anne-claire a écrit : ↑5 sept. 23, 19:07Variety propose une critique plutôt élogieuse du nouveau Woody Allen présenté à Venise, son meilleur depuis Blue Jasmine ou Match Point. La veine "hitchcockienne" du réalisateur a leur faveur.
C'est une bonne nouvelle, ça!
Par contre, l'idée que Rifkin's Festival soit une bonne fois pour toutes statufié en mauvais film, comme inscrit dans un registre, commence à me gonfler tout doucement mais surement.
Ce n'est pas un sommet de la filmographie, l'affaire est entendue mais ça reste une comédie enlevée comme il a toujours su et comme il saurait toujours en faire. Et les références cinéphiliques ne manquent pas de charme, et même d'invention.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
Alexandre Angel a écrit : ↑6 sept. 23, 08:42
Ce n'est pas un sommet de la filmographie, l'affaire est entendue mais ça reste une comédie enlevée comme il a toujours su et comme il saurait toujours en faire. Et les références cinéphiliques ne manquent pas de charme, et même d'invention.
Flol a écrit : ↑6 sept. 23, 16:15
Ça sentait quand même le film de vieux mec tout fatigué.
Peut-être mais entre ressentir ça et en conclure que c'est mauvais, nul, à oublier, comme si le bonhomme était tombé bien bas, il y a un pas que beaucoup franchissent un peu trop facilement.
Contrairement à Polanski par exemple, Allen ne sait pas être mauvais. Il y aura toujours de la finesse, de l'élégance..
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
Flol a écrit : ↑6 sept. 23, 16:15
Ça sentait quand même le film de vieux mec tout fatigué.
Peut-être mais entre ressentir ça et en conclure que c'est mauvais, nul, à oublier, comme si le bonhomme était tombé bien bas, il y a un pas que beaucoup franchissent un peu trop facilement.
Contrairement à Polanski par exemple, Allen ne sait pas être mauvais. Il y aura toujours de la finesse, de l'élégance..
Entièrement d'accord avec ça.
Même un mauvais Woody Allen (au hasard To Rome with love, qui n'est vraiment pas bon) reste un film moyen. Je n'ai jamais eu de rejet total pour un de ses films, je trouve un truc, un ton, une atmosphère qui me plait et Rifkin's festival n'échappe pas à la règle. C'est pas Annie Hall mais c'est pas désagréable du tout.
J’adore Woody, si je fais un classement les 20 premiers seront à 5 étoiles, mais je pense que Rifkin arrivera dernier, parce qu’il faut bien un dernier (scorpion de Jade et Hollywood endings ne seraient pas loin). Sans plonger dans les chefs d’oeuvre incontestés pour comparer, on est quand même très loin d’un film comme Broadway Danny Rose que j’ai revu ii y a peu. Après, le dernier de Woody vaut 100 fois plus que la plupart des films qu’on voit. J’ai acheté le BR récemment, je vais lui redonner une chance sans y aller à reculons.
Joshua Baskin a écrit : ↑6 sept. 23, 16:41
Même un mauvais Woody Allen (au hasard To Rome with love, qui n'est vraiment pas bon) reste un film moyen.
Oui, voilà le plus faible du lot dans mon souvenir encore qu'il avait ses p'tits côtés fun (c'était pas la dernière fois qu'on l'a vu jouer dans un de ses films ?) et un gag génial. D'ailleurs je ne dirais pas "qui n'est vraiment pas bon" mais plutôt "qui n'est pas vraiment bon"
Dans les derniers (depuis une décennie à la louche), je me souviens ne pas avoir été emballé par L'Homme irrationnel. Par contre, j'avais trouvé délicieux Magic in the Moonlight et excellent Café Society.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
Alexandre Angel a écrit : ↑6 sept. 23, 16:47
Dans les derniers (depuis une décennie à la louche), je me souviens ne pas avoir été emballé par L'Homme irrationnel. Par contre, j'avais trouvé délicieux Magic in the Moonlight et excellent Café Society.
Revu les trois assez récemment et c'est exactement ça pour moi aussi.
Coup de chance se fait étriller dans Première et les Inrock, pas terrible non plus pour Télérama qui pourtant a toujours été très pro Allen. Idem pour Le Monde. Etonnamment Libé apprécie plus. Mais bon, je n'ai pas l'impression que ce soit un gros délire coté critiques en France, loin de là. Dans les inrock on lui reproche d'être trop incorrect via le personnage de Poupaud. On croit rêver qu'un journal qui se veut tranchant et pas dans la norme puisse avancer un tel argument.
J'ai l'impression qu'il a été bien mieux reçu à l'étranger (enfin pas aux USA, vu qu'il ne sortira pas là bas...)
Même un Woody mineur, car le film est évidemment mineur par rapport à ses grands chefs d'œuvre passés, reste meilleur qu'une grosse partie de la production actuelle.
La B.A. faisait peur, très peur même, mais le film vaut bien plus que ce que celle-ci laissait transparaitre.
Dès la première scène, même si on est à Paris avec des acteurs français, le doute s'estompe, on est bien chez Woody, ça parle français mais le ton, les dialogues nous ramènent en terrain familier.
Sans rien dévoiler de l'histoire, on est clairement à mi-chemin entre du Hitchcock (coucou le coffret DVD dans le salon - à côté du coffret Pasolini Carlotta sorti l'année dernière) et du Chabrol, donc assez proche de Match Point, mais les acteurs français, tous excellents, apportent une nouvelle saveur au bonbon.
La photo de Storaro est très belle et surtout très cohérente (alternance de couleurs automnales orangées entre Lou de Lâage et Niels Schneider vs ton bleu dans l'appartement du couple).
Alors oui, on a probablement déjà vu ce film plusieurs fois, mais quand c'est fait avec une telle classe, on en redemande.
Et anne-claire, qu'on connait encore peu ici, écrit une note, probablement partagée par nombre de ceux qui ont vu le film a écrit : ↑30 sept. 23, 19:33Coup de Chance: 6,5/10 La petite musique toujours agréable de Woody Allen: découvrir ce Coup de Chance, c'est comme se blottir dans un fauteuil club usé et confortable en écoutant des standards du jazz. Pas aussi brillant qu'un Match Point ou un Blue Jasmine, mais je le mettrais sur un pied d'égalité avec le Rêve de Cassandre. On pense un peu au Claude Chabrol de La Fleur du Mal ou de La Fille Coupée en Deux devant ce dernier opus, même si le cinéma de Chabrol était plus connecté à l'actualité de la société française. J'ai apprécié le côté hors du temps du film: grosso modo, ce film aurait pu être tourné dans les années 40 ou 50. Plaisir également de redécouvrir Paris avec les yeux d'un touriste américain fortuné, un Paris sans barrières de chantier, sans plots jaunes ... pas le Paris rose bonbon et ultra tendance d'Emily in Paris, non plus, mais un Paris intemporel et sophistiqué. Melvil Poupaud s'amuse beaucoup avec ce rôle de criminel allenien.
Alexandre Angel, qui s'est finalement décidé à aller voir le film, ne peut que baisser les armes devant un tel film a écrit : ↑1 oct. 23, 23:20Coup de chance (Woody Allen) : 7/10
Elégant, bien écrit, dialogué et joué, le premier Woody franco-américain et 100 % dans la langue de Molière est un vaudeville criminel enlevé, parfaitement cadencé (dès le début) et même assez drôle sur la fin.
On est surpris par le naturel "dans l'artifice" des comédiens qui rappelle par moment Rohmer, ce qui ajoute du charme à l'ensemble.
Le film ne mérite assurément pas l'étrillage qu'il a subi par une grande partie de la presse à laquelle je décerne un 0/10 pointé.
Joshua Baskin, en fin analyste précise : a écrit : ↑2 oct. 23, 11:44
Effectivement, la presse notait que le film était dénué d'humour. Si en effet il passe assez peu par les dialogues, j'ai vu pas mal d'humour dans la mise en scène.
MEGA SPOILERS, N'OUVREZ SURTOUT PAS SI VOUS N'AVEZ PAS ENCORE VU LE FILM
- le violent enchainement de la mort de Niels Schneider (porte qui s'ouvre sur les tueurs à gage, cut sur les tueurs qui sortent avec le corps dans un sac, cut sur le tableau vendu aux enchères
- les gros plans sardoniques de Melvil Poupaud et là encore les enchainement de scènes où il veut tuer Niels Schneider puis Valérie Lemercier
- Valérie Lemercier en tenue de détective quand elle va chez le détective
- Les chasseurs à la fin
Tu feras attention Alexandre, tu as oublié 0,5 point à ta note, je te laisserai corriger.
Par contre, je suis à la limite de mettre 8/10. Je pense que c'est un film pas loin d'être excellent et rien que ce que tu mets en spoiler me donne envie de le revoir.
As-tu remarqué aussi, la première fois qu'ils déjeunent à la campagne au début, le petit jeu à table avec les cornichons ?
Alexandre Angel lui répond a écrit : ↑2 oct. 23, 13:45
Alors attention, c'est extrêmement discret mais je me suis dit : "Tiens, un p'tit trait d'humour".
Au cours des discussions entrecroisées entre amis, Lou De Lâage fait mine de vouloir quelque chose et son voisin d'en face lui tend un petit ramequin dans lequel on devine des cornichons (il doit même y avoir un p'tit oignon qui se balade) en lui disant "Tiens, prends".
Quelques secondes à peine plus tard, c'est au tour de Melvil Poupaud, qui nous tourne presque le dos car il est situé à l'extrémité la plus proche de nous, à qui on tend les cornichons.
C'est très rapide, aucunement appuyé mais je suis persuadé que c'est pensé comme un mini-gag, aussi mini mini soit-il.
Sur ce point capital, les avis sont les bienvenus.
D'ailleurs, 2 plans en forêt que j'ai adoré :
- Valérie Lemercier et Lou de Lâage assise sur un banc en forêt et la caméra qui se rapproche lentement.
- Toujours dans la forêt, un plan large de chasse sublime, on voit un tableau.
Coup de chance de W Allen loin d'être la catastrophe annoncée est un beau film au scénario bien écrit, assez élégant dans sa facture et bien dirigé malgré la difficulté de la langue écartée assez rapidement après un temps d'adaptation. Autant Rifkin's festival était objectivement moyen autant celui-ci pourra être revu avec profit sans perdre de ses qualités. Je me rappelle l'accueil du Rêve de Cassandre aussi mitigé qu'injuste et ai l'impression d'une même cécité redoublée ici par la non affaire Woody Allen, comme si les jugements médiatiques d'oyre atlantique avaient cette fois emporté le morceau contrairement à 2019 où Un jour de pluie à NY (certes supérieur) avait été bien accueilli. 7/10
ballantrae a écrit : ↑3 oct. 23, 10:17Un jour de pluie à NY (certes supérieur)
Je n'en suis même pas persuadé.
Match Point, oui, était supérieur. Mais on avait affaire à une tragédie.
mais tchi-tcha (quel comble !) vient sonner la fin de la récré a écrit : ↑3 oct. 23, 14:12
Dites, les copaings, y'a un topic Woody Allen pour causer de son dernier film, hein...
Surtout qu'il a l'air pas mal du tout pour un mauvais Woody Allen mineur. (ce serait l'occasion d'y parler un peu plus de cinoche et un peu moins de Mia Farrow, pour changer)
Je te propose de transbahuter tout cela dans le topic Coup de chance que tu auras la gentillesse de créer.
Merci Joshua.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
odelay a écrit : ↑27 sept. 23, 22:49
Coup de chance se fait étriller dans Première et les Inrock, pas terrible non plus pour Télérama qui pourtant a toujours été très pro Allen. Idem pour Le Monde. Mais bon, je n'ai pas l'impression que ce soit un gros délire coté critiques en France, loin de là.
Bon en même temps fait-il partie de ses films les plus inspirés...peut-être que c'est lié dans une certaine mesure aux conditions de tournage en France mais j'ai trouvé que le film sonnait un peu faux dans l'écriture, la direction d'acteurs et le visuel (Storaro à la photo, quand même). Et pourtant j'ai apprécié certains de ses derniers opus parfois décriés ou jugés comme mineurs.
J'ai revu récemment Cafe Society en Blu Ray et c'était un bonheur de tous les instants.
Le dernier grand Woody à mon sens.
Je vais sans doute voir Coup de chance cet après midi au ciné. Je ne m'attends pas à être autant emballé que pour Match Point par exemple, loin de là, mais je pars relativement confiant au vu des avis lus ici ou là.