Après avoir braqué la banque avec Gremlins, Joe Dante revient à la spielbergsloistation dans un mélange entre Close Encounters of the Third Kind et The Goonies. Le papa d'E.T. n'est plus à la production, du coup le réalisateur adoucit son trait, exerce un regard plus mélancolique vu qu'il n'a plus personne à titiller en face de lui. Livré à lui-même, Dante ne sait trop sur quel pied danser, change de rythme toutes les dix minutes, part dans sa deuxième partie dans du délire pur là où la première proposait un récit calme et posé. Mignon, parfois brillant, le film est au final un objet pas totalement abouti, y compris dans sa nostalgie (laquelle trouvera une forme plus convaincante quelques années plus tard avec Matinee) mais sincère et touchant. Un plaisir 80's tout sauf coupable. 7,5/10
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
Après avoir braqué la banque avec Gremlins, Joe Dante revient à la spielbergsloistation dans un mélange entre Close Encounters of the Third Kind et The Goonies. Le papa d'E.T. n'est plus à la production, du coup le réalisateur adoucit son trait, exerce un regard plus mélancolique vu qu'il n'a plus personne à titiller en face de lui. Livré à lui-même, Dante ne sait trop sur quel pied danser, change de rythme toutes les dix minutes, part dans sa deuxième partie dans du délire pur là où la première proposait un récit calme et posé. Mignon, parfois brillant, le film est au final un objet pas totalement abouti, y compris dans sa nostalgie (laquelle trouvera une forme plus convaincante quelques années plus tard avec Matinee) mais sincère et touchant. Un plaisir 80's tout sauf coupable. 7,5/10
C'est clairement plus proche des Goonies , voire de E.T. que de Rencontre du 3ème type! Le film est gentillet et ne fonctionne que pour son ambiance années 80, Ethan Hawk gamin en prime, et à ce titre la nostalgie fonctionne davantage que pour Matinee pour beaucoup ici (sauf pour le commissaire qui a connu les années 50).
Le Labyrinthe du silence (Im Labyrinth des Schweigens) : Giulio Ricciarelli - 2015
La Shoah et les horreurs d’Auschwitz vu à travers l'enquête que mène un jeune procureur allemand 15 ans après, la solution finale et le fait que la plupart des allemands ont fait partie des Nazis étant des sujets encore totalement tabous dans la société de cette fin des années 50.
Point de vue très intelligent et mise en scène qui l'est tout autant sans devoir en passer par de lourds flash-back, les simples témoignages ainsi que les réactions qu'ils provoquent au plus profond chez ceux qui les écoutent étant bien plus puissants que n'importe quelles images (je rapproche d'ailleurs cette démarche de celle de George Sherman quant il réalisait son plus beau film, Tomahawk, sur le génocide indien, bien plus efficace que Soldat Bleu et ses images d'horreur à mon humble avis). Sobriété, sincérité, conviction, personnage principal auquel beaucoup pourront s'identifier (superbement interprété par Alexander Fehling), un premier film superbement maitrisé accompagné d'une très belle musique et d'une photographie lumineuse. Pas nécessairement le genre de films que j'aurais envie de revoir (pour le sujet) mais néanmoins une très belle réussite. Et puis c'est rare de voir un film se terminer comme je rêvais qu'il le fasse.
THE LIFE AND DEATH OF PETER SELLERS (Stephen Hopkins, 2004) découverte
Film HBO gonflé pour être vendu dans les salles et c'est mérité. L'approche de la vie de Sellers est complexe mais la mise en scène d'Hopkins est modeste et sans chichis oscarisables. Le réalisateur s'amuse avec la carrière de l'acteur, tente des mises en abimes audacieuses mais jamais tape-à-l’œil. Tout tourne autour de la personnalité "sur la ligne" de Sellers sans pour autant tomber dans de la psychologie de comptoir (type y'a une couille dans le potage). Quelques passages obligés (en aura-t-on jamais fini avec le personnage qui regarde ses films Super 8 à l’automne de sa vie ?) mais une approche sereine et touchante de son sujet. La modestie d'Hopkins est telle, qu'il termine son film avec un joli pied-de-nez remettant en cause la sacro-sainte vérité du genre biopic. Bien joué. 8/10
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
Relecture contemporaine de Frankenstein, le film de Bernard Rose se remarque avant tout par son travail plutôt intelligent bien que partielle d'adaptation. Le mythe est ici placé sous le soleil californien. Le docteur vit en couple dans une résidence luxueuse où il s'adonne à ses expériences dont on ne sait ni ce sur quoi elle porte ni comment il les réalise. La créature est un bellâtre souffrant d'Oedipe à la force décuplée et son apprentissage se fait parmi les exclus de la société californienne - les clochards... La cure d'amincissement qu'effectue Rose du récit est autant une qualité qu'une limite. La complexité de l'histoire de Shelley est réduite à une banale expérience de la cruauté humaine. Étrangement, la lecture de Rose gomme tout l'aspect métaphysique de l'histoire au profit d'une interprétation exclusivement émotionnelle, faisant du film une expérience à la première personne, en quête d'émotion forte et témoignant d'un gout certain pour le sordide, la violence... L'intransigeance de Rose est, certes, impressionnante. Mais, au bout du compte, le film n'émeut pas autant que prévu. Quasiment dépourvu de hauteur, de complexité, de résonance, de dimension allégorique, de poésie, le film échoue à dépasser le simple traité misanthrope. Dommage.
LA POUDRE AUX YEUX (Maurice Dugowson, 1995) découverte
Des sujets et des thématiques trop lourds à porter pour des épaules trop frêles. Vouloir traiter du journalisme, des médias post affaire PPDA-Castro et du mensonge n'est pas une mince affaire mais le terrain est trop vaste pour les ambitions et les capacités de Maurice Dugowson. Le réalisateur a les mains moites, n'ose pas aborder de front son sujet alors que paradoxalement, il n'a pas de scrupule à manipuler des symboles riches en calories (aveuglement, miroir brisé, cynisme des dirigeants). On ne (res)sent jamais la descente du personnage, le basculement entre le journaliste modèle et le manipulateur honteux ni même sa folie. Non, tout passe en coup de vent... y compris le spectateur. 5/10
REVENGE OF THE NERDS (Jeff Kanew, 1984) découverte
Gros succès pour un teen movie dans son ère primitif. Le film flirte avec le haut du panier (Animal House) mais aussi le bas (Porky's) ou tout simplement tout ce qui rapporte. C'est crétin mais c'est fait pour, le réalisateur (y'en a un ?) gère correctement le rythme, donne à tous ses personnages suffisamment d'espace pour exister donc attirer un peu de sympathie. Au petit jeu du avant/après, on peut être surpris par certaines "audaces" (ne pas oublier les guillemets) aujourd'hui totalement impossibles surtout dans un genre devenu depuis industrialisé. Par audace j'entends inconscience, dans le traitement du sexe (full frontal), du graveleux ou des caricatures (certaines sont limite). Mais quand les bœufs aux dents blanches sont visés, ça fait rudement plaisir. 7/10
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
Kevin95 a écrit :
REVENGE OF THE NERDS (Jeff Kanew, 1984) découverte
Gros succès pour un teen movie dans son ère primitif. Le film flirte avec le haut du panier (Animal House) mais aussi le bas (Porky's) ou tout simplement tout ce qui rapporte.
C'est culte ça. Revu il y a pas longtemps et toujours bien con et drôle. Les nombreuses suites sont moins drôles. Dans le même genre (en un peu plus réfléchi) j'aimerais bien revoir "Profession Génie" mais peut-être vaut-il mieux rester sur une bonne impression.
Sinon j'ai toujours trouvé Animal House absolument pas drôle (et bien inférieur à Porky's)
Qu'est-ce que l'on fait lorsqu'on est un réalisateur anglais fantastique post-Hammer, qu'on est en exilé au Canada et qu'on doit faire face au voisin américain qui ne rechigne pas (ou plus) sur une violence franche pour attirer les foules ? On fait ce qu'on peut et on fait un film qui cherche son sujet à droite à gauche dans un rythme lancinant (ça donne le temps de réfléchir), on essaye de mettre Cassavetes à l'eau (c'est mort !), on utilise le diable pour justifier son scénario à trous, on réveille son public avec de l’inceste suggéré ou avec des scènes de meurtres brutales et marquantes pour finir sur un twist sympa. On trouve quelque-chose, pas dément c'est certain mais qui tient étrangement le coup sur trois pattes. On a bien fait de chercher. 7,5/10
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
Ce Sentiment de l'été de Mikhaël Hers : très joli film qui se distingue par la douceur et l'attention avec lesquelles le cinéaste regarde les personnages et les villes qu'il filme. J'en dirai quelques mots.
Alan Partridge : Alpha Papa de Declan Lowney
Très très imparfait dans ce qu'il, essaie, de raconter, avec une histoire d'otages bien bidon comme il faut, ça ne m'a pas empêché quelques crises de rire grâce à un Coogan déchaîné, hyper à l'aise de son rôle de sale con prétentieux constamment à côté, faux-cul au possible, opportuniste, mais malgré tout attachant. Difficile quand même de parler de "caractérisation" des personnages, tant on a tendance à les sacrifier sur l'autel de l'humour, Partridge et ses répliques débiles en tête. Du coup on a ce sentiment de voir un film qui aligne les idées comiques sans forcément de liant, sans véritables enjeux, pour un résultat final plutôt brouillon. Reste encore une fois qu'il y a des répliques et situations tellement drôles que ça rattrape beaucoup de défauts. Ça faisait quelques temps qu'un film ne m'avait pas autant fait marrer. Donc c'est inégal, mais avec de très grands moments. Maintenant il faut absolument que je découvre la série.
Pat : I came to this pier once with Molly...
Alan : Happy times!
Pat : ...I came to scatter her ashes.
Alan : Maybe not so happy.
Pat : Buried at see...
Alan : Like Bin Laden
Pat : The circle of life
Alan : Cirque du Soleil....
- Errm. Do you want to put another meeting in?
- Any point?
- May as well. Errm. And then when nothing comes in, just phone you up and cancel it.
Alan Partridge : Alpha Papa de Declan Lowney
Très très imparfait dans ce qu'il, essaie, de raconter, avec une histoire d'otages bien bidon comme il faut, ça ne m'a pas empêché quelques crises de rire grâce à un Coogan déchaîné, hyper à l'aise de son rôle de sale con prétentieux constamment à côté, faux-cul au possible, opportuniste, mais malgré tout attachant. Difficile quand même de parler de "caractérisation" des personnages, tant on a tendance à les sacrifier sur l'autel de l'humour, Partridge et ses répliques débiles en tête. Du coup on a ce sentiment de voir un film qui aligne les idées comiques sans forcément de liant, sans véritables enjeux, pour un résultat final plutôt brouillon. Reste encore une fois qu'il y a des répliques et situations tellement drôles que ça rattrape beaucoup de défauts. Ça faisait quelques temps qu'un film ne m'avait pas autant fait marrer. Donc c'est inégal, mais avec de très grands moments. Maintenant il faut absolument que je découvre la série.
Pat : I came to this pier once with Molly...
Alan : Happy times!
Pat : ...I came to scatter her ashes.
Alan : Maybe not so happy.
Pat : Buried at see...
Alan : Like Bin Laden
Pat : The circle of life
Alan : Cirque du Soleil....
Par rapport à la série, c'est bien pourri pourtant.
Concernant la série, le seul problème (de taille, même si on s'y habitue petit à petit) : les rires enregistrés.
Sinon Coogan est génial, j'ai même toujours soupçonné Ricky Gervais de s'être inspiré d'Alan Partridge pour David Brent.
Quand au film, j'ai moyen envie de le découvrir...principalement parce que 7swans m'en avait dit le plus grand mal.
