Watkinssien a écrit : ↑21 oct. 21, 19:22
Sinon, je suis un fou, je me suis réinfligé
Daredevil. Que c'est mauvais à tous les niveaux. Par contre, on se fichait tous à juste titre de Ben Affleck, mais Colin Farrell est encore plus ridicule, mille fois plus, ce qui est un exploit.
Tu aurais mieux fait de (re)voir la série Netflix, qui adapte (entre autres) les mêmes comics/récits que le film de 2003, mais avec bien plus de brio.
Les séries Marvel Netflix sont très différentes des films du MCU : caractère urbain prononcé (avec tournage en décors réels/"en dur", souvent dans les ténèbres...), budget nettement moindre, contenu déconseillé aux plus jeunes (présence de sexe, de sang, ...), héros relativement fragiles physiquement (blessures fréquentes), peu d'humour, quasi-aucune référence aux films (hormis de très vagues allusions aux événements/personnages du 1er
Avengers), décompression narrative (Ike Perlmutter a imposé 13 épisodes par saison au lieu de 8, comme voulu par Netflix), aucune scène post-générique, ...
En ce qui concerne
Daredevil proprement dit, après les 4 premiers épisodes de la saison 1 à la réalisation atroce (l'accident de Matt enfant ressemble à une parodie), cela s'améliore grandement (malgré des remugles, comme cette lumière jaune radioactive récurrente).
Des personnages tels que le Caïd (et dans les saisons suivantes le Punisher et le Tireur) auraient être pu être représentés de manière bien plus monolithique et manichéenne, mais ils bénéficient d'un traitement assez fin et nuancé et d'acteurs à la hauteur (belle performance de Vincent D'Onofrio). J'ai beaucoup aimé la manière dont est traitée l'opposition (et les ressemblances) entre le héros et les antagonistes précités, ainsi qu'avec Elektra. En outre, Karen Page, la secrétaire de Matt Murdock, aurait pu se contenter d'être une potiche blonde, mais elle dispose d'une vraie utilité et évolution au cours des saisons. De plus, je tiens à mettre en exergue Scott Glenn, impeccable dans le rôle du mentor Stick. Le problème avec cette multiplication de personnages/d'ntrigues, c'est que l'on a souvent l'impression de suivre finalement assez peu l'avocat aveugle et son alter ego "Tête à Cornes", joué de manière correcte (et infiniment supérieure à Ben Affleck) par Charlie Cox.
La saison 2 propose 2 intrigues : elle débute avec le Punisher (sans aucun doute la meilleure adaptation
live du justicier), qui passera au second plan pour laisser la place à Elektra et à la Main. Contrairement à certains, je n'ai pas trouvé que cette dernière partie était ratée : elle reprend pléthore d'éléments de la période Frank Miller. (Est-ce que cela s'éloigne trop du "semi-réalisme" pour certains ? Si vous voulez un ratage, vous pouvez regarder
Iron Fist saison 1, qui massacrera le concept de la Main...) Néanmoins, DD S2 n'a pas le panache de l'oeuvre d'origine (
Ex. le trépas de la tueuse ninja héllenique tombe un peu à plat...). On notera le maintien d'une apparente pénurie d'actrices grecques à Hollywood, puisqu'Elektra est incarnée par l'actrice française d'origine cambodgienne Élodie Yung. Mais c'est justifié par le scénario et Yung est bien plus crédible en beauté fatale exotique... que Jennifer Garner en train d'écouter du Evanescence

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Defenders, mini-série en 8 épisodes, équivalent d'
Avengers pour les séries Netflix, sert en fait de saison 2 ½ à
Daredevil. Si la réunion des héros est divertissante et le côté plus coloré (avec un code couleurs par perso), agréable, elle parachève le travail de sape de la Main, avec de surcroît le gâchis d'un actrice de la trempe de Sigourney Weaver et des scènes d'action pas terribles dans les derniers épisodes.
Quant à la saison 3, elle adapte partiellement l'arc
Renaissance (
Born Again), permettant à la série de se conclure en apothéose. Je n'en dis pas plus pour ne pas déflorer l'intrigue.
Les scènes d'action, surestimées, se déroulent souvent dans des endroits similaires (ruelles étroites, couloirs, hangars, ...) et proposent des chorégraphies répétitives (oui, cascadeur de l'Homme sans Peur, on a compris que tu savais exécuter un coup de pied "boule de feu"...). Cependant, il s'agit de la seule série Netflix à avoir disposé d'un budget convenable et d'interprètes/doublures compétents (avec
Punisher). Une poignée d'entre elles est même mémorable (celle dans l'escalier ou encore celles en prison). Le costume noir basique repris de la mini-série
Daredevil : L'Homme Sans Peur est bien plus réussi que l'adaptation de la tenue rouge classique.
Daredevil est une des séries Marvel Netflix à gérer le mieux la décompression (avec
Jessica Jones saison 1). Néanmoins, je vous recommande vivement de les "binger-watcher" si vous êtes intéressés.
Petit ordre de visionnage des meilleures AMHA :
Daredevil (saison 1)
Jessica Jones (saison 1)
Daredevil (saison 2)
The Defenders (mini-série)
Daredevil (saison 3)
Et si vous en voulez vraiment plus...
The Punisher (saison 1)
Jessica Jones (saison 3)
Pour conclure, une bonne adaptation du comics, la meilleure des séries Marvel Netflix, et une des meilleures séries TV de super-héros que j'ai vues, à des années-lumières du film de 2003, mais non dénuée de défauts...