Commentaires à propos de votre film du mois

[cinephage]

La grande illusion, de Jean Renoir (1939) 9/10 - Un très beau film de guerre, débordant d'humanisme et magnifique d'humanité.

Peut-on dire que c'est un film de guerre ? (on voit un film de guerre lorsqu' il y a représentation, reconstitution de la guerre et inscription de ces dernières sur toute la longueur du film, non ?)

A mon sens, tu parles de bataille, pas de guerre. La guerre recouvre une réalité plus vaste que les seules batailles ou missions de soldat. Le film de guerre ne se limite pas, je pense, aux moments des batailles.

Pour moi, donc, un film de guerre est un film qui s'inscrit dans une confrontation guerrière historique (ici la première guerre mondiale), et qui oppose des soldats à leurs ennemis (peu importe que les uns soit capturés, et les autres geoliers). La question des prisonniers de guerre, le rapport à l'ennemi, la hiérarchie militaire, la question de l'engagement du soldat, me paraissent très nettement abordés ici, et ce sont des thèmes que j'associe à la guerre.
On suit le déroulé de la guerre et l'impact qu'il a sur le traitement et les attentes des prisonniers de guerre (les gains et pertes de Douaumont, par exemple). Le film remplit toutes ces cases, donc je le considère comme tel. Pour moi, donc, de façon opératoire, La grande illusion est un film de guerre, sur la guerre, avec des soldats dedans et une grande guerre historique en toile de fond. Qu'on n'y voit pas de bataille ne me dérange pas. Il y a moins de 20 minutes de batailles dans Bastogne ou le Cri de la victoire, qui sont aussi des films de guerre pour moi.

Après, il y a des topics de 100 pages dans lesquelles des forumeurs débattent de questions d'étiquettes, polar film noir, ou thriller, science-fiction, fantasy ou conte, et probablement film de guerre... Aussi, si tu penses qu'il faut que ça se passe sur le champ de bataille, reconstituée dans son déroulement, pour faire un film de guerre, pas de souci, à chacun ses critères. Pour moi, ces séquences à base de stock shot ou de tournage par une deuxième équipe ne sont pas ce qui fait le film de guerre, et je suis bien obligé de m'exprimer avec mes concepts pour décrire ma perception du film. Bref, quand je pense à 14-18, je pense nécessairement à la Grande Illusion, et inversement.

[Alexandre Angel]

Tu as entièrement raison sur le fond.
Sur la forme, chacun ses critères en effet. Je ferais, moi, la distinction entre "films de guerre" et films sur la guerre qui peuvent être des chroniques, des drames psychologiques liés à la guerre (Johnny got his gun ou The Deer Hunter). La Grande Illusion me semble appartenir à la seconde catégorie.
Quant à Bastogne, là non, le nombre de minutes consacrés aux combats proprement dit est sans doute faible mais c'est la loi du cinéma que de ne contenir que peu de minutage de "morceaux de bravoure" au genre qu'il illustre (combien durent réellement les scènes de tremblement de terre dans le film du même nom par rapport aux 2h00 de l'ensemble ?). Bastogne nous emmène sur le front et ne nous en fait pas ressortir.
Je crains juste que quelqu'un se fourvoie en te lisant (enfin, "je crains," c'est très loin d'être dramatique!), car l'acception commune du film de guerre porte quand même sur la représentation de la guerre. Je n'y peux rien, c'est comme ça que c'est perçu.
Il y a des exemples un peu ambigus : est-ce que Les Sentiers de la gloire est un film de guerre selon mes critères ? Oui car on y trouve bon nombre de scènes de combat, d'ambiance de tranchées , etc.. Et non, parce que c'est dans les alcôves galonnées et leur petit théâtre totalitaire que tout se joue.

Mais encore une fois, sur le fond, je te suis totalement.

[Flol]

Matewan reste pour le moment toujours en tête de mon top du mois, mais je voulais tout de même toucher quelques mots à propos de cet excellent thriller découvert ce week-end via une copie dvd tout à fait correcte :


Sudden Fear (David Miller - 1952)

Joan Crawford. Le visage de Joan Crawford. Le regard de Joan Crawford.
Si ce Sudden Fear est ce qu'il est (c'est-à-dire un excellent thriller), c'est donc principalement grâce à Joan Crawford, son visage magnifique et ses grands yeux si expressifs. Son face à face avec un tout jeune Jack Palance, à la gueule taillée à la serpe, fait des merveilles et ne cesse de jouer avec habileté sur l'ambiguïté de leurs sentiments.
Porté par une mise en scène d'une précision redoutable, bourré d'idées visuelles absolument géniales (le petit chien mécanique !) et doté d'un dernier quart d'heure en forme de sommet de tension jubilatoire, le film de David Miller (qui n'est donc pas que l'homme de Lonely are the Brave) a tout d'une évidence. Celle d'être un grand film noir.

[vic]

Films.
Novembre.
2021.

Pour toi j'ai tué (Siodmak) Putain qu'il est génial ce film / 10

YES!!

(On est le 18, j'ai vu moins de 10 films et aucune découverte.... c'est bien parti pour novembre.)

[Major Tom]

Films.
Novembre.
2021.

Pour toi j'ai tué (Siodmak) Putain qu'il est génial ce film / 10

YES!!

(On est le 18, j'ai vu moins de 10 films et aucune découverte.... c'est bien parti pour novembre.)

Je ne vais pas le remettre en film du mois quand même (pas vu grand-chose non plus) en tout cas je pense qu'il fera partie des films que je vais revoir régulièrement (là ce n'est que le deuxième visionnage).

[Zelda Zonk]

Déjà un sérieux prétendant pour mon film du mois de novembre :

Il Giovedi (Dino Risi - 1963) : 8/10



Tout ce que j'aime dans la comédie italienne et l'âge d'or du cinéma transalpin (les années 60) : une fausse légèreté qui dissimule une grande tendresse pour ces personnages hâbleurs, dragueurs et paresseux (le personnage masculin principal n'est rien d'autre qu'un décalque de celui du Fanfaron), un regard cinglant et acerbe sur la société italienne, mais toujours lucide et bienveillant, une bouffonnerie en trompe-l'œil d'où ressort in fine une grande mélancolie. Ca s'appelle la grâce. On l'a ou pas. Et Dino Risi, l'air de rien, comme ça, sans avoir l'air d'y toucher, distille un charme fou à ce « grand petit film ».

[manuma]

De mon côté, sérieux coup de cœur pour ce curieux suspense de Frank Perry aux portes du paranormal, film déstabilisant, qui doit beaucoup à la fascinante prestation de Joel Grey.

Etonnant que la télévision française n'ait jamais diffusé ce titre - du moins depuis le milieu des années 80. J'aurais adoré découvrir ça ado...

[Jack Carter]

Je ne posterai pas le gif "prise de notes", je l'ai deja vu et apprecié
le titre français est Enquete dans l'impossible.

[manuma]

Je ne posterai pas le gif "prise de notes", je l'ai deja vu et apprecié

... j'ai justement hésité à introduire mon intervention par un solennel "Sortez tous vos carnets !"

Film qui peut toutefois aisément frustrer le spectateur. Sinon, il faudrait que je fouille mais j'imagine bien 7 ou 7,5/10 chez toi !

[Jack Carter]

Je ne posterai pas le gif "prise de notes", je l'ai deja vu et apprecié

... j'ai justement hésité à introduire mon intervention par un solennel "Sortez tous vos carnet !"

Film qui peut toutefois aisément frustrer le spectateur. Sinon, il faudrait que je fouille mais j'imagine bien 7 ou 7,5/10 chez toi !

je me rappelle qu'il etait dans mes decouvertes annuelles, peut-etre 7.5, je vais faire une recherche

edit : c'est bien ça
https://www.dvdclassik.com/forum/viewto ... 2#p2579492

[Addis-Abeba]

Très beau film Belgo-Néerlandais de Fons Rademakers, Netflix diffuse vraiment des trucs intéressants ces derniers mois, dans une très belle copie d'ailleurs.
L'actrice principale, la magnifique Willeke Van Ammelrooy) deviendra plus tard la femme de Jean-Marie Pallardy Dommage elle aurait pu avoir une meilleure carrière.

[Jack Carter]

Très beau film Belgo-Néerlandais de Fons Rademakers, Netflix diffuse vraiment des trucs intéressants ces derniers mois, dans une très belle copie d'ailleurs.
L'actrice principale, la magnifique Willeke Van Ammelrooy) deviendra plus tard la femme de Jean-Marie Pallardy Dommage elle aurait pu avoir une meilleure carrière.

Apres des films suedois et italiens, il y a, en effet, une flopée de films belgo-neerlandais (ou flamands) sur la plateforme....à quand des trucs naphtas espagnols ou allemands

[Flol]

De mon côté, sérieux coup de cœur pour ce curieux suspense de Frank Perry aux portes du paranormal, film déstabilisant, qui doit beaucoup à la fascinante prestation de Joel Grey.

Etonnant que la télévision française n'ait jamais diffusé ce titre - du moins depuis le milieu des années 80. J'aurais adoré découvrir ça ado...

Et encore, encore un Frank Perry à découvrir au plus vite ! (j'ai déjà David and Lisa et Diary of a Mad Housewife sous le coude) Reste à savoir où on peut le dénicher.
Moi qui pensais qu'il n'était que l'homme de The Swimmer...

EDIT : j'avais oublié qu'il était aussi derrière Mommie Dearest.

[AtCloseRange]

De mon côté, sérieux coup de cœur pour ce curieux suspense de Frank Perry aux portes du paranormal, film déstabilisant, qui doit beaucoup à la fascinante prestation de Joel Grey.

Etonnant que la télévision française n'ait jamais diffusé ce titre - du moins depuis le milieu des années 80. J'aurais adoré découvrir ça ado...

Et encore, encore un Frank Perry à découvrir au plus vite ! (j'ai déjà David and Lisa et Diary of a Mad Housewife sous le coude) Reste à savoir où on peut le dénicher.
Moi qui pensais qu'il n'était que l'homme de The Swimmer...

EDIT : j'avais oublié qu'il était aussi derrière Mommie Dearest.

Pour des raisons un peu déviantes, j'ai aussi beaucoup envie de revoir Monsignore que j'avais découvert sur Canal.

[manuma]

EDIT : j'avais oublié qu'il était aussi derrière Mommie Dearest.

...qui est un objet bizarre, mais d'une bizarrerie différente de celle de Man on a swing.

De mon côté, j'ai son second film, Ladybug Ladybug, à regarder, même si j'avoue être davantage titillé par les introuvables Play it as it lays et Compromising positions. Une revoyure du très beau Last summer me tenterait bien également...