
LA VIE ET RIEN D'AUTRE, Bertrand Tavernier (1989)
Sujet grave, épisode assez scandaleux de l'après-Première Guerre mondiale.
Film porté de bout en bout par un Philippe Noiret magistral.
Mais l'intérêt de l'histoire entre lui et Sabine Azéma m'échappe un peu.
Et c'est un peu long.
GOUTTES D'EAU SUR PIERRES BRÛLANTES, François Ozon (1999)
Très bonne surprise, pour ce huit-clos très étrange (rencontre Fassbinder-Ozon oblige).
Ozon surmonte avec brio la gageure de l'adaptation d'une pièce de théâtre au cinéma sans en faire trop : une utilisation de l'espace judicieuse, l'intervention de la musique (le son d'une petite boîte à musique pour les scènes d'amour), des cadrages et mouvements recherchés. Ainsi, les deux couples du film (Leopold & Franz et Anna & Franz) sont chacun leur tour filmés de l'extérieur de lappartement, face aux deux fenêtres ; ce qui accentue encore plus l'extrême solitude de Vera (il suffit en plus d'avoir vu Anna Thompson dans <b>Sue perdue dans Manhattan</b>, et ce sera encore pire...)
Les acteurs sont touts convaincants, mention spéciale pour le surprenant Bernard Giraudeau.
Un film assez déprimant, surtout à cause de la fin, du dernier plan.
LE HUSSARD SUR LE TOIT, Jean-Paul Rappeneau (1995)
Enfin découvert ce film enthousiasmant. J-P Rappeneau réalise ici une épopée d'une troublante élégance. Sur fond de drame et dans un climat d'urgence (insurgés italiens en fuite, pourchassés par des miliciens autrichiens en France, & épidémie de choléra en Provence en 1832), les destins d'Angelo et de Pauline vont se croiser pour une cavale halletante dans une Provence d'autant plus belle qu'elle est filmée en finesse et sans miévrerie.
Comme pour Bon Voyage huit ans plus tard, voir Le Hussard sur le toit se révèle une grande leçon de cinéma. Le scénario est sans temps mort inutile (même si l'on pourra regretter de ne pas avoir l'occasion de plus connaître certains personnages, comme ceux interprêtés par Isabelle Carré et Pierre Arditi, sans dialogue hasardeux ; la réalisation est parfaite (chaque plan est le meilleur possible) ; la musique ne part jamais dans de grandes envolées lyriques qui nuiraient au film.
Quant aux acteurs, il y a malheureusement un reproche à faire. Olivier Martinez est certes plein d'entrain, de grâce, et est physiquemet l'incarnation parfaite du hussard, mais il n'est pas forcément à l'aise avec les dialogues.
Et comme autre petit reproche : je trouve que l'apparition courte et soudaine d'une troisième voix-off tout à la fin, celle du mari de Pauline, est nécessaire à la conclusion de l'histoire, mais sonne un peu fausse.
Je regrette terriblement de ne pas être allé le voir au cinéma à sa sortie !
Pour moi il n'y a pas photo : Jean-Paul Rappeneau est le meilleur réalisateur français vivant avec Alain Resnais (dans un registre bien différent, c'est vrai).
FORT SAGANNE, Alain Corneau (1984)
Pas spécialement déçu, parce que je savais à quoi m'en tenir.
Une grande fresque sans souffle, et vu le sujet, c'est dommage parce que ça tue le film. Avec un montage plus court, un peu mieux rythmé, ça aurait pu être intéressant.
Gérard Depardieu est correct, Philippe Noiret égal à lui-même, Sophie Marceau (pour sa première aventure post-<i>Boum</i> je crois) fait office de plante verte, Catherine Deneuve ne fait que passer...
Je retiendrais toutefois quelques scènes, dans la première moitié du film, comme l'amputation en plein désert et en pleine nuit.
Donc à sauver : l'éclairage de Bruno Nuytten et quelques bonne scènes.
UNE FEMME FRANCAISE, Régis Wargnier (1995)
Mon premier Régis Wargnier.
L'histoire est intéressante, mais le film manque de profondeur. Cependant, on ne peut reprocher au réalisateur sa sincérité, qui transparait à travers sa retenue, le côté épuré. Le couple Béart-Auteuil fonctionne très bien.
Mais ça ne décolle jamais vraiment. Dommage.
TENUE DE SOIREE, Bertrand Blier (1986)
La première scène donne tout de suite le ton : les dialogues sont crus et efficaces, histoire douloureuse d'un ménage à trois (tournant autour de Bob/Depardieu, sorte d'ange déchu bienfaiteur), personnages paumés. Et tout ça se développe habillement tout au long d'un film qui devient plus sombre de minute en minute.
LE DERNIER COMBAT, Luc Besson (1983)
Enfin un bon film de Besson !! ^_^
Zéro dialogue, du noir & blanc justifié par l'ambiance post-apocalyptique, une petite galerie de personnages atypiques, et une histoire absolument fluide à laquelle on croit sans interruption. On retrouve le personnage solitaire se laissant guider par le destin.
Le côté fauché de la production est également bien exploité, grâce à un habile jeu sur le montage. Le tournage n'a d'ailleurs pas toujours dû être marrant, ne serait-ce que pour les scène de fuite/poursuite dans les bâtiments en ruine.
Une excellente surprise.
ANNETTE ET LA DAME BLONDE, Jean Dréville (1942)
Film de la Continentale.
C'est un peu simplet, pas très bien interprêté, réalisation plate au possible, et avec quelques dialogues <i>hum</i> étranges *<i>ça se passe à Cannes, après tout</i>*. Mais ça a son charme (auquelle je ne suis pas spécialement sensible).
Une curiosité, donc.