Ce qui donne dans la pratique "Moi ça va, j'ai passé un bon moment, c'est un film de super-héros quoi. Toi t'façon, tu te prends trop la tête."cinéfile a écrit :Vous me direz que cela existait avant, mais pas à ce degré. C'est particulièrement visible auprès du public "cadres/professions supérieures" que je côtoie quotidiennement. La possibilité d'envisager le cinéma comme "un art" dans le sens d'un espace d'élévation esthétique, d'expérimentations, de complexité et d'incertitude a presque totalement disparu (ce qui persiste encore un peu pour la musique ou la littérature). Comme si l'expression du style ou du point de vue était automatiquement rejetée au profit des péripéties, de la marche unique de l'intrigue, de la mécanique narrative bien balisée.
Mon quotidien.

Sinon, totalement d'accord avec tout le reste de ton message.
Ce qui donne en gros, pour résumer là aussi :Sybille a écrit :Au sujet de cette opposition film/série, ça me rappelle un podcast que j'avais écouté il y a quelques mois où la personne (fin vingtaine, plutôt "cultivée, littéraire") expliquait avoir du mal à regarder un film et préférer les séries parce que pour elle, dans une série on peut se laisser porter au fil des épisodes une fois appréhendé le premier, tandis qu'un film demande un effort d'immersion qu'on doit recommencer à chaque fois.
- les séries c'est bien, parce que tu peux faire d'autres en les regardant, genre mater ton téléphone
- les films c'est chiant, faut être attentif et tout...
Je crois savoir de quel podcast tu parles. Ils sont intéressants dès lors qu'ils se bornent à parler de ce qu'ils connaissent, parce que dès qu'ils essaient de parler de cinéma (ce qu'ils tentent parfois), on voit effectivement que leurs grilles de lecture et d'analyse sont totalement inadaptées à ce qu'ils regardent.
En gros (je suis très résumé ce matin), ils disent n'importe quoi.