Suzume (Makoto Shinkai - 2023)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés à partir de 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Avatar de l’utilisateur
Profondo Rosso
Howard Hughes
Messages : 19125
Inscription : 13 avr. 06, 14:56

Suzume (Makoto Shinkai - 2023)

Message par Profondo Rosso »

Image

Dans une petite ville paisible de Kyushu, une jeune fille de 17 ans, Suzume, rencontre un homme qui dit voyager afin de chercher une porte. Décidant de le suivre dans les montagnes, elle découvre une unique porte délabrée trônant au milieu des ruines, seul vestige ayant survécu au passage du temps. Cédant à une inexplicable impulsion, Suzume tourne la poignée, et d'autres portes s'ouvrent alors aux quatre coins du Japon, laissant entrer toutes les catastrophes qu'elles renferment. L'homme est formel : toute porte ouverte doit être fermée. Guidée par des portes nimbées de mystère, Suzume entame un périple en vue de toutes les refermer.

Suzume, nouvel opus de Makoto Shinkai, vient confirmer une sorte d’évidence dans la filmographie du réalisateur, celle d’une hésitation constante entre l’intime et le collectif. Les premières œuvres de Shinkai traduisent cette dichotomie en prenant des postulats mêlant le grandiose du cadre des récits et les enjeux profondément intimistes. Le moyen-métrage The Voice of Distant Star (2002) traite d’une épopée spatiale pour ne finalement se concentrer que sur la séparation et le contact impossible à maintenir entre deux amis adolescents, l’une au confins de l’espace et l’autre demeuré sur terre. De même La Tour au-delà des nuages (2004) se déroulant dans une uchronie SF façon Le Maître du château délaisse les questionnements philosophiques et géopolitiques de son argument pour une nouvelle fois se concentrer sur les retrouvailles amoureuses/amicales d’un trio d’adolescents que ce contexte a séparé. La distance entre les individus, thème récurrent de Shinkai, servait cette dimension intime tandis que les contextes SF ambitieux supposés aborder le collectif n’était que des arrière-plans. Avec 5cm par seconde (2007), Shinkai assume pleinement ce penchant pour l’introspection en se délestant de tout élément d’anticipation pour traiter, dans une imagerie flamboyante, de tous les émotions qu’entraînent le rapprochement amoureux adolescents et les inévitables désillusions et séparations à l’orée de l’âge adulte. C’est une œuvre fondamentale à la suite de laquelle justement, Shinkai tente d’introduire avec plus ou moins d’adresse des préoccupations plus matures et soucieuses du collectif dans Voyage vers Agartha (2011) et The Garden of Words (2013), où la distance entre les êtres s’inscrit dans la problématique du deuil et de la différence d’âge dans une relation amoureuse.

Image

Le tsunami et la catastrophe de Fukushima en 2011 seront les facteurs qui vont enfin permettre à Shinkai d’associer cette question de l’intime et du collectif dans le magnifique Your name (2016). Sorte de synthèse parfaite et accessible de tout ce qui a précédé, Your name entremêle l’argument catastrophe extraordinaire et la romance adolescente, l’accomplissent du second ne fonctionnant qu’avec l’empêchement du premier par la grâce d’un brillant usage du fantastique. Les Enfants du temps (2019) qui suivit pouvait décevoir par un décalque trop marqué de la mécanique narrative de son prédécesseur, mais marquait par son audacieuse conclusion. Le jeune couple du film y choisissait son bonheur personnel plutôt que le sacrifice qui aurait préservé le Japon d’un nouveau fléau. Shinkai y contredisait cette tradition de résilience collective japonaise où le collectif doit prendre le pas sur l’individu. Ce précepte si puissant pour faire face aux maux spectaculaires qu’a traversé le pays est aussi au quotidien un carcan empêchant l’individu de se distinguer, de s’accomplir plus personnellement.

Image

On peut donc clairement voir Suzume comme le troisième volet d’une trilogie où Shinkai interroge le ressenti profond des Japonais à l’aune de la nouvelle grande tragédie ayant ouvert la décennie précédente. Cette fois le réalisateur part explicitement des évènements de 2011 (il est plusieurs fois indiqué que le drame qui vit Suzume perdre sa mère s’est déroulé douze ans plus tôt) alors que les catastrophes étaient symboliques dans les deux films précédents (une chute de météorites dans Your name, des pluies diluviennes entraînant des inondations dans Les Enfants du temps). Notre héroïne lycéenne vit avec sa tante sur l’île de Kyushu quand sa route croise celle de Sota, jeune homme mystérieux. Suzume par une curiosité malheureuse va ouvrir une porte libérant un ver d’outre-monde susceptible de provoquer de terribles séisme. La tâche de Sota consiste précisément à maintenir fermées toutes les portes jalonnant le Japon afin d’éviter les catastrophes. Victime d’un sortilège l’ayant transformé en chaise, il va devoir s’appuyer sur l’aide de Suzume pour retrouver le totem permettant de garder closes toutes les portes et éviter le pire.

Image

Une nouvelle fois le collectif (la population à préserver des possibles séismes) s’entrecroise à l’intime, à la fois dans le passé (les flashbacks laissant supposer que Suzume a déjà été en contact avec ce monde parallèle lorsqu’elle a perdu sa mère) et le présent des personnages, se rapprochant sentimentalement mais dont la possible réussite de la mission pourrait nécessiter un sacrifice, une séparation. Shinkai parvient à traduire de manière mythologique et réaliste cette culture d’un possible chaos dans la société japonaise. Le folklore ancestral japonais imagine que le pays est porté/soutenu par une créature fantastique, un dragon ou un poisson-chat géant appelé Namazu dont les mouvements provoquent les séismes auquel est soumis régulièrement le pays. Makoto Shinkai reprend cet élément à son compte en réinventant cette être sous la forme de vers surgissant hors des portes – et y fait le rapprochement avec toutes catastrophe qu’à pu rencontrer le Japon comme le tremblement de terre du Kanto en 1923, celui de Kobe en 1995 et bien sûr les évènements de 2011. Parallèlement, tous le récit est parcouru de moments où une alerte séisme se déclenche sur le portable des quidams sans qu’ils s’en alarment, cette épée de Damoclès étant inscrite dans leur quotidien.

Image

Suzume reprend nombre de motifs et situations de Your name et Les Enfants du temps, mais sans le sentiment de redite qui atténuait le plaisir, l’émotion et l’effet de surprise du second. La raison est que cette notion d’intime et de collectif avance d’un seul tenant toute l’histoire, alors que l’intime dominait dans les premières moitiés de Your name et Les Enfants du temps avant d’avoir un brutal rappel et rebondissement d’une catastrophe dormante qui justifierait l’action de la seconde moitié. Cette fois l’apocalypse est imminente pratiquement dès les premières minutes du film, et la menace ne cesse de planer au fil des portes que traquent les héros à travers le Japon. Mais paradoxalement, entre deux morceaux de bravoures, Shinkai ose le road-movie nonchalant (et aux charmantes velléités burlesques seulement effleurées dans ses autres films), fait de rencontres amicales de protagonistes qui vont aider Suzume. Les trajectoires s’inversent ainsi subtilement avec Sota limité à sa condition de chaise succombant au charme et à l’entrain de Suzume. Sota est en quelque sorte le symbole de cet individu se sacrifiant au collectif (les révélations sur sa vie morne toute entière consacrée à sa mission ancestrale) et découvre les joies de la légèreté, d’une proximité amicale et sans doute amoureuse. A l’inverse, Suzume est une adolescente forcément un peu centrée sur elle-même et qui va découvrir cette notion de dévotion collective après sa bévue initiale à travers ce voyage. Par les codes qu’il a instauré dans ses deux films précédents, Makoto Shinkai se déleste de sa mécanique narrative et nous prépare subtilement au dilemme auquel vont être confrontés ses héros, sans avoir besoin de la bascule d’un twist qui ne surprendra plus personne mais au contraire en nous faisant redouter un choix qui semble inéluctable. Ainsi le climax de l’enjeu collectif et catastrophiste ne constitue pas le clou et climax du film. Your name conditionnait le drame collectif à la relation des personnages et résolvait le tout, Les Enfants du temps faisait faire un choix radical et tendrement égoïste à son couple, Suzume choisit une voie médiane passionnante.

Image

L’esthétique quasi photoréaliste de l’animation de Makoto Shinkai était jusque-là très souvent au service de paysages urbain, avec quelques incursions d’imagerie rurale rappelant ses origines provinciales. Dans Suzume le spectre de personnages d’âges, conditions sociales et métiers très différents rencontrés par les héros est à mettre en corrélation avec la grandes diversités des environnements traversés. Nous prenons le bateau, le train Shinkansen, le vélo ou encore la voiture pour savourer presque sans urgence malgré les enjeux toutes les strates du Japon contemporain et c’est cette chaleureuse vision d’ensemble qu’il faut préserver. Pour la première fois le cadre, les personnages et les enjeux forme un tout qui ne s’oppose pas chez Shinkai qui semble avoir fait la paix avec ce besoin d’individualité et cette préoccupation du collectif. Suzume trop meurtrie sans se l’avouer par son deuil passé (représenté par cette chaise que sa mère lui fabriqua enfant, l'objet de l'introspection devenant celui de l'ouverture avec Sota) endosse la mission de Sota et sort de sa coquille pour les autres. Sota au contraire refuse l’oubli de soi qu’exige cette soumission à la communauté et accepte de vivre. Ils forment un tout cohérent, une dualité qui existait en filigrane tout au long du récit débarrassé de tout manichéisme.

Image

Tout cela est représenté par les déités de chat, mignonne tout en étant néfaste pour Daijin tout de blanc, inquiétante tout en nous révélant à nous même pour son pendant noir. On peut y voir une réinterprétation par Makoto Shinkai des dieux fondateurs japonais Izanagi et Izanami, symbole de la création et de la mort dans un tout harmonieux que le réalisateur illustre par les deux entrées des portes, une pour le monde des vivants et l’autre pour celui des morts. La volonté désormais de vivre de Sota et l’acceptation de la perte pour Suzume, problématiques personnelles profondes pour eux, rejoint finalement le sentiment qui fait avancer le Japon dans son ensemble quelque soit les obstacles. La poignante scène où sous forme de flashbacks oniriques nous voyons toutes les familles destinées à périr se dire joyeusement au revoir le matin d’un certain 11 mars 2011 traduit magnifiquement cette idée. Le collectif est intime et l'intime est collectif, c'est ainsi que se définit le rapport des japonais aux catastrophes qui rythment leurs existences.

Une belle réussite et peut-être un cycle qui s’achève pour Shinkai semble-t-il, à moins d’un nouvel angle inventif pour revisitant ces thématiques ? 5/6
Avatar de l’utilisateur
shubby
Régisseur
Messages : 3061
Inscription : 27 avr. 08, 20:55

Re: Suzume (Makoto Shinkai - 2023)

Message par shubby »

Makoto Shinkai, mmoui...

The Eye Of Doom
Décorateur
Messages : 3753
Inscription : 29 sept. 04, 22:18
Localisation : West of Zanzibar

Re: Suzume (Makoto Shinkai - 2023)

Message par The Eye Of Doom »

Pour une fois, je ne serais pas en phase avec Profondo Rosso.
Des trois films de Shinkai que j’ai vu, Voyage vers Agartha, Your name et les enfants du temps, je suis ressortie avec une impression de frime assez creuse.
Comme si Shinkai noyait son spectateur dans la splendeur graphique (indéniable) pour masquer un fond sans grande profondeur et/ou sous forte infuence (Miyasaki pour Voyage).
Bref, cela manque d’ame ou de talent, des deux probablement.
Sans aller jusqu’à vouloir le comparer à Kon, pas sympa comme approche, Shinkai est tout de meme à mille coudees en deca d’un Hosoda.
halford66
Décorateur
Messages : 3823
Inscription : 20 juin 20, 11:53

Re: Suzume (Makoto Shinkai - 2023)

Message par halford66 »

Entre Hosoda et Shinkai il n'y a pas photo sur tous les plans,les enfants du temps est d'une splendeur visuelle à couper le souffle (encore plus en 4K)et sans conteste son meilleur film,Hosoda;Belle est le dernier exemple en date c'est pas terrible,ce film porte mal son nom.
The Eye Of Doom
Décorateur
Messages : 3753
Inscription : 29 sept. 04, 22:18
Localisation : West of Zanzibar

Re: Suzume (Makoto Shinkai - 2023)

Message par The Eye Of Doom »

halford66 a écrit : 2 mars 23, 19:50 Entre Hosoda et Shinkai il n'y a pas photo sur tous les plans,les enfants du temps est d'une splendeur visuelle à couper le souffle (encore plus en 4K)et sans conteste son meilleur film,Hosoda;Belle est le dernier exemple en date c'est pas terrible,ce film porte mal son nom.
Su Belle est un film avec de nombreux defauts, pas/peu présent dans les films precedents de Hosoda, je trouve que d’une part plastiquement le film est souvent impressionnant et SURTOUT cet spendeur visuelle sert une intensité émotionnelle dont est dépourvu Les enfants du temps.
Voir ce qu’en dit ici :
viewtopic.php?t=35232&start=60

Comme je le dis visuellement Shinkai c’est incroyable mais ca sens la firme et le tape à l’oeil, pour un propos assez bateau, quand Hosoda fait passer une vrai emotion…

Dans Les enfants du temps le seul que je me rappelle, c’est qu’a un moment j’ai reconnu un rue de Tokyo entre Shibuya et Shinjuku.(du moins il m’a semblé en salle).
Avatar de l’utilisateur
Profondo Rosso
Howard Hughes
Messages : 19125
Inscription : 13 avr. 06, 14:56

Re: Suzume (Makoto Shinkai - 2023)

Message par Profondo Rosso »

The Eye Of Doom a écrit : 2 mars 23, 19:05 Pour une fois, je ne serais pas en phase avec Profondo Rosso.
Des trois films de Shinkai que j’ai vu, Voyage vers Agartha, Your name et les enfants du temps, je suis ressortie avec une impression de frime assez creuse.
Comme si Shinkai noyait son spectateur dans la splendeur graphique (indéniable) pour masquer un fond sans grande profondeur et/ou sous forte infuence (Miyasaki pour Voyage).
Bref, cela manque d’ame ou de talent, des deux probablement.
Sans aller jusqu’à vouloir le comparer à Kon, pas sympa comme approche, Shinkai est tout de meme à mille coudees en deca d’un Hosoda.
Vu que son aspect plus grandiloquent/flamboyant semble te laisser froid je te recommande quand même de voir son moyen-métrage Garden of Words ou encore Voice of distant star, oeuvres beaucoup plus intimistes qui devraient peut-être davantage te parler. Ou à la rigueur certains de ses premiers films comme La Tour au-delà des nuages et 5 cm par secondes, mais le style plus emphatique qui semble te rebuter date un peu de Your name/Voyage vers Agartha où il a eu une mue stylistique plus grand public. Et sinon pas d'accord le fond est très riche chez Shinkai après le style peut hérisser ça je le comprends volontiers. Sinon Miyazaki ou Satoshi Kon hormis qu'ils officient aussi dans l'animation japonaise, le style (hormis Voyage vers Agartha où le mimétisme miyazakien était volontaire, mais le ton et la direction du récit très différente) et les thèmes n'ont vraiment rien à voir. D'ailleurs à l'avant-première où une personne dans le public a ressorti la question, Shinkai lui-même s'est étonné que les français (la presse notamment) lui rabâche tout le temps Miyazaki :mrgreen: Sinon le film sort le 12 avril !
The Eye Of Doom
Décorateur
Messages : 3753
Inscription : 29 sept. 04, 22:18
Localisation : West of Zanzibar

Re: Suzume (Makoto Shinkai - 2023)

Message par The Eye Of Doom »

Merci pour ces conseil
Je vais donc me pencher sur ses œuvres antérieures
A suivre.
Avatar de l’utilisateur
shubby
Régisseur
Messages : 3061
Inscription : 27 avr. 08, 20:55

Re: Suzume (Makoto Shinkai - 2023)

Message par shubby »

The Eye Of Doom a écrit : 3 mars 23, 07:05 Merci pour ces conseil
Je vais donc me pencher sur ses œuvres antérieures
A suivre.
Ou pas. Ça reste cette forme de poésie suicidaire liée à l'isolement propre aux otakus. Un état des lieux sur une distance ressentie par rapport à l'autre. Bon courage. Je n'ai jamais compris non plus ce lien fait par certains médias avec Miyazaki. On en est loin.
5cm / s est son moins pire amha. A la fin, ça décolle un peu.
The Eye Of Doom
Décorateur
Messages : 3753
Inscription : 29 sept. 04, 22:18
Localisation : West of Zanzibar

Re: Suzume (Makoto Shinkai - 2023)

Message par The Eye Of Doom »

L’influence assez ecrassante de Miyasaki ca m’avait frappé pour Voyage a Agartha. C’est tout
Rien pour les deux autres films que j’ai vu.
Avatar de l’utilisateur
Profondo Rosso
Howard Hughes
Messages : 19125
Inscription : 13 avr. 06, 14:56

Re: Suzume (Makoto Shinkai - 2023)

Message par Profondo Rosso »

En salle aujourd'hui !




Avatar de l’utilisateur
tchi-tcha
Réalisateur
Messages : 6894
Inscription : 19 oct. 21, 01:46
Localisation : plus ou moins présent

Re: Suzume (Makoto Shinkai - 2023)

Message par tchi-tcha »

Comme d'hab' je me dis "tiens il faudra développer dans le topic dédié" mais je n'en ferai rien parce que la flemme, donc copier/coller pour la postérité :
halford66 pour la postérité a écrit : 14 avr. 23, 21:34 Suzume 4/10 une nana et une"chaise"(!)coursent un chat pendant 1H,la suite n'est pas plus engageante,ayant vu l'intégralité de sa filmo je considère les enfants du temps comme un"one shot" ou une"anomalie"

moi-même pour la postérité a écrit : 17 avr. 23, 01:02
Suzume (Makoto Shinkai) 7/10
Toute cette histoire de portes pour qu'une fillette apprenne à aller de l'avant après un traumatisme (c'est pas un spoiler, c'est ma lecture très parcellaire de la morale), c'est un peu léger et ce n'est pas d'une originalité renversante. Mais c'est moins le message que la maîtrise technique qui me gène, cette emphase qui me donne trop souvent l'impression désagréable qu'on me jette au visage tous les calculs des super-ordinateurs qui ont généré ces mouvements et ces jeux photoréalistes impressionnants, qui me refroidissent au lieu de m'emporter. Reste un road movie aux thèmes qui eux parviennent à me toucher (il n'ont pas besoin d'être hyper originaux pour être profonds et sonner justes), justement quand les morceaux de bravoure me laissent souffler.

(Et puis un film dans lequel un chat fait plein de bêtises, je suis obligé de l'aimer.)

Un grand merci également à Profondo Rosso pour sa critique qui donne des clés* de lecture appréciables. Le cinéma de Shinkai est moins universel que celui d'un Miyazaki auquel on le compare par facilité (même si là, difficile pour le spectateur occidental que je suis de ne pas trouver des échos de Chihiro ou Mononoke), je n'ai ni d'application alerte tsunami sur mon téléphone ni tous les codes pour appréhender certains éléments. Non pas que ça nuise à la compréhension globale, mais ça fait passer à côté de certaines problématiques que je ne fais qu'entrevoir. J'ai mis deux plombes avant de comprendre qu'on parlait de Fukushima, par exemple, alors que c'est central** depuis le début.

*Non, il n'y a pas de jeu de mots sur les clés et les portes du film. Arrêtez de voir du second degré partout, c'est pénible.

**Non, pas de jeu de mots non plus autour de la "central" de Fukushima. Laissez-moi tranquille à la fin.
Top 100 DVDClassik | Edition 2025

Viendez joué au Grand Quiz de l'Été :D

" On n'a pas vu le même film... "
1kult
Directeur photo
Messages : 5398
Inscription : 27 sept. 10, 00:54
Contact :

Re: Suzume (Makoto Shinkai - 2023)

Message par 1kult »

Petite question : c'est à partir de quel âge ? 10, ça passe ?
1Kult.com, le Webzine du cinéma alternatif en continu !
------------
Le site : http://www.1kult.com
Le facebook : http://www.facebook.com/1kult
le twitter : http://www.twitter.com/1kult
Le compte viméo : http://www.vimeo.com/webzine1kult
Avatar de l’utilisateur
Profondo Rosso
Howard Hughes
Messages : 19125
Inscription : 13 avr. 06, 14:56

Re: Suzume (Makoto Shinkai - 2023)

Message par Profondo Rosso »

1kult a écrit : 17 avr. 23, 13:57 Petite question : c'est à partir de quel âge ? 10, ça passe ?
Oui franchement 10 ans ça passe largement, il y a plusieurs niveau de lectures qui font que c'est très grand public :wink:
1kult
Directeur photo
Messages : 5398
Inscription : 27 sept. 10, 00:54
Contact :

Re: Suzume (Makoto Shinkai - 2023)

Message par 1kult »

Merci ! je note pour la grande durant les vacances. :wink:
1Kult.com, le Webzine du cinéma alternatif en continu !
------------
Le site : http://www.1kult.com
Le facebook : http://www.facebook.com/1kult
le twitter : http://www.twitter.com/1kult
Le compte viméo : http://www.vimeo.com/webzine1kult
Avatar de l’utilisateur
Kiké
Electro
Messages : 904
Inscription : 11 juin 15, 10:12

Re: Suzume (Makoto Shinkai - 2023)

Message par Kiké »

Je viens de le voir, et merci Profondo Rosso pour ce beau texte. Je ne connais pas la filmographie de Shinkai aussi bien que toi, et je n'avais pas perçu aussi profondément ces liens avec les deux films précédents, comme une trilogie sur les catastrophes naturelles, ça me semble très juste. Surmonter/réparer le traumatisme collectif en le connectant à son histoire personnelle (une chaise à trois pieds comme réécriture du Rosebud) et en tentant de redonner vie aux existences individuelles, quotidiennes, qui ont été touchées (tout ce que ça raconte sur les ruines est très touchant aussi).

Quant aux parallèles avec Miyazaki, je pense que c'est juste du fainéantisme ; chaque fois qu'un réalisateur d'animation japonais fait quelque chose qui marche, plein de critiques lancent "le nouveau Miyazaki" sans autre raison.

De façon plus triviale, est-ce que des amateurs de jeu vidéo parmi vous ont aussi repensé à Kingdom Hearts chaque fois qu'ils utilisent la clé magique? Il n'y a que moi? :D
You said it, man. Nobody fucks with the Jesus.
https://www.rayonvertcinema.org/
Répondre