Notez les films d'aujourd'hui
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Re: Notez les films d'aujourd'hui
C'est dommage que A l'Abordage de Guillaume Brac et Petite Fille ne sortent pas ensuite au cinéma. Arte avait pour l'habitude de faire cela, de Marius & Jeanette en passant par quelques films de la série "tout les garçons et les filles de ..." . Une autre époque.
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Re: Notez les films d'aujourd'hui
Le Brac est déjà passé à la télé ?Alibabass a écrit : ↑2 déc. 20, 15:01 C'est dommage que A l'Abordage de Guillaume Brac et Petite Fille ne sortent pas ensuite au cinéma. Arte avait pour l'habitude de faire cela, de Marius & Jeanette en passant par quelques films de la série "tout les garçons et les filles de ..." . Une autre époque.

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Re: Notez les films d'aujourd'hui
Perso, je l'ai vu en "festival en ligne", mais je ne crois pas qu'il soit passé à la tv.Jeremy Fox a écrit : ↑2 déc. 20, 15:09Le Brac est déjà passé à la télé ?Alibabass a écrit : ↑2 déc. 20, 15:01 C'est dommage que A l'Abordage de Guillaume Brac et Petite Fille ne sortent pas ensuite au cinéma. Arte avait pour l'habitude de faire cela, de Marius & Jeanette en passant par quelques films de la série "tout les garçons et les filles de ..." . Une autre époque.![]()

Veneno para las hadas (Carlos Enrique Taboada, 1986)
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Re: Notez les films d'aujourd'hui
Non pas encore Jeremy, il le sera l'année prochaine. Jour2Fête, le distributeur, semble abandonner la diffusion du film au cinéma ... en tout cas, il faudra être vigilant.
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Re: Notez les films d'aujourd'hui
L'un de mes 2 films préférés de 2020.
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Re: Notez les films d'aujourd'hui
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Re: Notez les films d'aujourd'hui
Oui, c'est très léché en ce qui concerne l'image. Sans oublier non plus son utilisation toujours juste et émouvante de la musique classique, ici notamment Debussy qui n'a pas de mal à nous faire venir les larmes aux yeux.Profondo Rosso a écrit : ↑28 nov. 20, 13:33 Petite Fille de Sébastien Lifshitz (2020)
La forme reste très cinématographique avec une belle photo et des moments suspendus ne reposant que sur l’image qui sont tout autant révélateurs.
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Re: Notez les films d'aujourd'hui
Teen Spirit de Max Minghella (2018)

Violet, une adolescente passionnée par le chant, rêve de quitter sa petite ville et de devenir pop star.
Affublée d'un mentor improbable, elle participe aux auditions de TEEN SPIRIT, un télé crochet musical national, une expérience qui mettra à l'épreuve son intégrité, son talent et son ambition…
Teen Spirit est le premier film de Max Minghella (également auteur du script), fils du réalisateur Anthony Minghella et jusqu'ici plus connu pour sa carrière d'acteur plutôt intéressante (Agora (2009), The Social Network (2010), la série The Handmaid's Tale). Sur le papier le film est une success story classique dans le monde de la chanson au déroulé relativement cousu de fil blanc. La différence va donc se dans le traitement où l'on va suivre l'ascension de l'adolescente Violet (Elle Fanning) dans le monde de la pop music. Cela va se faire via les canaux modernes faisant émerger les nouvelles vedettes de la chanson, un télécrochet avec le Teen Spirit en titre qui est un décalque de l'émission Pop Idol ou de son équivalent Nouvelle Star en France. Donc là aussi la dramaturgie archétypale ascension/doute/triomphe finale se fait à l'aune de cette modernité dans le contexte de l'émission, le choix des chansons et leur sonorité électro-pop contemporaine. Le charme opère pourtant grâce à l'approche de Minghella qui signe là une sorte d'anti Flashdance. Le traitement est totalement naturaliste tout étant stylisé, avec le parti pris de s'accrocher le plus souvent au point de vue et aux états d'âmes de son héroïne adolescente. On est frappé par la sécheresse narrative des premières minutes qui nous font accompagner le quotidien morne de Violet, faisant difficilement tourner la ferme familiale avec sa mère (Agnieszka Grochowska), enchaînant les petits boulots et suivant tant bien que mal les cours au lycée. L'éclaircie horizon terne repose sur la musique, les écouteurs et l''ipod qui ne quittent jamais Violet et qui rythme l'alternance entre tous ces moments anodins. Chaque élément social et intime s'inscrit en creux, sans jamais être appuyé dramatiquement tout en faisant fonctionner l'émotion. Les origines polonaises de Violet et sa mère, l'isolation provinciale et insulaire ressentie sur l'île de Wight où elle vivent (et explique l'appel de l'ailleurs avec cette possible vie de pop star), et même certains clichés (le mentor au passé de chanteur d'opéra déchu trouvant là une deuxième chance) s'inscrivent dans une vibe moderne par la mise en scène et le montage qui font exister le tout malgré les ressorts attendus - auxquels on ajoutera les agents artistiques véreux (Rebecca Hall carnassière), la pop star masculine installée séductrice et corruptrice.
En s'agrippant à son actrice, Minghella trouve la tonalité juste puisque Elle Fanning comme souvent est excellente. Talent brut à polir tout au long du récit, son évolution se fait à travers les prestations musicales finalement peu nombreuses mais à chaque fois cruciale. La première audition montre Violet ayant pris son courage à deux mains mais encore taciturne et repliée sur elle-même. C'est ce que cherche à retranscrire Minghella en focalisant sa caméra sur son visage, plongeant le jury dans l'ombre et accompagnant sa prestation d'un kaléidoscope d'image de son quotidien frustrant. Et le choix du titre ne doit rien au hasard avec le bien nommé Dancing on my own, tube électro-pop de Robyn. Le jury reconnaîtra son talent vocal mais lui reprochera sa présence scénique inexistante en réponse à cet enferment de l'héroïne. La seconde scène chantée est sur le Light d'Ellie Goulding, là aussi titre de circonstance et Max Minghella fait de Elle Fanning l'inverse de l'approche de Nicolas Windig Refn dans The Neon Demon (2017). Dans ce dernier l'éclat syncopé des néons happait l'actrice pour signifier sa dévitalisation, son absorption par le système qu'elle intégrait alors qu'ici l'emphase son et lumière marque la première libération de Violet qui s'épanouit sur scène et prend confiance. Enfin le dernier titre vient après divers atermoiements, doute et errements de Violet et vient illustrer son accomplissement intime et artistique. Cette fois l'espace scénique s'expose dans son entier, que Violet arpente rageuse et confiante, scrutant ses musiciens et toisant le public que l'on voit enfin aussi. Minghella reprend les codes filmiques des grand shows pop musicaux tout en saisissant quelque chose de l'intime de son héroïne qui font en larmes à la fin de sa prestation, choquée de sa propre audace. Le risque d'artificialité est estompé par l'implication d'une Elle Fanning totalement habitée et qui interprète elle-même et de façon fort convaincante toutes les chansons, dont le magistral Don't Kill My Vibe final repris de la chanteuse pop norvégienne Sigrid. La victoire finale est anecdotique et expédiée en ellipse au générique, la vraie victoire nous l'avons déjà vue avec cette cet ultime tour de chant signifiant le chemin parcouru par Violet. Un beau teen movie donc à l'approche surmontant le cliché grâce à l'interprétation d'ensemble (Zlatko Burić étonnant en gros ours gentil, cela surprend après l'avoir vu en terrible mafieux dans les Pusher de Nicolas Winding Refn) et une bande-son qui dépote. 4,5/6

Violet, une adolescente passionnée par le chant, rêve de quitter sa petite ville et de devenir pop star.
Affublée d'un mentor improbable, elle participe aux auditions de TEEN SPIRIT, un télé crochet musical national, une expérience qui mettra à l'épreuve son intégrité, son talent et son ambition…
Teen Spirit est le premier film de Max Minghella (également auteur du script), fils du réalisateur Anthony Minghella et jusqu'ici plus connu pour sa carrière d'acteur plutôt intéressante (Agora (2009), The Social Network (2010), la série The Handmaid's Tale). Sur le papier le film est une success story classique dans le monde de la chanson au déroulé relativement cousu de fil blanc. La différence va donc se dans le traitement où l'on va suivre l'ascension de l'adolescente Violet (Elle Fanning) dans le monde de la pop music. Cela va se faire via les canaux modernes faisant émerger les nouvelles vedettes de la chanson, un télécrochet avec le Teen Spirit en titre qui est un décalque de l'émission Pop Idol ou de son équivalent Nouvelle Star en France. Donc là aussi la dramaturgie archétypale ascension/doute/triomphe finale se fait à l'aune de cette modernité dans le contexte de l'émission, le choix des chansons et leur sonorité électro-pop contemporaine. Le charme opère pourtant grâce à l'approche de Minghella qui signe là une sorte d'anti Flashdance. Le traitement est totalement naturaliste tout étant stylisé, avec le parti pris de s'accrocher le plus souvent au point de vue et aux états d'âmes de son héroïne adolescente. On est frappé par la sécheresse narrative des premières minutes qui nous font accompagner le quotidien morne de Violet, faisant difficilement tourner la ferme familiale avec sa mère (Agnieszka Grochowska), enchaînant les petits boulots et suivant tant bien que mal les cours au lycée. L'éclaircie horizon terne repose sur la musique, les écouteurs et l''ipod qui ne quittent jamais Violet et qui rythme l'alternance entre tous ces moments anodins. Chaque élément social et intime s'inscrit en creux, sans jamais être appuyé dramatiquement tout en faisant fonctionner l'émotion. Les origines polonaises de Violet et sa mère, l'isolation provinciale et insulaire ressentie sur l'île de Wight où elle vivent (et explique l'appel de l'ailleurs avec cette possible vie de pop star), et même certains clichés (le mentor au passé de chanteur d'opéra déchu trouvant là une deuxième chance) s'inscrivent dans une vibe moderne par la mise en scène et le montage qui font exister le tout malgré les ressorts attendus - auxquels on ajoutera les agents artistiques véreux (Rebecca Hall carnassière), la pop star masculine installée séductrice et corruptrice.
En s'agrippant à son actrice, Minghella trouve la tonalité juste puisque Elle Fanning comme souvent est excellente. Talent brut à polir tout au long du récit, son évolution se fait à travers les prestations musicales finalement peu nombreuses mais à chaque fois cruciale. La première audition montre Violet ayant pris son courage à deux mains mais encore taciturne et repliée sur elle-même. C'est ce que cherche à retranscrire Minghella en focalisant sa caméra sur son visage, plongeant le jury dans l'ombre et accompagnant sa prestation d'un kaléidoscope d'image de son quotidien frustrant. Et le choix du titre ne doit rien au hasard avec le bien nommé Dancing on my own, tube électro-pop de Robyn. Le jury reconnaîtra son talent vocal mais lui reprochera sa présence scénique inexistante en réponse à cet enferment de l'héroïne. La seconde scène chantée est sur le Light d'Ellie Goulding, là aussi titre de circonstance et Max Minghella fait de Elle Fanning l'inverse de l'approche de Nicolas Windig Refn dans The Neon Demon (2017). Dans ce dernier l'éclat syncopé des néons happait l'actrice pour signifier sa dévitalisation, son absorption par le système qu'elle intégrait alors qu'ici l'emphase son et lumière marque la première libération de Violet qui s'épanouit sur scène et prend confiance. Enfin le dernier titre vient après divers atermoiements, doute et errements de Violet et vient illustrer son accomplissement intime et artistique. Cette fois l'espace scénique s'expose dans son entier, que Violet arpente rageuse et confiante, scrutant ses musiciens et toisant le public que l'on voit enfin aussi. Minghella reprend les codes filmiques des grand shows pop musicaux tout en saisissant quelque chose de l'intime de son héroïne qui font en larmes à la fin de sa prestation, choquée de sa propre audace. Le risque d'artificialité est estompé par l'implication d'une Elle Fanning totalement habitée et qui interprète elle-même et de façon fort convaincante toutes les chansons, dont le magistral Don't Kill My Vibe final repris de la chanteuse pop norvégienne Sigrid. La victoire finale est anecdotique et expédiée en ellipse au générique, la vraie victoire nous l'avons déjà vue avec cette cet ultime tour de chant signifiant le chemin parcouru par Violet. Un beau teen movie donc à l'approche surmontant le cliché grâce à l'interprétation d'ensemble (Zlatko Burić étonnant en gros ours gentil, cela surprend après l'avoir vu en terrible mafieux dans les Pusher de Nicolas Winding Refn) et une bande-son qui dépote. 4,5/6
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Re: Notez les films d'aujourd'hui
Swimming with sharks de George Huang (1994)

Immersion dans le milieu de la production à Hollywood à travers les mésaventures d'un assistant auprès d'un grand patron du cinéma.
Immersion dans le milieu de la production à Hollywood à travers les mésaventures d'un assistant auprès d'un grand patron du cinéma.
Swimming with sharks est une production indépendante qui fit sensation à sa sortie par sa description au vitriol du fonctionnement d’un studio hollywoodien. On doit le scénario et la réalisation à George Huang qui sait de quoi il parle puisqu’il officia en tant qu’assistant auprès de Barry Josephson, vice-président au sein du studio Sony. Aspirant à une carrière de réalisateur, il se lie d’amitié avec une jeune Robert Rodriguez dont le fauché et inventif El Mariachi vient d’être acheté par Sony. Rodriguez va donner confiance à Huang pour qu’il se lance à son tour et le premier projet de ce dernier sera donc Swimming with sharks, satire cinglante inspiré de son vécu auprès des exécutifs de studio. On suit donc les premiers pas de Guy (Frank Whaley) auprès de Buddy Ackerman (Kevin Spacey), producteur aux dents longues et véritable tyran avec ses collaborateurs. L’inspiration de Buddy oscille entre Joel Silver (Buddy producteur de films d’actions décérébré et au attitudes macho) et Scott Rudin, producteur mis en lumière récemment mais déjà connu à l’époque pour ses comportements odieux envers ses subalternes. Le film est donc une vraie photographie des coulisses hollywoodiennes de l’époque donc certains éléments fonctionnels ont vieilli par rapport à la logique actuelle et c’est donc avant tout à travers les portraits individuels que le propos est supposé faire mouche. Une des premières scènes dénonce autant l’ignorance crasse que l’ambition dénué d’un quelconque amour de l’art chez les jeunes cadres de studio quand en racontant une anecdote sur Shelley Winters, Guy se rend compte que ses interlocuteurs ne connaissent pas l’actrice. L’histoire du cinéma s’arrête au dernier succès du box-office, justement seule quête de Buddy qui même lorsqu’il s’attèle à un projet plus noble ne le fait que par calcul personnel et marketing.
George Huang dépeint avec férocité les processus d’humiliations et de maltraitance qui contribue à l’assujettissement de l’employé. Demandes absurdes devant à tout prix être exécutées, omniprésence qui ôte toute vie et pensées autre que le boulot à l’employé, insultes et rabaissement permanent, tout y passe. Kevin Spacey en forme olympique en fait des tonnes dans la cruauté à froid et l’espoirs de lendemains meilleurs est la meilleure arme pour maintenir cette emprise, Guy attendant le retour d’ascenseur en aidant son patron à grimper les échelons ou alors d’être remarqué par un ponte. Le problème de Swimming with sharks est de trop peu faire intervenir le cinéma dans son fond et sa forme. Pour le fond, hormis le name-dropping de rigueur (et là aussi daté) rien ne différencie le film dans le ton d’autres récits grinçants sur les patrons abusifs, que ce soit Wall Street d’Oliver Stone (1987) qui a précédé ou Le Diable s’habille en Prada (2006) qui suivra. On n’a pas ce sentiment de s’immiscer dans un processus créatif, même superficiel, mais plutôt d’assister à des jeux de pouvoirs bureaucratiques (s’approprier l’idée d’un subalterne notamment) comme il en existe dans toutes les grandes corporations capitalistes. Bref ce n’est pas Les Ensorcelés de Vincente Minnelli (1952) et même pas le contemporain The Player de Robert Altman (1992).
Autre point fâcheux la forme télévisuelle et d’une platitude rare. Hormis quelques habiles transitions de montage qui servent une construction en flashback assez superficielle, ce sera du champ contre champs et des cadrages basiques où la dimension dominant/dominé ne se joue que par le dialogue et jamais par l’image. Frank Whaley est relativement crédible en assistant tyrannisé et dépassé, mais risible quand il endosse à son tour les atours du mogul carnassier. Sans charisme et sans cette part d’ombre qui salirait un peu ses traits candides et juvéniles, il ne convainc jamais réellement, notamment dans le dilemme de sa romance avec Dawn (Michelle Forbes). Malgré les bonnes critiques à la sortie, George Huang ne se signalera pas particulièrement pour ses travaux suivants et tombera dans l’oubli. 2/6

Immersion dans le milieu de la production à Hollywood à travers les mésaventures d'un assistant auprès d'un grand patron du cinéma.
Immersion dans le milieu de la production à Hollywood à travers les mésaventures d'un assistant auprès d'un grand patron du cinéma.
Swimming with sharks est une production indépendante qui fit sensation à sa sortie par sa description au vitriol du fonctionnement d’un studio hollywoodien. On doit le scénario et la réalisation à George Huang qui sait de quoi il parle puisqu’il officia en tant qu’assistant auprès de Barry Josephson, vice-président au sein du studio Sony. Aspirant à une carrière de réalisateur, il se lie d’amitié avec une jeune Robert Rodriguez dont le fauché et inventif El Mariachi vient d’être acheté par Sony. Rodriguez va donner confiance à Huang pour qu’il se lance à son tour et le premier projet de ce dernier sera donc Swimming with sharks, satire cinglante inspiré de son vécu auprès des exécutifs de studio. On suit donc les premiers pas de Guy (Frank Whaley) auprès de Buddy Ackerman (Kevin Spacey), producteur aux dents longues et véritable tyran avec ses collaborateurs. L’inspiration de Buddy oscille entre Joel Silver (Buddy producteur de films d’actions décérébré et au attitudes macho) et Scott Rudin, producteur mis en lumière récemment mais déjà connu à l’époque pour ses comportements odieux envers ses subalternes. Le film est donc une vraie photographie des coulisses hollywoodiennes de l’époque donc certains éléments fonctionnels ont vieilli par rapport à la logique actuelle et c’est donc avant tout à travers les portraits individuels que le propos est supposé faire mouche. Une des premières scènes dénonce autant l’ignorance crasse que l’ambition dénué d’un quelconque amour de l’art chez les jeunes cadres de studio quand en racontant une anecdote sur Shelley Winters, Guy se rend compte que ses interlocuteurs ne connaissent pas l’actrice. L’histoire du cinéma s’arrête au dernier succès du box-office, justement seule quête de Buddy qui même lorsqu’il s’attèle à un projet plus noble ne le fait que par calcul personnel et marketing.
George Huang dépeint avec férocité les processus d’humiliations et de maltraitance qui contribue à l’assujettissement de l’employé. Demandes absurdes devant à tout prix être exécutées, omniprésence qui ôte toute vie et pensées autre que le boulot à l’employé, insultes et rabaissement permanent, tout y passe. Kevin Spacey en forme olympique en fait des tonnes dans la cruauté à froid et l’espoirs de lendemains meilleurs est la meilleure arme pour maintenir cette emprise, Guy attendant le retour d’ascenseur en aidant son patron à grimper les échelons ou alors d’être remarqué par un ponte. Le problème de Swimming with sharks est de trop peu faire intervenir le cinéma dans son fond et sa forme. Pour le fond, hormis le name-dropping de rigueur (et là aussi daté) rien ne différencie le film dans le ton d’autres récits grinçants sur les patrons abusifs, que ce soit Wall Street d’Oliver Stone (1987) qui a précédé ou Le Diable s’habille en Prada (2006) qui suivra. On n’a pas ce sentiment de s’immiscer dans un processus créatif, même superficiel, mais plutôt d’assister à des jeux de pouvoirs bureaucratiques (s’approprier l’idée d’un subalterne notamment) comme il en existe dans toutes les grandes corporations capitalistes. Bref ce n’est pas Les Ensorcelés de Vincente Minnelli (1952) et même pas le contemporain The Player de Robert Altman (1992).
Autre point fâcheux la forme télévisuelle et d’une platitude rare. Hormis quelques habiles transitions de montage qui servent une construction en flashback assez superficielle, ce sera du champ contre champs et des cadrages basiques où la dimension dominant/dominé ne se joue que par le dialogue et jamais par l’image. Frank Whaley est relativement crédible en assistant tyrannisé et dépassé, mais risible quand il endosse à son tour les atours du mogul carnassier. Sans charisme et sans cette part d’ombre qui salirait un peu ses traits candides et juvéniles, il ne convainc jamais réellement, notamment dans le dilemme de sa romance avec Dawn (Michelle Forbes). Malgré les bonnes critiques à la sortie, George Huang ne se signalera pas particulièrement pour ses travaux suivants et tombera dans l’oubli. 2/6
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Re: Notez les films d'aujourd'hui
Diffusion le 28 mai sur ARTE et disponible à partir du 21 mai en replayJeremy Fox a écrit : ↑2 déc. 20, 15:09Le Brac est déjà passé à la télé ?Alibabass a écrit : ↑2 déc. 20, 15:01 C'est dommage que A l'Abordage de Guillaume Brac et Petite Fille ne sortent pas ensuite au cinéma. Arte avait pour l'habitude de faire cela, de Marius & Jeanette en passant par quelques films de la série "tout les garçons et les filles de ..." . Une autre époque.![]()
https://www.arte.tv/fr/videos/091109-00 ... -abordage/
Il rentre de ce fait dans le classement 2021 déjà à la première place.
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Re: Notez les films d'aujourd'hui
Oh, un peu de respect, le mec a quand même écrit Chasse à l'homme 2 !Profondo Rosso a écrit : ↑3 mai 21, 20:34 Malgré les bonnes critiques à la sortie, George Huang ne se signalera pas particulièrement pour ses travaux suivants et tombera dans l’oubli.
Blague à part, il semble qu'il y ait une série "Swimming with sharks" dans les tuyaux. Ça me donnera peut-être envie de me remettre à mater une série, tiens.
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Re: Notez les films d'aujourd'hui
Autre pépite du cv, "consultant créatif" sur le Spy Kids 3D de son pote Robert Rodriguez non vraiment la suite fut brillanteTorrente a écrit : ↑3 mai 21, 21:04Oh, un peu de respect, le mec a quand même écrit Chasse à l'homme 2 !Profondo Rosso a écrit : ↑3 mai 21, 20:34 Malgré les bonnes critiques à la sortie, George Huang ne se signalera pas particulièrement pour ses travaux suivants et tombera dans l’oubli.

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Re: Notez les films d'aujourd'hui
La meilleure nouvelle de la semaine qui n'est même pas encore finie :Karras a écrit : ↑3 mai 21, 20:46Diffusion le 28 mai sur ARTE et disponible à partir du 21 mai en replay
https://www.arte.tv/fr/videos/091109-00 ... -abordage/
Il rentre de ce fait dans le classement 2021 déjà à la première place.
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Re: Notez les films d'aujourd'hui
Bouaaaaaa Toutoutoutoutoutou (Westside Gunn feelin' pour ceux qui savent ^^)
Allez là, nik tout les DTV de NetCorones et Amazon Last. Tout cela fait plaisir. Passons à des choses sérieuses maintenant.Il rentre de ce fait dans le classement 2021 déjà à la première place.