Un jour de pluie à New York (Woody Allen - 2019)

[Supfiction]

Un jour de pluie à New York : 3/10

J'aime Woody plus que tout mais là, c'est non ! Personnages pas attachants, pas d'enjeu, fin nunuche... Où est le Woody de Crimes et Délits ou Annie Hall ?

La fin n’est pas nunuche, elle est optimiste et romantique. Il y a toujours eu deux faces chez Woody Allen et c’est même souvent un film sur deux. Le dernier était noir et pessimiste, celui-ci est léger et positif. Comme avant lui des films comme Tout le monde dit I love you ou Midnight in Paris (ou Scoop, Magic in the moonlight ou même Meurtre mystérieux à Manhattan qui était une version légère de Fenêtre sur cour).

La nouveauté avec ce film c’est que le casting n’a probablement jamais été aussi jeune.

C'est une merveille. Une écriture précise (comme d'habitude), de délicieux dialogues, des plans et des décors fabuleux et des lieux de tournage qui donnent envie de visiter New York ..., des acteurs d'une précision remarquable -admettons que les dialogues de Woody trouvent ici un support de jeunesse qui accentue fortement l'artificialité de son écriture, mais cela rend l'objet plus particulier encore-, une adéquation parfaite de tous les éléments (dialogues, scènes, décors , musique ...) et Woody qui nous parle (un peu) de sa jeunesse , par le prisme du personnage de Gatsby-Chalamet... Nous sortons du film avec un léger sourire sur les lèvres, un sentiment de bonheur saupoudré de mélancolie et des extraits musicaux plein la tête (Errol Garner, Matt Dennis..). Je le reverrais bien une seconde fois pour mieux profiter des répliques ... Et aussi loin que remonte mon souvenir de ses films, je ne me souviens pas d'une comédie romantique aussi réussie depuis longtemps. Au niveau de l'écriture, je trouve ce "Jour de Pluie à New York" encore un peu plus réussi que "Minuit à Paris" , et nettement plus que "Magic in the Moonlight", et il y a même des moments subtils et brefs de gravité psychologique, bien cachés derrière l' apparence de légèreté.

Un jour de pluie à New-York
Un film charmant, drôle, rythmé mais avec une douce mélancolie qui infuse doucement tout au long du récit.
J’ai pas mal pensé à L’Attrape-cœur de Salinger pendant la séance.
Les jeunes acteurs apportent une vitalité et une fraîcheur bienvenue, les autres ne sont pas en reste (Jude Law excellent dans un petit rôle).
Elle Fanning est absolument épatante, une grande actrice comique.
C’est à mes yeux ce que Allen et Storaro ont fait de mieux.
Seule ombre au tableau:

Spoiler (cliquez pour afficher)

la révélation finale trop hénaurme et qui tombe comme un cheveu sur la soupe
Ashleigh qui se fait lourder sans rien comprendre à la fin, j’aurais aimé que les personnages soient sur un pied d’égalité sur ce point

Selena Gomez est d'ailleurs formidable dans le film.

Je n'aurais jamais imaginé dire ça mais effectivement elle est formidable. Tout comme Chalamet qui m'avait pourtant bien énervé au moment de ses déclarations contre Woody Allen.

Globalement un très bon cru. Le film est à la fois très classique pour qui connait un peu Woody Allen mais il y a un vrai soupçon de modernité dans ce nouveau film.

[Karras]

Ou l'on sépare l'homme de l’œuvre .... (autrice)

[Supfiction]

T’en as trouvé un gratiné dis moi (D. fait des émules).

Morceau choisi :

On ne peut pas dire que ce 31e opus réserve des surprises : les filles sont irrésistibles surtout quand elles sont à peine pubères (mais bien sûr, aucun rapport entre l’homme et l’œuvre !) ; elles sont idiotes mais c’est pas grave : pour l’art et la culture, on reste entre hommes. Quand on veut s’encanailler, il y a quand même quelques jolies brunes un peu chaudes…

Que ce genre de film trouve encore des spectateurs et même des spectatrices, et en plus dans l’élite cultivée française (qui se prétend si brillante et si sophistiquée), reste un mystère, sauf à penser que les fantasmes de la dite élite cultivée sont beaucoup plus régressifs et pervers qu’on n’ose l’imaginer… Tout ça n’augure pas d’une grande radicalité post #MeToo, en tout cas dans les milieux cinéphiles…

Elle Fanning a 21 ans. C’est donc la puberté post metoo. Il est loin le temps où un personnage de Manhattan disait « no, 17 years old is not too young » à propos de la jeune copine de Woody Allen dans le film jouée par Mariel Hemingway.

A propos, dans Manhattan le personnage de Woody se moquait déjà de Mariel hemingway qui confondait Veronica Lake et Rita Hayworth tandis que le personnage de Diane Keaton était un peu snobe comme Selena Gomez se moquant des origines provinciales de Elle Fanning.

[Flol]

Mais pourquoi est-ce que vous vous fatiguez encore à aller dénicher ces textes que personne ne lit pour ensuite en tirer des analyses, alors que l'on ferait mieux de parler du film ?

[tenia]

Plus que pourquoi, je me demande surtout comment/où il les déniche systématiquement. Parce que c'est pas comme si ce texte était représentatif de l'accueil du film en France, en plus.

[Flol]

Voilà.
Vaudrait mieux consacrer son temps et son énergie à autre chose.

[odelay]

Voilà je suis énervé, c'est malin!

C'est hallucinant que des gens qui se disent cultivés et qui brandissent de tels CV puissent écrire de telles âneries totalement contre productives par rapport au combat qu'ils veulent défendre. Hallucinant.

Allez on passe à autre chose.

[Supfiction]

Voilà.
Vaudrait mieux consacrer son temps et son énergie à autre chose.

Peut-être le même type de moment de faiblesse qui t’as fait déposé la vidéo de D. et le regretter ensuite.
Et puis il est sain de temps en temps de ne pas rester entre soi et de partager un lien pour confronter sa propre colère ou sa sidération aux autres. En bref, partager ou ne pas partager, dilemme du classikien.



En l’occurence, effectivement quand on voit que cet article a été écrit par une historienne du cinéma de 70 ans, cela laisse pantois. J’ai vraiment cru qu’il s’agissait d’une blogueuse de 22 ans.

[Supfiction]

Un Jour de pluie à New York : 6,5/10

Très charmant! La lumière de Storaro est un régal pour les yeux.
Tout comme la bouche de Selena Gomez (sans oublier sa voix).

Après, je trouve que l'humour de Woody Allen sur certaines répliques ne passe pas aussi bien qu'il le devrait, avec certains acteurs... Ça manque parfois de punch, à ce niveau, dirai-je.

Il est vrai que certaines répliques ou blagues, comme celle sur les rolex, font un peu éculées. Mais c’est tellement beau, pétillant et gracieux que tout passe. Pour moi en tous cas.

Plus qu’à attendre Rifkin’s Festival !

[El Dadal]

Un jour de pluie à New York : 3/10

Démission totale de l'artiste, pas une idée ni un plan ne surnage, et le pire casting jamais vu chez Woody, Chalamet en tête qui déclame bêtement. Une purge.

[Alexandre Angel]

rhoooooo..."démission totale de l'artiste"

[Supfiction]

Démission totale de l'artiste, pas une idée ni un plan ne surnage, et le pire casting jamais vu chez Woody, Chalamet en tête qui déclame bêtement. Une purge.

J’aimerai bien voir des purges comme ça tous les jours.

[El Dadal]

rhoooooo..."démission totale de l'artiste"

Ça fait mal parce qu'il s'agit d'Allen, mais prouve moi que je n'ai pas tort
Sérieusement, c'est non seulement un film qui ressasse, qui tourne en rond, qui arrive trop tard avec les mauvaises personnes (je pense que le film aurait été juste médiocre et passable avec un autre cast, plus investi), mais en outre je n'ai vraiment pas compris la mise-en-scène d'Allen dans un nombre incroyable de scènes. Exemple: quand Gatsby se rend chez son frère, la scène est tournée en plan séquence. J'en cherche encore l'utilité quand l'on voit 1. le degré de statisme de l'ensemble 2. une gestion absente de l'espace, alors qu'on entre dans cet appartement luxueux à l'architecture distincte. Ou encore la totale inutilité de la scène de Rebecca Hall (joli non-jeu là aussi). Le film est rempli de ce genre de choses stagnantes, qui m'invitent à penser qu'Allen, à presque 85 piges, a enclenché le pilote automatique.

[Alexandre Angel]

Pour au moins mille films de Woody Allen, on a dit cela. Et c'est vrai en un sens. Et j'adore chez lui cette capacité à introduire des variations à l 'infini sur des motifs ressassés. Reproche-t-on ça au dessinateur Schultz et ses Peanuts?
L'exemple que tu donnes ne m'a pas frappé. Je ne l'ai même pas calculé. Mais le film a une photo somptueuse, de nombreux cadres sont très élégants.Sur les critères que tu donnes, la majorité de son cinéma est en pilotage automatique à ce compte-là. Dans pratiquement tout ses films, on trouve des exemples de mise en scène désinvolte par endroit, comme improvisée à l'arrache. Et c'est ce qui fait souvent leur charme. Pour moi, je me suis fait une raison depuis belle lurette : il y a eu une période de grâce, allant grosso modo, de Annie Hall à Radio Days où les Woody Allen étaient extrêmement tenus, formellement. Puis, à partir de September, on est passé à quelque chose de plus (faussement) routinier, de plus "attendu" dans la succession des films.
Et il ne s'est jamais agi de se mettre à genoux à chaque fois mais il ne faut pas confondre modestie et démission.

[Watkinssien]

Disons qu'il y a une marge entre "pilotage automatique" et "purge"...