qui tout arrive, deux dératiseurs débiles et sadiques devenus tueurs professionnels, et bien sûr le crime parfait. Une histoire de fous donc, racontée dans un cartoon macabre en prise de vue réelles, un valdinguant bordel (co-écrit par les frères Coen) qui ne soucie de rien et surtout pas du bon goût, un canevas pour le moins original qui pourrait flanquer une peur bleue mais que le cinéaste brode des couleurs vives de l’humour. Pour définir ce délirant cocktail parodique, il faudrait essayer d’imaginer la rencontre des univers de Mickey Rooney et d’Humphrey Bogart, de l’inspecteur Clouseau et de Sir Alfred. À condition d’en accepter les lourdeurs et le caractère brouillon, la farce s’avère assez fraîche et amusante. 4/6
Evil dead 2
Au bout de cinq minutes, la copine du héros est déjà passée par les cases possession, lévitation, démembrement et confiture. Le pauvre Ash commence tout juste à dérouiller, et encaissera d’ici la fin plus de turpitudes physiques que John McClane n’en a jamais endurées durant toute sa carrière. La fureur formelle du cinéaste est à la hauteur, faisant de son gourbi macabre un oasis grouillant de maléfices, de visions horrifiques, de créatures pustuleuses et de gags sanguinolents, affirmant une créativité dans l’escalade du chaos qui force le respect. La peur y est stimulée avec le concours de l’humour et de la malice, le déferlement des images tient autant du burlesque que de la poésie plastique, et l’on sort de cette foire baroque, qui possède les vertus planantes d’un tour de grand-huit, aussi repu que ravi. 5/6
Darkman
Du baroque et de la boulimie dans la réalisation, beaucoup d’invention dans l’univers qu’il met en place, une partition lyrique signée Danny Elfman : autant de qualités faisant de cette déclinaison singulière du super-héros une réussite mineure mais particulièrement savoureuse. À travers un hommage rétro au Fantôme de l’Opéra et à L’Homme au Masque de cire, c’est toute une tradition du cinéma fantastique des années 40-50 que ressuscite Sam Raimi, mais en l’assaisonnant à sa sauce : des références aux comics et à la BD, des trouvailles délirantes, un rythme frénétique, une bonne louchée d’humour noir. Bourré d’imagination et d’ironie, et en même très respectueux du genre qu’il sert, le cinéaste accumule séquences spectaculaires et idées inédite en un festival débridé et techniquement virtuose. 5/6
Un plan simple
Raimi a le goût du burlesque saignant et des situations tendues jusqu’au point de rupture. S’il renonce ici aux baroquismes de sa mise en scène et délaisse provisoirement le fantastique, il ne cède pas un pouce de sa maîtrise. Ce polar d’une rigoureuse sobriété, écrit et filmé au cordeau, ancre son intrigue dans un quotidien hivernal et morose et agence une mécanique implacable qui voit s’enliser les protagonistes (ni crapules ni héros, juste des gens ordinaires) au fil d’une spirale fonctionnant comme un nœud coulant. Cupidité, paranoïa, culpabilité… : le sujet n’est pas neuf, mais cette variation autour du dilemme moral et de l’argent qui rend fou conjugue avec force l’humain, le dérisoire et le pathétique, dans un climat blanc et noir qui fait la part belle à l’ironie et génère une vénéneuse acidité. 5/6
Spider-man
L’adolescent est en proie au doute, en pleine mutation, confronté à la double figure du père et du meilleur ami, ainsi qu’à l’inquiétude que lui inspire l’âge adulte. C’est tout cela qu’évoque le cinéaste à travers l’aventure extraordinaire de son Peter Parker/Spiderman. L’originalité de l’entreprise tient à ce que le protagoniste ne tranche pas entre l’une ou l’autre de ses destinées (lover ou sauver), au point d’inventer la figure plausible d’un super-héros sentimental, d’un amoureux maladroit et sensible qui se glisse tel quel dans le costume du justicier volant. Un peu sitcom, un peu comédie romantique, un peu blockbuster spectaculaire, le film, qui doit beaucoup à la personnalité fragile de son acteur, rassure sur la capacité du cinéma américain à se renouveler tout en exploitant des formules éprouvées. 4/6
Spider-man 2
Raimi approfondit les pistes inaugurées dans le premier volet et renchérit à tous les niveaux : la métaphore initiatique et identitaire, l’ampleur du spectacle, la densité de l’intrigue, ses enjeux et dynamiques. En plus de devoir affronter un redoutable méchant métallico-arachnéen, Parker est mis à l’épreuve d’un dilemme corsé qui le voit s’opposer à son meilleur ami, jongler avec ses tourments amoureux, assumer difficilement sa nature – quand bien même celle-ci est démythifiée par les habitants qui le reconnaissent comme un des leurs et le sauvent dans la plus belle scène du film. Reste que je ne me sens pas d’atomes crochus avec cet univers – et puis la Mary Jane, qui fréquente le beau monde en belle robe élégante et joue Oscar Wilde off-Broadway, je lui collerais bien deux-trois claques (oui, c’est gratuit). 4/6
Spider-man 3
Le troisième épisode d’une franchise à succès est souvent un cap difficile à passer : la preuve avec cette aventure à bout de souffle qui tente de suppléer son manque patent de fraîcheur par la surenchère symptomatique des grosses productions hollywoodiennes. La construction laborieuse, à base d’allers-retours entre Spidey et ses ennemis, les ennemis entre eux, Peter Parker et ses belles, achève de rendre assez fastidieux le filé d’un récit par ailleurs cousu de poncifs et de psychologie sommaire. Le cinéaste enchaîne mécaniquement séquences explosives et plages d’humour un peu balourd, égrène verbeusement sa pensée sur la difficulté d’être un héros (avec chapitre côté obscur à la clé, tandis que ses créatures vacillent au bord de l’abîme moral), et manque à peu près tout ce qu’il entreprend. 2/6
Jusqu’en enfer
Peut-être conscient de s’être fait écraser par les contraintes du précédent film, l’ex-artisan fauché devenu roi du box-office effectue un savoureux retour aux sources et renoue avec son inspiration première : le film d’épouvante pour rire, qui fait du bruit et rue dans les brancards. Évidemment il est entre temps passé par la case blockbuster, et y a sans doute perdu une partie de son âme : pas vraiment de spontanéité ici, mais un instinct de jeu et un goût du gore délirant qui fouettent le sang, injectés dans une grosse seringue de fun à vapeur. La série B assume pleinement sa nature, enchaîne les séquences de terreur tel un train-fantôme endiablé et s’enrichit, à travers l’idée du pacte faustien en milieu bancaire, d’un discours malicieux sur la cupidité américaine au lendemain de la crise économique. 5/6
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2. Darkman (1990)
3. Evil dead 2 (1987)
4. Jusqu’en enfer (2009)
5. Spider-man 2 (2004)
Est-ce une erreur ou un lieu commun de le comparer à un Peter Jackson ? On y perçoit en tout cas le même goût pour le cinéma de genre, le même enthousiasme adolescent, la même faculté à concilier énergie et second degré... et les mêmes limites : il n’est certes pas ce que j'appellerais un grand réalisateur, mais il a réussi quelques (très) bons films.