Blow Out (Brian de Palma - 1981)
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Re: Blow Out (Brian de Palma - 1981)
Sous couvert d'objectivité, tu opposes deux manières de penser qui sont aussi subjectives l'une que l'autre : Sally espère se sortir du guêpier par la fuite, Jack espère se mettre à l'abri du danger par la mise en lumière d'une machination qui, il en est conscient, le dépasse. Dans les deux cas, il y a un raisonnement qui se tient, et rien ne dit que Sally ne risquait rien en cherchant à disparaître - au contraire. De plus, tu oublies que les liens qui se nouent entre les deux personnages sont plus complexes que cela - que Sally n'est pas parfaitement innocente, et pas aussi naïve que cela par exemple.
Par ailleurs, tout cela ne change rien à ce que je disais sur le problème éthique qui se pose dans cette fin : encore une fois, que Jack cherche à se punir (pour une raison ou pour une autre), c'est admis et c'est effectivement déchirant ; qu'il fasse de Sally ce qu'il en fait, c'est une autre affaire.
Par ailleurs, tout cela ne change rien à ce que je disais sur le problème éthique qui se pose dans cette fin : encore une fois, que Jack cherche à se punir (pour une raison ou pour une autre), c'est admis et c'est effectivement déchirant ; qu'il fasse de Sally ce qu'il en fait, c'est une autre affaire.
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Re: Blow Out (Brian de Palma - 1981)
C'est bien que ce problème d'éthique se fasse ressentir, je trouve que cela enrichit les niveaux de lecture de cette oeuvre majeure, par un bousculement des valeurs à la fois purement dramatiques, morales et psychologiques. Cela rajoute du relief dérangeant dans un exercice de style tellement virtuose qu'il aurait pu s'enfermer dans une perfection manquant d'aspérités, de composantes ardentes. Mais ce n'est pas le cas, et heureusement d'ailleurs.LordAsriel a écrit : Par ailleurs, tout cela ne change rien à ce que je disais sur le problème éthique qui se pose dans cette fin : encore une fois, que Jack cherche à se punir (pour une raison ou pour une autre), c'est admis et c'est effectivement déchirant ; qu'il fasse de Sally ce qu'il en fait, c'est une autre affaire.

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Re: Blow Out (Brian de Palma - 1981)
Il ne faut pas oublier le souvenir qui hante Jack (le microtage d'un indic qui a mal tourné) et qui va être en filigrane durant toute l'intrigue : Jack cherche à se racheter et il veut enfin pouvoir récupérer quelque chose sur sa bande qu'il puisse exploiter.Demi-Lune a écrit :Pour toutes ces raisons objectives, Jack Terry est coupable, pour moi. Son impuissance à la fin n'est que la mise en échec finale d'un cheminement dont lui seul est responsable (même si ses intentions étaient nobles), pour avoir joué avec le feu et mis cette femme en danger, alors que s'il avait eu deux sous de jugeote, il l'aurait éloignée de tout ça.
Tout ce à quoi son implication dans une affaire qui le dépasse va aboutir, c'est précisément ce sur ce quoi il butait : l'enregistrement d'un cri.
Et le prix de ce cri, c'est la mort d'une femme.
La fin est bien sur totalement invraisemblable mais elle est totalement cohérente avec l'esprit du film et d'une exceptionnelle ironie.
On peut aussi dire que Jack a sauvé Sally suite à l'accident de voiture au début du film et qu'en quelque sorte, sa vie lui "appartient"; ce qui au passage me fait penser à Lawrence d'Arabie quand les circonstances amènent Peter O'Toole à exécuter celui qu'il avait sauvé du désert quelques temps auparavant.
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Re: Blow Out (Brian de Palma - 1981)
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Re: Blow Out (Brian de Palma - 1981)
Je viens de voir le film.
Outre son scénario dont la fin est assez rocambolesque, j'ai été très surpris par le nombre de gros plans sur des objets techniques des années 70/80 liés au cinéma. OK, Travolta est ingénieur du son mais quand même, c'est très très présent. C'est tout un monde qui a disparu mais qui garde son charme et, allez savoir pourquoi, c'est cet aspect du film qui m'a le plus frappé. Vous noterez aussi l'aspect très esthétique de ces instruments.











A noter le plan de fin très surprenant

Outre son scénario dont la fin est assez rocambolesque, j'ai été très surpris par le nombre de gros plans sur des objets techniques des années 70/80 liés au cinéma. OK, Travolta est ingénieur du son mais quand même, c'est très très présent. C'est tout un monde qui a disparu mais qui garde son charme et, allez savoir pourquoi, c'est cet aspect du film qui m'a le plus frappé. Vous noterez aussi l'aspect très esthétique de ces instruments.











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Re: Blow Out (Brian de Palma - 1981)
Un avant gout de Mission Impossible?!?.
Dans la serie, au dela des déguisements et autres jeux de mystification, la technologie est aussi importante, objet de fascination.
Sinon on retrouve ca souvent chez De Palma il me semble : dans Pulsion par exemple.
Faut que je le revoie !
Dans la serie, au dela des déguisements et autres jeux de mystification, la technologie est aussi importante, objet de fascination.
Sinon on retrouve ca souvent chez De Palma il me semble : dans Pulsion par exemple.
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Re: Blow Out (Brian de Palma - 1981)
Une des obsessions de Depalma, surtout dans ses 1ers films, c’était de refaire « un film dans le film »: les photos de l’accident + le son dans Blow Out, les photos devant le psy de Dressed to Kill, Home Movies (la c’est explicite), Body Double...
Et comme tu dis dans Mission Impossible, c’est Hunt qui refait le « film dans le film »quand il retrouve Phelps.
Et comme tu dis dans Mission Impossible, c’est Hunt qui refait le « film dans le film »quand il retrouve Phelps.

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Re: Blow Out (Brian de Palma - 1981)
Oui, c'est vrai, il y a un nerd dans le film et sa chambre est envahie d'un micmac radio/ordinateur/trucs électriques etc etc qui remplit littéralement la pièce.The Eye Of Doom a écrit : ↑6 sept. 20, 20:57 Dans la serie, au dela des déguisements et autres jeux de mystification, la technologie est aussi importante, objet de fascination.
Sinon on retrouve ca souvent chez De Palma il me semble : dans Pulsion par exemple.
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Re: Blow Out (Brian de Palma - 1981)
Revu avec plaisir, même si ça commence à dater. Ses côtés craspecs paraissent bien innocents désormais. Je me souviens que la première fois où je l'ai vu, la fin m'avait bien ému. Là, non, et j'ai même embrassé l'aspect sadique & giallesque du bad guy. I was in the (bad) mood. Il y a bcp d'humour noir ds ce film. Très noir, même. Si notre héros avait laissé filer la fille tout de suite, ou même demandé du blé en échange de son silence, on n'en serait pas là. Quelle idée, aussi, de vouloir venger la mort d'un politicard !!
Sinon : pas mal de gros morceaux de ciné, de leçons de mise en scène, de montage, et un Travolta on fire, oui, ça tient encore très bien tout ça. L'ambition ciné, artisanale et impliquée, est là. Avec tjrs ce fétichisme appuyé pour les gares et les escaliers. Et les femmes. A croire que l'ami Brian en a vu une partir ainsi et ne s'en est jamais remis.
Un plan que j'ai adoré : celui où Travolta range ses bobines dans son faux plafond. Contre plongée depuis l'extérieur à travers la fenêtre, mais pas vraiment depuis la rue, ça n'est pas vraiment une vue subjective. Toi, spectateur, tu te démerdes avec ça. Le doute est là, le gars est sans doute espionné, mais on n'en a pas encore tout à fait la certitude. Très bien joué. Brillant de palma, quoi
Sinon : pas mal de gros morceaux de ciné, de leçons de mise en scène, de montage, et un Travolta on fire, oui, ça tient encore très bien tout ça. L'ambition ciné, artisanale et impliquée, est là. Avec tjrs ce fétichisme appuyé pour les gares et les escaliers. Et les femmes. A croire que l'ami Brian en a vu une partir ainsi et ne s'en est jamais remis.
Un plan que j'ai adoré : celui où Travolta range ses bobines dans son faux plafond. Contre plongée depuis l'extérieur à travers la fenêtre, mais pas vraiment depuis la rue, ça n'est pas vraiment une vue subjective. Toi, spectateur, tu te démerdes avec ça. Le doute est là, le gars est sans doute espionné, mais on n'en a pas encore tout à fait la certitude. Très bien joué. Brillant de palma, quoi
