
Les meilleures intentions finissent souvent par se retourner contre vous…
Dans MISSION : IMPOSSIBLE – FALLOUT, Ethan Hunt accompagné de son équipe de l’IMF – Impossible Mission Force et de quelques fidèles alliées sont lancés dans une course contre la montre, suite au terrible échec d’une mission.
Qu'on se le dise, la nouvelle entrée du duo Cruise/McQuarrie dans la série ne révolutionne rien. Ceux qui espéraient de la nouveauté peuvent passer leur chemin. Toutefois, il me semblerai dommage de bouder un spectacle qui a tout de même quelques atouts dans sa manche. En effet, si cette suite plus ou moins directe de Rogue Nation ne prend pas beaucoup de risques, elle a le mérite de ne pas reproduire le film précédent. La structure globale en 3 actes distincts diffère, on voyage moins, on est moins émerveillé. Mais le ton tranche et la photo se fait plus naturaliste (McQuarrie a choisi de collaborer avec une nouvelle équipe pour s'assurer un peu de fraîcheur). Les touches de noirceur (les visions d'un Ethan Hunt qui doute plus que par le passé, hanté par les erreurs et une certaine forme de culpabilité) sont même bienvenues dans leur intégration. Si les pointes d'humour sont toujours très limitées et les incursions dans l'émotion sincère toujours aussi bancales, le focus sur la montée d'adrénaline, la matière même du Tom Cruise movie de ces dernières années, en fait presque une déclaration d'intention: Fallout n'existe que pour ses morceaux de bravoure. Et alors là, il faut dire que le spectacle envoie du lourd, avec, belle surprise, un final haletant (souvent déflationniste dans les opus précédents) qui porte toutes les promesses des deux heures qui ont précédé. Il y a là-dedans des moments qui pris séparément sont d'un niveau d'un Mad Max Fury Road. De la belle ouvrage qui repousse encore un peu plus les techniques modernes de captation de la vitesse et du mouvement avec une fluidité et une lisibilité qui forcent le respect.
Je reste ainsi partagé car j'ai du mal à le considérer comme un bon film, mais le spectacle est tout de même d'un très haut niveau, et j'ai déjà envie de le revoir dans des conditions normales (la 3D post-convertie est à proscrire, cette honte).