
Frankie Flannery, caïd du racket irlandais dans "Les anges de la Nuit", le coup d'éclat de Phil Joanou
Il est descendu là où personne n'est jamais allé, sauvant l'humanité et ramenant au passage Mary Elisabeth Mastrantonio à la vie dans Abyss (1989).
Et monté -très- haut dans le ciel, jusqu'à toucher les étoiles, prouvant qu'il avait L'étoffe des héros (1983).
Ed harris est un pour moi un acteur exceptionnel, un des rares qui excelle tout aussi bien dans les rôles de héros comme ceux de salopards, à l'instar de Robert Ryan
ou Richard Widmark bien avant lui.
Aux premiers il apporte une fragilité et une détermination touchantes, aux seconds une ambiguïté et une humanité qui en font bien plus que de simples "méchants".
Quel rapport entre le prisonnier psychopathe de Juste Cause (1995), qui provoque au spectateur de sueurs froide sous l'échine (derrière les barreaux, comme Hannibal Lecter,
version beaucoup plus bestiale) et le gentil policier amoureux de Madeleine Stowe dans Lune Rouge (1994) ? Aucun, si ce n'est le talent de l'acteur, regard bleu métallique et carrure
sportive, qui imprime la pellicule dans ces deux films (qui ne sont pourtant pas extraordinairement réalisés).
Il vole la vedette à Christophe Lambert dans Le Complot (1988) réalisé par Agnieska Holland (l'une de ses réalisatrices de prédilection), en assassin du père Popieluszko (Solidarnosc), où face à son partenaire qui joue son rôle comme une figure de vitrail, il compose un inoubliable personnage à l'âme tourmentée, meurtrier presque malgré lui.
Tient la dragée haute à Robert De Niro en vétéran traumatisé par la guerre du Vietnam dans Jacknife (1989), et à Al Pacino en agent immobilier aigri dans Glengarry (1992), faisant exploser au passage le compteur de "Fuck You", "fuck off" et autres dérivés de ce joli mot chantant. Affronte Jude Law à travers la lunette d'un fusil lors du siège de Stalingrad (en sniper allemand - 2001) et, général ultra-décoré, menace de répandre un gaz mortel sur San Francisco dans Rock (1996).
Il interprète souvent des seconds rôles, car quand il tient le haut de l'affiche, ses films sont parfois décevants - même si lui reste impeccable, à l'image du pêcheur raciste de Alamo Bay (1985) de Louis Malle, où il partage l'écran avec sa femme à la ville, Amy Madigan.
Il demeure inoubliable en caïd du racket irlandais dans Les anges de la Nuit (1989), le polar méconnu de Phil Joanou devenu culte.
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Ed Harris est sans doute mon acteur préféré, l'un des meilleurs du cinéma américain contemporain, malgré une carrière sans beaucoup de rôles en tête d'affiche.
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