C'est le seul que j'ai vu mais je suis totalement d'accord.Kevin95 a écrit :MERRILY WE GO TO HELL - Dorothy Arzner (1932)
Descente en enfer d'un couple mal assorti mais qui s'aime terriblement. Petite merveille d'à peine une heure et quart, Merrily We Go to Hell trottine avec une classe folle, sans trop en faire, de la comédie trépidante au mélo le plus terrible. Fredric March est un noceur invétéré (pour être poli) qui ne voit pas qu'il détruit tout autour de lui, Sylvia Sidney est une riche héritière qui se débarrasserait de tout pour garder son amour intacte, les deux pensent vivre dans une comédie romantique avant de se rendre compte qu’ils sont en pleine tragédie. March tient là un de ses plus beaux rôles tandis que Sidney est comme toujours magnifique. Le haut du panier de Dorothy Arzner, incontestablement.
Dorothy Arzner (1897-1979)
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Re: Dorothy Arzner (1897-1979)
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
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Re: Dorothy Arzner (1897-1979)
DANCE, GIRL, DANCE (Dorothy Arzner - 1940) découverte
Face à face entre deux danseuses, deux actrices donc deux corps. D'un côté Maureen O'Hara, frêle, gracieuse, bosseuse, amoureuse. De l'autre, Lucille Ball, des formes, de l'audace, de l'arrivisme, du succès. Dance, Girl, Dance va suivre le bras de fer entre ces deux dames, d'abord partenaires puis peu à peu contraires. L'une va embaucher l'autre comme faire valoir et va user de l’humiliation de sa camarade pour mieux briller. Si les rêves de ballerine d'une Maureen O'Hara toute timide, donnent du miel à tartiner, la violence du monde du spectacle (ultra masculin) et celle de sa rivale offrent à Dorothy Arzner de quoi signer un film touchant sans jamais baisser la garde. Car au final, O'Hara gagne la partie tout en revoyant son prétendant chez sa femme, Ball se calme mais compte bien toucher une pension bien grasse et les hommes ne sont là que pour applaudir ou baisser la tête. Un film de studio ?
Face à face entre deux danseuses, deux actrices donc deux corps. D'un côté Maureen O'Hara, frêle, gracieuse, bosseuse, amoureuse. De l'autre, Lucille Ball, des formes, de l'audace, de l'arrivisme, du succès. Dance, Girl, Dance va suivre le bras de fer entre ces deux dames, d'abord partenaires puis peu à peu contraires. L'une va embaucher l'autre comme faire valoir et va user de l’humiliation de sa camarade pour mieux briller. Si les rêves de ballerine d'une Maureen O'Hara toute timide, donnent du miel à tartiner, la violence du monde du spectacle (ultra masculin) et celle de sa rivale offrent à Dorothy Arzner de quoi signer un film touchant sans jamais baisser la garde. Car au final, O'Hara gagne la partie tout en revoyant son prétendant chez sa femme, Ball se calme mais compte bien toucher une pension bien grasse et les hommes ne sont là que pour applaudir ou baisser la tête. Un film de studio ?
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
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Re: Dorothy Arzner (1897-1979)
SARAH AND SON (Dorothy Arzner - 1930) découverte
Ou comment Dorothy Arzner se fait (ironiquement) piéger par les codes du woman picture. Des éléments de son cinéma sont là (femme arriviste, homme inconsistant, haute société sans pitiés) mais le tout se prend en pleine poire un torrent de goutes au nez, des situations pour métrages télévisés à destinations des ménagères et surtout (ohhhh surtout) une Ruth Chatterton catastrophique, à qui on rêve de coller un sparadrap lorsqu'elle surjoue l'accent d'Europe de l'Est. Muet, Sarah and Son aurait peut-être fait son petit effet, mais ici, les pleurnicheries du personnage, les temps morts et les regards de cocker battu font plus grabataire qu'autre chose. Heureusement, Dorothy Arzner passera à moins de reniflerie par la suite.
Ou comment Dorothy Arzner se fait (ironiquement) piéger par les codes du woman picture. Des éléments de son cinéma sont là (femme arriviste, homme inconsistant, haute société sans pitiés) mais le tout se prend en pleine poire un torrent de goutes au nez, des situations pour métrages télévisés à destinations des ménagères et surtout (ohhhh surtout) une Ruth Chatterton catastrophique, à qui on rêve de coller un sparadrap lorsqu'elle surjoue l'accent d'Europe de l'Est. Muet, Sarah and Son aurait peut-être fait son petit effet, mais ici, les pleurnicheries du personnage, les temps morts et les regards de cocker battu font plus grabataire qu'autre chose. Heureusement, Dorothy Arzner passera à moins de reniflerie par la suite.
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Re: Dorothy Arzner (1897-1979)
Après Nana et l'Obsession de Madame Craig, confirmation avec Duel dans la nuit (First Comes Courage - 1943) qu'Arzner savait diriger ses actrices et qu'elle prenait grand plaisir à les mettre en valeur. Cette fois, c'est Merle Oberon qui est éblouissante à tous les points de vue dans le rôle de cette fausse collaboratrice méprisée ses compatriotes norvégiens. Un bon film de propagande, prenant et rythmé, sans surprise, si ce n'est la violence et le réalisme de certaines scènes, qui sentent bien la boue et le combat, comme si Arzner refusait absolument de passer pour une réalisatrice "féminine". Mais il y a pourtant un bel équilibre entre l'aspect mélodrame mondain et le film d'espionnage, le premier n'étant pas du tout éclipsé par le second. Dans la lignée des Conspirateurs (Negulesco) ou de Réunion en France (Dassin).
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Re: Dorothy Arzner (1897-1979)
francesco a écrit :Après Nana et l'Obsession de Madame Craig, confirmation avec Duel dans la nuit (First Comes Courage - 1943) qu'Arzner savait diriger ses actrices et qu'elle prenait grand plaisir à les mettre en valeur. Cette fois, c'est Merle Oberon qui est éblouissante à tous les points de vue dans le rôle de cette fausse collaboratrice méprisée ses compatriotes norvégiens. Un bon film de propagande, prenant et rythmé, sans surprise, si ce n'est la violence et le réalisme de certaines scènes, qui sentent bien la boue et le combat, comme si Arzner refusait absolument de passer pour une réalisatrice "féminine". Mais il y a pourtant un bel équilibre entre l'aspect mélodrame mondain et le film d'espionnage, le premier n'étant pas du tout éclipsé par le second. Dans la lignée des Conspirateurs (Negulesco) ou de Réunion en France (Dassin).
Un petit air de Blackbook avant l'heure..
Il est encore visible quelque-part ?
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Re: Dorothy Arzner (1897-1979)
Ça évoque aussi pas mal Notorious (sans le génie, il ne faut pas exagérer, malgré mon respect et mon admiration pour Dorothy Arzner). Acheté sur "Loving the classic" pour ma part, dans le temps (jamais visionné jusqu'à aujourd'hui). C'est un film Columbia, alors pour le récupérer un jour avec des sous-titres ... on peut toujours rêver. J'ai caressé l'espoir qu'un éditeur profite de la double rétrospective (celle de la cinémathèque suivait une précédente à Lyon) pour mettre à disposition quelques films d'Arzner, mais je pense que c'est un vœu pieu. Qui ça intéresse, franchement ? Et vu le peu que font maintenant les chaînes câblées en raretés naphta ...
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Re: Dorothy Arzner (1897-1979)
Une très belle découverte également. Un jeu d'acteurs très moderne (les trois comédiennes principales sont toutes trois aussi bonnes dans des registres totalement différents), un rythme qui ne faiblit jamais, un très bon scénario et une touche de féminisme pas désagréable pour l'époque.Kevin95 a écrit :DANCE, GIRL, DANCE (Dorothy Arzner - 1940) découverte
Face à face entre deux danseuses, deux actrices donc deux corps. D'un côté Maureen O'Hara, frêle, gracieuse, bosseuse, amoureuse. De l'autre, Lucille Ball, des formes, de l'audace, de l'arrivisme, du succès. Dance, Girl, Dance va suivre le bras de fer entre ces deux dames, d'abord partenaires puis peu à peu contraires. L'une va embaucher l'autre comme faire valoir et va user de l’humiliation de sa camarade pour mieux briller. Si les rêves de ballerine d'une Maureen O'Hara toute timide, donnent du miel à tartiner, la violence du monde du spectacle (ultra masculin) et celle de sa rivale offrent à Dorothy Arzner de quoi signer un film touchant sans jamais baisser la garde. Car au final, O'Hara gagne la partie tout en revoyant son prétendant chez sa femme, Ball se calme mais compte bien toucher une pension bien grasse et les hommes ne sont là que pour applaudir ou baisser la tête. Un film de studio ?
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Re: Dorothy Arzner (1897-1979)
Claudette Colbert est absolument formidable dans ce rôle de femme très moderne effectivement pour l’époque. Elle n’est ni le stéréotype du garçon manqué que le protagoniste masculin ne « verrait pas », ni la femme au foyer soumise, ni la gold digger typique de l’époque (à la manière de Jean Harlow). Néanmoins on a du mal à trouver réaliste avec nos yeux contemporains qu’elle puisse rejeter un Frédéric March extrêmement charismatique, charmeur et bienveillant au profit d’un prétendant falot mais le premier sur le coup. C’est un schéma narratif de l’amour contrarié ou sacrifié pourtant vu assez souvent depuis (avec Kay Francis et Irene Dunne peut-être ou encore de Marius/Fanny à Légendes d’Automne, deux exemples pas forcément les plus justes mais qui me viennent spontanément à l’esprit).
En revanche, on reconnaît à peine la débutante Ginger Rogers dans un rôle de cruche qui ne la met vraiment pas en valeur (brune, la voix haut perchée et idiote au point qu’on interrompt son dialogue) mais fait cependant sourire.
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Re: Dorothy Arzner (1897-1979)
Tiens, pourquoi pas dans le topic Ginger Rogers aussi ? ...