Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Sybille
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

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J'aime beaucoup Audrey Totter dans Nous avons gagné ce soir également ; c'est d'ailleurs là que je l'avais découverte (ceci dit, je ne l'ai hélas pas vue dans beaucoup de films). Elle avait un petit rôle dans Any number can play, un film pas trop mal de Mervyn LeRoy où l'on retrouvait d'ailleurs Barry Sullivan (mais la star y est évidemment Clark Gable).
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The Miami Story (meurtres sur commande)

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The Miami Story réalisé par Fred F. Sears sur un scénario de Robert E. Kent, produit par Sam Katzman. Distribution : Columbia. Directeur de la photographie : Henry Freulich. 75 min. U.S.A. 1954

avec Barry Sullivan (Mick Flagg/Mike Pierce), Luther Adler (Tony Brill), John Baer (Ted Delacorte), Adele Jergens (Gwen), Beverly Garland (Holly)

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Les activités de la pègre à Miami étant hors-de-contrôle, les élus et le chef de la police se réunissent pour tenter de trouver une solution pour aider les autorités à éradiquer la mainmise de l'organisation criminelle de Tony Brill (Luther Adler) sur la ville. Parmi ces hommes, un avocat qui jadis avait permis à Mick Flagg (Barry Sullivan), un ancien gangster de Chicago, d'échapper à la chaise électrique, propose de tenter de le faire sortir du trou où il a refait secrètement sa vie pour lui proposer d'infiltrer le gang de celui qui l'avait jadis donné à la police. Un article relayé dans tous les journaux du pays permet de le débusquer et Flagg accepte le marché, estimant qu'il est temps pour lui de rembourser sa dette à l'avocat, à la société, et de se racheter aux yeux de son fils qui ne connaissait pas son passé criminel ...

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Un pur film noir proposant du déjà vu : une histoire d'infiltration de l’organisation criminel d'un patron de la pègre par un ex gangster reconverti en « stool pigeon » (informateur). Sauf qu'ici le film a des prétentions pédagogiques puisqu'il est présenté par le gouverneur de Floride, George A. Smathers dont l'intervention triomphaliste en ouverture du film : « Le crime organisé, à Miami, c'est fini ... » fait un peu sourire (mais soyons modeste, on a un ancien président qui nous a fait la même : «  les paradis fiscaux, c'est fini ... » Je ne dis pas son nom mais il était petit et nerveux comme Dane Clark et John Garfield réunis. En préambule, il explique qu'effrayés par les investigations de la commission Kefauver, les méchants avaient convergé vers Miami mais qu'ils avaient été éliminé et qu'au cours de l'enquête aucune collusion avec des personnes ayant autorité n'avaient été trouvé. Pas de corrompus chez nous !

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Bref, comme nombre de films sortis dans les années suivant les auditions de cette commission Kefauver (1950-1951), celui de Fred F. Sears traduisait sous forme de fiction le sujet d'actualité du moment ; servait au public une bonne parole rassurante et surfait sur le succès des émissions spéciales diffusées à la télévision au cours des années précédentes ce qui avait pu rassurer les studios et les inciter à investir dans quelques projets pouvant faire fructifier les investissements consentis. Et ils (les studios) ne s'en privèrent pas tant fleurirent les « Exposé » et autres « Story » ou « Confidential », censés montrer les turpitudes secrètes des cités américaines gangrenées par le crime organisé : The Captive City (1952). New York Confidential, New Orleans Uncensored, The Phenix City Story (1955). The Houston Story, Miami Exposé (1956). Chicago Confidential, Portland Exposé, The Tijuana Story (1957) …

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Malheureusement, The Miami Story est assez loin des meilleures réussites de ce sous genre du film noir (The Phoenix City Story, par exemple). Alors que l'on est censé être dans un pseudo-documentaire (Smathers prétend que ce que l'on va voir à l'écran s'est vraiment produit), Fred F. Sears s'appuie sur un scénario assez croquignol qu'il sert sans la moindre personnalité, masquant les limites en terme de sérieux dans le traitement du sujet en multipliant les scènes, plus ou moins d'action et plus ou moins sensationnelles, privilégiant ainsi le spectaculaire et le rythme sur le fond. Il faut dire que si réellement le tournage dura 7 jours comme je l'ai lu sur le site du réputé fiable American Film Institute, il n'a pas vraiment eu le temps de fignoler.

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Heureusement, il y a Barry Sullivan ! On le découvre planqué, rangé des affaires, pépère de famille tranquille … Quoique, quand on le découvre à la campagne, il n'est quand même pas à la pêche … mais carabine en main, taquinant le perdreau. Indice ? Mais à priori ça n'était tout de même pas pour ne pas « perdre la main » … Toutefois, force est de constater qu'il n'a pas perdu les manières du « milieu ». D'emblée, il gifle Holly (Beverly Garland), une jeune femme à la recherche de sa sœur disparue, qui s'était introduite dans sa chambre d’hôtel. Plus tard, il balance une cigarette allumée au visage de Gwen (Adele Jergens), la maîtresse du parrain et la gifle à tour de bras, puis il flanque une raclée à Ted Delacorte (John Baer), le fils adoptif de Brill et son bras droit ... ce n'est quand même pas du Mike Hammer au meilleur de sa forme mais on en est pas loin ...

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Flagg se fait donc passer pour le chef d'un gang de racketteurs cubains, revenant en Amérique pour faire des affaires à Miami et supplanter Brill. En réalité, les gros bras et les portes flingues qui aident Flagg sont surtout des flics cubains ...Ça suit son cours sans la moindre imagination (l'aie-je déjà dit ?), le scénariste ayant mis plus d'ingrédients potentiellement mélodramatiques qu'autre chose dans sa petite histoire :

1- Une femme dans chaque camp.
Holly, en tant que proche des deux gros bras cubains qui sont abattus dès leur descente de l'avion de La Havane dans la séquence d'ouverture - exécutions commanditées par Brill - se méfie de Flagg qui prétend venir de Cuba et qu'elle ne connaît pas mais tout rentre vite dans l'ordre et elle devient l'alliée de Flagg …et plus. C'est donc la gentille.
Elle est surtout à la recherche de sa sœur disparue … Laquelle est évidemment, Gwen, la maîtresse de Brill. C'est une mère maquerelle légèrement sur le retour, fatiguée et désabusée mais pas tendre pour autant, y compris avec la sœurette. Brill dit d'elle qu'elle : " n'a d' instinct maternel que pour le vison et le zibeline " lorsqu'elle se montre indifférente au sort (la prostitution) réservé à quelques jolies filles invitées à une party, une nuit au bord de leur piscine.

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2- Un triangle amoureux :
Pas très maternelle … et pourtant, d'une certaine manière, elle materne Ted, mais - métier oblige ? - n'a pas l'air très intéressée par la bagatelle. Il faut voir les regards de poisson mort qu'elle jette sur Ted, le fils spirituel de Tony Brill, qui en pince pour elle et semble être son amant. Oh un conflit œdipien ! Et de fait, Ted, bras droit de Brill avec lequel il entretient une relation filiale, va vouloir tuer le père … mais pas pour supplanter Brill auprès de sa maîtresse mais à la suite de manipulations qui ne valent pas bien la peine d'être décrite ici. On pourra quand même éventuellement apprécier de voir le bellâtre utilisant salement sa séduction (c'est lui qui notamment attire de jolies jeunes filles perdues et sans ressources qui terminent sur le trottoir) ; éduqué (Brill est fier de dire qu'il a fait l'université) … mais capable d'exécuter les basses besognes (l'assassin des cubains, c'est lui) puis de s'aplatir psychologiquement comme une crêpe face à Flagg, lequel ne manquera pas de faire remarquer à Brill qu'il a bien mal choisi son "fils". Par ailleurs, un autre fils est mis à contribution dans le final, évidemment celui de Flagg mais - ça aussi - on le sent venir de loin car un enfant, c'est un bien beau point faible.

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Même Jay Adler, acteur que j'aime tant, est un peu décevant dans celui ci : tantôt démesurément sûr de lui, fanfaronnant devant ses partenaires en affaires qu'il n'y a pas à s’inquiéter de Flagg, puis commençant progressivement à perdre de sa superbe, pour finir par s’étaler comme une grosse limace bien gluante … Pourquoi pas, mais Adler est presque parodique par moments et j'ai parfois eu du mal à le prendre au sérieux dans son interprétation d'un parrain. Dans ce registre là, Peter Lorre était génial... mais on ne lui a jamais demandé d'interpréter un parrain de la mafia.
Un mot pour finir sur l'acteur et réalisateur Fred F. Sears...Il faut en faire des efforts pour voir un film au moins correct. Pour l'instant, je sauve véritablement un seul de ses assez nombreux films noirs : Chicago Syndicate (Meurtres à responsabilité limitée) avec Dennis O'Keefe et à un degré moindre : Cell 2455, Death Row (Cellule 2455, couloir de la mort) qui vaut comme film de prison mais moins comme biographie "neutre" de Caryl Chessman. J'y reviendrais ... Vu ( à peu près) en vost.

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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par kiemavel »

Sybille a écrit : 3 sept. 20, 23:33 J'aime beaucoup Audrey Totter dans Nous avons gagné ce soir également ; c'est d'ailleurs là que je l'avais découverte (ceci dit, je ne l'ai hélas pas vue dans beaucoup de films). Elle avait un petit rôle dans Any number can play, un film pas trop mal de Mervyn LeRoy où l'on retrouvait d'ailleurs Barry Sullivan (mais la star y est évidemment Clark Gable).
Pour rester dans le noir, ne sachant pas ce que tu connais déjà, je peux te conseiller :

The Unsuspected (Le crime était presque parfait) de Curtiz (édité dans les trésors Warner, collection arrêtée comme tu dois le savoir mais on le trouve en occasion). Très bon film et elle y est excellente face à Claude Rains

Alias Nick Beal (Un pacte avec le diable), édité récemment par Sidonis. Curieux alliage de film politique (ayant pour personnage central un homme politique intègre), de film fantastique et de film noir

Women's Prison (Femmes en cage) ... qui a été vu à la TV chez nous

Elle est formidable aussi dans Man in the Dark (J'ai vécu deux fois) mais le film est moyen. Celui ci est sorti aux USA en Blu-Ray 3D, procédé qui en l'occurrence offre une plus value au film dans certaines séquences grandement améliorées par le relief.

The F.B.I Girl (Les filles du service secret ) est un peu amusant mais reste facultatif
Quant à Under the Gun, le film est très bien mais plus dur à voir et l'actrice y est en retrait

sinon, hors film noir, elle est formidable dans The vanishing American (Courage indien)
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Sybille
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par Sybille »

Merci pour ces bons conseils, je n'en connaissais aucun.
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Supfiction
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Message par Supfiction »

Concernant Alias Nick Beal, la présence magnétique d'Audrey Totter est une garantie de bonheur. C'est une actrice que je trouve toujours parfaite dans le film noir, qu'elle soit la mauvaise fille manipulatrice, vénéneuse à souhait, ou bien la gentille fille .. un peu manipulatrice quand même ou à l'insu de son plein gré comme ici où elle est également victime des manipulations du diable Ray Milland et de la tentation (un manteau de vison sur une femme est toujours imparable dans le noir!), se métamorphosant en quelques minutes de fille de rue en femme du monde. C'est probablement mon actrice de film noir favorite, en faisant abstraction des stars à l'incursion occasionnelle dans des films à plus gros budget (Gene Tierney, Barbara Stanwyck, Susan Hayward...).
C’est un film tout à fait honorable que se laisse voir mais si l'on a déjà vu ce genre de film faustien (de Gérard Philippe à De Palma), on a une forte impression de déjà vu et de lassitude qui gâche un peu le plaisir.
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Shack Out on 101

Message par kiemavel »

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George (Keenan Wynn) est propriétaire d'un restaurant de bord de mer près de l'autoroute 101 en Californie. Il se lasse des querelles permanentes entre ses 2 employés, la serveuse Kotty (Terry Moore) et le cuisinier Slob (Lee Marvin). George, qui aime secrètement Kotty, réprimande son cuisinier pour son harcèlement constant sur la jeune femme qui refuse ses avances. Elle est de toute façon la petite amie de Sam (Frank Lovejoy), physicien nucléaire dans un laboratoire voisin, et c'est pour lui plaire qu'elle a repris ses études dans le but de travailler pour le gouvernement. Un soir, Slob reçoit de Perch, un pêcheur local, une livraison de poissons mais aussi une petite boite que Slob dissimule dans sa chambre. La nuit suivante, Sam rejoint Slob et la conversation qui s'engage permet de comprendre que le scientifique vend à Perch et Slob des informations secrètes sur le programme nucléaire américain. Kotty entend leur conversation et est horrifiée de découvrir que son héros -et petit ami- est un traître …

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En tant que spectateur, il est rare qu'après le visionnage d'un film, je me sois demandé ce qui avait pu conduite à sa production dans le cadre hollywoodien, surtout s'agissant d'un film ayant un sujet aussi pris au sérieux à l'époque et possédant un tel casting … Et bien ce film est si étrange qu'il est de ceux là car il est à ce jour le plus dingue des films anticommunistes que j'ai pu voir, sous genre du thriller américain certes gros pourvoyeur de films ratés à force d’excès de zèle et de ridicule dans l'expression de leur conviction mais avec le film d'Edward Dein, je ne parlerais même pas de nanar mais de film absolument hors normes, dingue, saugrenu …. et toutes sortes de qualificatifs voisins.

Et on cherche une explication … On s'aperçoit que les initiateurs du film n'étaient pas des foudres de guerre : Edward Dein au scénario, ici avec sa femme, a écrit et réalisé des films quasiment invisibles, ou mal considérés (La femme sangsue et d'autres) … et un film de vampires dans un cadre de western : Dans les griffes du vampire (1959). Voilà qui est digne du réalisateur du seul film anticommuniste dans lequel le burlesque s'est invité ! Or, qui s'attendrait à ce qu'un film montrant la fuite des plans nucléaires américains chez les soviétiques et mettant en vedette Frank Lovejoy, Lee Marvin, Terry Moore, Keenan Wynn et Whit Bissell prendrait par moments des allures de bouffonnade ?

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Cela dit, d’aucuns - dont moi, en cours de route – pourraient douter de la qualité de l'humour disséminé dans le récit. On pourra aussi douter de l’intérêt d'un grand nombre de petits détails saugrenus relatifs à certains des personnages ou contenus dans nombre de dialogues. On pourra trouver que toutes ces bizarreries ne s'intègrent pas très bien à la dramaturgie car l'intrigue est bien, malgré les digressions stylistiques, celle d'un thriller d'espionnage passant donc par des tensions véritables et des scènes violentes mais au bout du compte, malgré toutes les maladresses, ce film a un charme unique dans le cycle noir et pour cette raison il vaut selon moi la peine d'être vu.

La séquence d'ouverture annonce déjà le programme : gros plan sur Terry Moore qui se trouve en contrebas du restau, allongée sur le sable en maillot de bain. Lee Marvin s'approche d'elle l'air goguenard. Lorsqu'il parvient au premier plan, on s'aperçoit qu'il a l'oreille collée à un coquillage et qu'il sourit, semblant écouter une conversation avant d'opiner du chef, puis il se penche sur Terry Moore, l'embrasse de force et la soulève du sol. Elle se débat alors et le frappe. Il la projette au sol et tandis qu'elle jure, lui, parvenu au sommet de la dune, décroche ses dessous qui séchaient et les jette sur le sable :o
Le festival Lee Marvin se poursuit ainsi tout du long et il vole littéralement toutes les scènes où il apparait :

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Plus tard, avec son complice -officiellement pêcheur- qui va, dans la séquence suivante, lui livrer un microfilm, s'engage une bagarre pour de rire assez dingue car les traitres à la solde des Commies se foutent sur la gueule sans retenue mais cela les fait finalement marrer tous les deux. Séparés par George, les deux hommes protestent et Marvin, tel un clébard grognant, va résister et refuser de relâcher le torchon qu'il serre dans sa mâchoire :mrgreen:

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Assez vite, on a droit à 5 minutes de musculation : une longue séquence scindée en deux parties et dialoguée de manière démente :
D'abord des exercices avec des haltères durant laquelle George et Slob se charrient sur leur musculature respective mais espèrent rivaliser avec les baraques de la plage :
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Ensuite, il y a le concours de mollets arbitré par Kotty :
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Au milieu, Slob, en s'étranglant à moitié, déclare vouloir travailler à rendre son cou plus fort :
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Plus loin, le film vire carrément au Slapstick (avec 2 chutes à la clé) durant l'essayage du matériel de plongée en vue des prochaines vacances que George doit passer avec son ami Eddie :
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Cette longue séquence permet d'en savoir plus sur un des très rares clients du restau (ce n'est pas que la cuisine n’est pas bonne, c'est surtout que le budget est mince), Eddie (Whit Bissell), est un ami de George avec qui il s’est battu pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est resté traumatisé par la guerre et en est revenu avec une profonde aversion pour la violence. L'essayage, qui anticipe leurs prochaines vacances à Acapulco et leurs futures plongées sous-marine, permet de mettre en scène de manière croquignolesque la phobie des armes qui a pris Eddie depuis la guerre puisqu'il a peur de harponner le poisson naturalisé qui orne un des murs de la salle, lequel trophée a été électrifié (effet garanti). Accessoirement, un harpon ... un type qui a peur de s'en servir … voilà qui pourra resservir plus tard…

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Les seuls autres clients du lieu sont les chauffeurs routiers Pepe (Donald Murphy) et Artie (Jess Barker) et on aperçoit brièvement un autre scientifique, vendu lui aussi au Commies (interprété par Frank DeKova). On ne quitte d'ailleurs pour ainsi dire pas le restaurant censé être l'épicentre d'un complot soviétique en vu de dérober certains des secrets nucléaires les plus étroitement gardés des États unis. Mais heureusement, Kotty va défendre les valeurs de son pays en tentant de déjouer les sombres projets de ces traitres (de temps en temps, ce que j'écris est si beau que j'aurais envie de me complimenter moi même ).

Au milieu du délire, on retrouve quand même des séquences plus attendues : les communistes sont des tueurs...et on évoque le nom d'un mystérieux chef de réseau invisible qu'il faudra bien démasquer (Mr. Gregory)… deux gros effets de surprise - que d'aucuns auront anticipés - interviennent dans la partie finale et, entre temps, quelques détails sonnent justes : la façon dont sont exprimées les motivations respectives de Sam ( qui trahit pour l'argent) et Slob ( par soif de reconnaissance) ou encore, les propos qu'ils échangent sur Kotty (dont Sam prétend se moquer mais qui interdit à Slob de la harceler) mais justement ces changements de ton sont particulièrement déroutants, entre un sens de l'humour qui ne fonctionnera pas avec tous les spectateurs, quelques bribes de romance mollassonne (surtout au début puisque, évidemment, Kotty largue son fiancé et c'est à ce moment là que George se déclare mais on ne peut même pas parler ici de classique "triangle amoureux") et une intrigue de thriller d'espionnage qui se voulait extrêmement sérieuse et typique de cette période de la guerre froide mais en raison des nombreuses digressions, forcément la tension se relâche méchamment conférant à ce film un statut absolument à part de ce sous genre populaire du thriller d'espionnage durant les années 50.

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Malgré ces réserves, en tant qu'ovni du genre, ce Shack Out on 101 est à voir. Autres attraits périphériques : la superbe photo N&B signée Floyd Crosby (le père du petit gros à moustaches de Crosby, Stills, Nash and Young) et l'excellente musique très jazzy signée Paul Dunlap (rien à voir avec les pneus. Oui, c'est bien le même qui plus haut doutait de la qualité de l'humour de l'œuvrette du jour). Vu en vost.

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Supfiction
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par Supfiction »

Je confirme pour la mémorable scène d’ouverture ! Elle sonne d’ailleurs comme une antithèse à celle de Tant qu’il y aura des hommes.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par kiemavel »

Supfiction a écrit : 5 sept. 20, 12:08 Je confirme pour la mémorable scène d’ouverture ! Elle sonne d’ailleurs comme une antithèse à celle de Tant qu’il y aura des hommes.
ah ben oui, c'est très bien vu. Je n'avais pas perçu cette dimension probablement parodique de cette séquence d'ouverture
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par Chip »

L'histoire semble avoir été écrite dans un état d'ébriété avancée :lol: . Pour en revenir à Barry Sullivan, je le trouve encore meilleur dans le genre western, il était inoubliable en bandit charmeur dans " les 7 chemins du couchant " ( 7 ways from sundown)(1960) et le méconnu " la poursuite fantastique" ( Dragoon wells massacre)(1957) de Harold Schuster, dont on attend toujours le DVD, très bien aussi, dans le très noir et sordide " j'ai épousé un hors-la-loi "( Bad men of Tombstone)(1949) où aucun des protagonistes ne suscitaient la sympathie du spectateur.
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par kiemavel »

Chip a écrit : 5 sept. 20, 14:32 L'histoire semble avoir été écrite dans un état d'ébriété avancée :lol:
Même si les initiateurs du film n'ont jamais démontré un grand talent, je pense qu'il devaient savoir que le temps de l'hystérie anti rouges était déjà un peu dépassé. La grande période, c'est la fin des années 40 et le tout début des années 50. En 55 et après, il y eut encore des films anti communistes mais moins et par la suite, les ricains ont même fini par tourner parfois en dérision l'hystérie des années du maccarthysme (1). Là, on est dans un entre deux foutraque et très amusant (à priori quand même volontairement drôle quand le film l'est, enfin j'espère :wink: )

(1) sans même parler bien sûr des films qui, à chaud, ont critiqué la période de manière plus ou moins détournée
Pour en revenir à Barry Sullivan, je le trouve encore meilleur dans le genre western, il était inoubliable en bandit charmeur dans " les 7 chemins du couchant " ( 7 ways from sundown)(1960) et le méconnu " la poursuite fantastique" ( Dragoon wells massacre)(1957) de Harold Schuster, dont on attend toujours le DVD, très bien aussi, dans le très noir et sordide " j'ai épousé un hors-la-loi "( Bad men of Tombstone)(1949) où aucun des protagonistes ne suscitaient la sympathie du spectateur.
J'ai quelques petites réserves sur le film mais Barry Sullivan est grand dans Dragoon Wells Massacre, en crapule qui s'assume comme telle et qui agit en révélateur des hypocrisies des autres ; et puis il se montre finalement plus humain que les "bons" de principe qui méprisent, craignent et repoussent la brute en apparence simplette interprétée par Jack Elam qui ne demande au fond qu'à être aimé et respecté. IL l'est d'ailleurs par Sullivan ... et une petite fille (les scènes avec la petite sont touchantes)
Bad Men of Tombstone, pareil, j'ai quelques réserves mais c'est un film vraiment original pour ce que tu en dis. Cela fait longtemps que je dois faire quelque chose pour aider à sa notoriété (il ne doit pas y avoir grand chose en français sur ce film .... à part sur WM bien sûr :wink: )

Attention, du brutal se profile : du Mike Hammer
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Re: My Gun is Quick

Message par kiemavel »

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Épuisé pour n'avoir pas dormi depuis plus de 2 jours, le détective privé Mike Hammer s'arrête dans un petit bar pour appeler sa secrétaire quand il remarque une jeune femme encore plus mal en point que lui qui se révèle être une prostituée. Lorsqu'un homme pénètre à son tour dans le bar et moleste la fille, le privé s'interpose, chasse l'homme puis lui vient en aide en lui donnant de quoi se rhabiller et prendre le premier autobus pour sa ville d'origine dans le Nebraska. Plus tard, Hammer est convoqué au commissariat de police car on a retrouvé les coordonnées du détective parmi les objets saisis sur la jeune femme retrouvée morte au volant d'une voiture accidentée. L'officier de police a tôt fait d'identifier la bague singulière que portait la victime et que Hammer avait remarqué à son annuaire dans le bar mais qui ne figurait pas parmi les effets personnels retrouvés sur la morte, comme faisant partie de la collection Venacci, une collection de bijoux volée en Allemagne à la fin de la seconde guerre mondiale par un officier du renseignement américain, le colonel Holloway. Dès lors, le privé se met à douter de la thèse de l'accident ...

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My Gun is Quick marquait la 3ème apparition à l'écran du détective privé Mike Hammer.
Plusieurs versions circulent sur la genèse de ce film. C'est la Parklane Pictures Inc. qui le produisit, compagnie derrière laquelle, pour les 4 films qu'elle sortit, on retrouvait systématiquement les noms de Mickey Spillane, auteur des romans portés à l'écran et souvent co-auteurs des scénarios, et de Victor Saville, qui avait acheté les droits pour les romans du créateur de Mike Hammer, soit comme producteur, soit comme metteur en scène, soit les deux. Mais pour d'obscures raisons syndicales, il ne put en réaliser que 2 sur 4. I, The Jury (J'aurai ta peau), 1953, fut mis en scène par Harry Essex et seulement produit par Saville. C était le premier Mike Hammer porté à l'écran. Le second, The Long Wait (Nettoyage par le vide), 1954, écrit par Spillane (mais qui n'est pas un MH) avait été réalisé par Saville lui même. Et le 3ème, Kiss Me Deadly (En quatrième vitesse), 1955, avait été signé par Robert Aldrich et produit par Saville.

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Mais pour My Gun is Quick, ça se complique et on peut penser qu'il y eu un désaccord entre l'auteur et le réalisateur/producteur puisque c’est le seul film où, en dehors de la présentation, Spillane ne figure nulle part au générique, ni comme auteur du roman ni comme scénariste. D'autre part, au générique, 2 réalisateurs sont crédités mais il semble bien que derrière ces 2 noms se cachent Saville qui employa au moins une autre fois le premier alias et il semble avéré que c'est également lui qui se cache sous le second. Employa t il ce stratagème pour des raisons juridiques en raison précisément d'un désaccord avec l'écrivain ou désavoua t'il le film ? Mystère

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On peut quand mettre émettre quelques hypothèses car Spillane a du se sentir trahi devant cette version adoucie de son détective, dur, violent et même sadique, cynique et misogyne, tel que l'avait montré Aldrich précédemment, car on a affaire ici à un Hammer moins dur, moitié marteau, moitié enclume, tant il reçoit ici encore plus de coups qu'il n'en donne et il passe même la plus grande partie du film avec les stigmates de ses bagarres : bleus sur le visage, coupure au coin des lèvres … Il est aussi moins dur avec les femmes, à tous les sens du terme, puisqu'il refuse même ostensiblement de tuer le temps au lit avec Maria, la belle strip-teaseuse qui avait travaillé avec Red, la jeune prostituée tuée au début du récit, quand bien même, se trouvant dans la chambre de Maria, ils ont du temps à occuper puisqu'ils doivent patienter 3 h avant de pouvoir contacter un témoin clé. Or, le privé préfère se dérober et rentrer chez lui :wink: D'autre part, ce qu'on lui voit faire pour Red, cette fille perdue est même à peu près impensable pour le Mike Hammer tel qu'il fut imaginé par son créateur (1) et c'est peut être en partie pourquoi ce film est parfois très vilipendé, notamment par les fans de ce détective d'un nouveau genre à l'époque, moins justicier que ses prédécesseurs et capable d'être aussi impitoyable que ses adversaires. D'ailleurs, ici on pense d'abord que c'est bien plus sûrement pour venger la mort de Red que pour toutes autres raisons que s'implique le détective dans l'affaire des bijoux, sauf que de vengeance, il n'y aura pas ...

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La superbe Maria, c'est le premier des très nombreux seconds rôles impliqués dans « le mystère de la collection Venacci », convoitée en apparence en premier lieu par son découvreur, le colonel américain qui après avoir purgé sa peine de prison pour le vol des bijoux jadis en Allemagne, est reparti à leur recherche, et une bande de malfrats français, d'anciens marins dirigés par un « capitaine crochet » presque sorti de L’île au trésor. On en croise d'autres des personnages pittoresques dans cette nébuleuse affaire : Jean, un réfugié français devenu muet suite aux tortures infligées jadis par les nazis. Louis, le majordome louche d'une riche veuve dans la maison de laquelle résida jadis le colonel découvreur du trésor de bijoux. Nancy Williams, cette riche et belle veuve (Whitney Blake) qui emploie bientôt le détective. Sans compter les deux personnages obligés appartenant plutôt au camp du privé :  Velda, sa secrétaire sexy et dévouée et le flic de service, à la fois (et ça c'est un lieu commun du genre) méfiant et menaçant mais relativement bienveillant à l'égard de Hammer, ce qui peut aussi être perçu comme une autre trahison de l'esprit de Spillane car chez lui, on pactise rarement avec les flics.

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On peut aussi reprocher au film de n'être qu'une succession de scènes d'action, de bagarres, de meurtres, de guet apens, d'agressions sans ripostes possibles ; d'actes violents donc, mais restant dans les normes du genre, et même plus édulcorés que dans nombre de films noirs de l'époque, un comble pour un Mike Hammer. Ces séquences surviennent en alternance avec des séquences de séduction (avec Velda, sa secrétaire ; avec Maria, la strip-teaseuse ; avec la belle veuve ; avec Dionne, la secrétaire du colonel Holloway …) mais là aussi tout ceci est bien sage et prude et surtout la femme fatale est bien fade, surtout face à un Robert Bray, pas le plus connu et réputé des acteurs de noirs, loin de là, mais qui est très convaincant en détective privé rugueux … certes, pas forcément en Mike Hammer mais ce n'est pas trop de son fait.

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Du coup, pour apprécier ce film comme je l'ai fait, il faut oublier Spillane ; le prendre pour un film de détective privé lambda  et son intrigue pour une sorte de faucon maltais bis. Ainsi il devient estimable, d'autant plus qu'il est superbement photographiée, parfois mis en scène de manière inspirée : la course poursuite qui suit le meurtre de Jean, le muet, dans les escaliers du quartier de Bunker Hill, rappelant d'ailleurs une séquence du film d'Aldrich. Dans une séquence se passant dans une entreprise de recyclage de ferraille ou encore la séquence nocturne et muette dans et autour de la villa de Nancy Williams ...
Cela dit, par honnêteté, je dois dire que My Gun is Quick a plutôt une réputation désastreuse auprès de quelques critiques français qui se sont exprimés jadis sur le film, notamment B. Tavernier (ou JP Coursodon) et François Guérif. Pour ma part, je suis à son égard bien plus indulgent. Vu en vost.

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(1) Red montre à Mike Hammer ses chaussures usées aux semelles trouées, seule allusion à son « métier » . Le privé lui paye d'abord un repas puis avant de la laisser partir, il lui donne de l’argent pour qu'elle puisse se chausser, se rhabiller et surtout repartir chez elle, lui donnant même son adresse afin qu'elle lui écrive pour lui apprendre qu'elle est bien rentrée à la maison :wink: Quand elle s'avance pour l'embrasser chastement, le privé fatigué tend la joue .. alors que le vrai Hammer l'aurait probablement renversé dans un sofa sans même prendre le temps de lui ôter sa culotte.
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Major Dundee
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par Major Dundee »

On ne voit aucune photo !!!
Charles Boyer (faisant la cour) à Michèle Morgan dans Maxime.

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- J'aurais cinq ans... Ce serait du joli !


Henri Jeanson
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par The Eye Of Doom »

Major Dundee a écrit : 6 sept. 20, 08:41 On ne voit aucune photo !!!
Elles sont revenues !
Surtout que dans ce topic, les photos sont le plus souvent superbes! Elles donnent sacrement envie de decouvrir les films qui d’autre part, au vu des analyses, semblent au mieux sympathiques.
L'iconographie des films noirs c’est quelque chose.
Merci a ceux qui alimentent le flux !!!
Chip
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par Chip »

Hormis le film de Robert Aldrich, que j'apprécie toujours autant après de multiple visions, et " solo pour une blonde" (bof! tourné en Angleterre, ça n'aide pas) où Hammer est joué par son créateur ( 55mn de bonus avec Spillane), je n'ai jamais vu les 2 autres Hammer, "My gun is quick" et " I, the jury", la présence dans ce dernier de Peggie Castle, donne envie, plus que le dénommé Biff Elliott. A signaler la ressortie récente de 10 épisodes de la série " Mike Hammer " avec Stacy Keach, une autre série du même titre datant de 1958 avait Darren Mc Gavin pour pour interprète.
Don Weis, réalisateur de " Shack out on 101 ", fut aussi le réalisateur d'un film devenu culte " the adventures of Hajji Baba "( les aventures d' Hadji )(1954) dont le dvd me ravirait :)
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Supfiction
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Message par Supfiction »

Dane Clark, épisode 42

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Never trust a gambler

Pas grand chose d’original dans ce film noir convenu et sans réel suspense qui met une nouvelle fois en scène un Dane Clark/Steve Garry malchanceux looser incontrôlable, en l’occurence un ex-joueur invétéré qui pour éviter de témoigner à un procès, fuit les autorités. Il quitte San Francisco et gagne Los Angeles pour venir se cacher chez son ex-femme (Cathy O’Donnell, également dans sa zone de comfort en gentille institutrice fragile). Tout en resterait là si celle-ci ne se trouvait pas au même moment harcelée dans un supermarché par un flic alcoolisé et libidineux qui la suit jusque chez elle. On est tout prêt du viol mais Steve Garry (Dane Clark), caché dans la chambre à ce moment-là, est contraint d’intervenir pour empêcher la situation de dégénérer. Dans la bagarre, il tue accidentellement le flic. Évidemment, le couple réuni par ces circonstances tragiques décide de ne pas appeler la police (enfin surtout Clark) et de maquiller cette mort en accident de la route. Clark jette la voiture du flic du haut d’une falaise mais est rapidement identifié par l’inspecteur en charge de l’enquête (Tom Drake, connu pour Le chant du Missouri, qui est convaincant je trouve et arrive à faire exister son personnage avec pas grand chose).
S’en suit une fuite en avant qui se terminera lors d’une scène d’action finale plutôt efficace et originale (pour l’époque) en haut d’une grue.
Dernière modification par Supfiction le 7 sept. 20, 22:08, modifié 2 fois.
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