Julien Duvivier (1896-1967)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Demi-Lune
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Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Message par Demi-Lune »

Transitions héritées des films de Kurosawa, d'ailleurs.
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Supfiction
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Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Message par Supfiction »

On en voit aussi dans Flying Down to Rio (1933) en fait. Et peut-être chez Eisenstein déjà.
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Kevin95
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Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Message par Kevin95 »

Dans I Found Stella Parish (1935), la transition en split screen imite les portes d'un ascenseur. C'est assez classe.

C'était le moment Trivial Pursuit.
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
The Eye Of Doom
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Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Message par The Eye Of Doom »

ed a écrit : 3 févr. 21, 09:02
The Eye Of Doom a écrit : 2 févr. 21, 23:14
J’ai dit dans les pages precedentes pourquoi la scene avec Damia m’a marqué : ce coté « vecu » de la « fete » avachie, désœuvrée et alcoolisée,... avec ces couples :wink: improbables, saisis, regroupés et non receuillis autour de la chanteuse vautrée sur un lit.
Je suis d'accord avec le reste, mais je trouve que cette scène, en particulier, trahit l'héritage théâtral (notamment l'influence naturaliste d'André Antoine) de Duvivier : cette composition, avec la chanteuse placée au centre, les autres comédiens qui se figent littéralement pour la regarder, et la concentration des lumières et du mouvement de caméra vers Damia, ça compose un joli "tableau", qu'on imagine très bien sur une scène, mais ça fonctionne un peu moins bien cinématographiquement parlant. La fuite d'Inkijinoff qui suit, ça, c'est du beau cinéma !
Je peux pas complètement te donner tort.... :wink:
Mais c’est le souvenir de soirees où, aux petites heures de la nuit, dans une piaule obscure, fatigués par les abus, on s’arrete pour ecouter un pote doué jouer des percu indienne ou d’un piano, que m'évoque ce passage. Ici elle chante.
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Tina Quintero
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Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Message par Tina Quintero »

Bonjour, j'aimerais acheter Pépé le Moko qui manque à ma collection. Apparemment pas de bluray en vue, quel DVD me conseillez-vous ? (Il y en a 3 ou 4 éditions en vente.)
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Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Message par The Eye Of Doom »

Voila quelques temps que je n’avais pas vu un Duvivier. La recherche d’un film a voir pour une soiree familiale réunissant 3 générations, m’a fait exhumé le dvd René Chateau qui prenait la poussière depuis un moment. Donc :

L’homme à l’imperméable
Profitant d’une absence de son épouse, un musicien du theatre du Châtelet se décide a rendre visite a une femme de petite vertu. Mauvaise idée : celle ci est assassinée et il se retrouve suspect n1 : l’homme a l’impermeable.

Si on n’est pas dans le meme registre que les grands Duvivier, le film est une comédie policière tres sympathique.
Adapté d’un roman noir de JH Chase, Duvivier a l’excellente idee de jouer sur la confrontation de deux mondes : d’un coté le film noir américain avec le boss adipeux, son yacht, son traffic et ses tueurs, de l’autre la faune parigote, plus ou moins interlope,avec ses bistrots, ses petites femmes, ses fripouilles, ses flics à bicyclette.
Fernandel joue le brave gars, pas tres degourdi, qui passe de l’autre côté du mirroir (on peut penser a After hours) et qui vas passer sa semaine a tenter de se tirer d’affaire. Bernard Blier est excellent dans le role du ….

On est à la fete grace à la photo superbe et la mise en scene impeccable de Duvivier. Il retrouve ici pour notre plus grand plaisir l’art de cadrer les cages d’escalier d’immeubles miteux, le pavé luisant des rues de Montmartre, les quais de Seine angoissants, … mais aussi les intérieurs cossus ou la scene du theatre du Chatelet en pleine répétition.
On le retrouve meme audacieux, comme au meilleur des annees 30, dans la scene de meutre, où il joue de facon superbe et inattendu avec un grand miroir au plafond. Tres beau passage.

C’est marrant finalement, autant dans « Voici le temps des assasins » le coté reconstruction léchée en studio amenait un réalisme trop factice, ici vu que le réalisme n’est pas l’objet, on y croit plus.

Le scénario a quelques faiblesses, sur la fin notamment, mais c’est pas tres grave. Le plaisir des yeux est permanent.

A noter le personnage execrable du metteur en scene de theatre : un tentation d’autoportrait ?

Excellente surprise donc que ce petit film que je recommande chaudement aux amateurs de Duvivier. Ne laissez pas le dvd prendre la poussière. Vous passerez un bon moment.

La copie est tres belle, l’encodage du dvd beaucoup moins. Mais si on n’est pas coller a l’ecran pour voir toutes les imperfections, ca passe plutot pas mal. Un bluray serait bien venu pour rendre justice à la photo mais je doute franchement qu’il voit le jour.
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Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Message par The Eye Of Doom »

Diaboliquement Votre
Un homme se reveille a l’hopital apres 3 semaines de coma suite a un accident de voiture avec sa femme. Le probleme est qu’il ne souvient pas d’avoir d’epouse ni de porter le nom qu’on lui donne. Mais comme l’epouse est sublime et qu’ils habitent un chateau, il se dit pourquoi pas…

Dire que le film est reussi voire meme qu’il est bon, est pour le moins difficile.
On cherchera en vain le metteur en scene de La tete d’un homme, Anna Karenine ou du Retour de Don Camillo dans ce petit film.
Pour autant, c’est moins pire que la réputation laissait penser.
D’abord, il y a Delon. Convalescent il a la silhouette juvenile d’un bel ado. C’est peut etre la principale surprise/atout du film que de le (re)decouvrir en jeune homme maladroit qui tente d’atteindre l’objet de son desir.
Il y a dans le film un charme suranné, celui des intrigues psychololico-policiere comme en a produit hollywood dans les années cinquante.
Alors oui c’est invraisemblable
Spoiler (cliquez pour afficher)
Surtout le coup de magneto
Oui, le casting sent la copro internationale
Oui, l’acteur allemand qui joue le serviteur fait ce qu’il peut avec son physique pour faire chinois.
Santa Berger est belle à regarder à défaut d’être toujours convainquante.
Mais, il y a un côté petit film des années 60 sympathique et ca se laisse voir.
Ca me faut penser un peu au roman popu, de L’excellente Maison du Mystere decouvert dernierement aux productions tele des années 70 style Homme sans visage.
C’est une intrigue pour le plaisir, avec ses codes a prendre ou a laisser.
Selon Hellrick, page 18, il semblerait que le film de Duvivier soit une sorte de precurseurs de nombreux giallo a intrigue similaire. C’est pas étonnant, on est dans le meme registre.
A noter l’interessante interview du producteur qui evoque la genese du film. Que Delon est voulu jouer avec Duvivier est significatif.
Ce dernier est mort sans avoir vu le film monté. Peut être aurait-il repris des trucs ? On ne saura jamais.
En tout cas, le film n’est pas réussi mais possède un certain charme.
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Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Message par 1kult »

Sur Arte vient d'être mis en ligne Poil de carotte (1925). C'est en replay jusqu'au 7 janvier 2022 :

https://www.arte.tv/fr/videos/102211-00 ... e-carotte/

;)
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Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Message par Frances »

1kult a écrit : 17 juil. 21, 16:06 Sur Arte vient d'être mis en ligne Poil de carotte (1925). C'est en replay jusqu'au 7 janvier 2022 :

https://www.arte.tv/fr/videos/102211-00 ... e-carotte/

;)
Merci pour l'info mais plus dispo apparemment.
"Il faut vouloir saisir plus qu'on ne peut étreindre." Robert Browning.
" - De mon temps, on pouvait cracher où on voulait. On n'avait pas encore inventé les microbes." Goupi
Mains Rouges.

Mes films du mois :
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Jan 21 : Cousin Jules
Fev 21 : Midnight special
Mar 21 : Nanouk l'esquimau
Avr 21 : Garden of stones
Mai 21 : Fellini Roma
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Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Message par The Eye Of Doom »

La chambre ardente 1962
Au chevet d’un oncle richissime plus ou moins mourant, les deux freres désargentés et hérités potentiels se crepent le chignon, attendant avec impatience le moment du jackpot. Le tout sur fond de malediction familiale et de sorcellerie.

On a envie d’y croire au debut, en raison du plaisir a revoir Jc Brially et C Rich dans un beau n&b pour un intrigue policiero-familliale à la francaise.
Mais en fait rien ne fonctionne vraiment dans ce film. Duvivier n’arrive pas à faire cohabiter efficacement les differents registres. Je ne connais pas le roman mais on peut imaginer ce qui a pu Duvivier : le mix entre realisme et fantastique, l’intrigue policière sur fond de cupidité familiale, le role central des femmes dans l’intrigue (qui pour une fois sont plutot préservées).
D’ou le fait qu’a l’arrivée on entrevoit une réminiscence de Marianne de ma jeunesse, de L’affaire Maurisius, et du fantastique de Flesh and fanrasy. Malheureusement des remiscences fugaces et non l’ambiance et la fulgurances des meilleurs moments de ces films. On voit que l’on passe pas si loin, certains passages sont reussis, par exemple:
Spoiler (cliquez pour afficher)
la derniere scene d’explication entre Brially et sa maitresse. C’est peut etre le seul moment du film qui fait vrai. On marche, on s’engueule, on s’assoit sur un tron, des silences et tout bascule.
Mais d’autre sonnent faux, comme :
Spoiler (cliquez pour afficher)
Le bal autour du cadavre. On se rappelle l’intensité de la scene autour du corps de la jeune fille morte dans Au royaume des cieux.
La fréquentation de Fisher ces derniers mois m’a évidement faut penser à la Hammer :Les scenes au caveau : du pur gothique de studio, presque un hommage.
Et en négatif ce qui manque au film: une coherence.
La vision « fantastique » de la vielle domestique est particulièrement mal traitée : personne y croit, et le spectateur non plus. Toute l’intrigue autour du Edith Scob tourne à vide, plombé par le jeu particulièrement mauvais de l’actrice. Car il faut bien le dire Duvivier n’est pas aidé par l’ interpretation !
Il fait ce qu’il peut (belles compositions deci dela) mais Brially surjoue, Rich cabotine, seule Nadja Tiller qui joue l’infirmière est bien, sur le fil à un ou deux moment mais bien, quand elle est a l’écran un truc passe.
Mention spéciale pour Pieplu que je n’avait jamais vu si jeune (il a la cinquantaine…) et dans un vrai role (enfin disons avec un truc a jouer).
Il y a quand meme une replique a retenir :
« J’ai jamais su resister aux jolies femmes, dommage qu’elles m’aient aussi peu demandé « 
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Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Message par Jack Carter »

Frances a écrit : 20 juil. 21, 14:07
1kult a écrit : 17 juil. 21, 16:06 Sur Arte vient d'être mis en ligne Poil de carotte (1925). C'est en replay jusqu'au 7 janvier 2022 :

https://www.arte.tv/fr/videos/102211-00 ... e-carotte/

;)
Merci pour l'info mais plus dispo apparemment.
Ah si !
Image
The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
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Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Message par The Eye Of Doom »

Le petit roi.
Dans un royaume du nord de l’europe, le roi est un garcon de 12 ans, soumis aux tumultes politiques locaux…

Enfin pu mettre la main sur le dvd René Chateau. La copie est plutot belle mais malheureusement massacré par un encodage de merde!

Sur le fond, toute la première partie est une excellente surprise. Duvivier est au sommet de sa forme plastique et concocte en passant plusieurs scenes impressionnantes.
L’esthétique est fortement marquée baroque muet et on ne peut s’empecher de penser au Sternberg de l’Imperatrice rouge qui sortira pourtant 2 ans plus tard.
Plusieurs raisons. Les elements de decors extravagants : le lit, un dragon, …. dans lequels evoluent des personnages de pouvoir assez décalés.
La composition des plans.
La scene de la cérémonie religieuse est en cela assez saisissante, avec ses moines porteurs de croix de bois enormes.
Mais la plus belle scene est peut etre celle où, réfugié dans un clocher le roi suit l’émeute du peuple sévèrement réprimée uniquement par les bruits et cri.
Avec l’ambiance irréelle de ce debut, on devine les prémices de Marianne et du merveilleux a la Duvivier.

Situé sous le soleil de la cote d’azur, la seconde partie est tres differente et disons le franchement moins interessant.
C’est toujours aussi bien fait mais il n’y a plus d’ambiance.
Le scenario se pert un peu et donne dans le melo.

Affirmer que Robert Lynen joue bien serait audacieux. Disons qu’il est inegal, car son naturel est ici moins en phase avec le personnage que dans Poil de carotte.

On peut lire pages 25 et 30 les retours de bruce randylan et kenvin95, avec lesquelles je suis pleinement en phase.

En conclusion, film plutôt mineur dans la décennie prodigieuse de Duvivier mais tres loin d’etre sans intérêt.

Il faut que je trouve une copie, de Golgotha (un conseil avisé sur une édition ?) et revoit Maria Chapdelaine.

Quant au Golem ca vas être plus compliqué….
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Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Message par The Eye Of Doom »

Chair de poule
Un voleur en fuite atterri dans une station service / bar / hotel d’un col perdu de provence, où il se lie d’amitié avec le patron. Ce dernier a une belle et jeune epouse qui s’avere une garce qui n’en veut qu’a son magot.

Je n’ai pas été totalement convaincu par cet avant dernier film de Duvivier.
Duvivier y fait pourtant preuve d’une (tres) grande maitrise à la mise en scene qui fait plaisir à voir.
On a un film noir, a l’américaine, sec, brutal, concis.
Plusieurs scenes sont a noter :
Le cambriolage du debut, l’arrivée a la station, … et l’affrontement
Spoiler (cliquez pour afficher)
A coup d’huile bouillante et fusil de chasse, longue scene assez saisissante tout de meme.
Duvivier donne a sentir la montagne, l’isolement, la chaleur, le microcosme perturbé par les clients,…
L’interprétation est pas mal avec une mention spéciale a Georges Wilson tres bien.
Tout est la pour faire un bon film, atypique, ce qu’est en fait Chair de Poule.
En fait les cles des reserves que l’on peut avoir sont parfaitement decrites par Catherine Rouvel dans la courte interview en bonus du dvd.
Premièrement le personnage de Maria.
Duvivier voulait une garce totale, style avant guerre. Catherine Rouvel n’était pas à l’aise avec cette approche et souhaitais un personnage plus ambiguë, plus humain, plus annees 60 et aurait meme réussi a négocier de faire une scene comme elle le souhaitait. Au montage sans surprise, c’est la version « Duvivier » qui a ete retenue.
Dans ce contexte, on ne peut reprocher a l’actrice le coté parfois caricatural du personnage.
D’autre part, le film avec son style arrive trop tard. Le recit evoque Le facteur sonne toujours deux fois où les grands films noirs non urbain des années 50. Duvivier voilait le film ainsi mais il est du coup démodé a sa sortie, en pleine nouvelle vague.
Ce decalage on le percoit encore aujourd’hui d’une certaine facon.
Duvivier pourtant y croit et ca se voit a l’écran. Les dialogues de Barjavel sont tres bons. L’ambiance est lourde….

En tout cas, un film intéressant, assez personnel, mieux réussi et construit que La chambre ardente qui le précède
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Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Message par The Eye Of Doom »

Boulevard
Un jeune homme vit seul sous les toits d’un immeuble place Pigalle. Il est entiché de sa voisine de pallier, stripteaseuse plus âgée, alors que ce serait plutot du côté de la jeune fille du 1er qu’il devrait chercher l’amourette.

Le film se traine une mauvaise réputation et il faut bien dire que tout cela est assez raté.
Le microcosme du petit peuple sous les toits est franchement caricatural, entre la stripteaseuse brave femme, un artiste peintre homo insupportable, …
La peinture de Pigalle est digne d’une carte postale du gai paris.
Tout cela aurait peut etre été acceptable dans les années 30, et encore ( on ne retrouve rien du paris popu de La tete d’un homme ») mais en ces temps de nouvelle vague, c’est sans intérêt.
D’autant que le film repose sur l’interprétation de Jean Pierre Leaud, souvent tres mauvais. Il plombe le film qui n’en avait pas besoin.
Le reste de la distribution (Pierre Mondy, Magalie Noel) fait ce qu’elle peut.
La jeune Monique Brienne est toute en charme et fraicheur mais a aussi un jeu « approximatif ».
La facture est correcte mais ca sens le studio. Seules les scènes d’extérieur réveillent un peu l’interêt du spectateur.
Les dialogues tombent à plat, les scenes s’enchaînent sans vraiment d’émotion.
Les pics acides du duo Duvivier/Barjavel ne marchent plus.
On retrouve bien sur deci dela un restant du grand cineaste, dans les scenes d’action et de confrontation principalement mais globalement ca marche pas.
J’avoue avoir décroché sur la fin et etre allé jusqu’au bout en mode >>. :oops:
La copie du dvd est de qualité.

Il me reste à découvrir le Diable et les dix commandements.
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Re: Julien Duvivier (1896-1967)

Message par The Eye Of Doom »

Le Diable et les dix commandements
Les apparitions d’un serpent ponctuent une série d’historiettes inspirées des 10 commandements.

L’atout principal du film est son casting, impressionnant. Mixant les générations il permet de croiser tout ce que le cinema des années 60 debutantes possède comme stars, installées ou montantes.
Filmées par un Duvivier maîtrisant parfaitement la technique et soutenus par d’excellents dialogues.
Donc in fine un produit sans genie mais qui recèle quelques bons moments.
On passera rapidement sur les deux segments avec Michel Simon, tres bon mais sans grands choses a jouer. Puis sur celui avec le couple Tisot/Saval autour d’un jeune homme fasciné par une stripteaseuse qui découvre l’arrière boutique. Agréable mais accessoire. On arrive au segment le plus tragique porté par le duo Aznavour/Ventura où seule l’interprétation de ce dernier maintient l’interêt. La fascination pour les bijoux m’échappant complètement, le sketch qui leur est dédié m’a pas paru bien artificiel, malgré toujours une interprétation impeccable. On arrive enfin aux plus du film entre Dieu interprété par Fernandel venu sauver les ames d’une famille miserables (la référence a Don Camillo est bien sur evidente), le plaisir un mini drame familiale avec le tout jeune Delon dans un face a face avec Danielle Darrieux, le tout sur l’excellents dialogues de Jeanson et le meilleur: un duel Brially/De funes autour d’une valisette pleine de billets volés, ici sur des tout aussi excellents dialogues d’Audiard, avec Carmet et Rocquevert en guest stars.
Au bilan, un produit commercial d’honnête facture, qui se laisse voir, mais dont on ne peut dire qu’il constitue un sommet de l’art de ces contributrices et teurs.
A découvrir à l’occasion, mais bon il y a plein d’autres films de Duvivier a voir avant.
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