
Chen, le caïd des sampans / Knight Errant / Dragon fist (Ting Shan-Hsi - 1973)

Trois frères japonais sont entrainés depuis leur jeunesse par une experte en art-martiaux dans le but de se venger de la mort de ses parents qui se sont suicidé suite à l'évasion d'un prisonnier chinois durant la guerre. Il s'avère que l'homme qu'il cherche à lui aussi un fils expert en kung-fu, ce qui lui pose quelques problèmes financiers puisqu'il passe son temps à payer les réparations des dégâts causés par ses combats.
Ce kung-fu urbain fait partie de la période taïwanaise de Jimmy Wong Yu, soit pas nécessairement sa plus passionnante et réussie. C'est une petite production qui semble vouloir profiter du succès du premier Bruce Lee en nous ressortant un mélo des familles où Jimmy crée la honte de son père chaque fois qu'il se bat d'autant que cela cause des problèmes d'argent qui retarde l'opération de sa sœur aveugle. Ces rapports avec son père permettent quelques scènes involontairement saugrenues avec l'argent que dilapide le pauvre bougre, même quand il n'est pas responsable de la casse. A se demander comment un simple chauffeur de taxi arrive à gagner autant d'argent !

Malgré tout le côté mélo n'est pas trop envahissant heureusement (mais ralentissant toujours le rythme) mais la partie martiale est assez bâclée, surtout Jimmy Wang Yu qui ne bénéficie pas d'un chorégraphe digne de ce nom. C'est l'un des films où ses limites physiques sont les plus visibles et certains gestes sont vraiment ridicules comme son moulinet du pied. La réalisation essaie un peu de cacher ça avec quelques astuces dans le cadre pour une première demi-heure assez efficace comme lors le combat entre les conteneurs. La suite sera malheureusement très plan-plan, se limitant au bourre-pif hargneux de Wang Yu qui compense en bourrinant, parfois en accéléré.
En face de lui, on trouve pourtant Yasuaki Kurata en début de carrière qui reste le comédien qui possède la meilleure présence mais dont les capacités sont peu mises en valeur. Et toujours dans les jeunes débutant, il y a aussi Eddy Ko !

Cela dit, celle qui leur vole tous la vedette est Chin-Ju Hsieh, actrice qui n'aura joué que dans 4-5 films dont la reine du Karaté où elle se faisait rouler sur le ventre par une charrette. Ici elle se surpasse puisque c'est rien de moi qu'une voiture qui met à l'épreuve ses abdos d'acier (cf à 1.50 dans la bande-annonce) ! Elle rigole d'ailleurs pas Hsieh et elle corrige violement le pauvre Jimmy qui est obligé de l'avoir en traitre pour la vaincre.
Je serai en tout cas bien curieux de connaître davantage son parcours car elle est pour le moins atypique dans le panorama du cinéma d'arts-martiaux.
Le film se vaut surtout pour sa dernière demi-heure qui enchaîne enfin les combats non stop avec un peu de punch : une scierie (Intérieur puis extérieur pour quelques morts bien violente) et le final Wang Yu Vs Chin-Ju Hsieh en deux actes (grâces à une technique magistrale d'infiltration dans le coffre d'une voiture).
Enfin, on va pas trop se mentir non plus, à l'instar de l'aveugle qui se fait opérer des yeux à la fin du film, on n'est pas mécontent de voir la fin arriver.
Et puisque je suis là, une annonce pour signaler qu'il y aura en février une soirée Bis à la cinémathèque avec un double programme Jimmy Wang Yu
