Police puissance 7 (Philip D'Antoni - 1973)

[Frank Bannister]

J'ai vu le film il y a longtemps de cela et je voudrais savoir s'il tiens toujours la route aujourd'hui?

Ca raconte l'histoire d'un flic décidé à venger la mort de son collègue. A l'époque ou je l'ai vu, il m'a fait un peu penser à French Connection.

[Wall of Voodoo Fan]

Tu as bien fait de l'acheter! Le film tient toujours la route (c'est le cas de le dire!) Roy Scheider a un charisme incroyable et la mémorable poursuite en voiture demeure haletante. C'est bien mieux ficelé que Bullitt !

[Lord Henry]

A l'époque ou je l'ai vu, il m'a fait un peu penser à French Connection.

Il ne faut pas s'en étonner: même compositeur, et le réalisateur n'est autre que le producteur du film de Friedkin. En revanche, mis à part la poursuite en voiture, le film reste dans mon souvenir d'une relative banalité.

[mannhunter]

J'ai vu le film il y a longtemps de cela et je voudrais savoir s'il tiens toujours la route aujourd'hui?

Oui
Découvert hier (en vhs ) et ça reste un bon polar 70's,bien servi par le charisme du regretté Roy Scheider et qui offre en effet une mémorable poursuite automobile.

[Profondo Rosso]

The Seven Ups de Philip D'Antoni (1973)



Le producteur de Bullitt et French Connection orchestre pour son premier film un brillant décalque de ce qui a fait le succès de ses produtions : flic au méthode bordeline (cette fois une brigade spéciale au lieu du flic solitaire même si Roy Scheider est mis en avant), style brut et documentaire dans un New York crasseux et inquiétant et entres autre une poursuite en voiture haletante et sacrément mouvementé (avec un Roy Scheider reprenant les réactions de Hackman en voiture dans "French Connection"). Le scénario très habile mêle histoire d'enlèvement et de racket semant la panique chez les gangsters et l'amitié troublée entre Scheider et son ami gangster joué par Tony LoBianco lorsqu'un membre de la brigade sera tué à cause de ses agissements. Beaucoup plus brut de décoffrage et dénué de l'ambiguité de French Connection, le film bascule dans le pure film vigilante dans sa dernière partie avec la terrible vendetta de Scheider dont les méthodes s'avèrent tout aussi voire plus brutales que celle des ravisseurs en début de film (dont un redoutable tueur joué par Richard Lynch) avec torture, menace et meurtres sommaire. D'Antoni n'est pas Friedkin mais s'en sort remarquablement dans un nerveux et efficace. Très bon polar. 5/6

[bruce randylan]

Mon dieu, mon dieu, quelle déconvenue.

Police puissance 7 vient de s'imposer en un magistral synonyme de "mollesse".
Philip D'Antoni a sans aucun doute produit de très bons films mais il n'a pas du beaucoup observer comment les réalisateurs obtenaient ces résultats. Là, il pose sa caméra dans un coin et enregistre directement les répétitions des acteurs qui ont toujours l'air d'attendre une directive pour savoir quand se déplacer ou quand sortir leur dialogue. Ca devient vraiment gênant au bout de 20 minutes et que D'Antoni est incapable de la moindre idée de mise en scène ou tout simplement de n'importe quoi qui dynamise un peu son film. Au moins un plan. Mais non, on se coltinera jusqu'à la fin ses plans larges avec panoramique suivant les acteurs indécis sur la direction à prendre. Et je parle même pas d'idée qui rendrait les scènes plus vivantes. Les acteurs arrivent dans un décor (avec un panoramique), s'arrête pour parler en champ / contre-champ et repartent de la pièce avec le panoramique inversée. Rien sur l'environnement, aucune interaction avec le décor, aucune idée dans le cadre, les acteurs immobiles... Désespérant de platitude.
Du coup les personnages ne ressemblent à rien, n'ont aucune consistance, aucune personnalité... juste des coquilles vides qui attendent de réciter leur dialogue ou d'ouvrir des portes à l'autre bout d'une pièce/rue. Pourtant le scénario avait du potentiel avec le perso de Roy Scheider dont les méthodes deviennent aussi contestables que ceux qu'il traque (et qui n'était pas très réglo au début du film mais toléré par sa hiérarchie pour ses résultats).
De toute façon D'Antoni n'essaie même pas de raconter une histoire. Sa narration est brumeuse à souhait et on ne sait jamais si les histoires parallèles ne se recoupent que tardivement par incompétence ou par volonté (mais dans ce cas à quoi bon ?).

Quant à la poursuite en voitures, elle a de l'allure certes mais reste trop plaquée sur le déroulement de celle de Bullit. En plus, on voit constamment les figurants s'amuser du tournage ou les agents de sécurité réguler le trafic sur le côté. Vraiment pas très sérieux.

Signe qui ne trompe pas : Philippe Garnier qui présentait la séance s'est éclipsé de la salle juste après la poursuite en voiture. J'aurais du faire de même.

[Commissaire Juve]

Ouch ! Moi qui me demandait récemment pourquoi le BLU n'était pas sorti chez nous.

[Kevin95]

THE SEVEN-UPS - Philip D'Antoni (1973) découverte

Philip D'Antoni a beau s'être payé une piscine sur le carton de The French Connection, le producteur en veut plus et si la Fox rechigne à monter une suite au film, pas de problèmes, le monsieur veut bien torcher un produit de contrefaçon sur son temps perdu. Le temps c'est de l'argent, donc hors de question d'attendre un réalisateur, un scénario complet (une vague anecdote de Sonny Grosso, ancien flic et un des conseillers de The French Connection, suffira) ou de convaincre Gene Hackman (le trop sympa Roy Scheider fera l'affaire). The Seven-Ups ne semble exister que dans l'ombre de son modèle (le William Friedkin donc), photocopiant aussi bien son esthétique, sa musique (le score de Don Ellis ressemble à des prises alternatives du film de 1971) que sa déprime. Philip D'Antoni qui ne vise que le résultat économique, n'a rien pigé à la mise en scène de Friedkin, à sa nervosité, à sa violence et se contente de caler une course-poursuite et de foutre ses acteurs dehors, dans un froid hivernal (sans doute pour avoir l'air « réaliste »). Un produit de contrefaçon, sans âme, que le temps n'a pas laissé intact mais qui, chez la groupie des polars 70 que je suis, a trouvé un coin où s'abriter. Faible je suis, et des types en jean + cuire qui cause planque et descente, avec de la buée sortant de leurs mâchoires, le flingue à portée de main, même filmés par mon cousin Maurice, je suis grave client. Au-delà de cette subjectivité, l'engourdissement de la péloche, sa lumière bleue-froid de canard, lui donne un peu de cachet (comme du James Gray avant l'heure, toutes proportions gardées). Ça ne sauve pas les meubles, mais au tribunal, ça se tient. Sans ça, la course de bagnoles est sympa mais, contrairement à ce que raconte la légende urbaine, elle n'arrive pas à la cheville de celle de The French Connection.

[Shin Cyberlapinou]

Avis bien sévères que je lis là, Philip d'Antoni n'a sûrement pas l'étoffe ou le métier de William Friedkin mais il a su prendre des notes (et probablement très bien s'entourer), New York, les années 70 (dont un final moralement ambigu typique de l'époque) et le casting (Scheider, Tony Lo Bianco, Richard Lynch, Joe Spinell avec une belle scène à défendre) font le reste. La relative invisibilité du film (perso je l'ai découvert dans un DVD Zone 1 très convenable pour l'époque) a peut-être généré un culte exagéré mais ça reste de la belle ouvrage (la poursuite est très bien) à défaut d'être porté par une Grande Vision.

Le site Birth Movies Death vient de faire une critique élogieuse à l'occasion d'une diffusion du film en festival (http://birthmoviesdeath.com/2017/10/29/ ... ziotteschi) et le décrit comme un "poliziotteschi américain" ce qui est assez vrai en plus d'être un juste retour des choses, cette forme de polar italien typiquement seventies devant énormément à French Connection (décors réels, caméra portée et beaucoup de tôle froissée) et Dirty Harry (des flics souvent très, très burnés). 4/6 en ce qui me concerne.

[shubby]

Découvert il y a peu et j'ai adoré pour ma part.
Que le vilain soit l'indic - incarné par un De Niro's like - j'ai trouvé ça original. Le polar est sec, teigneux, très bien fichu & bien mis en scène j'ai trouvé.
La poursuite en bagnole est DANTESQUE. Les moteurs vrombissent & deux voitures se cherchent - on ne suit pas le métro, eh. La scène est bien chorégraphiée, superbement rythmée et la ponctuation finale fait un mal de chien (ouch !).
Hormis ça, j'ai adoré l'intro avec la magouille chez l'antiquaire - on se croirait presque dans L627 - quant à la planque devant chez les ritals, c'est un modèle de suspens à l'issue franchement cruelle et soooo 70's. Le gunfight sec final est aussi efficace qu'expéditif.

Dans "Meurtres en cascades", je crois, Roy Scheider traverse la rue et sur un mur on peut voir un tag : "7ups rocks !". Ou quand l'espace d'un plan Jonathan Demme payait son tribu à ce bijou de polar & lui conférait, de fait, son statut 4 étoiles immédiat.

[Rick Blaine]

J'avais apprécié à la découverte comme un bon polar, mais la revision grâce à l'excellent BR WIld Side (on y revient dès mardi sur le site, avec un avis plus détaillé sur le film également) a été encore largement meilleure.
C'est vraiment un excellent polar 70's, avec des effets de suspense remarquablement tenus par la mise en scène et une course poursuite mémorable. La copie rend grâce à une photographie admirable qui installe parfaitement une atmosphère grise comme je les aime, en adéquation parfaite avec ce récit dans lequel la boussole morale est complètement perdue. Si on y ajoute un casting super plaisant (Tony Lo Bianco magnifique), ça donne finalement un des très beaux fleurons du genre.

[tenia]

La copie rend grâce à une photographie admirable qui installe parfaitement une atmosphère grise comme je les aime, en adéquation parfaite avec ce récit

Mouais.
Si l'ancienne copie est clairement trop rose, la nouvelle est probablement infidèlement trop terne.

[Rick Blaine]

Je compare au DVD avec lequel j'ai découvert le film, pas à une autre copie HD.

Quant au côté terne, je ne suis pas un expert technique mais pour la fidélité ça me paraît en ligne avec les films du genre de l'époque et aux autres travaux du chef op. (Shaft par exemple ). On doit être très proche de l'effet recherché.

[tenia]

Je compare au DVD avec lequel j'ai découvert le film, pas à une autre copie HD.

Pas besoin de comparaison ici. C'est sûr que le DVD devait être vastement obsolète face à un BR tiré d'une nouvelle resto 4K plutôt bien faite, mais niveau étalonnage, au fil des visionnages, je me dis de plus en plus que différentes copies d'un même film peuvent être infidèles sans pour autant se ressembler. Bref, qu'on a remplacé le magenta push par autre chose.

Quant au côté terne, je ne suis pas un expert technique mais pour la fidélité, ça me paraît en ligne avec les films du genre de l'époque et aux autres travaux du chef op (Shaft par exemple).

Si on suppose que le Blu-ray actuel de Shaft est juste, le film n'est absolument pas "grisé" comme The Seven Ups. Les noirs sont clairement collés à 0, là où la nouvelle resto de The Sevens-Ups donne souvent l'impression non pas de grisaille, mais de voile terne. Le test de Blu-ray.com précise d'ailleurs pour Shaft "Blacks are deep and inky, which is critical in certain night scenes, e.g., when Shaft and Buford are fleeing gunmen. Director Parks and his DP place the two men in deep shadow as they hide, with only a small amount of light falling on their faces; it's a painterly composition that requires solid blacks for its effect, and the Blu-ray delivers." Ce n'est pas du tout le cas pour The Seven-Ups, au point où j'ai failli dérégler ma PS3 pour forcer la gamme RGB étendue.

D'où ma remarque.

[Rick Blaine]

Oui, les noirs sont un peu éclaircis dans certaines scènes (c'est inégal) mais pour le coup je ne trouve pas que cela pose un problème à l'appréciation du film et de sa photographie. C'est de ce point de vue là que je juge une copie, pas en recherchant une sorte de "perfection" technique...