C'est valide !
Non valide ! Sorti en 2020, ce qui en fait un favori avec Séjour dans les monts Fuchun et Je veux juste en finir pour l'actuelle décennie.
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
C'est valide !
Non valide ! Sorti en 2020, ce qui en fait un favori avec Séjour dans les monts Fuchun et Je veux juste en finir pour l'actuelle décennie.
Joli, tout ça (malgré la présence de Sorrentino).
De bien séduisants commentaires qui accompagnent ce classement. Ils donnent envie de (re) découvrir ces titres.Zelda Zonk a écrit : ↑18 févr. 21, 17:21 Voici ma liste de 20 films, sachant que l'ordre n'a pas une importance cruciale, mais bon, puisqu'il faut bien hiérarchiser en vue du classement final, j'ai attribué des numéros. D'ailleurs, certains films cités en Accessit (en fin de message) pourraient tout aussi bien intégrer le Top 20 selon mon humeur (le Todd Haynes ou le Bellochio, par exemple).
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1 - Phantom Thread (Paul Thomas Anderson – 2018)
« Ici, tout n'est que luxe, calme et volupté », disait Baudelaire. Certes, lui rétorque PTA, mais « Là tout n'est que folie, obsession et cruauté ». Tout est dit : les belles aiguilles piquent, et sous la ouate soyeuse, le sang reflue. Ou comment concilier épure et raffinement de la mise en scène avec passion vénéneuse, névrose et création autodestructrice.
2 - Melancholia (Lars von Trier – 2011)
Peut-être le seul Lars von Trier que j'apprécie vraiment, mais celui-ci, je l'aime inconditionnellement. Un film qui trouve une résonnance particulière en cette période, mais étrangement, sa noirceur funeste est désamorcée par sa beauté sidérante et une forme de sérénité apaisante.
3 - The Ghost Writer (Roman Polanski – 2010)
Polanski signe à mon sens l'un des plus grands films de sa carrière. Intelligence du script, sens du suspense digne des meilleurs Hitchcock, relecture moderne du thriller paranoïaque, interprétation brillante, le tout magnifié par un sens inné de la mise en scène.
4 - Shame (Steve McQueen – 2011)
Écouter Sissy (Carey Mulligan, bouleversante) entonner sa version cabossée de New York New York sous le regard embué de son frère, sex-addict aspiré dans le puits sans fond de ses pulsions, et comprendre alors que le vrai sujet du film n'est pas tant l'aliénation sexuelle que l'ultra-moderne solitude d'âmes en peine, dans un Manhattan froid et austère tout droit sorti d'une toile d'Edward Hopper.
5 - Le Loup de Wall Street (Martin Scorsese – 2013)
J'ai retrouvé dans ce film tout ce que j'aimais dans le Scorsese survolté et virtuose des Affranchis ou de Casino : une énergie surdopée qui emporte tout sur son passage. DiCaprio, extraordinaire, reprend le flambeau de De Niro, mais la grande thématique Scorsesienne reste inchangée : ascension et chute, grandeur et décadence. Un film magistral, souvent jouissif.
6 - The Social Network (David Fincher – 2010)
Sans doute LE film emblématique de la décennie 2010 : l'avènement des réseaux sociaux, l'économie du digital, les GAFA, les geeks, les pulsions consuméristes, l'égocentrisme, les amitiés virtuelles, et la solitude inéluctable en toile de fond.
7 - Drive (Nicolas Winding Refn – 2011)
Croisement fécond entre le cinéma de Michael Mann (Le solitaire, Collatéral) pour le polar urbain nocturne et celui de Kenneth Anger pour l'univers stylisé, l'exercice plastique et le goût de l'abstraction, Drive propulse Ryan Goslin en icône charis-mutique sous les nappes électroniques d'une B.O planante et entêtante.
8 - Parasite (Bong Joon-ho – 2019)
Il est rare qu'une Palme d'or réconcilie critiques, cinéphiles et grand public, en conjuguant exigences et accessibilité. La marque des plus grands, déjà entrevue avec les superbes Memories of Murder, The Host et Mother. Un film très riche qui parvient à brasser les genres (farce, étude sociale, drame, thriller…) sans jamais perdre le fil de son récit ni la rigueur de sa mise en scène.
9 - Once Upon a Time in Hollywood (Quentin Tarantino – 2019)
J'ai hésité, car j'aime aussi beaucoup Django Unchained (2012), malgré tous ses excès et son héroïsme ambigu, mais il y a dans cette déclaration d'amour au cinéma une mélancolie sourde, un voile désenchanté, une maturité que je n'avais pas retrouvés depuis Jackie Brown. Chant d'Adieu de QT ? Espérons que non.
10 - Bright Star (Jane Campion – 2010)
Peut-être le film le plus beau, formellement parlant, de cette liste. Mais cette beauté plastique ne tourne pas à vide. Elle est au service d'un sujet ô combien difficile à traiter au cinéma : la poésie. Et quand le fond épouse aussi bien la forme, romantisme exalté et lyrisme désespéré trouvent alors leur paroxysme.
11 - La grande belleza (Paolo Sorrentino – 2013)
Un film qui divise clairement, les détracteurs de Sorrentino voyant en lui un sous-Fellini poseur et prétentieux. À titre perso, je vois ce film comme une déclaration d'amour à Rome, mais à une Rome crépusculaire, avec tous ses excès, son outrance, sa décadence, sa démesure, mais aussi sa beauté, sa sensualité et son humanité. Et Toni Servillo, en dandy blasé en quête de cette chimère, est absolument génial.
12 - Julieta (Pedro Almodovar – 2016)
Aujourd'hui, il s'agit peut-être de mon Almodovar préféré, sans doute car le réalisateur s'attache à gommer les effets baroques et Pop Art qui ont fait sa signature, pour parvenir à une certaine forme d'épure. Un mélo digne des plus grands classiques, mais sans pathos et tout en pudeur.
13 - Incendies (Denis Villeneuve – 2011)
L'expression « film coup de poing », souvent galvaudée, trouve ici une parfaite illustration. On peut aussi parler de « claque » tant le final émotionnellement éprouvant m'a laissé pantois, le souffle coupé.
14 - Tel père tel fils (Hirokazu Kore-Eda – 2013)
Même si j'apprécie beaucoup Notre petite sœur (2015) et Une affaire de famille (2018), du même réalisateur, je dois avouer que c'est ce film-là qui me procure toujours la plus vive émotion. Par la délicatesse de son regard, son sens aigu du non-dit et le sillon qu'il creuse de film en film sur les rapports familiaux, Kore-Eda s'impose peu à peu comme le digne héritier de Ozu.
15 - Whiplash (Damien Chazelle – 2014)
Le « Full Metal Jacket du Jazz » comme l'on baptisé certains critiques. Parvenir à une si forte tension avec une telle économie de moyens est pour le moins remarquable. Précisons toutefois aux parents de musiciens en herbe que l'image renvoyée des conservatoires est quelque peu biaisée et qu'on peut aussi pratiquer un instrument de musique en prenant du plaisir.
16 - La La Land (Damien Chazelle – 2017)
Dès la séquence introductive et sa chorégraphie virtuose, la sensation euphorisante d'assister à LA comédie musicale des années 2000. Hommage à Jacques Demy et Stanley Donen, bien sûr, mais aussi réflexion sur les affres de la création, et vision désenchantée (mais « en chantée ») de l'amour.
17 - Mad Max Fury Road (George Miller – 2015)
De loin le meilleur film d'action de ces vingt dernières années, Fury Road relègue tous les concurrents du même genre au simple rang de Blockbusters interchangeables. Miller ose troquer les sempiternels effets numériques par de véritables cascades et une approche old-school. Pari gagné ! Plus de 30 ans après le dernier opus, le cinéaste australien parvient à réinventer la franchise culte sans pour autant la dénaturer, pour le plus grand plaisir des fans de la première heure.
18 - It Follows (David Robert Mitchell – 2015)
Dresser une liste sans inclure un film d'horreur ou fantastique aurait été quelque peu frustrant. Celui-ci s'impose haut la main par son scénario très inventif et sa sophistication technique, avec notamment un travail bluffant sur la prise de son. Par ailleurs, il a le mérite d'assumer pleinement son statut et de ne pas verser dans la comédie horrifique, une tendance à la mode depuis quelques années et que je trouve très dommageable pour le genre.
19 - Les Enfants Loups, Ame & Yuki (Mamoru Hosoda – 2012)
Mon film d'animation préféré de cette période, même si j'aurais bien aimé récompenser l'animation française avec le très sensible Ma vie de courgette. Belle revanche pour Hosoda, rejeté du Studio Ghibli, et qui signe là une magnifique ode à la Nature que n'aurait pas reniée un Miyazaki.
20 - Portrait de la jeune fille en feu (Céline Sciamma – 2019)
Je m'en serais voulu de ne pas citer de film français. Comme quoi, on peut inclure dans la même liste un film de Polanski ET un film de Sciamma avec Adèle Haenel. L'un n'empêche pas l'autre, et c'est tant mieux pour le cinéma.
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Accessits (20 autres par ordre chronologique) :
Mother (Joon-ho Bong - 2010)
Dans ses yeux (Juan José Campanella – 2010)
The Descendants (Alexander Payne – 2011)
La chasse (Thomas Vinterberg – 2012)
Moonrise Kingdom (Wes Anderson – 2012)
Django Unchained (Quentin Tarantino – 2012)
Mud, sur les rives du Mississippi (Jeff Nichols – 2013)
Ida (Pawel Pawlikowski - 2013)
Gravity (Alfonso Cuaron – 2013)
Boyhood (Richard Linklater – 2014)
A most violent year (J.C. Chandor - 2014)
Foxcatcher (Bennett Miller – 2014)
Phoenix (Christian Petzold – 2014)
Les nouveaux sauvages (Damián Szifrón – 2014)
Carol (Todd Haynes – 2016)
The Revenant (Alejandro G. Innaritu – 2016)
Manchester by the Sea (Kenneth Lonnergan - 2016)
Cafe Society (Woody Allen - 2016)
La Vie invisible d'Eurídice Gusmão (Karim Aïnouz – 2019)
Le Traître (Marco Bellocchio – 2019)
Oui, j'ai pensé à toi pour le Campion notamment.
Zelda Zonk a écrit : ↑19 févr. 21, 13:42 Merci les gars, ça fait plaisir![]()
À un moment, je me suis demandé pourquoi je me prenais la tête à écrire de brèves notes sur chaque film, mais au final ça m'a amusé de me replonger dans ces œuvres, en m'inspirant de critiques et d'avis glanés ici ou là.
Oui, merci d'avoir partagé tes différents commentaires, clairs et inspirants.Zelda Zonk a écrit : ↑19 févr. 21, 13:42 À un moment, je me suis demandé pourquoi je me prenais la tête à écrire de brèves notes sur chaque film, mais au final ça m'a amusé de me replonger dans ces œuvres, en m'inspirant de critiques et d'avis glanés ici ou là.
Beaucoup sont récalcitrants à Under the Skin, et la position la plus répandue tient à reconnaître l'originalité du projet, son esthétique, mais à en rejeter l'austérité, la vacuité du dispositif. C'est l'un des films qui, pour des raisons internes , suscite le plus la controverse ces dernières années.Coxwell a écrit : ↑18 févr. 21, 10:03Pas vu les 4 - 5 - 10 - 14, ça me rend curieux.
Le 2, décidemment, je dois être l'un des rares à rester un peu sur la touche avec ce film. Je loue la proposition atmosphérique qui en est faite, mais j'ai beaucoup de mal avec cette boucle de répétition tout au long du film qui n'apporte pas tant que ça à la compréhension du propos et qui est assez redondante à mes yeux.
The Strangers de Na Hong-Jin, grosse surprise que celui-là. Je n'y m'attendais pas, vu le peu d'appétence que j'ai pour les mélanges coréens, même dans les The Host, Parasite de Bong Joon-Ho.Coxwell a écrit : Le 16, je suis bien content de le voir dans ta liste. Je fais partie de l'un de ceux qui adore ce film. Je l'ai vu 5 fois je crois. Je suis toujours aussi médusé par cette proposition mise en scènique avec le croisement des genres. Quelle beauté à l'écran qui plus est !
Est ce que ça a du sens de cumuler les deux ?
Pourquoi pas, j'aime bien les 3 quasi autant (mais dans le 1 il y a James Franco alors c'est un plus
Je vais me pencher sur ces films. Foxcatcher est sur ma liste notamment.G.T.O a écrit : ↑20 févr. 21, 09:56
Et pour ce qui est du 4-5-10-14, que veux-tu, ce sont, avec Ari Aster, les nouveaux meilleurs réalisateurs américains en activité (David Robert Mitchell étant un cas encore à confirmer pour moi). Ce sont des réalisateurs de la complexité morale, ténébristes, bien plus que le le surmoïque James Gray.
Tellement incestueuse et "termite" que le film suscite des remous de part et d'autre (Japon/Corée). Kitano a refusé la proposition de jouer dans ce film. En même temps, il ne veut pas mettre un pied en Corée pour toutes les raisons attendues des Japonais de cette génération. Je suis étonné de voir Kunimura Jun dans ce film d'ailleurs, même si je suis enchanté de le retrouver dans une performance très intéressante !The Strangers de Na Hong-Jin, grosse surprise que celui-là. Je n'y m'attendais pas, vu le peu d'appétence que j'ai pour les mélanges coréens, même dans les The Host, Parasite de Bong Joon-Ho.
Destabilisé la 1er fois, par ces retournements, ces audaces (longue scène d'exorcisme inouïe), le film n'a cessé de me hanter. Par ses images, certaines scènes, le côté malade du film. L'un des cas d'hybridation que je trouve, dans le cinéma coréen qui en est friand, le plus réussi. Ça va au-delà des péripéties, de l'épaisseur dramatique, comme une chose qui fore dans l'histoire : une histoire parallèle, invisible-, incestueuse, entre la Corée et le Japon. Exemple parfait de film-termite cher au critique, Manny Farber.