Barry Egan a écrit : ↑3 sept. 22, 14:23
Que ce soit Biden, Hitler, ou Saddam Hussein, une invasion est une invasion. Bref, j'arrête là, je crois bien qu'on ne parle pas de la même chose.
Je vais être désobligeant mais je pense qu'il convient d'ouvrir un livre d'histoire, mais surtout un livre d'histoire qui analyse les ressorts des idéologies révolutionnaires fascistes. "Hitler attaquant des Etats-voyous", ça je ne l'avais encore jamais lu jusqu'à présent.
Ceci étant dit, je ne savais pas non plus que Tom Cruise distillait l'idée d'une préparation d'invasion avec un avion fusée expérimental, pas plus que cette dite expérimentation annonçait ipso facto une invasion.
La séquence d'ouverture avec l'avion expérimental charrie avant toute chose un imaginaire typiquement américain, celui de la frontière et des pionniers. C'est ce que Philip Kaufman avait réussi à formaliser (et à insuffler comme âme en rattachant l'épopée de la conquête spatiale à quelque chose de l'ordre de la mythologie américaine fondatrice) dans L'étoffe des héros, film qui me semble ouvertement convoqué par le parallèle que cette séquence dresse avec le franchissement du mur du son par Chuck Yeager, et par le caméo signifiant d'Ed Harris.
Mais peut-être que Kaufman = Riefenstahl aussi.
Chacun voit le mécréant là où ses yeux le trouvent. De bonne ou de mauvaise foi. Cela vaut autant pour Hitler que pour Attila ou que pour Bush Sr et Jr. Ou que pour Napoléon.
Mécréant ? C’est une affaire religieuse désormais ?
Dans tous les cas, je regrette d’avoir appris - tardivement - une chose essentielle qui m’aurait évité d’avoir à consacrer une bonne partie de ma vie professionnelle et personnelle ; Attila, Bush, Biden, Hitler, Napoleon, Maverick … c’est à peu de choses près des sujets similaires : ce sont après tout des hommes qui font la guerre (sic). Mais c’est sans doute une bonne chose de réduire Le triomphe de la volonté à Top Gun Maverick, ça permet de simplifier les ressorts idéologiques des années 1930. Après tout, c’est une histoire de guerre contre d’autres officiels voyous.
Demi-Lune a écrit : ↑3 sept. 22, 14:41
La séquence d'ouverture avec l'avion expérimental charrie avant toute chose un imaginaire typiquement américain, celui de la frontière et des pionniers. C'est ce que Philip Kaufman avait réussi à formaliser (et à insuffler comme âme en rattachant l'épopée de la conquête spatiale à quelque chose de l'ordre de la mythologie américaine fondatrice) dans L'étoffe des héros, film qui me semble ouvertement convoqué par le parallèle que cette séquence dresse avec le franchissement du mur du son par Chuck Yeager, et par le caméo signifiant d'Ed Harris.
Mais peut-être que Kaufman = Riefenstahl aussi.
C’est aussi et surtout le ressort classique qu’on retrouve dans tous les parcours des pilotes d’essai et astronautes d’exception. Tous les films récents les ont également mobilisés (First Man, Spacewalker).
Coxwell a écrit : ↑3 sept. 22, 16:32
Dans tous les cas, je regrette d’avoir appris - tardivement - une chose essentielle qui m’aurait évité d’avoir à consacrer une bonne partie de ma vie professionnelle et personnelle ; Attila, Bush, Biden, Hitler, Napoleon, Maverick … c’est à peu de choses près des sujets similaires : ce sont après tout des hommes qui font la guerre (sic).
blague à part, je suis de ton avis sur ce coup-là : mettre tout sur le même plan est un pas vers la banalisation
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
Barry Egan a écrit : ↑3 sept. 22, 17:13
C'est un pas vers la simplification, surtout. Je pensais pas que mon utilisation du rasoir d'Occam rendrait la discussion aussi sanglante.
Le rasoir d'Occam?
Non, c'est juste que je tique aussi sur certains "dos à dos" qui me paraissent un peu fumeux et entretiennent la confusion idéologique.
Tu peux détester la propagande américaine mais faire résonner ça avec l'idéologie nazie me paraît dangereux car ça banalise sa spécificité.
Mais je ne vais pas poursuivre.
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
Barry Egan a écrit : ↑3 sept. 22, 17:13
C'est un pas vers la simplification, surtout. Je pensais pas que mon utilisation du rasoir d'Occam rendrait la discussion aussi sanglante.
Le rasoir d'Occam?
Non, c'est juste que je tique aussi sur certains "dos à dos" qui me paraissent un peu fumeux et entretiennent la confusion idéologique.
Tu peux détester la propagande américaine mais faire résonner ça avec l'idéologie nazie me paraît dangereux car ça banalise sa spécificité.
Mais je ne vais pas poursuivre.
Il n'y a pas de confusion, depuis le début de cette discussion, l'Holocauste et l'antisémitisme ne font pas partie de mon argumentation. Mon point est : les nazis ont testé des techniques d'industrie et de communication à grande échelle et cette propagande excessive, dont "Le triomphe de la volonté" est un exemple majeur, n'a pas cessé après la guerre, elle a été récupérée et amplifiée autant par les occidentaux que par les communistes. L'homme-machine qui n'est au centre de rien et qui ne contrôle rien, pris dans une spirale incessante de progrès censé le servir, c'est ce que Tom Cruise illustre à merveille dans son film. A choisir, je crois que je préfère encore un drone, ça a au moins le mérite d'être direct sur l'orientation du projet.
Barry Egan a écrit : ↑3 sept. 22, 17:13
C'est un pas vers la simplification, surtout. Je pensais pas que mon utilisation du rasoir d'Occam rendrait la discussion aussi sanglante.
Il n’y aucune simplification sinon de l’avarie face à un sujet qui n’est pas maîtrisé. Considérer que l’Allemagne nazie est une « affaire de guerre contre des Etats-voyous » au même titre qu’Attila par ex (quel est donc l’Etat voyou visé ? ) révèle surtout un biais et une facilité de pensée : plaquer le concept de « rogue state » en vogue sous Bush Jr. (et qui n’a que très peu de consistance au final), et considérer que toutes les entreprises guerrières du passé sont menées contre « des états voyous ». C’est assez simple finalement, ça permet de faire de la presque téléologie : la destruction totalitaire, l’écrasement de l’individu au pire du 20eme siècle serait inscrite dans les racines de la bataille des champs catalauniques. (Sic)
Après tout, ce ne sont que « des guerres contre des États voyous »