Rashomon a écrit :Julien Léonard a écrit :Ben, ne rigolez pas les gars... Je pense que je vais en prendre deux : Jusqu'à plus soif et La soupe à la grimace. J'hésite pour La pavane des poisons, mais je ne sais pas si c'est un bon polar ou un whodunit classique... ?
Perso je ne vois pas pourquoi un "whodunit classique" ne serait pas un "bon polar". C'en serait même la définition en ce qui me concerne.
Fin de l'aparté.

Eh bien, disons que je fais une différence entre d'un côté un film plus ou moins brutal, "hard boiled", dénonçant certaines choses, vif, rythmé, incisif, burné même parfois (attention, ces adjectifs ne sont pas tous liés, ils expriment un mélange de registres divers, conciliables mais pas forcément liés entre eux), et de l'autre côté un film de chambre avec dix invités et un meurtrier. Tu as raison sur un point (ce que suggère ta défense du terme) : ce peut être très bien. Tiens,
Marie Octobre, comme ça, à l'arrachée.
Mais alors, si c'est "la" définition du polar, que dire d'
Un témoin dans la ville,
Des femmes disparaissent,
Le monte-charge,
A pleines mains,
La bonne tisane, etc etc etc... et tant d'autres ? C'est une définition, oui, mais parmi d'autres. Un compartiment du genre.
Le "qui a tué", c'est sympa. Mais le genre s'est figé assez rapidement. On peut en apprécier le mécanisme, mais cela peut devenir lassant. Alors qu'un bon polar, c'est celui qui prend le pouls de son temps, de sa ville, de son humanité urbaine/rurale/bourgeoise/ouvrière, qui ne propose pas simplement un bon suspens dramatique mais aussi un état de fait, d'une société... Bref, une somme de choses remarquables qui bougent, évoluent, invitent à la réflexion, et traversent parfois le temps en évitant que la poussière ne se dépose un peu trop sur son identité, plastique comme fondamentale. Bien entendu, ce n'est qu'un avis personnel.
Mais si je me suis mal exprimé, je dirais tout simplement que dans
Mort d'un pourri, par exemple, je me fiche complètement de la résolution de l’intrigue (alors qu'il y a un côté "whodunit"). L’essentiel, dans ce film, se situe tellement ailleurs, dans quantité de choses. Alors que dans un film comme
Le jeu de la vérité, autre exemple, c'est le cœur de sa raison d'être. D'où ma question à propos du "whodunit" classique (basique, élémentaire, figé dans un mécanisme unique même si efficace).