Dernièrement, beaucoup aimé le score du dernier Steve McQueen :Jeremy Fox a écrit :Et bien d'autres.O'Malley a écrit : (après, Zimmer a fait quand même quelque chose d'intéressant avec Interstellar
Zimmer ça m'évoque surtout ça

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
Dernièrement, beaucoup aimé le score du dernier Steve McQueen :Jeremy Fox a écrit :Et bien d'autres.O'Malley a écrit : (après, Zimmer a fait quand même quelque chose d'intéressant avec Interstellar
Pour le coup, je trouve la situation bien résumée en ce qui concerne le désir de la grande majorité du public (plus que sur l'opposition série/film à proprement parlée, car la frontière est malgré tout beaucoup plus poreuse que Thoret le laisse supposer). "S'attacher aux personnages", "Comprendre l'histoire", "Attendre des rebondissements", sont des expressions typiques que l'on entendra à tous les coups dès lors que l'on discute des films dans son entourage (hors de la cinéphilie plus ou moins pointue).Comment interprétez-vous ce transfert ?
Aujourd’hui, c’est le sentiment de vitesse qui domine. Le cinéma suppose du temps, de la distance. La série TV est chronophage, elle réclame du temps de cerveau disponible, pour reprendre la formule de Patrick Le Lay (alors PDG de TF1), mais ce n’est pas un art du temps. Le succès des séries reflète un désir d’histoire et de personnages. Le cinéma n’a rien à voir avec ça. Cela participe du cinéma bien sûr, mais le cinéma est avant tout une expérience, où interviennent la contemplation, le temps, l’espace… Quand on voit un film d’Antonioni par exemple, vous imaginez un film d’Antonioni en série ? Ses films ne reposent pas sur les personnages, sur l’histoire ou sur le cliffhanger qui oblige le spectateur à savoir ce qui se passe à la fin d'une scène ou d'un épisode. Cela fonctionne donc sur autre chose. Il n’y a pas d’esthétique de la série, même s’il y a de bons chef-op et de bons chefs déco, ce n’est pas ce que je veux dire, mais la série, en fait, ne raconte rien de plus que son scénario. Pour moi, le cinéma commence là où le scénario s’arrête.
Supfiction a écrit :Je ne connaissais pas encore le public "snob-beauf".
Ils vont quand même voir le dernier Almodovar.cinéfile a écrit : Je voulais évoquer ce public auto-satisfait qui se pense au dessus de la meute tout en en faisant d'autant plus partie... En gros, ceux qui vont voir le dernier Almodovar par pure posture, alors qu'ils ne rêvent que du dernier gros blockbuster pour s'en mettre plein la panse.
J'espère que c'est clair ?
Oui merci. Mais la posture peut être concomitante à un réel désir de "progresser", ça existe aussi.cinéfile a écrit :Supfiction a écrit :Je ne connaissais pas encore le public "snob-beauf".![]()
Je voulais évoquer ce public auto-satisfait qui se pense au dessus de la meute tout en en faisant d'autant plus partie... En gros, ceux qui vont voir le dernier Almodovar par pure posture, alors qu'ils ne rêvent que du dernier gros blockbuster pour s'en mettre plein la panse.
J'espère que c'est clair ?
Ça, ça s’appelle être un bon copain ou un père de famille.la_vie_en_blueray a écrit :Ils vont quand même voir le dernier Almodovar.cinéfile a écrit : Je voulais évoquer ce public auto-satisfait qui se pense au dessus de la meute tout en en faisant d'autant plus partie... En gros, ceux qui vont voir le dernier Almodovar par pure posture, alors qu'ils ne rêvent que du dernier gros blockbuster pour s'en mettre plein la panse.
J'espère que c'est clair ?
C'est quoi l'opposé ? Aller voir le dernier blockbuster en révant d'Almodovar ??
C'est juste. Une fois qu'on est entré dans l'univers de la série (cela peut prendre quelques épisodes), il n'y a plus qu'à se laisser bercer et profiter sans effort.Sybille a écrit :Au sujet de cette opposition film/série, ça me rappelle un podcast que j'avais écouté il y a quelques mois où la personne (fin vingtaine, plutôt "cultivée, littéraire") expliquait avoir du mal à regarder un film et préférer les séries parce que pour elle, dans une série on peut se laisser porter au fil des épisodes une fois appréhendé le premier, tandis qu'un film demande un effort d'immersion qu'on doit recommencer à chaque fois.
Et c'est d'autant plus vrai dans le cas des films, dès lors que le spectre des références du spectateur se réduit jusqu'à n'intégrer que quelques "types" formels ultra-restrictifs (le film de super-héros, le biopic, la comédie...). Même dans les classes socio-professionnelles a priori plus élevées (Sybille cite ce jeune gars "plutôt cultivé") qui ont renoncées à s'y intéresser.Supfiction a écrit :C'est juste. Une fois qu'on est entré dans l'univers de la série (cela peut prendre quelques épisodes), il n'y a plus qu'à se laisser bercer et profiter sans effort.Sybille a écrit :Au sujet de cette opposition film/série, ça me rappelle un podcast que j'avais écouté il y a quelques mois où la personne (fin vingtaine, plutôt "cultivée, littéraire") expliquait avoir du mal à regarder un film et préférer les séries parce que pour elle, dans une série on peut se laisser porter au fil des épisodes une fois appréhendé le premier, tandis qu'un film demande un effort d'immersion qu'on doit recommencer à chaque fois.
La même recette se décline sur les franchises.
Disons que le cinéphile n'a pas d'effort à faire pour lancer un film en noir et blanc sous-titré, contrairement aux autres. Il peut en revanche avoir des coups de mou et privilégier une série ou un film en terrain connu les soirs de fatigue.cinéfile a écrit :Et c'est d'autant plus vrai dans le cas des films, dès lors que le spectre des références du spectateur se réduit jusqu'à n'intégrer que quelques "types" formels ultra-restrictifs (le film de super-héros, le biopic, la comédie...). Même dans les classes socio-professionnelles a priori plus élevées (Sybille cite ce jeune gars "plutôt cultivé") qui ont renoncées à s'y intéresser.Supfiction a écrit : C'est juste. Une fois qu'on est entré dans l'univers de la série (cela peut prendre quelques épisodes), il n'y a plus qu'à se laisser bercer et profiter sans effort.
La même recette se décline sur les franchises.
Pour un cinéphile plus ou moins pointu, passer d'un Marvel le lundi soir à un Preminger le lendemain ne demande pas à un effort particulier. Cela ne bouleverse pas leurs repères.
C'est même que pour les autres, ce n'est pas juste un effort, c'est carrément considéré comme du boulot. C'est limite s'ils ne vont pas s'en reposer au travail le lendemain matin.Supfiction a écrit :Disons que le cinéphile n'a pas d'effort à faire pour lancer un film en noir et blanc sous-titré, contrairement aux autres. Il peut en revanche avoir des coups de mou et privilégier une série ou un film en terrain connu les soirs de fatigue.