Miami Vice (Michael Mann - 2006)

[Edouard]

Moi aussi j'avais été déçu après l'avoir vu en salles. Il faut préciser que la géniale bande-annonce le vendait comme un film d'action aux ambiances nocturnes, ce qu'il n'est pas du tout. Le début du film m'avait inquiété car je venais de lire un article sur des projo qui oubliaient des bobines de films...

Fan de Mann je l'avais pris en DVD Collector (puis en BD, puis en BD US qui contient la director's cut) et après l'avoir revu je l'ai trouvé bon. Après un troisième visionnage, je l'ai trouvé vraiment bien. Ce n'est pas son meilleur film, mais comparé aux autres films de la même époque, il sort vraiment du lot avec son aspect numérique bruité sans sources de lumières ajoutées, quasi-documentaire. Il annonçait déjà ce virage artistique avec Collateral et surtout avec sa série télé Robbery Homicide Division (d'ailleurs à quand 1 BD pour cette série d'anthologie ?).

Bad Boys 2 ? Je ne suis pas un spectateur trop difficile et j'avais trouvé le 1er sympa. Mais là, c'était navrant... et en plus ça dure 2h20.

[Supfiction]

Après vérification, j'avais classé le film 4ème de mon top de fin d'année 2006 (derrière Black Book et Ne le dis à personne mais devant Le nouveau monde), preuve que j'avais adoré dès sa sortie ciné. Bien davantage que Public Enemies qui m'avait bien déçu (et pour lequel le choix audacieux du numérique fut pour le moins surprenant) et peut-être davantage encore que Collateral.

J'ai bien envie de le revoir du coup. Le blu ray était sujet à discussion (par rapport au rendu du grain prononcé).

[Edouard]

Après vérification, j'avais classé le film 4ème de mon top de fin d'année 2006 (derrière Black Book et Ne le dis à personne mais devant Le nouveau monde), preuve que j'avais adoré dès sa sortie ciné. Bien davantage que Public Enemies qui m'avait bien déçu (et pour lequel le choix audacieux du numérique fut pour le moins surprenant) et peut-être davantage encore que Collateral.

J'ai bien envie de le revoir du coup. Le blu ray était sujet à discussion (par rapport au rendu du grain prononcé).

Public Enemies m'avait plu mais sans plus et tout comme Miami Vice, je n'ai depuis cessé de le réévaluer à la hausse.

Le choix du numérique m'avait surpris aussi mais était justifié par Mann de façon très intelligente. Il avait fait des test de nuit avec une caméra argentique et une caméra numérique numérique.
1/ Il voulait le moins possible d'éclairage artificielle et le numérique est plus sensible dans ce cas (la technique).
2/ La volonté de ne pas "figer"les années 30 ; avec le numérique on a la sensation de vivre ces années, en direct, comme les gens de cette époque (l'artistique).

Pour le BD de Miami Vice, on retrouve ce que je disais plus haut. Il peut surprendre car le film est très bruité numériquement (peu de sources de lumière), tout comme au cinéma, mais il est tel que voulu par Mann: il faut, je pense, considérer ici le bruit numérique comme le grain de la pellicule, de manière artistique et non technique.

[mannhunter]

Clip signé Michael Mann:

[Père Jules]

Quelqu'un sait si le BR français comporte la version salles du film ou bien s'agit-il, comme le BR US, du director's cut ?
Merci d'avance

[Gounou]

Quelqu'un sait si le BR français comporte la version salles du film ou bien s'agit-il, comme le BR US, du director's cut ?
Merci d'avance

Version salle

[Carlito Brigante]

Quelqu'un sait si le BR français comporte la version salles du film ou bien s'agit-il, comme le BR US, du director's cut ?
Merci d'avance

Version salle

En gardant bien à l'esprit que le 'Director's Cut' n'en est pas vraiment un et est assez appauvri par la nouvelle intro.

[Père Jules]

Quelqu'un sait si le BR français comporte la version salles du film ou bien s'agit-il, comme le BR US, du director's cut ?
Merci d'avance

Version salle

Merci à toi.

[mannhunter]

Michael Mann émet quelques réserves sur le film...:

"L'histoire de MIAMI VICE n'est pas aussi bonne que prévu. Alors que je ne changerais rien à HEAT, REVELATIONS ou COLLATERAL. Si je refaisais MIAMI VICE, je raconterais l'histoire d'une autre manière et surtout je le titrerais différemment:
c'est une situation impossible, tout le monde a vu la série, tout le monde en adore des aspects différents et le public avait donc des attentes très spécifiques vis-à-vis du film. C'est devenu un obstacle et j'ai eu, du coup, du mal à raconter l'histoire qui me tenait vraiment à coeur:
celle d'un homme qui dépasse toutes les frontières qui lui sont imposées, qui a conscience du danger mais qui le fait tout de même, quel qu'en soit le prix. C'était mon impératif, qui a été mis en branle à cause de deux choses: la réécriture de la fin et le poids de la série télé.
Malgré cela, il y a beaucoup d'éléments que j'adore dans le film. C'est romantique et je suis très fier de la scène d'adieu entre Sonny Crockett et Isabella. C'est un moment magique qui a bénéficié de beaucoup de circonstances favorables, à commencer par le climat:
un ouragan approchait, il y avait du vent, le ciel était gris..."

[Père Jules]

Curieux que Mann prenne en compte l'avis de ceux qui n'ont pas compris le film parce qu'ils n'avaient pas compris la série.

[Billy Budd]

Il pense sans doute avoir sa part de responsabilité dans cette incompréhension.

[Nice Panda]

Une autre fin était-elle prévue (puisqu'il évoque une réécriture) ?

[ballantrae]

Je pense faire partie des non convertis même si je ne l'ai pas revue en entier depuis sa sortie ( j'ai essayé lors de passages TV et constatai que l'ennui demeurait aussi ferme...).

[mannhunter]

Une autre fin était-elle prévue (puisqu'il évoque une réécriture) ?

"Tout était supposé se terminer à Ciudad del Este, à la frontière de l'Argentine, du Paraguay et du Brésil. Mais on a pas pu y aller pour des raisons de sécurité, car il y a eu une fusillade sur le plateau en République dominicaine. Un policier haut gradé était saoul et voulait venir sur le tournage, mais les soldats dominicains qui étaient avec nous l'en ont empêché. Ca s'est envenimé, et ils lui ont tiré dessus. Du coup, il est devenu impossible pour nous de tourner de nouveau dans la région, c'était très éloigné certes, mais des personnes avec lesquelles je travaille ont fait des amalgames. Et j'ai dû tout réécrire pour placer la conclusion à Miami! Ca m'a gêné car j'ai eu la sensation de rebrousser chemin, de ne pas pousser le voyage de Sonny jusqu'à son terme, jusqu'au bout de la rivière."

[Nice Panda]

Merci pour la réponse.

Cette idée d'aller "au bout de la rivière" me fait penser à la fin du Adieu, ma jolie de Chandler, dans laquelle on suit le parcours de Marlowe qui, dans sa quête de la vérité, repousse toujours les limites et frontières, jusqu'à se retrouver (pour le finale) en pleine mer, au milieu de nulle part...

Jolie idée qui aurait tout à fait convenu au film - lequel reste, malgré tout, toujours aussi envoûtant.